L'Imamat et les Imams Ibrahim Amini

Spécifications du livre

نام کتاب: امامت و امامان

Le traducteur: Jabbar Abdideh

L’auteur : Allameh Ibrahim Amini

L’éditeur : Boustân-e-Ketab

موضوع: امامان-امامت

ایران

Ayatollah Ibrahim Amini

Le traducteur: Jabbar Abdideh

L’auteur : Allameh Ibrahim Amini

Le traducteur : Jabbar Abdideh

L’éditeur : Boustân-e-Ketab

Troisième édition : 2007

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Avant-propos

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux L’Imamat n’est pas une question caduque ou inefficace qu’on puisse dire que son temps est passé ; il ne faut pas dire que parler de l’Imamat est un amusement ou une perte de temps qui ne serve qu’à raviver les anciennes divergences religieuses. Il ne faut pas dire non plus qu’il n’est plus opportun de considérer ‘Ali (p) comme le calife immédiat ou le quatrième calife du Prophète (P), de chercher à savoir qui a raison et qui a tort, et de dire que cela n’a aucune application dans notre vie actuelle.

Pour répondre à cette question, nous verrons dans les prochains chapitres de ce livre que la question de l’Imamat est l'une des plus cruciales en Islam, qui existe à ce moment et existera tout le temps, qu’il s’applique dans tous les divers aspects de notre vie, et qui suscite d’ailleurs une responsabilité. De la même manière, la connaissance de l’Imam a été considérée dans les différents hadiths et dans tous les temps comme un devoir important des musulmans et l’un des signes de la foi ; par contre, la méconnaissance de l’Imam a été jugée égale à l’égarement.

Comme par exemple :

L’Envoyé de Dieu (P) a dit : « Quiconque meurt sans l’Imam, il est mort en ignorance. »(1)[1] Ou encore : «Quiconque meurt sans avoir connu son Imam, il est mort en ignorance. »(2)[2] Ibn Abi Ya’four cite l’Imam Sâdiq (p) qui a dit à propos de ce hadith du Prophète (P):

مَنْ ماتَ وَ لَمْ يَعْرِفْ إمامَ زَمانِهِ مَاتَ مِيتَةً جَاهِلِيَّة؛ « Quiconque meurt sans un Imam, il est mort en ignorance. »

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1- [1] . Musnad Ahmad, vol. 4, p. 96.
2- [2] . Beharul Anwar, vol. 23, p. 67.

Je lui a demandé s’il s’agissait d’une mort en état de mécréance et il a répondu : « Il s’agit d’une mort en état d’égarement ». J’ai dit : « Alors, celui qui meurt en ce temps sans qu’il ait un imam, il est meurt en ignorance ? » Et il a dit en réponse: « Oui. »(1)[3] Fudail ibn Yassar : « L’Imam Sâdiq (p) cite le Prophète (P) qui a dit: « Celui qui meurt sans qu’il ait un Imam, il est mort en ignorance.» Fudail a dit à l’Imam (p): « Est-ce un hadith du Prophète (P)» ? L’Imam (p) a répondu : « Oui, je le jure par Dieu. » Le narrateur a demandé : « Alors, celui qui meurt sans qu’il ait un Imam, il sera mort en ignorance ? » Et il a dit : « Oui, c’est comme ça. »(2)[4] Il y a plusieurs hadiths à ce propos. Ces hadiths nous montrent que la connaissance de l’Imam est le devoir le plus obligatoire. Il se pose maintenant deux questions : (1) Que veut dire connaître l’Imam ? S’agit-il d’une connaissance limitée aux noms et coordonnées de l’Imam, ou c’est une autre connaissance ? (2) A quoi sert la connaissance de l’Imam qui est si accentuée dans les hadiths ? Surtout, étant donné que le temps de l’Imamat est, en apparence, passé et qu’il n’y a, à présent, personne qui peut être jugé Imam pour qu’on se doive de le connaître ! Compte tenu de la situation actuelle, ne vaut-il pas laisser tomber la question de l’Imamat et toute polémique ou controverse à ce propos pour nous pencher sur des questions plus importantes de l’Islam ? En réponse à la première question, nous pouvons dire : Comme nous le verrons dans les chapitres qui viennent, l’Imamat et la guidance spirituelle ont une place très importante en Islam, et les gens ordinaires ne sont pas compétents pour atteindre cette place sublime. Seuls ceux qui présentent les caractères suivants mériteront d’atteindre une telle place :

1. Celui qui présente toutes les sciences, connaissances, prescriptions, et lois de la Charia, lesquelles ont été révélées au Messager (P) de la part de Dieu. Autrement dit, l’Imam est le

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1- [3] . Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 376.
2- [4] . Ibid

trésorier des sciences et des connaissances de la Prophétie (nubuwwat), et il faut qu’il en soit ainsi.

2. L’Imam doit recevoir les sciences de la religion, les garder et transmettre sans être assujetti à l’erreur ou à l’oubli.

3. Il ne doit jamais commettre de péché ou enfreindre les commandements de la Charia. Il doit observer ces derniers pour que le peuple puisse tirer une leçon de ses dires, actes et conduites.

Donc, la connaissance soulignée dans les hadiths ne se limite pas à connaître simplement les noms ou les coordonnées de l’Imam, mais il s’agit de faire une connaissance de sa personnalité privilégiée au niveau des sciences, des actes, des conduites, des vertus et des perfections inhérentes.

Selon ce qui a été dit en réponse à la première question, la réponse à la deuxième question devient aussi claire, puisque si nous acceptons que l’Imam est le trésorier de toutes les sciences et prescriptions de la Charia, chaque musulman doit, donc, se référer à l’Imam pour apprendre des sciences, connaître ses devoirs religieux, et profiter de cette source de savoir authentique et fiable.

Par conséquent, chaque musulman, qui cherche la félicité dans ce monde et dans l’Autre, trouvera l’étude ou la connaissance curieuse du vrai Imam comme une des nécessités de sa vie. Bien entendu, cet important devoir ne connaît aucun temps spécifique, et il est nécessaire tout le temps. N’est-ce pas que les peuples aujourd’hui doivent apprendre les préceptes authentique et réel de l’Islam et les observer en pratique ? Le Coran et la Lignée du Prophète (P) n’ont pas été présentés par celui-ci comme deux sources de référence authentique et fiable ? Donc, les musulmans doivent essayer curieusement de connaître les exemples de la Lignée infaillible du Prophète (P), les suivre et les utiliser dans leurs dires, actes et comportements. D’ailleurs, étant donné que c’est l’Imam infaillible qui est seul désigné et présenté par Dieu pour gouverner la communauté musulmane comme le vrai calife du Prophète (P), alors le droit de gouvernance ne mérite que lui et personne d’autre.

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Le peuple de tous les temps doit, donc, s’efforcer par curiosité de connaître l’Imam et le vrai Guide et de préparer la voie à la fondation de son gouvernement pour administrer la justice.

Il est clair que cela n’est limité à aucun temps ou lieu, aux hommes dépendants ou indépendants du temps, parce que le gouvernement islamique légitime a été une des nécessités préliminaires de la communauté musulmane.

Le présent livre a été aussi rédigé à ce même effet au niveau des adolescents pour les aider à ce propos.

Le livre contient quatre chapitres :

Premier chapitre : La définition de l’Imamat et les privilèges des Imams infaillibles.

Deuxième chapitre : La Lignée (Itrat) et les Gens de la Demeure prophétique (Ahlulbayt) dans le Coran et les hadiths.

Troisième chapitre : La présentation des Imams infaillibles et les preuve de l’Imamat.

Quatrième chapitre : Textes concernant chaque Imam. Les nobles vertus morales, la connaissance, le culte et le cheminement spirituel de sincères serviteurs de Dieu, pour les suivre et respecter.

Ce chapitre est aussi le plus important chapitre du présent livre.

Il est à espérer que la communauté musulmane en particulier les chers jeunes paieront de plus en plus attention à la vie spirituelle de ces sincères serviteurs élus par le Dieu Tout-Puissant, tireront des leçons de vie, et les considèreront partout comme leur guides et modèles.

Ibrahim Amini

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Chapitre I Les attributs de l’Imam

Sur le mot "Imamat" L'Imamat (arabe : [imāma], Imamat) signifie la guidance, et l'Imam est une personne dont la pensée et la conduite sont suivies par le peuple soit pieux et juste soit malveillant et de mauvaise intention. Le guide des gens vertueux est appelé l'Imam, et il en va de même avec celui des personnes malveillantes et égarées. Les deux concepts figurent aussi dans le Coran.

Le Coran dit:

وَجَعَلْنَا مِنْهُمْ أَئِمَّةً يَهْدُونَ بِأَمْرِنَا لَمَّا صَبَرُوا ۖ وَكَانُوا بِآيَاتِنَا يُوقِنُونَ(1) «Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps qu’ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets. »[5] Et il dit à propos de mauvais guides:

وَ جَعَلْناهُمْ أَئِمَّةً يَدْعُونَ إِلَى النَّارِ وَ يَوْمَ الْقِيامَةِ لا يُنْصَرُونَ « Nous fîmes d’eux des dirigeants qui appellent les gens au Feu. Et au Jour de la Résurrection ils ne seront pas secourus. »(2)[6] La définition et la position de l'Imamat L'Imamat est une des croyances islamiques fondamentales, et les musulmans en parlaient fréquemment depuis le début de l'Islam. Il a divisé la communauté musulmane (Ummat) en deux groupes: les Sunnites et les Chiites ayant chacun ses propres définitions et commentaires de l'Imamat. Abd al-Rahman Lahidji, l'un des savants sunnites, définit l'Imamat comme suit:

« Pour nous, l'Imamat ne fait pas partie des idéologies et des fondements de la religion: il en est une branche qui traite des

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1- [5] . Sourate 32, As Sajda (La Prosternation), verset 24
2- Gabriel] à la force prodigieuse,… »[60]

devoirs des musulmans arrivés à l'age de puberté (mukallaf), à l'encontre des Chiites qui le classifient parmi les fondements de la religion. Un groupe a défini l’Imamat comme le mandat et la tutelle des affaires religieuses et mondaines, mais il vaut mieux le définir de cette façon: le califat du Prophète (P) pour établir la religion et protéger les musulmans, de manière que tous les musulmans lui obéissent. »(1)[7] Comme on peut le constater, les Sunnites regardent l'Imamat comme un mandat et une autorité mondaine, et une branche de la religion. Ils estiment que l'obligation d'élire un Imam est une question jurisprudentielle et que l'élection de ce dernier sera la charge de la communauté musulmane. Par contre, les Chiites considèrent que l'Imamat est un fondement de la religion, au deuxième rang de la Prophétie, et ainsi le définissent-ils: « La succession et le califat de l'Envoyé de Dieu (P) comprenant tous les aspects de la Prophétie sauf la relation avec le Monde Invisible (ghayb) et la Révélation qui sont deux qualités spécifiques au Prophète. » Les positions du Prophète (P) Les livres théologiques démontrent que le Prophète (Paix sur lui et sa famille) de son vivant avait plusieurs positions et rangs :

1. La communication avec le Monde Invisible et la réception de la Révélation de la part de Dieu Très-Haut ; 2. La conservation et le maintien de l’ensemble des sciences, des connaissances, des prescriptions et des lois de la Charia qu’il recevait grâce à la Révélation ; 3. La propagation de ces derniers parmi le gens et la réponse à leurs questions en luttant contre les superstitions ; 4. L’exécution des dispositions et lois d’ordre politique, social, juridique, économique, légal et pénal, et la défense du domaine de

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1- jamais une vie de débauche. »[70

l’Islam et des musulmans, à savoir l’établissement du gouvernement islamique et sa gestion.

Ces devoirs étaient accomplis par le Prophète (P), et il était à l’abri de toute erreur ou tout oubli dans toutes les étapes de la propagation de la Charia: il était infaillible et ne commettait jamais aucun péché ni aucune infraction. En fait, si le Prophète (P) n’était pas infaillible, les prescriptions et lois de la Charia n’auraient été garanties suffisamment ; par conséquence, les grâces divines n’auraient jamais été parachevées. »(1)[8] La même expression se trouve dans les idéologies des Chiites au sujet de l’Imamat et ils disent : « L’homme a besoin des prescriptions, des lois, des sciences et des connaissances divines et aussi d’un prophète pour arriver à la félicité dans ce monde et dans l’Autre-monde ; pour la même raison, dans l’absence du prophète et au cours de l’histoire, il aura besoin d’une personne infaillible qui assume les responsabilités prophétiques et poursuive les objectifs du prophète; sinon, la mission prophétique dans la conduite et l’orientation de l’homme serait stérile et incomplète. La nécessité pour l’homme des sciences et connaissances religieuses ne se limitait pas seulement à l’époque de son prophète, mais l’homme avait tout le temps besoin de cette grâce divine tout au long de l’histoire. La courte durée de la mission du noble Prophète de l’Islam (P) ne suffit pas à satisfaire à ce besoin éternel ; surtout, étant donné que le Prophète (P) était le Sceau des Prophètes et qu’il n’y aurait aucun prophète après lui.

Pour les Chiites, l’Imam est un homme parfait et privilégié qui remplace le Prophète et assume toutes ses responsabilités sauf la Révélation.

Les responsabilités de l’Imam Les attributs et les responsabilités de l'Imam comprennent les suivants :

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1- [8] . Cf. “La Prophétie et le Prophète (P) », du même auteur.

1. Il connaît toutes sciences, connaissances, prescriptions et lois de la Charia, non par la Révélation mais par l’enseignement du Prophète (P) et d’autres sources qui seront bientôt indiquées ; 2. Il s’efforce de propager les sciences, connaissances, prescriptions et lois de l’Islam et de lutter contre toute déviation.

3. Il exécute les dispositions et lois islamiques d’ordre politique, social, juridique, légal, pénal et économique ; à savoir, il continue à gérer le gouvernement islamique fondé par le Prophète (P) selon les critères de l’Islam ; 4. L’Imam comme le Prophète est tout à fait à l’abri de toute erreur, tout oubli et toute infraction intentionnelle dans l’exercice de ces responsabilités, et il est infaillible ; autrement, l’intention de Dieu Très-Haut dans l’orientation et la conduite des hommes, la présentation du Droit Chemin et l’assurance de la félicité dans ce monde et dans l’Autre resterait stérile et incomplète et, de plus, les grâces divines ne seraient parachevées. Pour ce qui est de la nécessité de la présence de l’Imam, ses connaissances et son infaillibilité, et son élection par le Très-Haut, les Chiites s’appuient sur la preuve réputée « la grâce divine » ; d’où ils considèrent la présence de l’Imam et son élection par Dieu comme une grâce divine.

‘Allamah Hillî écrit :

«L’existence de l’Imam est une grâce divine, et sa désignation par Dieu est obligatoire pour que son intention devienne claire ![9](1) Les Imâmites croient à ce que l’Imam est un homme privilégié qui excelle sur ses contemporains concernant l’idéologie et la foi, l’engagement envers les nobles vertus morales, la connaissance correcte de vrais préceptes et lois islamiques, la dévotion et la mise en oeuvre des devoirs religieux. Pour eux, l’Imam suit immédiatement le Prophète. Comme celui-ci, il est à l’abri du péché, de l’oubli et de l’infraction, et il est infaillible. Un tel homme est le successeur du Prophète et le guide du peuple. Les Sunnites,

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1- [9] . Charhi Tajrid, p. 284

toutefois, n’estiment pas que l’Imam doit remplir ces conditions pour devenir successeur du Prophète. Ils estiment aussi que l’Imam est sujet à l’erreur voire au vice.

A ce propos, ils se contentent en lui accordant la compétence de diriger les affaires d’Ici-bas.

En même temps, ils jugent obligatoire son obéissance et illicite ou harâm son désobéissance par le peuple.

L’Imam dans les hadiths Il y a énormément de hadiths pour définir et décrire l’Imam et l’Imamat dont l’un est évoqué ci-dessous :

L'Imam Redhâ (p) a dit: « L’Imamat est une dignité spécifique aux prophètes et à leurs successeurs. Il est le califat de Dieu et du Messager, de l’Emir des Croyants (‘Ali), de Hassan et de Hussein.

L’Imamat, c'est-à-dire la direction religieuse des musulmans, le bien-être du monde et la gloire des fidèles. Il est le fondement de l’Islam croissant et ses branches. L’Imam gère les choses relatives à la Prière (salât), l’aumône rituelle (zakât), le jeûne, le pèlerinage, le djihad, le développement des biens publics, les aumônes volontaires, l’application des prescriptions et des peines prévues par la Charia, et la protection des frontières des pays musulmans.

L’Imam est le confident de Dieu parmi le peuple, la preuve de Dieu pour Ses serviteurs, le calife de Dieu dans les pays islamiques, appelant le peuple à Dieu et défendant le sanctuaire inviolable de Dieu. L’Imam est pur de tout péché et de tout vice, il est le gardien de la science, de la patience, du système religieux et de la gloire des musulmans, il cause le chagrin et la colère parmi les hypocrites, et il anéantit les infidèles. L’Imam est unique à son époque et personne n’est égal à lui dans le rang. Aucun savant n’est égal à lui quant à la science. Personne ne peut le remplacer et personne ne lui ressemble. Les vertus et perfections de l’Imam ne sont pas acquises, mais c’est une grâce qui lui a été accordée par Dieu. »

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Les caractéristiques de l'Imam Comme vous l’avez lu, l’Imam Redhâ (paix sur lui) est présenté dans ce hadith comme une personne privilégiée avec les caractéristiques suivantes :

1. Il est tout à fait à l’abri du péché ; c'est-à-dire, il est infaillible ; 2. Il est doté des sciences et connaissances qui ne sont pas acquises, mais lui ont été transmises par Dieu ; 3. Il se patiente quand en parlant avec les gens et réalisant ses responsabilités ; 4. Sa position est celle des prophètes ; 5. Il est le calife de Dieu et le successeur de l’Envoyé de Dieu (P); 6. Sa gouvernance garantit l’ordre des musulmans, le bien-être du monde et la gloire des fidèles ; 7. Avec lui comme gouvernant, les commandements de Dieu et les lois de l’Islam seront menés à bien, la prière, le jeûne, le pèlerinage, l’aumône rituelle et le djihad seront mis en oeuvre, les peines fixées par Dieu seront exécutées, et les frontières des pays islamiques seront protégées contre les ennemis ; 8. L’Imamat est le fondement et la base solide de l’Islam dont les branches s’étendent jour après jour dans le monde; 9. L’Imam est le confident de Dieu sur la terre et la Preuve (hujjat) de Dieu pour Ses serviteurs ; il invite le peuple à Dieu et défend les limites des commandements divins ; 10. L’Imam est unique dans son temps ; personne n’arrive à son rang ; et personne ne lui ressemble ;

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11. L’Imam est la source de l’honneur et de la fierté des musulmans, qui irrite les hypocrites et anéantit les infidèles.

La nécessité d’obéir à l’Imam Le noble Coran considère l’obéissance aux Imams infaillibles comme l’obéissance à Dieu et à Son Messager, et il l’a jugée obligatoire :

ٍ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَطِيعُوا اللَّهَ وَأَطِيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِي الْأَمْرِ مِنْكُمْ ۖ فَإِنْ تَنَازَعْتُمْ فِي شَيْءٍ فَرُدُّوهُ إِلَى اللَّهِ وَالرَّسُولِ إِنْ كُنْتُمْ تُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ ۚ ذَٰلِكَ خَيْرٌ وَأَحْسَنُ تَأْوِيلً « Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). »(1)[11] Dans ce verset, l’obéissance à trois personnes est obligatoire aux fidèles :

1. Dieu Très-Haut : Puisqu’Il est le Créateur des hommes et les a accordé plusieurs types de bienfaits, il est donc rationnel de remercier le Bienfaiteur.

L’un de plus importants bienfaits divins, c’est l’envoi des Messagers et les directions divines.

Les grâces divines signifient que pour aider les hommes à arriver au bonheur dans ce monde et dans l’Autre, Dieu a réglé des directions et des plans, lesquels Il a transmis à Ses Messagers élus pour conduire les hommes vers le droit chemin de l’humanité et la proximité de Dieu, d’une part, et les éloigner des perversités et des calamités. Alors, obéir aux Messagers et observer les commandements de Dieu, c’est un bien que les serviteurs de Dieu font à eux-mêmes, et il est rationnellement obligatoire.

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1- [11] . La sourate al-Nisa (Les femmes), verset 59.

2. Messager : Le Messager de Dieu (P) est la deuxième personne dont l’obéissance a été jugée obligatoire dans ledit verset. A part des messages qu’il recevait par la Révélation afin de les transmettre au peuple, le Messager (P) était aussi autorisé par Dieu d’établir des préceptes dans deux cas : Premièrement, il avait droit à établir la jurisprudence islamique en plusieurs domaines pour les fidèles dans la limite des messages généraux qu’il recevait par la Révélation. Deuxièmement, étant donné que le noble Prophète (P) était le gouvernant et le guide des musulmans, ayant comme devoir de régler les problèmes social et politique du peuple, il avait aussi droit à établir et exécuter des lois aux cas où il n’y avait encore aucun commandement divin sur un cas particulier ; et cela en observant les intérêts de la communauté musulmane et dans la limite des prescriptions générales qu’il avait à transmettre. Ces lois que le Messager de Dieu (P) a établies sont dites « des statuts gouvernementaux » selon l’expression.

D’après ce verset, obéir au Messager (P) est aussi obligatoire dans ce cas ; alors, nous pouvons nous appuyer sur ce verset pour démontrer l’infaillibilité du Messager (P): Si celui-ci n’était infaillible, l’obligation de son obéissance absolue ne serait point justifiable.

3. Détenteurs de l’autorité divine (Ulu-l-Amr) : Bien que ceux-ci comportaient apparemment tous les souverains et gouvernants, cependant, puisque il est absolument obligatoire, selon le verset, de les obéir, il faut que ces gouvernants soient infaillibles : Il est injustifiable, légalement et rationnellement, d’obéir à celui qui n’est pas infaillible. Il est donc à noter que par les détenteurs de l’autorité divine (Ulu-l-Amr), nous devons entendre les successeurs du Messager (P) ou bien les Imams infaillibles (p) qui guident la communauté musulmane et prennent les rênes du gouvernement islamique. Ils ont été aussi présentés comme les Gens de la Demeure prophétique dans les commentaires de certains hadiths.

Hussein ibn Abi al-‘Ala a dit : « J’ai demandé à l’Imam Sâdiq (p) :

‘Est-il obligatoire d’obéir aux Héritiers (testamentaires) de l’Envoyé de Dieu »

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Et il a répondu : « Oui, ce sont des gens à propos desquels Dieu, qu’Il soit honoré et glorifié, a dit :

أَطِيعُوا اللَّهَ وَأَطِيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِي الْأَمْرِ مِنْكُمْ »… Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement… » Et ils sont ceux au sujet desquels Il a dit :s’inclinent إِنَّما وَلِيُّكُمُ اللَّهُ وَرَسولُهُ وَالَّذينَ آمَنُوا الَّذينَ يُقيمونَ الصَّلاةَ وَيُؤتونَ الزَّكاةَ وَهُم راكِعونَ﴿55﴾ « Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la Salāt, s’acquittent de la Zakāt, et (1) Donc, les Imams infaillibles étaient les porteurs des sciences de la Prophétie, essayant de les propager. En plus, ils étaient autorisés par le Messager (P) d’établir et d’exécuter des lois nécessaires lorsqu’il n’y avait aucun texte sur un sujet particulier, et cela selon les critères généraux qui leur étaient transmis par le Messager (P), tout en observant les intérêts des musulmans et les circonstances.

Ces lois s’appellent aussi « les statuts gouvernementaux » selon l’expression.

La connaissance de l’Imam selon la raison L’enseignement et la purification des hommes étaient le but le plus important du saint Prophète (P). En plus de réciter et enseigner le Coran, il interprétait les versets coraniques et clarifiait les ambiguïtés dans les cas nécessaires, faisant allusion aux (versets ou hadiths) abrogateurs et abrogés, conditionnés et inconditionnés.

Il recevait les préceptes et lois de la Charia par la Révélation et les transmettait au peuple. Il propageait les croyances justes et luttait contre les fausses croyances et les superstitions. Il invitait le peuple aux nobles vertus morales et les avertissait de la mauvaise

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1- (devant Allah). »[12]12] . Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 189

conduite. Il avait une connaissance parfaite de toutes les sciences soit par la Révélation soit intellectuellement ; d’où il était tout à fait en mesure d’assumer cette responsabilité et conduire ses disciples au droit chemin de l’humanité.

En qualité de continuateur de la voie du Prophète et de ses objectifs, l’Imam aussi doit remplir toutes ces conditions pour qu’il puisse exécuter les responsabilités prophétiques ; sinon, la continuation de la religion ne serait point garantie. Oui, l’Imam doit avoir toutes les sciences et connaissances du Prophète ; avec cette différence que ces connaissances étaient directement transmises au Prophète par la Révélation, tandis que l’Imam profitait de celles qui lui étaient conférées par le Prophète ; autrement dit, l’Imam se dotait de la Révélation de manière indirecte.

La connaissance de l’Imam dans les hadiths La conscience par l’Imam des sciences et des préceptes de la Charia a été considérée dans un grand nombre de hadiths comme l’une des conditions requises de l’Imam ; par exemple, l’Imam Redhâ (p) a dit : « Certes, les Prophètes et les Imams se profitent tous des assistances divines et renferment un trésor de sagesses et de connaissances divines ; personne d’autre n’est doté de tels dons ; donc, ils excellent dans leurs connaissances par rapport au peuple de leur temps ; comme il est dit dans le Coran :

أَفَمَنْ يَهْدِي إِلَى الْحَقِّ أَحَقُّ أَنْ يُتَّبَعَ أَمَّنْ لَا يَهِدِّي إِلَّا أَنْ يُهْدَىٰ ۖ فَمَا لَكُمْ كَيْفَ تَحْكُمُونَ « Celui qui guide vers la vérité est-il plus digne d’être suivi, ou bien celui qui ne se dirige qu’autant qu’il est lui-même dirigé? Qu’avezvous donc? Comment jugez-vous ainsi?»[(1)13] Ou encore :

وَمَنْ يُؤْتَ الْحِكْمَةَ فَقَدْ أُوتِيَ خَيْرًا كَثِيرًا ۗ immense qui lui est donné. »[14](2)

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1- [13] . Sourate 10, Yunus (Jonas), verset 35.
2- [14] . Sourate 2, al-Baqarah (La Vache), verset 269.

« Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c’est un bien Lorsque Dieu élit Son serviteur à gérer les affaires de Ses autres serviteurs, Il lui accorde le « dilatement du coeur » (la tolérance), fait couler les sources de la sagesse dans son coeur, et lui inspire Ses connaissances sans cesse ; donc, il n’est pas incapable de répondre et il ne devient jamais confus quand il s’agit de trouver le vrai.(1)[15] L’Emir des Croyants, ‘Ali (p), a dit : « Ô gens, l’homme le plus digne du califat est celui qui est le plus apte à l’exercer et le plus versé dans les ordres de Dieu concernant le gouvernement des hommes.

Si un perturbateur de l’ordre public surgit, on lui rappelle son devoir de suivre le droit chemin ; s’il refuse, il sera combattu. ».[(2)16] Il a aussi dit: « L’Imam est le plus savant quant aux licite (halâl), illicite (harâm), actes obligatoires (vâdjibât) et recommandés (mustahabbât), et aux commandements divins. Il n’a pas besoin du peuple, mais celui-ci a besoin de lui. »(3)[17] L’Imam ‘Ali (p) a également dit : «Adressez-vous donc à ceux qui connaissent bien le Livre, car ils sont les nourritures de la science et les ennemis de l’ignorance. Ce sont eux dont le bon jugement révèle leur savoir, et leurs apparences décèlent leurs bonnes intentions. Ils ne contredisent pas la religion et ne passent pas ses loi.».(4)[18] En décrivant la Famille du noble Prophète (P), il a dit : «Ils ont compris la religion comme étant l’application objective de préceptes dans la vie de chaque jour et non comme une théorie qu’on entend et dont on parle. En effet, ceux qui relatent la science sont nombreux, mais ceux qui l’appliquent sont rares. »(5)[19] L’accomplissement de la Prophétie et la perfection de la religion

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1- [15] . Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 202.
2- [ [16] . Nahj-ul-Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 173.
3- [17] . Biharul Anwar (Les Mers des Lumières), vol. 68, p. 389.
4- [18] . Nahjul Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 147.
5- [19] . Ibid, sermon 239.

Comme il est expressément dit dans le Coran : Le Prophète de l’Islam (P) est le Sceau des Prophètes qui est suivi d’aucun autre prophète après lui. Le Coran dit :

مَا كَانَ مُحَمَّدٌ أَبَا أَحَدٍ مِنْ رِجَالِكُمْ وَلَٰكِنْ رَسُولَ اللَّهِ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمًا « Muhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes, mais le Messager de Dieu et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient. »(1)[20] L’accomplissement de la Prophétie est une nécessité en Islam accordée unanimement par la communauté musulmane. Donc, l’Islam est une religion éternelle qui satisfera, toujours et partout, aux besoins religieux de l’homme. De l’autre côté, puisque Muhammad (P) est le Sceau des Prophètes, la Révélation serait certainement discontinuée, comme il est stipulé dans le livre de La Voie de l’Eloquence (Nahj-ul-Balagah) et dans certains hadiths.

L’Emir des croyants (p) a dit : « Dieu a envoyé le Prophète (P) avant d’autres prophètes, lorsque les hommes se querellaient au sujet de Dieu. Il était le dernier des envoyés, par qui la Révélation fut complétée. »(2)[21] Par conséquent, toutes les prescriptions et lois de la Charia doivent être mises à la disposition du peuple et la religion doit être parachevée après la disparition du noble Prophète de l’Islam (P) ; comme il est aussi indiqué dans le Coran.

Le Coran dit :

اليَومَ أَكمَلتُ لَكُم دينَكُم وَأَتمَمتُ عَلَيكُم نِعمَتي وَرَضيتُ لَكُمُ الإِسلامَ دينًا ۚ «Aujourd’hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi.

Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur

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1- [20] .Sourate 33, al-Ahzab (Les Coalises), verset 40.
2- [21] . Nahjul Balagah (La voie de l’Eloquence), sermon 133.

vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous.

»(1)[22] Il y a un différend entre les exégètes du Coran à propos du jour indiqué dans le verset ci-dessus où l’Islam est parachevé et établi, de manière que les mécréants soient désespérés de sa disparition.

Après des discussions précises et détaillées et s’appuyant sur certains hadiths, ‘Allamah Tabâtabâi a conclu que ce jour est le dixhuitième jour du mois de Dhoul-Hijja lors du Pèlerinage d’Adieu du noble Prophète (P).(2)[23] Comme nous le savons des hadiths et des livres d’histoire, le Prophète (P) dans ce jour et de retour du pèlerinage de la Mecque a rassemblé les pèlerins dans une région appelé « Ghadîr » ; après le sermon, il a officiellement élu ‘Ali ibn Abi Taleb (p) à l’Imamat ; il dit dans un hadith détaillé :

« De quiconque je suis le Maître, 'Ali aussi est son Maître. Ô Seigneur ! Sois l'Ami de quiconque est son ami, et l'Ennemi de quiconque est son ennemi. » L’Envoyé de Dieu (P) a accompli deux choses dans cet important événement historique : Premièrement, il a présenté le Coran et sa Famille (Ahlulbayt) comme deux références scientifiques authentiques et dit : « Celui qui suit ces deux documents ne sera pas égaré. » Deuxièmement, il a présenté ‘Ali (p) comme le premier Imam et la première personne de sa Famille. Etant donné que le noble Prophète (P) a présenté ‘Ali (p) comme le trésorier des sciences de la Prophétie, ayant déployé des efforts suffisants pour son enseignement et instruction, son installation à l’Imamat et à la tutelle de la communauté musulmane a fini par parachever l’Islam ; ainsi, il y a eu quelqu’un (‘Ali ) pour garantir la garde et la mise en oeuvre des sciences islamiques. Le verset ci-dessus fut révélé dans ces mêmes conditions.

Si ce n’était que le noble Prophète (P) de son vivant a transmis, partiellement ou complètement, l’ensemble des prescriptions et dispositions de la Charia à l’Imam ‘Ali (p) et, par celui-ci, aux autres Imams après lui, comment peut-on justifier la parole de Dieu Très- Haut qui a dit : «Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre

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1- [22] . Sourate 5, al-Mai-ida (La table servie), verset 3.
2- [23] . al-Mizan, vol. 5, p. 214-277.

religion. » ? Bien que les prescriptions et lois à la disposition des Sunnites soient indiquées dans le Coran ou dites par le Prophète (P), toutefois, elles ne suffisent pas au peuple du temps du Prophète (P) et celui d’autres temps, d’où les jurisconsultes sunnites ont été obligés à recourir à l’analogie, à la recherche du mieux et à d’autres bases pour déduire les prescriptions de la Loi religieuse.

Les limites de la connaissance de l’Imam La connaissance de l’Imam se limite aux sciences et connaissances de la Prophétie, l’exécution de la mission prophétique de la part de Dieu et la guidance de l’homme dans le cas nécessaire. D’après la « preuve de la grâce », puisque l’homme ne sait pas assurer son bonheur dans ce monde et dans l’Autre, il aura besoin des guidances divines et des prophètes. Donc, le Prophète reçoit de Dieu tout ce dont le peuple a besoin pour poursuivre la voie de la servitude et le lui transmet ; en tant que successeur du Prophète et continuateur de la voie prophétique, l’Imam aussi doit détenir ces connaissances. Les sciences requises de la mission prophétique et de l’Imamat peuvent être résumées en quelques parties :

1. Les actes cultuels : Ils jouent le rôle primordial pour assurer le bonheur dans la vie éternelle, y compris : la Prière, le jeûne, le pèlerinage, l’invocation, les aumônes et les charités, le djihad et bref tous les actes religieux obligatoire et recommandé.

Le Prophète et l’Imam sont bien au courant de la qualité d’accomplir les devoirs, les préparatifs et les conditions requis, ainsi que des questions s’y rapportant ; ils peuvent donc bien guider le peuple.

2. Les interdictions : Elles se considèrent comme des obstacles en chemin, y compris l’usure, le pot-de-vin, la consommation d’alcool, la cruauté envers les serviteurs de Dieu, l’usurpation de biens publics, le commerce frauduleux, les ventes à découvert, la surcharge, l'adultère, la sodomie, et d’autres actes interdits.

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Le Prophète et l’Imam sont bien informés de ces choses et peuvent empêcher le peuple de les commettre.

3. Les doctrines de l’Islam : La connaissance de Dieu et le Retour à l’Autre-monde (ma’âd) constituaient le fondement de l’invitation du Prophète et des Imams. L’attention envers Dieu et le Retour à l’Autre-monde est pour l’homme une chose innée et naturelle qui peuvent être obtenues par la raison et la pensée ; toutefois, puisque cela est une chose non familière et souvent méconnue par l’homme, celui-ci aura donc besoin des guidances des Prophètes et des Imams pour réveiller sa nature innée (fitrat) pour l’aider à connaître cette chose importante et déterminante. Ainsi l’homme n’aura-t-il aucun prétexte. C’est pour la réalisation de ce but que la première personne sur la terre était un Prophète. Alors, le Prophète et l’Imam doivent tout d’abord avoir parfaitement foi en doctrines de l’Islam et connaître les questions s’y rapportant pour qu’ils puissent y inviter le peuple.

4. Le code moral : Bien se comporter et s’abstenir de mauvais actes jouent le plus grand rôle assistant les hommes à arriver au bonheur de l’Ici-bas et de l’Au-delà. Bien que la beauté de la bonne conduite et la bassesse de la mauvaise conduite sont innées et compréhensibles en réfléchissant, mais puisque l’homme est souvent esclave des désirs sensuels et de forts instincts animaux, il aura ainsi besoin d’un guide pour discerner le bien et le mal et les reconnaître. A cet effet, l’amendement de soi a été considéré comme l’un des piliers de la mission prophétique. Alors le Prophète et les Imams infaillibles doivent connaître parfaitement la bonne et la mauvaise éthique ; eux-mêmes doivent être purs de mauvais caractères et se comporter bien pour qu’ils puissent y inviter le peuple de par leurs pratiques et leurs connaissances ; et qu’ils puissent devenir guides.

5. Les affaires sociales et politiques : A savoir les prescriptions et lois relatives au gouvernement et à la direction des affaires sociales et politiques des musulmans, y compris : la juridiction, le talion, les peines fixées par le Coran, les prix du sang, les peines correctionnelles non dictées par le Coran, le djihad, la défense, le

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Khums(1)[24], l’aumône canonique, les butins de guerre, les biens publics, et d’autres affaires identiques. Etant donné que l’une des fonctions du Prophète (P) était de diriger et d’administrer la communauté islamique, une fonction qui nécessite des préceptes et des lois dont il recevait une partie par la Révélation et l’autre partie, avec l’autorisation de Dieu, qu’il établissait et exécutait le cas échéant en observant les intérêts du gouvernement, ceux qui s’appellent « des statuts gouvernementaux » selon l’expression.

Ces préceptes étaient nécessaires et observables. Après le décès du Prophète (P), cette fonction était transmise à son successeur et Imam qui, lui aussi, était permis après le Prophète (P) d’établir et de mettre en oeuvre certaines lois ou prescriptions dans les bonnes intérêts de la communauté islamique. Par conséquent, l’Imam aussi doit bien connaître toutes les prescriptions concernées.

6. Les choses conventionnelles : C’est-à-dire les questions concernant la transaction, l’héritage, le testament, le mariage, le divorce et d’autres choses semblables. Bien que ces derniers soient de caractère conventionnel et toujours présents de vivant du Prophète (P), toutefois, vu qu’ils sont ratifiés ou rejetés ou corrigés et complétés par le Prophète (P), ils font partie des préceptes de l’Islam dont la connaissance est une condition requise de l’Imamat.

L’Imam aussi a droit, par une forte probabilité, à les manipuler selon les circonstances et en observant les intérêts du peuple.

A. Les hadiths du Prophète (P) : sources de connaissance des Imams (p) Les hadiths du noble Prophète de l’Islam (P) sont les sources les plus importantes des connaissances des Imams (p), lesquels étaient d’abord confiés à l’Imam ‘Ali (p), enregistrés par celui-ci ; après lui, ils étaient transmis à l’Imam Hassan (p) et ainsi de suite aux autres Imams infaillibles (p).

La compilation de ces hadiths se faisait ainsi : les préceptes et lois de la Charia étaient révélés au Prophète (P) de deux façons durant la mission prophétique en 23 ans : Premièrement, sous forme du Coran dont les sens et les mots se révélaient au coeur lumineux du

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1- [24] . La taxe du cinquième du revenue superflu

Prophète (P). Deuxièmement, sous forme de hadiths et de rapports dont les significations se révélaient dans les différents cas au coeur du Prophète (P). Celui-ci récitait les versets du Coran aux musulmans et surtout à l’Imam ‘Ali (p). Il recommandait strictement à ce dernier, capable de lire et d’écrire, de les enregistrer et garder pour qu’ils restent pour les musulmans à l’avenir. Il y avait, certes, d’autres gens qui notaient ou mémorisaient tous les versets coraniques, ou certains autres qui notaient ou mémorisaient une partie des versets.

La situation était autrement quant aux préceptes et lois non coraniques. Bien que l’Envoyé de Dieu (P) exprimait à ses compagnons les préceptes et lois qu’il recevait par voie de Révélation, ils n’étaient pas obligés de noter ou retenir par coeur exactement les mots ou les phrases dits par le Prophète (P), ou de les transmettre aux autres. Soit ils transmettaient leur signification, soit ils passaient avec indifférence devant eux et les oubliaient après un certain temps. Cependant, il y avait parmi les compensons ceux qui étaient tenus d’écrire ou de mémoriser les hadiths du Prophète (P), mais malheureusement, ils étaient très nombreux.

L’étendue des questions générales et celles dérivées de la jurisprudence en Islam était très vaste, lesquelles devaient demeurer pour ceux qui étaient en dehors de la Médine et les musulmans à l’avenir. En plus, le peuple de la péninsule arabe qui menait une vie simple n’était pas en mesure de poser bien de questions jurisprudentielles pour que le Prophète (P) y réponde. De l’autre côté, l’Islam est une religion éternelle et omniprésente et il doit satisfaire aux besoins pour assurer le bonheur de l’humanité partout, toujours et quelques soient les conditions.

Bien conscient de la situation actuelle et future de la communauté musulmane, le noble Prophète (P) devait trouver une solution pour satisfaire aux besoins d’intérêt scientifique ; il devait aussi préserver toutes sciences, connaissances, prescriptions et lois de la Charia dans un endroit sûr, pour qu’elles soient à l’abri de l’oubli et de l’erreur. Un tel endroit n’était que le coeur lumineux de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). L’Envoyé de Dieu (P) a procédé à accomplir cette tâche importante jusqu’à la fin de sa vie, et cela grâce aux inspirations et

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assistances divines du début même de la mission prophétique. Il transmettait à l’Imam ‘Ali (p) ce qui lui était révélé. Et celui-ci s’efforçait de les enregistrer et garder de manière exacte ; lui aussi était doté des assistances divines pour accomplir cette tâche.

L’Imam ‘Ali (p) a dit : « L’Envoyé de Dieu (P) m’embrassa et dit :

Dieu Très-Haut m’a commandé de te garder près de moi et de ne te pas permettre de t’éloigner de moi, tu dois donc écouter mes dires et les apprendre par coeur. Le verset suivant a été donc révélé :

وَتَعِيَهَا أُذُنٌ وَاعِيَةٌ “…que toute oreille fidèle conserve »(1)[25] Ibn Abbas cite le Prophète (P) qui a dit : « Lorsque le verset وَتَعِيَهَا أُذُنٌ وَاعِيَةٌ m’était révélé, j’ai demandé au Créateur d’autoriser ‘Ali à être cet oreille. Celui-ci, donc, a entendu et retenu par coeur ce que le Prophète lui disait sans les oublier. »(2)[26] L’Imam ‘Ali (p) a dit : « J’entrais chez le Messager de Dieu (P) régulièrement et une fois par jour, et nous étions tout seuls à ce moment-là. Je l’accompagnait partout où il allait. Les compagnons ne trouvaient un tel comportement par le Messager de Dieu (P) qu’envers moi tout seul. » « Tantôt, le Prophète (P) venait chez moi, et c’était souvent ainsi… et tantôt je me rendais chez lui. A ce moment-là, il n’y avait chez lui que moi tout seul, et toutes ses épouses sortaient de chez lui. Mais lorsqu’il venait chez nous, Fatima et mes enfants ne sortaient pas de chez nous.

Il me répondait quand je lui demandais une question. Lorsque je n’avais rien à lui demander et gardais le silence, il commençait à parler. Il me récitait les nouveaux versets révélés, lesquels je notais moi-même ; il m’enseignait leur interprétation et commentaire, et m’indiquait les versets « équivoques » (ambigus) et ceux « solides » (fermement établis), les versets abrogateurs et ceux abrogés, les

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1- [25] .Sourate 69, al-Haqqah (Celle qui montre la vérité), verset 12 ; Beharul Anwar, vol. 35, p. 327.
2- [26] . Behar ul-Anwar, vol. 35, p. 199.

versets particuliers et ceux généraux. Il avait prié Dieu de me donner la capacité de les comprendre et mémoriser, d’où je n’ai oublié aucun verset du Livre de Dieu et aucune science qu’il m’avait dictée. Il m’a enseigné toutes les sciences que Dieu lui avait confiées y compris celles sur le licite et l’illicite, le commandement du bien et l’interdiction du mal, le passé et le futur, l’acte cultuel et l’état de péché, et tout Livre révélé aux autres Prophètes. J’ai retenu toutes ces sciences sans en oublier une lettre. Donc, l’Envoyé de Dieu (P) a mis sa main sur ma poitrine et prié Dieu Très-Haut de remplir mon coeur de la connaissance, la capacité de comprendre, la sagesse et la lumière. J’ai dit : « Ô Messager de Dieu ! Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous ! Je n’ai rien oublié depuis que vous avez prié pour moi ; Inquiétez-vous que j’oublie quelque chose ? » Et il a répondu : « No. Je suis sûr que tu es libre de tout oubli et de toute ignorance. »(1)[27] On a demandé à ‘Ali (p) : « Pourquoi le nombre de hadiths que tu sais est plus que celui d’autres compagnons ? » ‘Ali (p) a répondu : « Car lorsque je demandais une question à l’Envoyé de Dieu (P), il me répondait, et lorsque je gardais le ‘Ali (p) a aussi dit : « Par Dieu ! Il n’y a aucun verset qui soit révélé dont je ne comprends le sens ! Je sais également sur quoi, où et sur qui il a été révélé, parce que mon Créateur m’a accordé un coeur conscient et une langue expressive. »(2)[29] L’Envoyé de Dieu (P) affirme le savoir-faire scientifique de l’Imam ‘Ali (p) Doté d’une intelligence et d’un talent extraordinaires, des assistances divines, et l’attention particulière de l’Envoyé de Dieu (P) dans son éducation, l’Imam ‘Ali (p) a pu, durant la mission prophétique qui a duré 23 ans, apprendre et mémoriser l’ensemble des sciences, des préceptes et des lois de la Charia grâce au Prophète (P) ; ainsi était-il devenu le trésorier des sciences de la Prophétie .

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1- [27] . Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 64.
2- [29] . Ibid, p. 33.

Cette vérité a été maintes fois affirmée par le Prophète (P). Par exemple, celui-ci a dit à l’Imam ‘Ali (p): « Ô Abal Hassan ! Tu as bu à la source de la science ; que ça te soit agréable ! »(1)[30] L’Envoyé de Dieu (P) : « Je suis la cité du savoir, et ‘Ali en est la porte. Quiconque recherche le savoir, qu'il entre donc par la Porte.

»[31](2) L’Envoyé de Dieu (P) a également dit : « Je suis la maison de la sagesse, et ‘Ali en est la porte. »(3)[32] Anas ibn Mâlik cite le noble Prophète (P) qui a dit à l’Imam ‘Ali (p):

«Tu diras la vérité au cas d’une controverse dans la communauté musulmane après moi. »(4)[33] Salmân Fârsî cite le noble Prophète (P) qui a dit : « ’Ali ibn Abi Talib est le plus savant dans ma communauté (Ummat). »(5)[34] L’ordre de rédaction Bien que l’Imam ‘Ali (p) était libre de toute erreur et de tout oubli, sans avoir à rédiger les hadiths pour les mémoriser, le noble Prophète de l’Islam (P) lui a ordonné de rédiger dans un livre toutes les connaissances qu’il lui enseignait pour que ce livre reste pour les Imams après lui.

L’Emir des croyants, ‘Ali (p), cite le Messager de Dieu (P) qui lui a dit : « Ecris ce que je te dis. » J’ai demandé : « Ô Messager de Dieu ! Tu crains que je les oublie ? » Et il a répondu : « Je n’en crains pas, parce que j’ai prié Dieu pour te rendre le gardien da la science ; je veux que tu les écrives pour tes associés, à savoir les Imams de ta progéniture. »(6)[35] La transmission des livres rédigés à d’autres Imams infaillibles Avec les efforts continus de l’Imam ‘Ali (p) et la surveillance de l’Envoyé de Dieu (P), les sciences de la Prophétie ainsi que les préceptes et lois de la Charia étaient écrits dans une série de livres

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1- [30] . Dhakha’irul ‘Uqba, p. 78
2- [31] . Yanabi’ul Mawaddah, p. 82.
3- [32] . Ibid, p. 81.
4- [33] . Mustadrak Hakim Nishapuri, Vol 3, p. 122.
5- [34] . Ibid, p. 80.
6- [35] . Ibid, p.22.

qui étaient transmis par héritage à chacun des Imams après ‘Ali et ils les utilisaient. Ceux-ci ,se référant éventuellement à ces livres dans leurs discours, ont dit : « Cela est ainsi écrit dans le livre de ‘Ali , ‘Sahifah’, ou ‘Jami’ah’. » Il y a beaucoup de hadiths à ce propos dont certains sont cités ciaprès :

Abû Maryam dit : L’Imam Mohammad Baqir (p) a dit: «Le livre de Jami'ah est avec nous. C’est un manuscrit qui mesure soixante-dix dhira’.(1)[36] Tout y est enregistré même le prix du sang (diyah) pour une égratignure sur la peau. Ce manuscrit a été dicté par le Messager (P) et écrit à la main par l’Imam ‘Ali (p). Nous avons aussi un autre livre qui s’appelle « Jafr » écrit sur un morceau de peau tannée. Les sciences du passé, du présent et de l’avenir jusqu’à l’Au-delà ont été enregistrées dans ce livre. »(2)[37] ‘Abdullah ibn Sanân a rapporté que l'Imam Sâdiq (p) a dit : « Il y a un morceau de peau tannée de soixante-dix dhira' avec nous, dont le contenu est dicté par le Prophète Muhammad (P) et écrit par l'Imam ‘Ali (p). Tout ce dont le peuple a besoin y est noté, voire le prix du sang pour une égratignure sur la peau du corps. »(3)[38] Mu'alli ibn Khanis a rapporté de l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Les livres étaient avec ‘Ali (p). Quand il s'est rendu en Iraq, il les a confiés à Ummi Salamah. Après sa mort, ils ont été donnés à l'Imam Hassan (p). Après celui-ci, ils ont été donnés à l'Imam Hussein (p) et après son martyre à ‘Ali ibn al- Hussein (p), quatrième Imam infaillible ; Après sa mort, ils étaient avec mon père. »(4)[39] Jâbir ibn Hayyan dit que l'Imam Muhammad Baqir (p) lui a dit : « Ô Jâbir! Par Dieu! Si nous disions des hadiths de notre propre opinion, nous étions certainement péris. Au contraire, nous disons des hadiths de ce que nous avons hérité du Messager de Dieu (P).

Tout comme le peuple qui épargne l'or et l'argent, nos pères ont sauvé des hadiths afin de nous les léguer. »(5)[40]

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1- [36] . Pluriel de Dhar ', une mesure de longueur égale à 104 centimètres.
2- [37] . Jami’ Ahadith al-Chi’ah, Vol 1, p. 185.
3- [38] . Ibid, p. 186.
4- [39] . Ibid, p. 195.
5- [40] . Ibid, p. 195.

Ibn Hayyan considère Ja'far Ibn Muhammad, Imam Sâdiq (p), comme un narrateur fiable, en disant: «Il est parmi les nobles Gens de la Demeure prophétique concernant la jurisprudence, les connaissances et les vertus; ses hadiths sont authentiques et fiables.

J’ai examiné les hadiths que j’ai rapportés de lui, et ils étaient tous vrais. Je n’ai trouvé rien qui oppose ces hadiths dignes de foi. »(1)[41] Résumé et conclusion Desdits hadiths et d’autres semblables se découlent quelques points d’importance :

1. L'Islam a été complété au cours de la vie du Prophète Muhammad (P) et tous enseignements, sciences, connaissances et règles ont été reçus par la Révélation.

2. Le Messager de Dieu (P) a tenté de faire connaître et transmettre les commandements divins de deux manières : premièrement, en les confiant au peuple et les recommandant de les maintenir et de les suivre, et deuxièmement, en gardant tous les commandements dans un endroit sûr complètement à l'abri de l'oubli et des erreurs, à savoir, dans le coeur lumineux de l'Imam ‘Ali (p).

3. Le Prophète Muhammad (P) a recommandé à l'Imam ‘Ali (p) d'enregistrer et de rédiger les hadiths et de les laisser pour les Imams suivants (p).

4. Par conséquent, certains livres ont été compilés par l'Imam ‘Ali (p) qui les a utilisés après la disparition du Prophète Muhammad (P). Après la mort en martyre de l'Imam ‘Ali (p), les livres ont été donnés à l'Imam Hassan (p) et après lui a l’Imam Hussein (p) et à d'autres Imams infaillibles (p) successivement.

La référence aux livres

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1- [41] . Ibid, Vol 2, p. 104.

Les livres mentionnés étaient avec les Imams infaillibles (p) et ils y attribuaient leurs connaissances. Chacun des Imams (p) transmettait les sciences et commandements religieux à son successeur de deux manières : par la formation verbale et par la livraison des livres aux Imams suivants pour leur permettre de raconter d'eux. Chaque Imam attribuait ses hadiths par ses pères au noble Prophète (P), comme on le voit dans des hadiths.

Hisham ibn Salim, Hamad ibn ‘Uthman, et d'autres personnes citent l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Mon hadith est celui de mon père et le sien est celui de mon grand-père. Le hadith de mon grand-père est celui de l'Imam Hussein (p) et le sien est celui de l'Imam Hassan (p), dont le hadith est celui de l’Emir des croyants ‘Ali (p) et son hadith est la parole de Dieu, qu’Il soit honoré et glorifié. »(1)[42] Jâbir dit: «J'ai dit à l'Imam Baqir (p) : ‘Quand vous me récitez un hadith, indiquez-moi son document s’il vous plaît.’ L’Imam Baqir (p) a dit: ‘Mon père a raconté les hadiths de mon ancêtre, l’Envoyé de Dieu (P), et celui-ci de Gabriel et celui-ci de Dieu Tout-Puissant.

Chaque hadith que je récite pour toi a le même document. Ô Jâbir! Si tu apprends un hadith d'un narrateur véridique, il te sera meilleur que le monde entier.’ »(2)[43] Hafs dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘J'ai entendu un hadith mais je ne suis pas sûr si c’est le vôtre et celui de votre père.’ Il a dit : ‘Ce que tu entends de moi, tu peux le raconter de mon père et du Messager de Dieu (P).’ »(3)[44] D’après ce qui précède, nous pouvons dire que l’une des sources importantes des connaissances des Imams, ce sont les hadiths dictés par l’Envoyé de Dieu (P) et écrits par la main de l’Imam ‘Ali (p), qui ont été transmis aux Imams infaillibles. En conséquence, bien que les Imams (p) aient été privés de la Révélation directe, ils bénéficiaient des sciences de la Révélation indirectement. Chaque Imam (p) utilisait la source directe de la Révélation grâce aux documents authentiques dont tous les narrateurs étaient tous infaillibles. Quel honneur!

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1- [42] . Kafi, Vol 1, p. 53.
2- [43] . Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 181.
3- [44] . Ibid, p. 181.

Le contenu des livres

Malheureusement, nous n’avons pas le texte de ces livres et leur contenu ne nous est pas complètement connu. Nous ne savons pas s'ils ne contenaient que des questions et commandements relatifs à la jurisprudence ou d'autres sciences liées à la religion telles que l'éthique et les enseignements intellectuels, ou qu'ils contenaient toutes les sciences. Nous ne savons pas non plus s’ils contenaient toutes les dérivations de la jurisprudence en détail ou certaines de ces dernières sous forme de règles générales dont les Imams infaillibles (p) déduisaient les dérivations. Certains hadiths impliquent que toutes les questions nécessaires aux musulmans existaient dans ces livres.

Muhammad ibn Mûslîm dit: «J'ai demandé à l'Imam Sâdiq (p), ‘Estce que votre patrimoine scientifique du Prophète (P) comprennent les principes fondamentaux ou l'exégèse de tous les sujets dont le peuple a besoin, comme le divorce et l'héritage?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘L’Imam ‘Ali (p) a rédigé dans ce livre toutes les questions scientifiques, même celles sur le divorce et l'héritage.

Lorsque notre Imamat et tutelle de la communauté musulmane sont acceptées, nous aurons une tradition dans tous les domaines, qui sera exécutée.’ »(1)[45] Les hadiths similaires à ceux mentionnés ci-dessus montrent que tout, même la compensation (arch) pour une égratignure sur la peau du corps est enregistrée dans ces livres.

Néanmoins, il est peu probable que les livres mentionnés comprennent également tous les problèmes mineurs dans tous les sujets de la jurisprudence. Tout le monde qui connaît le vaste domaine de la jurisprudence islamique confirmera que l'inclusion de toutes les questions liées à cette dernière dans un seul livre, même s'il est de soixante-dix dhira’ est impossible, surtout s'il contient aussi d'autres sciences liées à la religion. En somme, le contenu exact de ces livres ne nous est pas connu.

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1- [45] . Ibid, p. 192.

B. Le Coran

Le Coran est la deuxième source des sciences des Imams

infaillibles. Ce Livre céleste est la principale source la plus valable des sciences, des enseignements, des commandements et des règles de l’Islam. L’authenticité du Coran est sûre, parce que des narrations successives et le consensus des musulmans à travers l'histoire prouvent que le texte actuel du Coran a été révélé par Dieu Tout-Puissant au coeur lumineux du Prophète Muhammad (P).

Celui-ci récitait ce Livre – avec son contenu riche – et l’Imam ‘Ali (p) et d'autres scribes de la Révélation les transmettaient aux musulmans de cette époque-là et, enfin, à ceux de notre temps. Le saint Coran a un contenu très riche dans la mesure où tout ce dont l'être humain a besoin pour son salut dans ce monde et dans l'Audelà – la nécessité de l'envoi des prophètes (P) par le Dieu Sage et Généreux – existe dans le Livre. Les sciences et connaissances rappelées de par les grâces divines et mentionnées le cas échéant dans le Coran sont : Les principes généraux relatifs au Créateur, l’unicité de Dieu (tawhîd), les attributs exprimant Ses Grâce (jamâl) et Grandeur (jalâl) et certains de Ses bienfaits, la vie après la mort et le Retour à l’Au-delà (ma’âd), la reddition des comptes (hisâb) des actes humains dans l’Au-delà, le Paradis et les récompenses de bonnes oeuvres, l’Enfer et le châtiment de mauvaises oeuvres, le Prophète Muhammad (P) et d'autres prophètes (P) et leur rôle dans l'orientation de l'humanité à travers l'histoire, la bonne conduite et son rôle dans le salut des hommes dans ce monde et dans l’Autre, le mauvais comportement et ses méfaits dans ce monde et dans l’Autre, les devoirs des serviteurs du Créateur, et les méthodes de L’adorer et de Le remercier. L’homme a besoin de connaître ces choses dont l’ignorance lui causera beaucoup de dommages irréparables. Donc, le bon sens implique que le Créateur généreux de l’homme ne le laisse jamais dans l’égarement et l’ignorance, et qu’Il envoie des prophètes dotés de toutes sciences et connaissances nécessaires afin de guider le peuple.

Le Prophète de l’Islam (P) était envoyé en mission pour la même raison, et sa mission prophétique est la même qui est indiquée dans le noble Coran. Etant donné qu’il était le Sceau des Prophètes

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et non suivi d’aucun autre prophète après lui, aucun autre Livre ne sera descendu ; et vu que la raison et la compréhension de l’homme ont été tout le temps en évolution, que chaque jour est une nouvelle découverte pour l’être humain évoluant la vie de ce dernier, les sciences et connaissances du noble Coran doivent donc être compréhensives et complètes de façon à pouvoir répondre aux besoins religieux de l’homme au fil de l’histoire, partout et toujours, et dans toutes les différentes circonstances. Et ainsi le Coran se présente-t-il :

وَنَزَّلْنَا عَلَيْكَ الْكِتَابَ تِبْيَانًا لِكُلِّ شَيْءٍ وَهُدًى وَرَحْمَةً وَبُشْرَىٰ لِلْمُسْلِمِينَ « Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans.»(1)[46] En d’autres termes, toutes les sciences et connaissances liées à la religion dont l’homme a besoin sont présentes dans le Coran.

Il convient de garder à l'esprit, cependant, que malgré ce fait que le Coran est un Livre guide explicatif duquel peut bénéficier chaque être humain autant que sa compréhension, il a aussi une grande profondeur intérieure, ce qui n'est pas à la porté de tous. Les différentes personnes ont de différentes interprétations de la signification intérieure du Coran, ce qui a conduit à l’apparition des exégèses coraniques. Les versets coraniques ne sont pas identiques : il y en a qui sont « solides et ambigus », « abrogateurs et abrogés »: “généraux et spécifiques », ou « absolus et conditionnés ». Les exégètes sont les connaisseurs du Coran qui, par la comparaison des versets coraniques, la réflexion, et l’utilisation des sciences concernées par le Coran, peuvent renvoyer les versets « ambigus » à ceux « solides », et trouver ainsi la vérité. L’exégète parfait est une personne qui maîtrise parfaitement la langue et littérature arabe et ses subtilités, qui connaît la théologie, la philosophie et d’autres sciences concernées, et qui a une connaissance parfaite de l’ensemble des versets du Coran et des hadiths du Prophète (P). Malgré cela, tous les exégètes n’ont pas de connaissances égales dans ces

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1- [46] . Sourate 16, al-Nahl (La fourmi), verset 89.

domaines, et chacun d’entre eux bénéficie des significations profondes de ce Livre céleste dans la mesure de ses capacités innées, sa compréhension, et sa curiosité.

Le noble Prophète de l’Islam (P) était lui-même un exégète éminent et notable. En plus de pouvoir discerner complètement les versets « solides et ambigus », « abrogateurs et abrogés »: “généraux et spécifiques », ou « absolus et conditionnés », la raison de la révélation de versets, et des points subtile et littéraire de ce Livre céleste, il connaissait aussi parfaitement, et le plus important encore, l’interprétation et la source des versets coraniques. Il était aussi un homme de sciences coraniques solides. Il était particulièrement différent d’autres commentateurs au sujet de la compréhension des concepts coraniques : les commentateurs arrivent aux significations des sciences et connaissances coraniques de par leur sens apparent et caché sans avoir une connaissance directe des vérités objectives ; alors que le saint Prophète (P), à savoir le premier destinataire du Coran lors de la Révélation, pouvait voir les vérités et indications objectives de ces versets par une vue intérieure, ce qui contribuait aussi à ses concepts mentaux. Ce moyen de compréhension inédit a toujours été une aide puissante pour lui. Le secret de son infaillibilité est également ancré dans cet important privilège.

En conséquence, la compréhension par le Prophète Muhammad (P) de la théologie, du théisme, ou des attributs de Dieu est différente et beaucoup plus profonde que notre compréhension de ces thèmes ; car sa connaissance est intuitive alors que la nôtre est acquise. S’il nous enseignait la vie après la mort, le Retour à l’Audelà, le Paradis et l’Enfer, c’est parce qu’il observait leur place réelle avec sa vue intérieure, sa compréhension mentale résultant des réalités objectives.

La façon dont le Prophète (P) voyait et comprenait les biens et les maux, les licites et les illicites, les commandements et lois de la Charia, était différente de la nôtre : lors de la Révélation, il voyait par sa vue intérieure et dans leur propre place les opportunités et les interdictions des prescriptions et lois de la Charia, leur source et

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racine, étant le droit chemin de l’humanité et la voie qui menait à la félicité mondaine et future des hommes. Par ailleurs, il était directement témoin de la bonté de bonnes actions et de la méchanceté d’actes répréhensibles.

Par ce qui a été dit sur les sciences du Prophète Muhammad (P), nous pouvons dire à propos de la délivrance de certains commandements, qui ne sont pas mentionnés comme révélés : La révélation générale et la révision ou la légalisation ont été autorisées.

La transmission des sciences coraniques aux Imams infaillibles (p) Lors de la révélation des versets coraniques, le noble Prophète de l’Islam (P) essayait de transmettre à l’Imam ‘Ali (p) les sciences et connaissances coraniques, et la science de l’interprétation et l’exégèse des versets coraniques pour qu’elles restent pour les générations futures. L’Imam ‘Ali (p) les enregistrait de manière exacte. C’est ainsi qu’elles étaient transmises à d’autres Imams infaillibles. Nous pouvons donc dire que ceux-ci ont la capacité d’interpréter les versets et les vérités coraniques et les considérer comme des hommes enracinés dans la science. Il en va de même avec le noble Prophète (P), avec cette différence importante que celui-ci recevait la Révélation de manière directe faisant ainsi connaissance de l’interprétation des versets et des sources des sciences ; les Imams infaillibles (p) n’étaient pas ainsi et ils acquéraient les sciences grâce aux directions du Prophète Muhammad (P) et l’attention particulière de Dieu, c’est une nécessité essentielle pour être un Imam.

D’après ce qui précède, le noble Coran est une source majeure des sciences des Imams infaillibles (p) et ceux-ci sont connaisseurs des sciences et des interprétations coraniques, comme il est mentionné dans de nombreux hadiths :

Abû Sabah dit: «Par Dieu ! L'Imam Baqir (p) a dit : ‘Dieu Tout- Puissant a enseigné les sciences coraniques et l'exégèse du Coran

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à Son Prophète (P). Celui-ci les a appris à ‘Ali (p). Par Dieu ! ‘Ali (p) nous les a appris.’ »(1)[47] L’Imam Sâdiq (p) a dit : « Je connais parfaitement le Livre de Dieu du début à la fin. Il contient les nouvelles du ciel et de la terre du passé à l'avenir. Dieu Tout-Puissant a dit: ‘Tout est mentionné dans le Coran.’ »(2)[48] Barid ibn Mu'awiyyah a rapporté l’Imam Sâdiq (p) ou l’Imam Baqir (p) qui ont dit à propos ce verset coranique :

وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلَّا اللَّهُ ۗ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْمِ « … et nul n’en connaît l’interprétation, à part Dieu, et ceux qui sont bien enracinés dans la science. »[49] . Sourate 3, ‘ali ‘imran (La famille de ‘Imran), verset 7.[49] « L’Envoyé de Dieu (P) était le meilleur des hommes enracinés dans la science. Dieu, exalté soit-Il, enseignait la « descente » et l’interprétation de tout ce qu’Il révélait à d’autres Prophètes, sans oublier le moindre détail dans ce domaine. Après le Prophète (P), ses héritiers spirituels (les Imams infaillibles) aussi savent tout cela.

Ceux qui ne savent pas l’interprétation du Coran disent qu'ils croient en ce que Dieu a fait descendre quand ils l'entendent d'un savant (l’héritier spirituel du Prophète). Le Coran a des versets qui sont « spécifiques ou généraux »: “ambigus ou solides », et « abrogateurs ou abrogés », lesquels sont connus des hommes enracinés dans la science. »(3)[50] ‘Abdur Rahman ibn Kathir a cité l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Les hommes enracinés dans la science sont l’Emir des Croyants (p) et les Imams (p) après lui ».(4)[51] Lesdits hadiths et bien d’autres nous montrent que les Imams infaillibles (p) aussi savaient l’interprétation, les sources des sciences et connaissances du Coran, les avantages réels et les raisons de la délivrance des préceptes et lois de la Charia ; la différence, bien sûr, était que le Prophète (P) recevait directement la Révélation, tandis que les saints Imams (p) la recevaient

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1- [47] . Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 184.
2- [48] . Kafi, Vol 1, p. 229.
3- [50] . Kafi, Vol 1, p. 113.
4- [51] . Usul Kafi, Vol 1, p. 213.

indirectement. Par conséquent, ce qui a été mentionné au sujet des commandements émis par le Prophète (P) est aussi vrai au sujet des commandements émis par les Imams (p), qui ne sont pas apparents dans le saint Coran et les hadiths du Prophète (P). En d'autres termes, ils étaient autorisés de « clarifier les causes » et de montrer la voie par la Charia. Et Dieu sait mieux.

Les Imams et les sciences rationnelles L’homme est sage. Il utilise sa pensée, réflexion, et syllogisme démonstratif pour discerner certaines inconnues de ses connaissances générale et absolue et en tirer une conclusion ; par exemple, l’homme comprend la cause et l’effet et il sait que chaque effet a en soi une cause, donc, en face d’un phénomène, il est sûr que ce dernier a une cause qu’il cherchera à découvrir. C’est l’un des privilèges de l’homme. C’est ce qu’on appelle l’intelligence spéculative. Le même raisonnement rationnel est utilisé pour prouver les doctrines telle que théologie, Retour (à l’Au-delà) et Prophétie. Tous les hommes disposent plus ou moins de ce grand don divin, mais leurs niveaux intellectuels sont très différents. Les prophètes (P) et les Imams infaillibles (p) ont été les plus sages des gens de leur âge.

Le Messager de l'Islam (P) dit : « Dieu Tout-Puissant n'a envoyé aucun prophète ou messager que lorsque sa sagesse était parfaite et supérieure à celle de son peuple. »(1)[52] Le noble Messager de l’Islam (P) utilisait son intelligence intégrale pour comprendre les doctrines de l’Islam, à savoir la Théologie, le Retour (à l’Au-delà), et la Prophétie ainsi que le besoin de l’homme de l’envoie des prophètes par le Dieu Très-Haut ; il croyait à ces vérités par la réflexion et la pensée rationnelle. Nous pouvons donc dire : Le plus noble Prophète de l’Islam (P) croyait en doctrines islamiques même avant son envoi en mission, et il était à l’abri de la mécréance (kufr) et du polythéisme (chirk). Il est à noter que la foi rationnelle n’arrive pas, en règle générale, au-delà de la conception et de la connaissance que l’on peut acquérir, même si elle atteint la certitude.

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1- [52] . Mizanul Hikmah, vol 3, p. 2034.

Toutefois, après son envoi en mission et la relation directe avec le Monde Invisible (ghayb) et la réception de la Révélation, la science acquise du Prophète (P) sur l’Origine et le Retour a dépassé le niveau de la conception arrivant au niveau de l’intuition (chuhûd) et la présence du coeur. Dans ce niveau, il observait les faits qui ne pouvaient être compris par la connaissance conceptuelle. La science intuitive et les perceptions célestes du Prophète (P) peuvent être présentées comme la base de ses connaissances rationnelles. La foi et les sciences révélées présentent des caractéristiques qui se trouvent moins dans les sciences rationnelles. Les Imams infaillibles (p) aussi, comme en témoignent l’histoire et les hadiths qu’ils nous ont légués, étaient les plus sages de leur temps. Ils se servaient donc de leur intelligence intégrale pour ce qui est des sciences relatives à la Création et au Retour à l’Au-delà. Ils étaient également à l’abri de la mécréance et du polythéisme même avant d'être nommés à l'Imamat. Ces gens élus (les Imams infaillibles) ne recevaient pas directement la Révélation, mais ils bénéficiaient indirectement des sciences révélées au Prophète (P) grâce aux bénédictions de Dieu et les orientations du plus noble Prophète (P). Donc, leur science sur la Création et le Retour était au-delà des sciences conceptuelles, et ils avaient atteint le niveau de la certitude et de l’intuition. Parfois, ils parlaient des vérités relatives à la Création et au Retour à l’Au-delà comme s’ils les voyaient directement.

Vous pouvez en trouver quelques exemples dans leurs livres de hadiths, leur biographie et dans l’histoire.

A propos des sciences des Imams, l’Emir des Croyants (p) dit : «La science les a poussés à plus de perspicacité, ils ont oeuvré dans un esprit de certitude, ont trouvé aisée la voie qui paraissait difficile à ceux qui vivent dans la mollesse, se sont habitués à ce que les ignorants trouvent morose, et ont été en contact dans le monde avec des corps dont l’âme était montée aux cieux. Ils sont les califes de Dieu sur Sa Terre et invitants à Sa religion. Ah ! Comme je brûle de les voir ! »(1)[53]

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1- [53] . Nahjul Balaghah, discours 147.

L’Emir des Croyants (p) dit également à propos des sciences des Imams : « Ils sont la vie de la connaissance et la mort de l’ignorance. Leur patience parle de leur savoir. Leurs qualités apparentes dénotent leurs fors intérieurs. Leur silence révèle la puissance de leurs paroles. Ils ne s’opposent pas à la vérité et n’ont aucun différend à ce sujet. Ils sont les piliers de l’Islam et les abris du peuple. Par eux la vérité retrouve sa dignité, l’erreur s’éloigne de sa position antérieure, coupée de ses racines.

En plus de l'entendre et de la raconter aux autres, ils réfléchissent sur la religion et l’utilisent comme il faut. En fait, les narrateurs de la science sont nombreux, mais ses gardiens sont rares »(1)[54] Les saints Imams (p) comme le Prophète (P) employaient une méthode rationnelle et des preuves lors de l’invitation aux doctrines islamiques, comme il se voit dans leurs hadiths, controverses et argumentations. Enfin, ils parlaient à chacun dans la mesure de ses sagesse et compréhension. Certaines de leurs paroles sont si profondes et compliquées qui ne sont compréhensibles que pour les savants. Néanmoins, ils parlaient parfois avec les gens ordinaires dans un langage si simple. Ces différentes façons de parler se trouvent dans les sermons de la Voie de l’Eloquence (Nahjul Balaghah) et les différents hadiths des Imams infaillibles.

Par conséquence, la sagesse de l’Infaillible peut être considérée comme l’une des sources de connaissances du Prophète et des Imams, et leur logique et raisonnement rationnel comme l’une des méthodes qu’ils utilisaient pour propager l’Islam. Ils étaient certes à l’abri de l’erreur dans l’application de ces méthodes.

Le rôle de la raison dans la connaissance de l’éthique Il y a une force au for intérieur de l’homme qui peut, si bien utilisée, l’aider à connaître la bonne éthique et à la suivre dans l'intérêt de la société et la perfection de son âme. Il connaît aussi les mauvais traits de caractère et les considère au détriment de sa vie dans ce monde et dans l’Autre ainsi que dans la société ; il juge donc nécessaire de s’en abstenir. Cette précieuse force s’appellela

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1- [54] . Ibid, discours, 239.

raison pratique ou la conscience morale. Le noble Coran considère cette connaissance comme une chose innée et stable qui accompagne l’homme depuis sa création.

Le Coran dit :

وَنَفْسٍ وَمَا سَوَّاهَا ﴿7﴾ 8 فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا ﴿8﴾ 9 قَدْ أَفْلَحَ مَنْ زَكَّاهَا ﴿9﴾ وَقَدْ خَابَ مَنْ دَسَّاهَا ﴿10﴾ « Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt.

»(1)[55] Cette force inestimable existe plus ou moins dans tous les humains et peut être utilisée dans des conditions normales, à condition que la lumière de la raison ne s’est pas éteinte sous l’effet de l’instinct animal. Malheureusement, certains sont si soumis à leur instinct animal, y compris l’égoïsme, l’amour des grandeurs et des rangs, l’avidité et l’avarice, la concupiscence et la colère, la malice et la vengeance, qu’ils oublient leur humanité et deviennent comme un animal prédateur et capricieux ; par conséquent, la lumière de leur instinct pur est obscurci et ils ne peuvent pas reconnaître les vertus et les vices; parfois, ils considèrent les vices comme des vertus.

C'est pourquoi l'être humain a toujours besoin de l'orientation des personnes infaillibles « choisies » pour égayer sa nature et l'aider à particulariser les vertus et les vices.

Ces personnes choisies sont les prophètes (P) et les Imams infaillibles (p). Puisque les Imams infaillibles (p) ont la mentalité parfaite et sont à l'écart de péchés et d’actes répréhensibles, ils reconnaissaient donc complètement les valeurs éthiques et leurs conséquences dans ce monde et dans l'Au-delà. Ils suivaient ces valeurs et y invitaient aussi d’autres personnes. Ils connaissaient également les anti-valeurs et les traits vilains et observaient par leur oeil intérieur leurs mauvaises conséquences dans ce monde et dans la Vie future. Ils s’en abstenaient et interdisaient d’autres personnes de les commettre. La raison pratique ou la conscience morale peuvent donc être considérées comme l’une des sources

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1- [55] . Sourate 91, Ash-Shams (Le Soleil), verset 7-10.

des sciences morales des Imams (p) qu’ils utilisaient, en plus des versets coraniques et des hadiths du Prophète (P), afin de présenter la bonne éthique et les mauvais traits de caractère. Des milliers de hadiths sur l’éthique enregistrés dans des livres de hadiths peuvent être enracinés dans cette riche source de sciences des Infaillibles.

Le Prophète (P) et les commandements tutélaires Les commandements donnés par le Prophète (P) peuvent être divisés en deux types : ceux religieux et ceux tutélaires (wilâyî) Les commandements religieux sont ceux délivrés directement par Dieu Très-Haut et révélés au Prophète (P). Celui-ci a été ordonné de les transmettre au peuple. Ces commandements forment la religion de l'Islam et personne sauf Dieu n’a le droit de les délivrer. Ces commandements sont soit mentionnés dans le saint Coran soit révélés au Messager de Dieu (P) en différentes occasions et présentés ensuite à la population.

Les commandements tutélaires, cependant, sont ceux qui ne sont pas directement émis par le Dieu Tout-Puissant. Plutôt, le Prophète Muhammad (P) –tuteur et chef de gouvernement islamique – était autorisé à délivrer et exécuter les commandements nécessaires à la gestion des affaires sociales de la communauté, y compris la définition de l’impôt pour assurer les coûts du gouvernement islamique, l'émission de l'ordre du djihad (la guerre sainte), de la défense, ou de la paix, les relations avec d’autres gouvernements islamiques ou non islamiques, les commandements judiciaires, les limites de la propriété personnelle et publique, l'expropriation ou la limitation de la propriété personnelle, dans certains cas, et la délivrance des commandements nécessaires dans les différents domaines du gouvernement islamique. Compte tenu de l’autorité confiée au plus noble Messager (P) pour diriger le gouvernement islamique, il était aussi donné une vaste gamme de pouvoirs.

Le Coran dit :

النَّبِيُّ أَوْلَىٰ بِالْمُؤْمِنِينَ مِنْ أَنْفُسِهِمْ

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« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes; »(1)[56] Ce qui a été mentionné ci-dessus était sur le commandements liés au gouvernement.

Selon certains hadiths, le Prophète (P) était aussi autorisé à ordonner des commandements au sujet des questions religieuses dérivées même sur les cultes, et à les présenter au peuple.

Abû Basîr dit: «J'ai demandé à l'Imam Sâdiq (p) à propos du verset coranique ci-dessous :

أَطِیعُوا اللهَ وَأَطِیعُوا الرَّسُولَ وَأُولِی الأَمْرِ مِنْکمْ « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. »(2)[57] Il a répondu : « Ce verset a été révélé à propos de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), l’Imam Hassan (p), et l'Imam Hussein (p). » J’ai dit : « Le peuple se demande pourquoi le Coran n’a pas mentionné le nom de l’Imam ‘Ali et les Gens de la Demeure prophétique? » L’Imam (p) a dit : « Dis-leur qu’il en va aussi avec la prière (salât) qui est mentionnée dans le Coran tandis qu’il n’a pas été précisé qu’il s’agit d’une prière de trois ou quatre unités (unitét) ; l’Envoyé de Dieu (P) l’a définie ; l’aumône rituelle (zakât) est mentionnée dans le Coran, mais sa quantité, par exemple, un dirham dans les quarante dirhams qui doit être payé, a été fixée par l’Envoyé de Dieu (P). La question du pèlerinage (hajj) a été indiquée dans le Coran, mais celui-ci ne parle pas de l’obligation de tourner rituellement (tawâf) sept fois autour de la Ka’ba, ce qui a été dit par l’Envoyé de Dieu (P). Le verset ci-dessus était révélé à propos de l’Imam ‘Ali (p), l’Imam Hassan (p) et l’Imam Hussein (p). L’Envoyé de Dieu (P) a dit (dans le pèlerinage d’adieu – hajjatul wida’) à propos de l’Imam ‘Ali (p) :

« De qui je suis maître (mowlâ), ‘Ali est donc son maître (mowlâ).»(3)[58]

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1- [56] . Sourate 33, Al Ahzab (Les coalisés), verset 6.
2- [57] . Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 59.
3- [58] . Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 247.

D’après ces hadiths, nous pouvons dire : les commandements tutélaires ne se limitent pas à ceux gouvernementaux et comprennent aussi ceux obligatoires. Tous les commandements émis par le Prophète de l’Islam (P) sont ainsi, sauf s'ils sont mentionnés dans le saint Coran, et si le Prophète (P) les a annoncés comme révélés. Quoi qu'il en soit, si ces commandements ont été rapportés par des sources authentiques, ils seront donc religieusement valables et devront être suivis par les musulmans : suivant les textes du noble Coran, suivre ce qui a été commandé par le Prophète (P) et s’abstenir de ce qu’il a interdit sont obligatoires pour les croyants.

Le Coran dit :

یا أَیهَا الَّذِینَ آمَنُوا أَطِیعُوا اللهَ وَأَطِیعُوا الرَّسُولَ وَأُولِی الأَمْرِ مِنْکمْ « Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement.»(1)[59] Il à noter que les commandements tutélaires de l’Envoyé de Dieu (P) n’ont jamais été délivrés suivant les désirs sensuels ou sans aucun critère : mais sachant les intérêts réels des musulmans, grâce à la Révélation, et étant à l’abri de toute faute ou de tout acte répréhensible, le Prophète (P) a émis ces commandements nécessaires pour maintenir lesdits intérêts. Le Coran dit :

مَا ضَلَّ صَاحِبُكُمْ وَمَا غَوَىٰ مَا ضَلَّ صَاحِبُكُمْ وَمَا غَوَىٰ إِنْ هُوَ إِلَّا وَحْيٌ يُوحَىٰ عَلَّمَهُ شَدِيدُ الْقُوَىٰ « Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur ; et il ne prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. Que lui a enseigné [l’Ange Par conséquent, la conscience intuitive des intérêts et des inconvénients réel et général peut être considérée comme une source de sciences du Prophète (P).

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1- [59] . Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 59.

Fudayl ibn Yasâr: J'ai entendu l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Dieu Tout-Puissant a formé Son Prophète de la meilleure méthode.

Quand son apprentissage est terminé, Dieu lui a dit :

وَإِنَّكَ لَعَلىٰ خُلُقٍ عَظيمٍ « Et tu es certes d’une moralité éminente.»(1)[61] Puis, Il lui a confié le commandement de la religion et de la communauté musulmane pour guider le peuple. Dieu a dit alors à ce dernier :

وَمَا آتَاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَانْتَهُوا « Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en; »(2)[62] Le Messager de Dieu (P) a été soutenu par l’archange Gabriel (Ruhul Qudus). Il était exempt de faute dans la gestion des problèmes du peuple et observait les règles divines. Ensuite, Dieu a défini les unités (unitét) de la Prière deux par deux jusqu'à dix unités par jour. Le Messager de Dieu (P) a ajouté deux autres unités pour toutes les Prières de deux unités et une unité à la Prière du couchant (maghrib). Ce qui a été ajouté par le Prophète (P) a été inclus dans les Prières obligatoires (wâdjib), dont l’abandon n'est autorisé sauf en voyage. Une unité ajoutée à la Prière du soir ne doit pas être laissée même lorsqu’on est en voyage. Dieu, exalté soit-Il, a confirmé ces modifications, par conséquent, les Prières obligatoires sont devenues dix-sept unités.

Ensuite , le Messager de Dieu (P) a fixé les Prières recommandées (nawâfil) à 34 unités, soit deux fois l'unité des Prières obligatoires, ce qui a été aussi accepté par Dieu. De cette façon, le nombre des unités des Prières obligatoires et recommandées a atteint 51; la Prière recommandée du soir (‘ichâ) est de deux unités qui est dite en position assise et est considérée comme une seule unité. Dieu Tout-Puissant a obligé le jeûne du mois de Ramadan et Son

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1- [61] . Sourate 63, Al Qalam (La plume), verset 4.
2- [62] . Sourate 59, Al Hashr (L’exode), verset 7.

Messager (P) a recommandé le jeûne du mois de Cha'bân et trois jours dans chaque mois , qui ont été confirmés par Dieu. Celui-ci a interdit de boire du vin, mais le Prophète (P) interdit toute boisson enivrante, et cette interdiction a été soutenue par Dieu . L’Envoyé de Dieu (P) a interdit aux musulmans de faire certains actes sous la forme d’une interdiction par la répugnance et non par la prohibition, en offrant aux serviteurs de Dieu une faculté de choisir. Par conséquent, les serviteurs de Dieu doivent utiliser cette faculté, mais ils doivent aussi éviter tous les actes interdits. L’Envoyé de Dieu (P) n'a pas permis au peuple l’abstention d’actes obligatoires et l’accomplissement de ceux interdits. Il est donc interdit de boire une boisson enivrante, une prohibition qui comprend tout le monde.

L’Envoyé de Dieu (P) n’a pas permis pas au peuple d’abandonner les deux unités qu’il avait ajoutées à toutes les Prières obligatoires, sauf en voyage; donc, elles doivent être accomplies lors de la Prière obligatoire. En conséquence, il faut obéir à Dieu et à Son Envoyé (P) quand ils recommandent ou interdisent un acte ; et les serviteurs (de Dieu) doivent s’y soumettre.(1)[63] L'Imam Sâdiq (p) a dit : « Dieu Très-Haut a formé Son Prophète (P) jusqu'à ce qu'il atteigne la perfection. Alors, Il lui a dit: ‘Et tu es certes, d’une moralité éminente’. Ensuite, Il lui a présenté la religion, et dit: ‘Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en;’ Dieu a défini la quote-part des héritiers d’une famille, mais n’ pas fixé aucune quote-part pour l'ancêtre. L’Envoyé de Dieu (P) a donc défini un sixième de la propriété des morts à l'ancêtre et Dieu l'a approuvé’. C'est pourquoi Dieu a dit:

هَٰذَا عَطَاؤُنَا فَامْنُنْ أَوْ أَمْسِكْ بِغَيْرِ حِسَابٍ « Voilà Notre don; distribue-le ou retiens-le sans avoir à en rendre compte. »(2)[64] L’Imam Baqir (p) a dit: «L’Envoyé de Dieu (P) a défini (religieusement) la compensation pour la perte de l'oeil, pour le meurtre, le vin et toute substance enivrante. » Le narrateur a demandé à l'Imam (p) : « Le Prophète (P) a-t-il donné un

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1- [63] . Kafi, Vol 1, p. 266.
2- [64] . Sourate 38, SAD, verset 39 ; Kafi, Vol 1, p. 267.

commandement sans qu’il soit d'abord révélé par Dieu? » L’Imam Baqir (p) a dit: «Oui. C'était pour connaître ceux qui obéissent et ceux qui désobéissent au Prophète (P). »[65] . Ibid.[65] L'Imam Sâdiq (p) a dit: «Par Dieu ! Dieu Très-Haut n’a confié la direction de la religion à personne qu’à Son Messager (P) et aux Imams (p). Dieu a dit :

إِنَّا أَنْزَلْنَا إِلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ لِتَحْكُمَ بَيْنَ النَّاسِ بِمَا أَرَاكَ اللَّهُ ۚ « Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce qu’Allah t’a appris. »(1)[66] Et il en va de même avec les successeurs (Imams infaillibles) du Prophète (P).

Les Imams (p) et les commandements tutélaires L’Imam infaillible est le successeur du Prophète. Il assume toutes ses responsabilités et il a les autorités nécessaires pour ce faire. Le Prophète (P) gouvernait le peuple et, dans la même mesure, il avait droit à délivrer des commandements tutélaires qui lui étaient confiés. L’Imam aussi est un gouvernant et, dans la même mesure, il a droit à émettre ou faire exécuter les commandements nécessaires. Aucun des Imams infaillibles (p), sauf ‘Ali (p), n’était officiellement gouvernant, toutefois, ils étaient gouvernants de par la religion et avaient droit à la tutelle de la communauté islamique.

Bien qu’ils n’étaient pas directement gouvernants, ils avaient droit à émettre des commandements tutélaires. Ceux-ci contiennet surtout les questions dérivées de la religion telles que juridiction, témoignage, peines fixes dictées par le Coran (hudûd), pénalités non déterminées par le Coran (ta’zirât), conditions et attributs du gouvernant et du juge, leurs devoirs et autorités, djihad, défense, préceptes sur le khums (taxe du cinquième du revenu superflu), aumône rituelle (zakât) ; tous ces commandements ont été délivrés par les Imams infaillibles (p) sans qu’ils soient présentés (en détail) dans le Coran et dans les hadiths du Prophète (P). Ces

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1- [66] . Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 105.

commandements peuvent se considérer comme les commandements tutélaires émis par les Imams infaillibles (p). Les dirigeants et les pouvoirs publics devaient et doivent suivre ces directives. Les musulmans aussi doivent demander leur exécution aux responsables de l’administration du pays. C’est la moindre des choses que les saints Imams (p) pouvaient accomplir pour montrer le vrai visage du gouvernement islamique dans les conditions dures de ce temps-là.

Certains commandements jurisprudentiels ou obligatoires qui nous sont transmis par les saints Imams peuvent aussi se considérer comme tutélaires, lesquels n’ont pas été donnés par le Coran et les hadiths prophétiques. On peut dire : Tout comme le Prophète (P) qui était autorisé à émettre ces commandements de la part de Dieu, les Imams infaillibles (p) étaient aussi autorisés à le faire de la part du Prophète (P). Ces commandements sont enracinés dans leur aspect tutélaire, ce qui est mentionné dans le saint Coran et approuvé par le Prophète (P). Et si ces types de commandements qui nous sont véhiculés ont des documents religieux valables, ils sont religieusement fiables et doivent être respectés.

Il faut dire que les commandements tutélaires des Imams infaillibles (p) n'ont pas été émis sans régulation ou motivés par leurs passions, mais plutôt ils ont été fondés sur des intérêts personnels et sociaux réels des musulmans dans ce monde et dans l'Au-delà.

Les Imams (p) recevaient des règlements généraux de délivrance des commandements par le plus noble Prophète (P) et émettaient des commandements nécessaires en fonction du temps et du lieu en vue de les transmettre au peuple. Ils bénéficiaient de l'appui divin et de leur infaillibilité, comme une forte aide, et ils étaient à l’abri de défauts et d’actes répréhensibles.

L’infaillibilité de l’Imam et ses limites L’un des traits dominants de l’Imam est son infaillibilité qui signifie être en sécurité.

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L’infaillible est une personne qui est complètement à l’abri des erreurs, des péchés et de l’oubli. Tout comme le Prophète qui doit être infaillible, l'Imam aussi doit être infaillible, car il est le successeur du Prophète et le continuateur de sa voie.

Si le successeur du Prophète n'est pas infaillible, il n'y aura pas de garantie pour l'exécution des commandements religieux révélés pour guider le peuple, et les bénédictions de Dieu ne seront pas parachevées. Les différentes qualités de l’infaillible sont les suivantes :

1. Ses opinions ne sont ni fausses ni superstitieuses ; 2. Il comprend les vérités et les questions religieuses sans aucune erreur ; 3. Il enregistre et garde les sciences, connaissances, prescriptions et lois religieuses sans aucune faute et sans rien oublier ; 4. Il transmet au peuple les sciences, connaissances et commandements de la religion sans commettre une erreur ou une faute ; 5. Il ne commet aucun acte illicite ou irréligieux.

Le secret de l’infaillibilité L'infaillibilité du Prophète (P) et des Imams (p) ne signifie pas qu'ils n'ont pas les facteurs ou la capacité de commettre des péchés.

Cela ne signifie pas non plus que s'ils avaient l'intention de commettre des péchés, Dieu Tout-Puissant, directement ou à travers Ses anges, les en évitait. Au contraire, les Imams infaillibles (p), comme les autres, ne sont pas privés de la concupiscence et de la colère et peuvent faire du mal, toutefois, ils s’abstiennent de commettre de péchés. Le secret de leur infaillibilité est double:

d'abord, leur forte croyance en Dieu, à l’Au-delà, à l'Enfer et au Paradis, à la reddition des comptes, aux châtiments et aux récompenses, à l'intuition ésotérique et aux conséquences d'actes

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répréhensibles. Le secret de leur infaillibilité réside dans cette même intuition ésotérique et exotérique qui leur a été confiée par le Dieu Tout-Puissant.

Le secret de l'infaillibilité des Imams (p) des défauts et de l'oubli réside aussi dans le type de leurs connaissances. Les connaissances des Imams (p) des faits religieux sont intuitives, qui proviennent de leur essence spirituelle. Ils savent intuitivement le vrai chemin de l'humanité et les sources de commandements religieux et les règles de la Charia et les voient avec leur vue intérieure sans négligence et oubli. De plus, leur structure physique, leur cerveau et leur système nerveux ont été créés par le Dieu Très-Haut d'une manière qu'ils peuvent transmettre au peuple leur connaissance intuitive dans des mots et des phrases. Cela est une autre bénédiction divine, et une autre assistance seigneuriale.

L’infaillibilité dans des hadiths La principale preuve de l'infaillibilité des Imams (p) est d’ordre rationnel, dont on a parlé précédemment. En outre, les Imams infaillibles (p) ont présenté l'infaillibilité comme une caractéristique brillante d'un Imam dans un grand nombre de hadiths. A titre d'exemple, l'Imam Redhâ (p) a dit: «L'Imam est à l’abri de péchés et de vices. Il possède une connaissance, une sagesse et une patience particulières. Il organise la religion et l'honneur des musulmans, suscite la colère des hypocrites et le périssement des infidèles ».(1)[67] Imam Redhâ (p) a également dit dans le même hadith : «Quand le Dieu glorifié choisit un serviteur à gérer les autres, Il lui accorde une « poitrine ouverte » pour cette responsabilité, illumine son coeur à la sagesse, et lui inspire sans cesse les sciences nécessaires, de sorte qu'il sera en mesure de répondre à toute question et de dire la vérité. Cette personne sélectionnée sera donc à l’abri de péchés ou de défauts et soutenue par le Tout-Puissant. Dieu lui a donné ces qualifications pour qu’elle soit aussi une preuve pour les autres serviteurs. C'est une bénédiction divine qu’Il accorde à qui Il veut.

Et Dieu possède une grâce immense. »(2)[68]

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1- [67] . Usul Kafi, Vol 1, p. 200.
2- [68] . Ibid, p. 202.

Imam Sâdiq (p) a décrit l'Imam de cette façon : « L'Imam est un homme choisi de la Lignée du Prophète Muhammad (P) qui est toujours observé et soutenu par Lui. Dieu le garde, écarte de lui les pièges du Satan et ses armées, le protège contre de mauvaises accusations et des calamités. Il est à l’abri de tous les défauts et de tous les actes répréhensibles »(1).[69] L’Emir des Croyants (p) a dit: «Le plus haut niveau de la tutelle (wilâyat) de l'Imam dont l'obéissance est obligatoire, c’est qu’il est à l’abri d’une faute, d’un glissement, et d’une infraction intentionnelle.

Il ne commet pas non plus de péchés majeurs (kabîrah) ou mineurs (saqîrah) péchés. Il ne commet aucun acte irréligieux et il ne mène [traducteur].

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1- [69] . Ibid, p. 204.

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Chapitre II Les Gens de la Demeure prophétique

(Ahlulbayt) L’infaillibilité des Gens de la Demeure prophétique dans le Coran Nous citons le fameux Verset de la Purification (ayat-ut-tat’hîr) pour établir l’infaillibilité des Gens de la Demeure prophétique :

Dieu Très-Haut dit dans le noble Coran :

إِنَّما يُريدُ اللَّهُ لِيُذهِبَ عَنكُمُ الرِّجسَ أَهلَ البَيتِ وَيُطَهِّرَكُم تَطهيرًا «Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement.»(1)[71] Nous faisons allusion à quelques points pour commenter ce verset et expliquer cette preuve :

Les raisons de la Révélation du verset Sans aucun doute, ce verset a été révélé à propos de l’Envoyé de Dieu (P), l'Imam ‘Ali (p), Fatima (bénit soit-elle), l'Imam Hassan (p), et l'Imam Hussayn (p). Il y a de nombreux hadiths à cet égard dans les livres de hadiths chiites et sunnites. Par exemple, ‘Aïcha dit:

«Un matin, l’Envoyé de Dieu (P) est sorti portant un manteau de laine noir. Puis Hassan, Hussayn, Fatima et ‘Ali sont arrivés. Alors le Prophète Muhammad (P) les a pris sous son manteau et dit:

«Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement.»(2)[72] Ummi Salamah dit: «Le verset, ‘Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement’ a été révélé chez moi. Puis, la Dame Fatima (b) a apporté du repas et l’a offert au Prophète (P). Celui-ci lui a dit: ‘Invite aussi ton mari ‘Ali et tes fils Hassan et Hussayn. Quand tous sont venus et ont commencé à prendre le repas, le verset ci-dessus a été révélé.

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1- [71] . Sourate 33, Al Ahzab (Les coalisés), verset 33.
2- [72] . Sahih Muslim, Vol 4, p. 1883.

Alors, l’Envoyé de Dieu (P) les a pris tous sous son manteau et dit trois fois: «Ô Seigneur! Ce sont les membres de ma famille; Enlève d’eux toute souillure de péchés et rends-les purs. »(1)[73] ‘Umar ibn Abi Salamah dit: «Le verset, ‘‘Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement’ a été révélé chez Ummi Salamah. Puis l’Envoyé de Dieu (P) a appelé Fatima, Hassan, et Hussayn et étendu son manteau sur eux, et dit: ‘Ô Seigneur! Ils sont ma famille. Ote d'eux la souillure et purifie-les’. Ummi Salamah a dit : 'Ô Messager de Dieu! Suis-je aussi avec eux?’ Il a répondu : ‘Tu as ta propre place.

Tu es aussi une bonne personne.’ »(2)[74] Ziynab dit: «Quand l’Envoyé de Dieu (P) a vu que les bénédictions descendent du ciel, il a dit: ‘Qui va inviter ‘Ali (p), Fatima (b), Hassan (p), et Hussayn (p)?’ J’ai dit : ‘Je le ferai.’ Quand ils sont réunis, l’Envoyé de Dieu (P) a étendu son manteau sur eux et les a rejoint en dessous. Puis, l’ange Gabriel est descendu par ce verset.’ »(3)[75] Abû Sa'id Khodrî dit: «Ce verset (Tat'hîr) a été révélé à propos de cinq personnes; Prophète (P), ‘Ali (p), Fatima (b), Hassan (p), et Hussayn (p). »(4)[76] L’Imam Hassan (p) a dit dans son sermon: « Nous les Gens de la Demeure prophétique sommes les personnes au sujet desquelles le verset: ‘Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement’ a été révélé. »(5)[77] Le rassemblement des Gens du Manteau (ashâbul kisâ) et la révélation du verset de la Purification est l'un des principaux événements de la mission du prophète Muhammad (P).

Les Gens du Manteau étaient composés de cinq personnes : le plus noble Prophète (P), l'Imam ‘Ali (p), Fatima Zahra (b), l'Imam Hassan (p), et l'Imam Hussayn (p).

Comme il se voit dans des hadiths, quand le verset de la Purification est révélé au Prophète (P), il a envoyé quelqu'un

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1- [73] . Yanabi’ul Mawaddah, p. 125.
2- [74] . Ibid, p. 125.
3- [75] . Ibid, p. 126.
4- [76] . Ibid
5- [77] . Ibid, p. 126.

chercher l'Imam ‘Ali (p), Fatima Zahra (b), l'Imam Hassan (p), et l'Imam Hussayn (p) et les inviter chez lui. Il les a fait tous s’asseoir sur un tapis et lui-même s'est assit à côté d'eux. Ensuite, le Prophète (P) a étendu sur eux son manteau ou une sorte de tissu et les a rejoint lui-même en dessous. Puis, il a récité le verset de la Purification et dit: ‘Ô Seigneur! Ils sont mon ménage. Ote d’eux l’impureté et le péché.’ Apparemment, cet événement s'est passé dans la maison de Ummi Salamah, l'épouse du Prophète (P), et que les mêmes cinq personnes l’ont rapporté aux autres. En outre, ‘Aïcha et Ummi Salamah, épouses du Prophète (P), ‘Umar, fils d'Abi Salamah, qui a été grandi chez le Prophète (P), Ziynab qui, elle aussi, a grandi chez le Prophète (P), Thawbân, esclave affranchi par le Prophète (P), et Wasilatibni Asqa’, servante chez le Prophète (P) ont rapporté ceci à d'autres personnes. Toutes ces personnes ont été parmi les proches compagnons l’Envoyé de Dieu (P). Elles peuvent être considérées comme des témoins oculaires de l'événement.

Un autre groupe des compagnons du Prophète (P), comme Anas ibn Malik, Abul Hamra, Abû Sa'id Khodrî, et Ibn Abbas ont également rapporté cet événement, mais ils n’en ont pas été témoins oculaires.

Pour informer ses compagnons et confirmer davantage cet événement, l’Envoyé de Dieu (P) récitait, pendant six ou dix-sept mois, le verset de la Purification à haute voix devant la maison de Fatima Zahra (b), chaque matin où il allait à la mosquée pour la Prière du matin : «Ô Gens de la Demeure! Préparez-vous à accomplir la Prière! »(1), 169Nadjaf).[169(2)].[78] Les instances des Gens de la Demeure L’Ahlulbayt désigne les membres de la maison promise. Selon les hadiths, cette maison promise est la maison de l'épouse du Prophète (P), Ummi Salamah. Le verset de la Purification a été révélé dans cette maison où le Prophète (P) a invité l'Imam ‘Ali (p), Fatima Zahra (b), l'Imam Hassan (p), et l'Imam Hussayn (p), étendant un manteau sur eux et lui-même, et récitant le verset de la

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1- [78] . Majma al Zawa'id, vol. 9, p. 168
2- [169] . Al-Irchâd, Vol 11, p. 9. ; et A’lâmul Wurâ, Vol 1, p. 309.

Purification. Le Prophète (P) n’a placé sous son manteau que lui et ces quatre personnes, et il n’a pas permis Ummi Salamah de les accompagner, pour montrer que le nombre des Gens de la Demeure prophétique (Ahlulbayt) n’étaient que cinq ; ainsi, personne d’autre ne pouvait se prendre pour un membre de la famille du Prophète (P). Celui-ci soulignait tout le temps que le verset de la Purification n'a été révélé qu’à propos de ‘Ali , Fatima, Hassan et Hussayn. »(1)[79] L’Imam ‘Ali (p), l'Imam Hassan (p), et l'Imam Hussayn (p) ont toujours fait référence au verset de la Purification pour prouver leurs vertus et n'ont jamais été refusés pour ce faire.

L’exégèse du verset de la Purification Deux points doivent d’abord être relevés pour éclaircir le sens du verset :

1. Le mot Rijs signifie lexicalement saleté et souillure. Ce mot est utilisé en deux sens dans le Coran : Le premier sens est l’impureté religieuse apparente. Le Coran dit :

قُلْ لا أَجِدُ في ما أُوحِيَ إِلَيَّ مُحَرَّماً عَلى طاعِمٍ يَطْعَمُهُ إِلاَّ أَنْ يَكُونَ مَيْتَةً أَوْ دَماً مَسْفُوحاً أَوْ لَحْمَ خِنزيرٍ فَإِنَّهُ رِجْسٌ « Dis: Dans ce qui m’a été révélé, je ne trouve d’interdit, à aucun mangeur d’en manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu’on a fait couler, ou la chair de porc, car c’est une souillure… 2. L’impureté ésotérique et d’âme, à savoir : mécréance (kufr), rébellion et péché. Le Coran dit :

وَأَمَّا الَّذينَ في قُلوبِهِم مَرَضٌ فَزادَتهُم رِجسًا إِلىٰ رِجسِهِم وَماتوا وَهُم كافِرونَ

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1- [79] . Ibid, p. 167.

« Mais quant à ceux dont les coeurs sont malades, elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance. »(1)[81] De toute évidence, les mécréants ne souffrent pas de saleté apparente et le Dieu Tout-Puissant ne leur a pas demandé d'éviter les impuretés apparentes. Plutôt, les impuretés d’âme, comme la mécréance, l’hypocrisie, la malice, et la désobéissance aux commandements de Dieu.

La question maintenant, c’est que nous devons savoir si le mot « Rijs » mentionné dans le verset de la Purification est utilisé dans le premier sens (impureté apparente) ou le deuxième sens (impureté ésotérique). Avec un peu d’attention, il devient clair qu’il ne doit s’agir du premier sens, parce que pour exprimer ce privilège accordé aux Gens de la Demeure prophétique, le mot arabe « innama » (certes) a été utilisé, ce qui montre l’exclusivité et la restriction. Si ce privilège des Gens de la Demeure prophétique n'était que la pureté de la saleté apparente, il ne pourrait être accordé exclusivement aux Gens de la Demeure prophétique mais à tous les musulmans : ainsi, il ne pourrait se considérer comme un avantage pour ces Gens pour qu’ils soient glorifiés par Dieu Très- Haut et honorés dans de nombreux cas.

La volonté dans le Coran

La volonté humaine est un état d’âme et une condition préalable des actes volontaires. La volonté humaine l’aide parfois à réaliser ses souhaits ; toutefois, ce n’est pas toujours possible que tous les désirs humains soient objectivement réalisés. Les actes divins aussi se font par la connaissance, la volonté et l'option de Dieu.

Cependant, la volonté divine diffère de celle humaine et réalise la chose désirée par Dieu. Le Coran attribue deux types de volontés au Dieu Tout-Puissant : Volonté « législative » (tachrî’î) et volonté « créative » (takwînî). La volonté « créative » signifie la création de la chose désirée d’après la connaissance et l’option, laquelle réalise sûrement la chose désirée. Le Coran dit :

إِنَّما أَمْرُهُ إِذا أَرادَ شَيْئاً أَنْ يَقُولَ لَهُ كُنْ فَيَكُونُ

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1- [81] . Sourate 9, At-Tawba (Le repentir), verset 125

« Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire:

«Sois», et c’est. »(1)[82] La volonté « législative » de Dieu ne commande rien, mais, pour la réalisation d’une chose extérieure, plutôt Il établit des commandements et des lois et veut que Ses serviteurs les suivent, de sorte que la chose désirée de Dieu soit réalisée objectivement.

Le Coran dit :

فَمَنْ شَهِدَ مِنْكُمُ الشَّهْرَ فَلْيَصُمْهُ ۖ وَمَنْ كَانَ مَرِيضًا أَوْ عَلَىٰ سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِنْ أَيَّامٍ أُخَرَ ۗ يُرِيدُ اللَّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلَا يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ « Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois (de Ramadan), qu’il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous,... »(2)[83] La volonté dans ce verset est d’ordre «législative ». En d'autres termes, puisque Dieu Tout-Puissant a voulu que Ses serviteurs ne se mettent pas dans une situation difficile pour jeûner (au mois du Ramadan), Il a permis aux patients et aux voyageurs de ne pas jeûner dans le mois de Ramadan et de le refaire dans d’autres mois.

La question maintenant est que si la volonté divine mentionnée dans le verset de la Purification est d’ordre « législatif » ou « créatif » ? Nous pouvons penser que ce verset montre la volonté de Dieu de purifier les Gens de la Demeure prophétique des impuretés et des souillures d’âme, ayant ainsi établi des commandements et des lois nécessaires à leur donner ; cependant, cette hypothèse n'est pas logiquement acceptable, étant donné que ces commandements et lois ne sont pas uniquement dédiés aux Gens de la Demeure prophétique, mais à tous les musulmans. En outre, cette hypothèse n'est pas compatible avec le mot « innama » (certes), qui a un sens restrictif. Si l' hypothèse mentionnée est vraie, le Prophète (P) pourrait permettre Ummi Salamah à venir sous le manteau pour

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1- [82] . Sourate 36, Ya-Sin, verset 82
2- [83] . Sourate 2, al-Baqarah (La Vache), verset 185.

être incluse dans le verset de la Purification; n’était-elle pas croyante ? En conséquence, il faut souligner que la volonté de Dieu dans ce verset est d’ordre « créatif ». Autrement dit, Dieu Tout- Puissant a voulu à l'origine purifier les Gens de la Demeure prophétique des impuretés d’âme, comme la mécréance, le polythéisme, et le péché, et ils ont été créés de cette façon. A savoir, ils sont infaillibles et complètement à l'écart de la mécréance, du polythéisme, et des péchés.

C’est sur la base de cette même exégèse qu’être un membre des Gens de la Demeure prophétique est considéré comme une valeur, que l’Imam ‘Ali, l’Imam Hassan, et l’Imam Hussayn en sont fiers, et qu’ils n'ont jamais été refusés.

A cet effet, de nombreux hadiths ont mentionné le verset de la Purification pour prouver l'infaillibilité des Imams (p), comme ceux indiqués ci-dessous:

‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a dit: « Dieu, exalté soit-Il, a dit dans le Saint Coran: ‘Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement.’ Par conséquent, Il nous a purifiés des vices intérieurs et extérieurs et nous a conduits sur le chemin de la vérité ».(1)[84] Après avoir récité le verset de la Purification, ‘Dieu, certes, veut écarter de vous la souillure, Ô Gens de la Maison, et vous purifier complètement.’, l'Envoyé de Dieu (P) a dit : « Moi et mon ménage (Ahlulbayt) avons été purifiés de péchés.»(2)[85] L’Imam Hassan (p) a dit: «Nous sommes les Gens de la Demeure prophétique. Dieu nous a honorés par l'Islam, nous a sélectionnés, et nous a donc purifiés de la souillure et de l’impureté. Le mot « rijs » signifie le doute ; donc, nous n'avons aucun doute en Dieu et en Sa religion. Il nous a purifiés de toute impureté et de tout égarement »(3).[86] La Lignée (‘itrat), la source la plus valide des sciences religieuses

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1- [84] . Ghayat al-Maram, Vol 3, p. 199.
2- [85] . Al-Bidayah wan Nahayah, Vol 2, p. 136; Biharul Anwar, Vol 35, p. 213, Chap. 5.
3- [86] . Biharul Anwar, Vol 10, Chap. 9, p. 138.

Dieu Tout-Puissant a confié au noble Prophète de l’Islam (P) la mission de présenter aux musulmans sa Lignée (‘itrat) comme une source de sciences islamiques. L'Envoyé de Dieu (P) l'a fait lors du retour de son dernier pèlerinage à la Mecque (hajjatul widâ') à Ghadîr i Khum. Quand il a atteint Ghadîr sur son chemin de retour à Médine, Gabriel est descendu avec ce verset qu’il lui a récité :

يَا أَيُّهَا الرَّسُولُ بَلِّغْ مَا أُنْزِلَ إِلَيْكَ مِنْ رَبِّكَ ۖ وَإِنْ لَمْ تَفْعَلْ فَمَا بَلَّغْتَ رِسَالَتَهُ ۚ وَاللَّهُ يَعْصِمُكَ مِنَ النَّاسِ ۗ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الْكَافِرِينَ « Ô Messager, transmets ce qui t’a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protègera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants. »(1)[87] Bien qu'il faisait très chaud, le Prophète Muhammad (P) s’est arrêté dans cette région pour effectuer l'ordre de Dieu. Il a dit aux hadjis (pèlerins ayant accomplit le pèlerinage de la Mecque) qui étaient en avant de la caravane de revenir et a commandé à ceux qui étaient derrière d’avancer plus vite. Lorsque tous les hadjis se sont réunis en un seul endroit, le Prophète (P) est monté en chaire et a fait un long sermon, appelé le sermon de Ghadîr. Cet événement est raconté dans de divers hadiths, dont l'un est cité ici:

Zayd ibn Arqam a dit: «Quand L'Envoyé de Dieu (P) revenait du Pèlerinage de l’Adieu, il s'est arrêté à Ghadîr i Khum. D'abord, il a ordonné de retirer les épines et les broussailles sous les arbres.

Puis, il a effectué un sermon et dit: ‘C'est comme si je suis invité par le Dieu Tout-Puissant et j’ai accepté cette invitation. Je vous confie donc deux choses précieuses, dont l'une est meilleure que l'autre :

Le Livre de Dieu (Coran) et ma Lignée (‘itrat). Que ferez-vous pour conserver ces deux dépôts ? Ces deux choses ne se sépareront pas jusqu'à la Résurrection.’ Il a dit ensuite: ‘Dieu Très-Haut est mon Seigneur et je suis le maître de tous les croyants.’ Puis, il a pris la main de ‘Ali (p) et dit: ‘Toute personne dont je suis le maître, ‘Ali est aussi son maître. Ô Seigneur! Lie-Toi d’amitié avec ceux qui acceptent la tutelle de ‘Ali , et sois l’ennemi de ses ennemis. »(2)[88]

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1- [87] . Sourate 5, Al Ma-ida (La table servie), verset 67.
2- [88] . Al-Mustadrak de Hakim al-Nishaburi, Vol 3, p. 109.

Bara ibn 'Azib a rapporté le même hadith, en ajoutant la phrase cidessous :

Le Prophète Muhammad (P) a commencé son sermon de cette façon : «Ne suis-je pas plus apte que les croyants d’interférer dans leurs affaires religieuses? Ils ont dit en réponse: ‘Ô L'Envoyé de Dieu! Bien sûr que oui.’ Alors, le Prophète (P) a dit: ‘Il (c.-à-d. ‘Ali ) est le tuteur d'une personne dont suis le maître. »(1)[89] Dans le même hadith, Bara a ajouté cette phrase : Alors ‘Umar ibn al-Khattâb a rencontré ‘Ali (p) et lui dit: «Ô ‘Ali ! Grand bien te fasse ! Maintenant, tu es le tuteur de chaque homme et femme croyants.

»(2)[90] Le hadith de Ghadîr a été enregistré dans de valides livres de hadiths chiites et sunnites en différents mots et textes et a toujours été utilisé par l'Imam ‘Ali (p) et d'autres Imams infaillibles (p) comme référence dans leur argumentation.

Ce hadith est mutiwâtir (transmis par une chaîne multiple et ininterrompue) et d'un document authentique. Beaucoup de grands compagnons de l'Envoyé de Dieu (P) ont rapporté ce hadith, dont les suivants :

Abû Harirah, Abû ‘Ali Ansari, Abul Heytham Ibnil Tayhan, Abou Bakr ibn Abi Qahafah, ‘Umar ibn al-Khattâb, ‘Uthman ibn Affan, ‘Ali ibn Abî Tâlib, Hassan ibn ‘Ali , Hussayn ibn ‘Ali , Fatima Zahra, Usamatibni Zayd , Ummi Salamah (épouse du Prophète (p)), Anas ibn Malik, Bara ibn ‘Azib, Jâbir ibn Samarah, Jâbir ibn ‘Abdullah Ansari, Hazifatibni Asid, Hisan ibn Thabit, Khazimatibni Thabit Ansari, Zubiyr ibn Avam, Zayd ibn Arqam, Zayd ibn Thabit, Abû Sa 'id Khodrî, Salman Fârsî, Miqdad ibn Amru Kandi, ‘Abbas ibn ‘Abdul Mutallib, ‘Abdullah ibn Ja'far ibn Abi Talib, ‘Abdullah ibn ‘Abbas, ‘Abdullah ibn ‘Umar ibn al-Khattâb, et ‘Ammar ibn Yasser … que Dieu agrée tous !(3)[91] Le contenu du hadith

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1- [89] . Al-Bidayah wan Nahayah, Vol 5, p. 229.
2- [90] . Ibid.
3- [91] . (2) Al-Ghadir, Vol 1.

Il y a quelques points très importants dans le hadith de Ghadîr :

1. Le plus noble Prophète (P) a présenté le saint Coran et sa Lignée (‘itrat) comme deux choses précieuses en présence un nombre important de musulmans, en disant: « Je laisse parmi vous ces deux choses pour voir ce que vous allez faire avec elles.» Et selon certains récits, il a dit: «Si vous vous y accrochez, vous ne vous égarerez jamais. » 2. Il a aussi dit: «Le saint Coran et la Lignée (prophétique) seront ensemble et ne se sépareront pas jusqu'au Jour du Jugement.

Personne n’a le droit de dire : il n'y a plus besoin de la Lignée (du Prophète) lorsque le Coran existe.» 3. Comme le saint Coran qui est la plus grande et la plus riche source de sciences, de connaissance, de commandements et de lois religieuses, et sachant que les musulmans sont obligés d'en tirer profit pour résoudre leurs problèmes religieux, la Lignée du Prophète (P) (à savoir, ses successeurs) aussi a été présentée comme une source de sciences religieuses et les musulmans doivent s’y référer pour approfondir leurs connaissance religieuses ; les musulmans doivent suivre leur parole et leur conduite.

Le recours au saint Coran et à la Lignée (du Prophète), souligné dans le hadith de Thaqalayn (littéralement : les deux choses pesantes) et dans d’autres hadiths, se fait de cette façon , et non pas par un respect apparent ou des rituels superficiels.

La Lignée (‘itrat) et ses instances La Lignée (‘itrat) signifie littéralement la descendance dont les instances sont les Gens de la Demeure prophétique au sujet desquels le verset de la Purification s’est révélé. Comme il a été indiqué dans certains textes du hadith de Thaqalayn: “ma Lignée » (‘itrati) signifie les Gens de la Demeure prophétique. Il a été rapporté de l'Imam Hussayn (p) dans un hadith qui lui est attribué :

« On a demandé à l’Emir des Croyants (p) ce que voulait dire l'Envoyé de Dieu (P) par ‘sa Lignée’ dans ce hadith : ‘Je laisse

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parmi vous deux choses lourdes : le Livre de Dieu (Coran) et ma Lignée (‘itrati)’. L'Imam ‘Ali (p) a répondu: ‘La Lignée du Prophète (P) est composée de moi, Hassan, Hussayn, et neuf Imams de la descendance de Hussayn, le neuvième de qui est Mahdi Qa'im (Guide Résurrecteur). Ils ne se sépareront pas du Livre de Dieu et celui-ci ne se séparera pas d’eux jusqu'à ce qu'ils soient présentés à l'Envoyé de Dieu (P) auprès du Vasque de Kawthar (hawz ou bassin de kawthar dont s’abreuvent les croyants à l’entrée au Paradis). »(1)[92] L’Imam Sâdiq (p) a cité de son père (p) et grand-père (p) et eux, du Prophète Muhammad (P) qui a dit : « Je laisse deux dépôts précieux parmi vous : le Livre de Dieu et ma Lignée (les Gens de la Demeure prophétique). Ils ne se sépareront pas l’un de l'autre jusqu'à ce qu'ils me soient présentés auprès de la Vasque (de Kawthar). » Puis a-t-il mis ses deux index ensemble et dit: ‘De cette façon’. Alors, Jâbir ibn ‘Abdullah Ansari s’est levé et a demandé: ‘Ô Envoyé de Dieu! Qui sont les membres de votre Lignée?’ Le Prophète (P) a dit: ‘Ali, Hassan, Hussayn, et les Imams de la descendance de Hussayn jusqu'à la Résurrection.»(2)[93] La nomination de l'Imam ‘Ali (p) La partie la plus importante du sermon de Ghadîr est la nomination de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) comme tuteur et calife. Zayd ibn Arqam cite le Prophète (P) dans le hadith susmentionné qui a dit : « Dieu, exalté soit-Il, est mon Maître et Tuteur et je suis le maître et le tuteur de tous les croyants. » Puis il a attrapé la main de ‘Ali et a dit:

«Toute personne dont je suis le maître et le tuteur, désormais, ‘Ali est son maître et tuteur. » Comme il se voit dans ce hadith, l'Envoyé de Dieu (P) a présenté ‘Ali (p) comme le maître à savoir le tuteur ou le chef des musulmans. Dans certains textes, « Donc, ‘Ali est son maître. ».

Les deux mots walî et mawlâ sont mentionnés en divers sens dont le meilleur, c’est quelqu'un qui mérite plus que les autres d' intervenir dans les affaires des autres.

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1- [92] . Biharul Anwar, Vol 23, p. 147.
2- [93] . Ibid.

Zayd ibn Arqam dit: «Après avoir fait le sermon, le plus noble Prophète (P) a demandé aux gens de prêter serment d'allégeance à ‘Ali (p). Les gens ont dit en réponse : ‘Nous avons entendu et nous obéissons l'ordre de Dieu et de Son Messager (P).’ Abû Bakr, 'Umar et ‘Uthman ainsi que Talha et Zubayr étaient les premiers à prendre le serment d'allégeance avec le Prophète Muhammad (P) et ‘Ali (p). »(1)[94] C'est alors que 'Umar a serré la main avec l'Imam ‘Ali (p) et lui a dit:

«Grand bien te fasse ! Maintenant, tu es le tuteur de chaque homme et femme croyants. »(2)[95](3) Les recommandations du Prophète (P) à propos de ‘Ali (p) Au cours de sa mission prophétique, le noble Messager de l’Islam (P) a de nombreuses fois souligné pour les musulmans les perfections innées et le rang scientifique de l'Imam ‘Ali (p), indiquant l'obligation de le suivre et lui obéir. De cette façon, il a préparé l’opinion publique à l'acceptation de sa tutelle et son Imamat. Il y a des dizaines voire des centaines de hadiths consignés dans les livres chiites et sunnites, dont certains sont mentionnés ici:

Ibn ‘Abbas dit: «L'Envoyé de Dieu (P) a dit : ‘Si vous aimez vivre et mourir comme moi et habiter au Paradis préparé de mon Seigneur, vous devez accepter la tutelle de ‘Ali après moi, lier d'amitié avec ses amis, et suivre les Imams après moi ; parce qu’ils sont ma Lignée (‘itrat) et sont créés à partir de la même essence dont je suis créé, et possèdent ma compréhension et ma connaissance.

Malheur à ceux qui les nient et rompent avec mon droit de parenté, et mon intercession ne sera pas pour eux .»(4)[96] Hudhayfah ibn al-Yaman a dit: «Certains des compagnons ont dit :

‘Ô Envoyé de Dieu ! Ne vous désignez pas ‘Ali comme calife?’ Le Prophète (P) a répondu: ‘Si vous acceptez sa tutelle, il vous guidera vers le droit chemin’ ».(5)[97]

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1- [94] . Al-Ghadir, Vol. 1, p. 508.
2- [94] . Al-Ghadir, Vol. 1, p. 508.
3- [95] . Bidayah wan Nahayah, Vol 5, p. 229.
4- [96] . Hilyatul Awliya’, Vol 1, p. 128.
5- [97] . Ibid, p. 104.

Abû Sa'id Khodrî a rapporté que l'Envoyé de Dieu (P) a tapé sur l'épaule de ‘Ali et dit: «Ô Ali! Tu as sept caractères que personne ne peut contester au moment de la Résurrection : Tu es le premier croyant en Dieu, le plus fidèle aux promesses divines, le plus ferme de tous dans l'exécution des ordres divines, le plus gentille envers le peuple, le plus juste à diviser les biens, le plus savant à juger, et le meilleur de tous au jour de la Résurrection.»(1)[98] Ummi Salamah a dit: J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit: « ‘Ali est avec le Coran et le Coran est avec ‘Ali et ils ne se seront pas séparés jusqu'au Jour du Jugement. »(2)[99] L'Envoyé de Dieu (P) a dit : «Je suis la cité du savoir et ‘Ali en est la porte. Si quelqu'un cherche la connaissance, qu’il entre par la porte.

»(3)[100] 'Aïcha a dit: J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit: « ‘Ali est avec la vérité et la vérité est avec ‘Ali; Ils ne se sépareront pas jusqu'à la Résurrection. »(4)[101] L'Envoyé de Dieu (P) a dit: « Tout le monde qui aime à recourir à ma religion et monter à bord du navire de salut doit suivre ‘Ali ibn Abî Tâlib, lier d'amitié avec ses amis, et être l’ennemi de ses ennemis. Il sera mon successeur et calife après ma mort. ‘Ali est l'Imam de chaque musulman et l'espérance des croyants. Ses paroles, recommandations et prohibitions, disciples et compagnons sont les miens. Ne pas l'aider signifie ne pas venir en mon aide.

»(5)[102] Lesdits hadiths et les dizaines d'autres, qui peuvent être considérés comme transmis successivement, montrent que le plus noble Prophète (P) a eu la mission de la part du Dieu Tout-Puissant de présenter l'Imam ‘Ali (p) comme Imam et successeur après luimême pour les musulmans et de préparer les conditions de la nomination officielle de l'Imam ‘Ali (p), une mission finalement réalisée à Ghadîr i Khum.

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1- [98] . Ibid, p. 106
2- . [99] . Nour ul-Absar, p. 80.
3- [100] . Nanabi ul-Mawaddah, Vol. 1, p. 75.
4- [101] . Ghayat ul-Maram, Vol. 5, p. 283.
5- [102] . Ikmaluddin, Vol. 2, p. 376.

Les recommandations sur les Gens de la Demeure prophétique (Ahlulbayt) L'honorable Prophète de l'Islam (P) tentait toujours au cours de sa mission d'attirer l'attention des musulmans aux Gens de la Demeure prophétique (p) en utilisant des mots tels que : bonté , amour , amitié, etc. Un exemple:

Ibn ‘Abbas a dit : «Quand le verset : ‘Dis : Je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté.’, a été révélé, certains compagnons du Prophète (P) lui ont demandé: ‘Ô Envoyé de Dieu! Qui sont les personnes que le Dieu Tout-Puissant a ordonné de les aimer?’ Le Prophète (P ) a répondu : ‘'Ali et Fatima et leur progéniture’.»[103] Ibn ‘Abbas a également rapporté l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit :

«Le serviteur de Dieu ne se déplace pas au moment de la Résurrection sauf qu’on lui demande quatre questions: ‘Comment il a passé sa vie, utilisé son corps, gagné et utilisé ses biens, et à propos de l'affection des Gens de la Demeure prophétique (p).’»(1)[104] Ibn ‘Abbas a rapporté le Prophète (P) qui a dit: «L'exemple de mon Ahlulbayt est comme l’arche de Noé, celui qui y monte sera sauvé et celui qui s’y accroche arrivera au salut et celui qui s’en éloigne sera noyé. »(2)[105] Par ces hadiths, le Prophète (P) n’entendait pas simplement l’expression de l’amitié apparente et verbale voire un intérêt dans le coeur envers les Gens de la Demeure : Ce n'est pas la rémunération pour la mission prophétique, mais plutôt, il voulait encourager les musulmans à suivre ces Gens et à apprendre des enseignements religieux, comme il est explicitement indiqué dans le hadith al-Safînah ( l’Arche de Noé).

L’amitié envers les Gens de la Demeure prophétique (p)

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1- [104] . Ibid, p. 92.
2- [105] . Zakhairul ‘Uqbâ, p. 20.

L’amitié signifie aimer. Les mots « amour » et « affection » utilisés dans les hadiths ont le même sens. L’amitié envers les Gens de la Demeure prophétique (p) est si importante dans l'Islam que le Coran la présente comme la rémunération du plus noble Prophète (P) pour sa mission prophétique.

Le Coran cite l'Envoyé de Dieu (P) où Dieu lui a demandé de dire aux croyants : « Dis : «Je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté».(1)[106] Le plus noble Prophète (P) a enjoint les musulmans dans une dizaine de hadiths d’aimer les Gens de la Demeure prophétique y compris ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), les considérant le meilleur moyen de salut. Quelques hadiths à titre d’exemple :

L'Envoyé de Dieu (P) a dit : « Quiconque veut s’accrocher à l’anse la plus solide (urwatul wusqâ), qu’il s’accroche à l’amitié de ‘Ali et des Gens de la Demeure. »(2)[107] L'Envoyé de Dieu (P) a dit: «La première chose qui est demandée dans l'Au-delà, c’est l’amitié envers les Gens de la Demeure prophétique. »(3)[108] L'Envoyé de Dieu (P) a dit: «La première chose qui est demandée dans l'Au-delà est relative à l’amitié envers mon Ahlulbayt.»(4)[109] L'Envoyé de Dieu (P) a dit: «Celui qui aime mon Ahlulbayt sera ressuscité avec moi dans l'Au-delà. »(5)[110] En tenant la main de l’Imam ‘Ali (p), l'Envoyé de Dieu (P) a dit :

«Est menteur celui qui pense m’aimer alors qu’il n'aime pas ‘Ali.

»(6)[111] L’Emir des Croyants, ‘Ali (p), a cité le Prophète (P) qui a dit :

«J’intercèderai pour quatre groupes le Jour de la Résurrection : les amateurs de mon Ahlulbayt ; ceux qui ont accepté la tutelle de mon Ahlulbayt et détestent leurs ennemis, ; ceux qui remplissent les

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1- [106] . Sourate 42, Ash-Shoura (La consultation), verset 23.
2- [107] . Biharul Anwar, Vol 27, p. 79.
3- [108] . Ibid.
4- [109] . Ibid.
5- [110] . Ibid.
6- [111] . Ibid.

demandes de mon Ahlulbayt , et ceux qui aident mon Ahlulbayt dans la vie de tous les jours. »(1)[112] Comme on l'observe, l’affection (pour les proches parents du Prophète) a été fortement accentuée dans le Coran et dans des hadiths, laquelle s’est considérée comme un moyen d'atteindre le salut. Maintenant, nous devons voir qui sont les proches parents ou l’Ahlulbayt du Prophète (P). Sont-ils tous ses proches parents ou certains d’entre eux? Nous devons nous référer à certains hadiths pour clarifier cette question :

Ismâ'il ibn ‘Abdul Khâliq a dit : « L’Imam Sâdiq (p) m’a demandé:

‘Qu'est-ce que les gens disent à propos du verset coranique: Dis :

«Je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté. » ? J’ai répondu : « Que je sois sacrifié pour vous! Ils disent que ce verset est sur les proches parents du Prophète (P). » L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Ils mentent. Le verset a été révélé à propos de nous les Gens de la Demeure prophétique : ‘Ali, Fatima, Hassan et Hussayn et les Gens du Manteau (açhâb ul-kiçâ). »(2)[113] ‘Abdullah ibn 'Ajlan a rapporté de l'Imam Baqir (p) qui a dit à propos de l'exégèse du verset mentionné : ‘Dis : «Je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté’», que « zil qurbâ» (les proches parents) sont les Imams (p).»(3)[114] Ces hadiths et beaucoup d'autres rapportés sur la cause de la révélation du verset de la Purification implique que l’expression « zil qurbâ » a été employée dans ce verset à propos de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), Fatima Zahra (b), l'Imam Hassan (p), l'Imam Hussayn (p), et d'autres Imams infaillibles (p) de la descendance de l'Imam Hussayn (p).

Ces nobles Imams (p) se présentaient toujours comme « zil qurbâ», « Ahlulbayt », et la mine des sciences prophétiques et n'ont jamais été refusés par quiconque. Etant donné le verset en question, tous les musulmans se doivent de lier d’amitié avec les Gens de la

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1- [112] . Ibid, p. 85.
2- [113] . Rawzatul Kafi, p. 80.
3- [114] . Kafi, Vol 1, p. 413.

Demeure prophétique, montrant cette affection et amitié en disant des poèmes, célébrant leur éloge, et visitant leurs sanctuaires et leurs tombes.

Maintenant, nous devons voir ce que signifie cette amitié, comment se fait-elle, et quelles sont ses conséquences.

Amitié, affection ou amour signifient aimer. C'est un état d’âme dans lequel l'amant est attiré par le bien-aimé, un état qui est perceptible mais pas descriptible. L’affection a de différents niveaux, le plus haut desquels est appelé l'amour. Elle peut avoir comme objet une personne ou une chose, mais elle a certainement un critère. Ce critère peut être la beauté du bien-aimé, son élégance, son beau comportement, ses actes dignes ou son utilité pour l’amant.

L'un d’important résultats de l'affection, c'est que l’amant essaie toujours de protéger et de satisfaire le bien-aimé, et de se sacrifier parfois pour lui, ce qui est un signe de véritable affection. Une affection exprimée de façon purement verbale ne sera qu’un mensonge et une tromperie.

Le noble Coran, des traditions, des hadiths et des invocations mentionnent aussi l'affection de Dieu envers Ses serviteurs, qui est relative au moins à l’une de leurs vertus. Par exemple : « Dieu aime les pieux», «Dieu aime ceux qui se purifient »: “Dieu aime les bienfaisants »: “Dieu aime ceux qui se repentent »: “Dieu aime ceux qui Lui font confiance », « Dieu aime les patients»: “Dieu aime les justes »… Dieu le Très-Haut, qui a créé Ses serviteurs et les a bénis de toutes bénédictions, veut qu’ils Lui obéissent quand Il ordonne le convenable, et interdit le blâmable, pour que leur salut dans ce monde et dans l’Autre soit assuré.

Cependant, l’affection de Dieu envers Ses serviteurs n'est pas un jeu de passions, car Il est en essence à l’abri de tels phénomènes.

Son affection signifie plutôt l’effusion de la perfection.

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Parfois, l’affection des serviteurs envers Dieu est aussi mentionnée dans le saint Coran.

Le Coran dit :

يا أَيُّهَا الَّذينَ آمَنوا مَن يَرتَدَّ مِنكُم عَن دينِهِ فَسَوفَ يَأتِي اللَّهُ بِقَومٍ يُحِبُّهُم وَيُحِبّونَهُ أَذِلَّةٍ عَلَى المُؤمِنينَ أَعِزَّةٍ عَلَى الكافِرينَ يُجاهِدونَ في سَبيلِ اللَّهِ وَلا يَخافونَ لَومَةَ لائِمٍ ۚ ذٰلِكَ فَضلُ اللَّهِ يُؤتيهِ مَن يَشاءُ ۚ وَاللَّهُ واسِعٌ عَليمٌ « Ô les croyants! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion...

Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur.

Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient. »(1)[115] Dans ce verset, Dieu Très-Haut propose aux croyants une affection bilatérale et présente la lutte (djihâd) dans Sa voie comme l’un des signes de l’affection réelle.

L’obéissance aux commandements du Prophète (P) a été aussi présentée dans le Coran comme l’un des signes de l’affection réelle. Le Coran dit :

قُلْ لَا أَمْلِكُ لِنَفْسِي نَفْعًا وَلَا ضَرًّا إِلَّا مَا شَاءَ اللَّهُ ۚ وَلَوْ كُنْتُ أَعْلَمُ الْغَيْبَ لَاسْتَكْثَرْتُ مِنَ الْخَيْرِ وَمَا مَسَّنِيَ السُّوءُ ۚ إِنْ أَنَا إِلَّا نَذِيرٌ وَبَشِيرٌ لِقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ « Dis: ‘Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux’. »(2)[116] Par conséquent, les croyants qui prétendent aimer Dieu, mais ne pratiquent pas les devoirs religieux et ne suivent pas les commandes du Prophète (P), l’affection qu’ils expriment n’est rien d’autre qu’un mensonge sans qu’ils en profitent.

L’affection pour les proches parents du Prophète (zil qurbâ) et les Gens de sa Demeure (Ahlulbayt) a aussi le même sens. Etant

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1- [115] . Sourate 5, Al Ma-ida (La table servie), verset 54.
2- [116] . Sourate 3, Al ‘Imran (La famille de ‘Imran), verset 31.

donné que les proches parents du Prophète (zil qurbâ ou bien les Imams infaillibles) étaient les gardiens de la Charia et les promoteurs et continuateurs de la mission du Prophète (P), les musulmans ont été invités à accepter leur tutelle et de suivre leur exemple dans la pratique. Notre affection pour les Imams infaillibles (p) n’est vraie que lorsque nous les prenons comme directeurs spirituels et suivons leur parole et leur comportement, sinon, cette affection ne sera qu’une expression verbale et un concept mental.

Les personnes qui prétendent verbalement être les amateurs des Imams, mais ne remplissent pas leurs commandes, elles trompent elles-mêmes et une telle affection superficielle ne les sauvera pas.

Les Imams infaillibles (p) eux-mêmes ont maintes fois insisté sur ces points dont certains seront bientôt mentionnés.

L’état spirituel de l’Imamat La vraie reconnaissance de l’état spirituel et la position de l’Imamat et la détermination des personnes qui ont rempli cette position est une chose importante et décisive pour les musulmans, comme il est mentionné dans de nombreux hadiths. L’une des questions se posant dans la théologie, c’est de savoir si certaines conditions sont requises pour atteindre l’état spirituel de l’Imamat, ou si tout le monde peut y arriver ? Si oui, quelles sont ces conditions? En d'autres termes, l’Imamat est-il une position innée et ésotérique ou apparente et formelle à laquelle on accède après nomination ? Cette position est-elle dégradable ? Les mêmes divergences existent pour ce qui est de la mission prophétique et la Prophétie . Il a été prouvé dans la discussion relative à la Prophétie que celle-ci est un vrai état ésotérique ou inné pour lequel avoir des perfections et compétences innées sont requises. Si le Prophète Muhammad (P) a été nommé comme prophète, c'était à cause de ses propres vertus innée et ésotérique. Aucune autre personne, telle qu’Abû Djahl…, ne pourrait être nommée à cette position de la part de Dieu Très-Haut. La Prophétie signifie la relation directe d'une personne avec le monde invisible et l'obtention des sciences divines et des enseignements révélés par le Dieu Tout-Puissant. Mais ce n’est pas tout le monde qui mérite une telle position importante.

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Quelques points ont été relevés et prouvés concernant la Prophétie qui sont brièvement mentionnés ci-après:

1. La vie humaine n'est pas limitée à ce monde, et il y aura une autre vie après la mort qui aura ses propres bonheurs et malheurs.

2. Le bonheur ou le malheur de l'homme dans l'Au-delà est le résultat de ses actes, ses conduites et ses opinions dans ce monde ici-bas.

3. L'être humain est incapable de reconnaître un bon plan pour sa vie dans ce monde et dans l’Autre et a besoin de directives divines.

4. Le Dieu Savant et Sage a créé l'homme beau et sensible suivant un but. Il a été bien au courant de ses besoins matériels et spirituels, et des voies le faisant arriver au bonheur et au malheur.

Par conséquent, Il ne le laisse jamais dans un état d’égarement, plutôt, Il a envoyé des prophètes, de par Ses grâces infinies, pour le guider avec des sciences, des connaissances, des plans et des devoirs nécessaires, de sorte que les « preuves » (de Son existence) soient parachevées pour Ses serviteurs. De cette façon, la nécessité d'envoyer les prophètes est confirmée.

La même preuve affirme la science et l'infaillibilité du Prophète (P).

En d'autres termes, le but de Dieu d’avoir envoyé un prophète n'est réalisé que lorsque toutes les connaissances nécessaires lui sont présentées et qu’il soit complètement infaillible et à l’abri des erreurs et des fautes dans la réception, l'entretien et la transmission des sciences (de la Révélation) ; autrement, le but de Dieu pour guider et orienter Ses serviteurs ne serait pas réalisé.

Il est également prouvé en philosophie et en théologie que les sciences révélées ne sont pas comme les sciences conceptuelles et acquises par nos sens dans le monde extérieur. Ce sont des vérités lumineuses révélés à l’Essence innée et au coeur du Prophète (P), lesquelles il observe avec sa vision intérieure et entend avec son ouïe intérieure. C'est pourquoi le Prophète (P) ne commet pas d'erreurs et de péchés et est infaillible . Une telle

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personne doit être obéie comme «le bel exemple» (Uswatul hasanah) par les peuples. Nier ou se douter de la nécessité des sciences du Prophète (P) et de son infaillibilité, c’est comme nier la nécessité de l'existence des prophètes.

En somme, le prophète est un être humain parfait, noble, et « choisi » dans son aspect spirituel. Il peut établir une relation avec le Monde Invisible, recevoir les sciences, connaissances, prescriptions religieuses, et les transmettre exactement aux serviteurs de Dieu. Voila la place sublime de la Prophétie que les gens ordinaires ne peuvent pas atteindre. Cependant, le prophète est comme les autres dans son aspect corporel. Il a besoin de Dieu dans son essence, ses comportements et ses actes. Sa nourriture est fournie par le Dieu Tout-Puissant. Il devient fatigué et malade et il a besoin de médicaments pour guérir. Il se vieillit au fil du temps et ne peut empêcher sa mort déterminée par Dieu.

Selon ce qui précède, la position réelle et les avantages innés des prophètes deviennent clairs.(1)[117] La position élevée de l’Imamat et de la tutelle spirituelle (wilâyat) peut être comprise à partir de ce qui a été mentionné au sujet de la position de la Prophétie, car l'Imamat est la continuation de la Prophétie. Certains points doivent être gardés à l'esprit à cet égard, qui ont été prouvés ailleurs en détail:

1. Le Prophète Muhammad (P) est le Seau des prophètes et l'Islam est la religion éternelle jusqu'à la Résurrection.

2. La mission prophétique du Prophète (P) n’a duré que vingt-trois ans. Etant donné les divers problèmes relatifs aux nouveaux musulmans, il ne pouvait pas enseigner toutes les sciences, connaissances et prescriptions islamiques à tous les musulmans pour qu’elles restent aux futures musulmans.

3. Une grande quantité de prescriptions islamiques sont d'ordre politique, social, judiciaire, économique, …, qui ont été mises en

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1- [117]. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez vous référer aux livres de philosophie et de théologie.

oeuvre par le plus noble Prophète (P) pour diriger la communauté musulmane. Il était le tuteur de cette dernière et défendait l'Islam.

En conséquence, une ou plusieurs personnes doivent exister pour accepter toutes les responsabilités du Prophète (P) après son décès et essayer de réaliser ses idéaux. Ces personnes sont appelées Imams ou les califes du Prophète (P), ayant la tutelle sur les gens et continuant son chemin. L'Imamat est la consolidation et l'achèvement de la religion et du gouvernement musulman. Tout comme l’être humain a besoin d'un prophète, il a aussi besoin d'un imam. Le but de Dieu Très-Haut d’avoir envoyé le Prophète (P) pour guider les gens n’est réalisé que lorsqu’il est suivi d’un Imam infaillible afin de poursuivre ses objectifs, sinon, la mission prophétique sera improductive et incomplète.

Il est conclu que l'Imam doit être pleinement conscient des sciences, connaissances, prescriptions et loi religieuses, tout comme le Prophète, de sorte que les gens puissent accéder aux vraies prescriptions de l'Islam dans l’absence du Prophète (P) et au fil des temps ; sinon, la mission prophétique deviendra improductive et la preuve (de l’existence de Dieu) pour les serviteurs de Dieu restera incomplète.

L'Imam doit également être infaillible et pleinement à l’abri des erreurs, de l'oubli, et des actes répréhensibles dans le maintien et la notification des prescriptions religieuses au peuple, tout comme le Prophète ; sinon les grâces et bénédictions de Dieu ne seront pas parachevées pour Ses serviteurs. Une telle personne savante et infaillible doit être obéie comme Imam, guide et modèle.[118](1) La principale différence entre le Prophète (P) et les Imams (p) est que le premier recevait les prescriptions et lois de la Charia par la Révélation et la descente de l’ange, alors que le deuxième ne bénéficient pas de la Révélation et de la relation directe avec le Dieu Très-Haut : c’est le Prophète (P) qui les met au courant des sciences, connaissances, prescriptions et lois de la Charia.

Pour résumer, l'Imam est un homme parfait et « élu », conscient de sciences, connaissance et prescriptions religieuses, et à l’abri de la

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1- [118]. De nombreux versets coraniques et hadiths aussi le confirment. Pour plus d'informations à ce propos, vous pouvez vous référer aux livres de théologie sur «l’Imamat».

faute, du péché, et de l'oubli. Ses connaissances et ses actes sont si parfaits que toutes les vertus humaines sont matérialisées dans sa personnalité pour qu’il puisse être l'Imam et le guide de la communauté musulmane. Nier ou mettre en doute ces avantages innés signifie nier la nécessité de l'existence de l'Imam et donc démentir la nécessité de l'existence du Prophète.(1)[119] Des aspects corporels A la fin, il convient de souligner que malgré toutes ses vertus que nous avons indiquées, l'Imam, tout comme le Prophète, est matériellement un homme ordinaire créé par Dieu. Il a besoin du Tout-Puissant dans ses essence, activité, moyen de subsistance et conduite. Quand il a besoin de quelque chose, il le demande à Dieu Très-Haut. S'il tombe malade, il va chez le médecin pour être guéri.

Il se vieillit au passage du temps et se rend à la mort dans le temps fixé par Dieu.

Comme il est indiqué dans le Coran, Dieu Très-Haut ordonne au Prophète (P) :

قُلْ لَا أَمْلِكُ لِنَفْسِي نَفْعًا وَلَا ضَرًّا إِلَّا مَا شَاءَ اللَّهُ ۚ وَلَوْ كُنْتُ أَعْلَمُ الْغَيْبَ لَاسْتَكْثَرْتُ مِنَ الْخَيْرِ وَمَا مَسَّنِيَ السُّوءُ ۚ إِنْ أَنَا إِلَّا نَذِيرٌ وَبَشِيرٌ لِقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ « Dis: «Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en abondance et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur et un annonciateur.

»(2)[120] Le Prophète (P) et les Imams infaillibles (p) étaient pareils : En temps du besoin, ils se recommandaient directement et seulement à Dieu Tout-Puissant. Ils considéraient le recours à d'autres comme un empêchement à l’exaucement de leurs prières de demande (du’â). Ils n'ont jamais dit aux gens : « Demandez-nous pour que nous exaucions vos prières ! » Plutôt, ils les recommandaient à n’avoir espoir qu’en Dieu et à Lui demander leurs besoins, parce

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1- [119] . Toutes les questions relatives à "l'Imamat" sont
2- [120] . Sourate 6, Al A’raf (Le mur d’A’raf), verset 188.

que tout est dans les mains de Dieu. Personne n'est en mesure de satisfaire à ses demandes sauf le Tout-Puissant. Le Prophète (P) et des Imams infaillibles (p) priaient Dieu de la même manière.

Voici quelques exemples des prières de demande et invocations des Imams Infaillibles (p) :

L’Emir des Croyants (p) a dit à son fils, l’Imam Hassan (p) : « Ne demande qu’à ton Seigneur, car ce n’est que Lui qui accorde et prive. »(1)[121] Et il a dit: «Tu demandes une chose des trésors de la Miséricorde de ton Seigneur que personne d’autre ne peut t’accorder. Tu lui demandes la longévité, la santé, et l'abondance de nourriture, ce que personne ne peut faire. »(2)[122] Et il a dit: « N’aie recours qu’à Celui qui t’a créé, qui te procure des moyens de subsistance, et qui t’a modelé.»(3)[123] L'Imam Sajjâd (p), quatrième Imam infaillible, dit dans sa prière : « Louange à Dieu ! Je Le prie chaque fois je veux qu’Il exauce ma demande, et avec Qui je parle en privé pour exprimer ma demande, sans un médiateur. Et Il exauce donc ma demande. Louange à Dieu ! Je ne prie que Lui tout seul, sinon, ma prière ne sera pas exaucée. Louange à Dieu ! Je n’ai d’espoir qu’en Lui, autrement, je deviendrait déçu. »(4)[124] L’Imam Sajjâd (p) a dit dans un autre prière : « Celui qui s’adresse à Tes serviteurs pour satisfaire à ses besoins ou qui les considère comme le moyen de la réussite, il sera soumis à une privation, et méritera de perdre Ta bienfaisance ... Et Tu l’as dit : ‘Comment un nécessiteux demande d'un autre nécessiteux et un misérable s’adresse à un autre misérable? »(5)[125] Selon les hadiths et les prières de demande mentionnés ainsi que des centaines d'autres prières de demande enregistrées dans les collections de prières (du’â), comme Sahîfah Nabawîyyah, Sahîfah Alawîyyah, Sahîfah Sajjâdîyyah, et Sahîfah Kâzimîyyah, le

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1- [121] . Nahjul Balaghah (La Voie de l’Eloquence), livre 31.
2- [122] . Ibid.
3- [123] . Ibid.
4- [124] . Mafatihul Janan (Les Clés des Paradis), la prière (Du’a) d’Abû Hamzah Thumali.
5- [125] . Al-Sahifah Al-Sajjadiyah, la prière (Du’a) 13.

Prophète (P) et les Imams infaillibles (p) priaient directement Dieu lorsqu’ils avaient une demande. Et ils Lui demandaient leurs requêtes sans un médiateur ou intercesseur. Ce comportement était le résultat de leur forte croyance et leur pur monothéisme : ils savaient clairement que personne, sauf Dieu, ne pouvait rien faire pour eux.

Nous, les Chiites, suivons le Prophète (P) et Imams infaillibles (p), pendant la prière. Pour nous, tout est dans les mains de Dieu dans le monde et dans l’Autre et nous Le prions lorsque nous avons besoin d’une chose. Si nous prions et pleurons dans le sanctuaire du Prophète (P) ou celui des Imams (p), se vouant à Dieu par eux, nous ne voulons pas dire qu'ils ont un effet indépendant. C'est parce que nous nous sentons dans un meilleur état spirituel de prier et communiquer avec Dieu dans les lieux saints. Il en va aussi de même avec nos voeux, deuils, sollicitations et recours.

La vraie position de l’Imam avec trois privilèges Comme mentionné précédemment, la Prophétie et l'Imamat sont deux positions réelles avec trois caractéristiques:

1. La conscience de toutes sciences, connaissances, prescriptions et lois religieuses, habitudes morales, devoirs cultuels et non cultuels, et en un mot, la connaissance de tout ce qui est révélé au Prophète (P) pour assurer le bonheur de l'homme dans ce monde et dans l’Autre.

2. L’infaillibilité selon laquelle, ils ne peuvent commettre d’erreurs, de fautes et de l'oubli dans le maintien de commandements religieux et la transmission de ces derniers au peuple.

3. L’infaillibilité selon laquelle, ils ne peuvent commettre d’actes répréhensibles ou enfreindre les commandements de la Charia.

Les musulmans doivent connaître leur Prophète (P) et leurs Imams infaillibles (p) d’après les caractères susmentionnés.

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Deux croyances déviées 1. Infraction (taqsîr) Si quelqu'un nie ou se doute de l’un ou de tous les caractères susmentionnés du Prophète (P) ou des Imams (p), il ne les a pas bien connus et a commis une négligence (taqsîr), et il s’appelle «négligent » (muqassîr) selon l’expression. Les négligents sont ceux qui nient les connaissances intégrales du Prophète (P) ou des Imams (p), ou qui se doutent de ce fait qu’ils sont à l’abri des erreurs, des péchés, et de l'oubli, les considérant sujets à l’erreur (faillibles) comme tous les autres humains, ou les imputent la commission du péché. Ces croyances sont nulle et indue, et il n’importe de qui ou pour quelle raison. Pour justifier le sujet précédent, nous avons dit que l’imputation de chacune de ces probabilités aux Prophète et aux Imams infaillibles sera égale à nier la nécessité d'envoyer des prophètes ou la nécessité d’élire (religieusement) des Imams comme successeurs.

2. Exagération (ghuluw) L’exagération (ghuluw) signifie l’extravagance dans une croyance.

‘Allamah Majlisî ainsi définit-il l’exagération (ghuluw):

«L’exagération en ce qui concerne le Prophète (P) ou les Imams (p) est égale à la croyance en leur divinité, à ce qu’ils sont associés à Dieu dans l'adoration, la création, ou la provision de la subsistance de Ses serviteurs, ou cette croyance que l’âme de l'un d'eux a été incarnée dans un autre corps pour former un seul être. Cela est aussi égal à ce que le Prophète et les Imams sont conscients de l'invisible sans l'aide de Dieu, que les Imams sont des Prophètes, ou que leur connaissance suffit aux serviteurs (de Dieu) d’obéir à Dieu ou d’éviter les péchés ». « Toutes ces croyances sont la mécréance (kufr) et l’athéisme (ilhâd) et font l’homme sortir de la religion, comme il a été souligné dans des raisonnements logiques, des versets coraniques, et de nombreux hadiths. Les Imams infaillibles (p) se sont éloignés de ces gens (exagérateurs) et ont démontré leur mécréance.(1)[126]

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1- [126] . Biharul Anwar, Vol 25, p. 346.

Les exagérateurs (ghullât) sont ceux qui exagèrent dans leur croyance en Imams infaillibles, attribuant à ces « serviteurs élus de Dieu » des qualités divines, et les considérant comme surhommes.

Les exagérateurs associent les Imams (p) au Dieu dans la gestion de certaines affaires mondiales, y compris l'octroi de moyens de subsistance aux peuples, la descente de la pluie, l’exaucement des besoins, la guérison des patients, la prévention et la suppression des calamités, ou le pardon des péchés ; ils font (plus qu’il ne faudrait) des sacrifices et des voeux pour eux. Certains prétendants au chiisme préfèrent à exprimer leur affection ou amitié superficielle pour la tutelle (spirituelle) des Imams (p) au lieu d’accomplir leurs devoirs religieux et leurs obligations rituelles, et d’éviter des actes illicites ou prohibés.

Ces croyances ne sont non seulement en contraste avec des preuves logiques et le texte clair du Coran, elles sont aussi rejetées fortement par les Imams immaculés (p) ; ceux qui ont ces croyances ont été également présentés comme infidèles et mécréants dont la mort a été parfois jugée licite.

A ce propos, il y a un grand nombre de hadiths dont certains sont cités ci-dessous :

Abû Hâshim dit : « J’ai demandé une question à l'Imam Redhâ (p) sur les exagérateurs (gullâts) et les Mufawazzah(1)[127]. Il a dit : ‘Les gullâts sont mécréants et les Mufawazzah sont polythéistes. Celui qui les fréquente ou accompagne, mange ou boit avec eux, se marie avec eux, leur fait confiance, confirme leurs paroles, ou les aide même par un seul mot, il sera sorti (du cercle de ceux qui acceptent) la tutelle de Dieu, de Son Messager et des Gens de la Demeure prophétique.’ »(2)[128] Mufaddal ibn Yazîd dit : « L’Imam Sâdiq (p) a rappelé les compagnons d’Abul Khattâb et les exagérateurs (gullâts) et dit: ‘Ô Mufaddal! Ne les fréquente pas, ne mange ni ne boit (de l’eau) avec eux, ne leur serre pas la main, ne vous héritez pas l’un de l’autre.’ »(3)[129]

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1- [127] . Une secte des gullâts chiites qui prétendent que Dieu a créé Muhammad (P) ensuite lui a délégué le pouvoir de la création du monde, et que Muhammad (P) est le créateur du monde entier ! [Traducteur]
2- [128] . Biharul Anwar, Vol 25, p. 273.
3- [129] . Ibid, p. 296.

Deux compagnons de l'Imam Sâdiq (p) sont venus et lui ont dit:

«Mufaddal ibn 'Umar dit que vous (les Gens de la Demeure prophétique) déterminez les subsistances des serviteurs de Dieu.

Est-ce vrai ? » L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Par Dieu ! Personne ne peut déterminer la subsistance de Ses serviteurs, sauf Lui-même.

Je ne pouvais trouver de quoi assurer la subsistance de ma famille, ce qui me démoralisait. Puis, j’ai réfléchi et j’ai trouvé le moyen de subsistance de la famille. A ce moment-là, j’ai trouvé le calme. Que Dieu maudisse Abul Khattâb qui nous impute des mensonges ! » Les deux compagnons ont dit: « Peut-on aussi maudire Abul Khattâb et l’éviter? » L’Imam (p) a répondu : « Oui. » Donc, nous avons maudi Abul Khattâb et se sommes éloignés de lui. Dieu et Son Messager (P) aussi le maudissent. »(1)[130] Zarârah dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘L’un des enfants de ‘Abdullah ibn Sanân croit en tafwîz (délégation du pouvoir divin au Prophète)’. L’Imam (p) a demandé: ‘Qu’est que tafwiz?’ J’ai dis : ‘Ils croient que Dieu Tout-Puissant a créé Muhammad (P) et ‘Ali (p), ensuite leur a délégué le pouvoir de diriger les affaires de l’ici-bas.

Maintenant, ils créent, donnent la subsistance, et prédéterminent la mort et la vie des peuples.’ L’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Il est l'ennemi de Dieu, et il ment. Quand tu l’as vu, récite-lui ce verset:

أَمْ جَعَلُوا لِلَّهِ شُرَكَاءَ خَلَقُوا كَخَلْقِهِ فَتَشَابَهَ الْخَلْقُ عَلَيْهِمْ ۚ قُلِ اللَّهُ خَالِقُ كُلِّ شَيْءٍ وَهُوَ الْوَاحِدُ الْقَهَّارُ « Ou donnent-ils à Allah des associés qui créent comme Sa création au point que les deux créations se soient confondues à eux? Dis: «Allah est le Créateur de toute chose, et c’est Lui l’Unique, le Dominateur suprême».(2)[131] Zarârah a dit: «Quand j'ai récité le verset à cette personne, c'était comme si j’avais jeté une pierre dans sa bouche (et il est resté bouche bé !).»(3)[132] ‘Abdur Rahmân ibn Kathîr dit: «Un jour, l’Imam Sâdiq (p) a dit à ses compagnons: ‘Dieu maudit Mughayrat ibn Sa'id et la femme juive qu’il fréquentait et de qui il a appris la magie et des choses

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1- [130] . Ibid, p. 301.
2- [131] . Sourate 13, Ar-Ra’d (Le tonnerre), verset 16.
3- [132] . Biharul Anwar, Vol 25, p. 343.

étranges. Mugayrah attribuait des mensonges à mon père, et Dieu Tout-Puissant a fait de lui un mécréant. Et quant au groupe qui m’impute des mensonges, je prie Dieu pour qu’Il le fasse goûter la chaleur du fer ».

« Par Dieu ! Nous ne sommes que les serviteurs de Dieu qui nous a créés et élus. Nous n'avons pas le pouvoir de nous conférer un avantage ou un inconvénient. Le Tout-Puissant est libre de nous bénir ou tourmenter ; et s’Il nous tourmente, c'est à cause de nos propres actes. » « Par Dieu ! Nous n'avons aucun argument contre Dieu et nous ne pouvons pas nous libérer du Feu (par nous-mêmes). Nous mourons comme les autres et seront placés dans une tombe. Ensuite, nous serons ressuscités et interrogés sur nos actes dans l'Au-delà.

Malheur à eux! Que Dieu les maudisse! Ils gênent Dieu. Ils causent le souci de l'Envoyé de Dieu (P), de l’Emir des Croyants (p), de Fatima (b), de Hassan (p), de Hussayn (p), de ‘Ali Ibn Hussayn (p), et de Muhammad ibn ’Ali (p) dans la tombe. Je suis le descendant du Prophète Muhammad (P). Vous voyez que j’ai peur de la colère de Dieu dans mon lit, pendant qu’ils se reposent confortablement dans leur lit. Je prie Dieu et pleure de sa crainte, alors qu’ils sont endormis. Je suis effrayé (de la colère de Dieu) dans les montagnes et les déserts. Je prends refuge à Dieu de cet homme stupide (Abul Khattâb). Que Dieu le maudisse! »(1)[133] L’Imam Sâdiq (p) a dit: « Veillez à ce que les exagérateurs (gullâts) ne conduisent pas vos jeunes à la corruption. Les exagérateurs sont les pires créatures de Dieu, car ils baissent la grandeur de Dieu et confèrent la divinité à Ses serviteurs. » « Par Dieu ! Les exagérateurs sont pires que les Juifs, les Chrétiens, les Mages et les polythéistes. S'ils viennent à nous, nous ne les accepterons pas, alors que nous acceptons les négligents (muqassîrs) s’ils viennent à nous. » On lui a ensuite demandé: ‘Ô fils de Messager de Dieu! Pourquoi? » L’Imam Sâdiq (p) a répondu: «Parce qu’un exagérateur (ghâlî) s’est habitué à abandonner la Prière, le jeûne, l’aumône rituelle (zakât), et le

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1- [133] . Ibid, p. 289.

pèlerinage et ne peut abandonner son habitude. Un négligent (muqassîr), cependant, pratique ses actes obligatoires quand il s'aperçoit de sa faute. »(1)[134] « L’Imam Redhâ (p) dit dans sa prière: « Seigneur! Je prends refuge en Toi pour changer les états et les capacités. Et il n'y a pas de force et de puissance, si ce n’est qu’en Dieu. Je prends refuge en Toi et déteste les gens qui nous imputent des choses abusives.

Ô Seigneur! Je prends refuge auprès de Toi contre les gens qui disent des choses de nous que nous ne disons point. » « Ô Dieu! C’est Toi qui es Créateur et accorde la subsistance. Je T'adore et c’est Toi que j’appelle à l’aide. Tu es notre Créateur et Celui de nos pères, du premier au dernier. Ô Dieu! C’est Toi seul qui mérite la Divinité, et pas quelqu'un d'autre. Je maudis les Chrétiens qui ont baissé Ta grandeur et les gens qui attribuent cette grandeur à Tes serviteurs. Ô Seigneur! Nous sommes Tes serviteurs et descendants de Tes serviteurs. Nous ne sommes pas propriétaires de notre avantage ou désavantage, de notre vie ou mort, de notre Rassemblement (hachr) ou Résurrection (nachr).

Nous évitons toute personne qui pense que nous sommes son Seigneur ou suppose que la création ou la subsistance des serviteurs (de Dieu) est entre nos mains, tout comme Jésus qui a évité les Chrétiens. » « Ô Seigneur! Nous ne les avons pas invités à cette croyance, alors ne nous réprimande pas pour ce qu'ils disent, et pardonne-nous de ces imputations indues. Fais-les périr sur la Terre; S'ils restent sur la terre, ils mèneront Tes serviteurs à l’égarement, et ne produiront que des dépravés et des mécréants. »(2)[135] Abû Basîr dit : « J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Les gens disent des choses.’ L’Imam (p) a demandé : ‘Que disent-ils?’ J'ai dit : ‘Ils disent que tu connais le numéro des gouttes de pluie, d’étoiles, de feuilles, de sables, et le poids de l'eau des mers.’ L’Imam Sâdiq (p) a levé la tête vers le ciel et dit: ‘Gloire à dieu ! Gloire à dieu! Par Dieu, ce n’est pas juste. Seul Dieu sait ces choses. »(3)[136]

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1- [134] . Ibid, p. 265.
2- [135] . Ibid, p. 343.
3- [136] . Ibid, p. 394.

Ibn Mughayrah dit : « Moi et Yahyâ ibn ‘Abdullah étions auprès de l'Imam Abul Hassan (p). Yahyâ a dit : ‘Que je sois sacrifié pour vous! Les gens pensent que vous voyez l'invisible.’ L’Imam (p) a dit:

«Gloire à Dieu! Place ta main sur ma tête; par Dieu, ce propos m’a hérissé les cheveux. Par Dieu ! Tout ce que je dis, je le rapporte de l'Envoyé de Dieu (P).’»(1)[137] Les motifs de l’exagération (ghuluw) Les exagérateurs (gullâts) et leurs supporteurs ont de différents motifs dans leur exagération dont certains ont été mentionnés dans des hadiths :

1. Ignorance Nous lisons dans une lettre du Maître du Temps, l'Imam Mahdî (que Dieu hâte son réapparition) :

«Ô Muhammad ibn ‘Ali! Les ignorants des chiites et les personnes qui ne valorisent pas leur religion même autant qu’une aile de mouche nous taquinent. Je prends comme témoins Dieu, Prophète Muhammad (P), anges, prophètes et Imams ainsi que toute personne qui entend ce témoin que je prends refuge à Dieu et à Son Messager (P) des gens qui disent que nous avons la science de l’Invisible (ghayb) ou sommes les associés de Dieu dans Sa souveraineté, ou qui nous placent dans des positions autres que celle que Dieu a déterminée pour nous. Certes, Dieu, les anges, les prophètes (P), et les Imams (p) évitent de telles personnes. »(2)[138] 2. Abus financiers L’Imam Muhammad Bâqir (p) a dit à propos de trois des exagérateurs, à savoir Abul Ghamar, Ja'far ibn Waqid, et Hâshim ibn Abî Hushâm : « Ils abusent de notre nom pour piller le peuple et appellent celui-ci à (entendre et accepter) ce qu’Abul Khattâb a dit. Que Dieu maudisse Abul Khattâb et les gens qui invitent les autres à (entendre les propos de) ce dernier et quiconque y invitait les gens avant lui. »(3)[139]

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1- [137] . Ibid, p. 293.
2- [138] . Ibid, p. 267.
3- [139] . Biharul Anwar, vol. 25, p. 319.

3. Affection extrême ‘Ali ibn al-Hussayn (p) a dit: «Les Juifs ont attribué ce qu'ils croyaient à ‘Uzayr de par une affection extrême. Par conséquent, ‘Uzayr n'est pas l'un d'eux et ils ne sont pas comme lui. » Les Chrétiens aussi ont attribué ce qu'ils croyaient au Jésus par une affection extrême, ainsi le Christ n'est pas l'un d'eux, et ils ne sont pas comme Jésus. La même chose est vraie pour nous (Ahlulbayt). Un groupe de chiites nous aiment tellement qu'ils nous attribuent ce que les Juifs ont dit à propos de ‘Uzayr et ce que les Chrétiens ont dit à propos de Jésus, par conséquent, ils ne sont pas de nous, ni nous ne sommes pas avec eux. »(1)[140] Le résumé et un avertissement Comme vous l’avez lu, l'un des principaux problèmes des Imams infaillibles (p) et les vrais Chiites opprimés, c’est la création de deux croyances déviées : ghuluw et tafwîz. Ces croyances invalides « blessaient » la figure lumineuse des Imams infaillibles (p) et le Chiisme, rendant le peuple pessimiste. Malheureusement, ceux qui prétendaient à accepter la tutelle des Imams (p) et à être leurs amis étaient à l’origine de ce grand danger. Ces gens baissaient la grandeur du Dieu Tout-Puissant à cause de leur ignorance, et de l'expression de fausse affection, ou en raison de détournements financiers ; ils associaient les Imams (p) au Dieu en leur attribuant certaines qualités divines. Ils trompaient certaines personnes crédules en diffusant ces fausses croyances, menaçant ainsi le Chiisme. Dans ces conditions, les Imams infaillibles (p) ne sont pas restés silencieux devant ces éloges invalides et indus, dénonçant et se levant contre ces pensées superstitieuses et nulles. Ils présentaient comme infidèles les propagateurs principaux de ces croyances fabriquées, les maudissaient, les excluant. Même dans certains cas, ils recommandaient leur mort, afin de mettre en garde leurs adeptes ignorants et simples d'esprit. Grâce à cette action sérieuse des Imams infaillibles (p), ce grand complot a été levé et rendu stérile de manière qu'il ne reste aujourd'hui aucun signe des exagérateurs (gullâts) et des Mufawwizahs. Bien sûr, après les

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1- [140] . Ibid, p. 288.

Imams infaillibles (p), les savants chiites aussi ont toujours tenté de sauvegarder les vraies croyances islamiques et de lutter contre les fausses croyances déviées.

Il est à noter que les savants érudits et dignitaires religieux doivent être conscients que dans le passé, aujourd’hui et demain, il y avait et il y aura des gens, trompeurs et exploiteurs, qui cherchent de bonnes occasions pour cibler le commun des gens simples d’esprit en particulier au moment des crises sociales. Ils trompent les gens simples d’esprit ou ignorants en racontant des histoires inspirantes, des rêves sans fondement, des citations et récits faibles et non authentiques, et en faisant quelques actions fausses et anormales et des éloges mensongers.

Il est aussi possible qu’ils propagent, consciemment ou inconsciemment, les croyances des exagérateurs (gullâts) et des Mufawazzah. Par conséquent, les autorités religieuses et les protecteurs de vraies croyances islamiques et du vrai Chiisme doivent toujours être conscients et vigilants et lutter contre les fausses opinions ou croyances, tout comme leurs prédécesseurs.

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disponibles dans le livre intitulé : L’étude de questions générales sur l'Imamat,

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et celui intitulé : Les modèles de la vertu, et aussi dans les premières pages du même livre avec plus de détails.

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Chapitre III Les raisons de l’Imamat

Les méthodes de sélection du calife du Prophète (P) et de l’Imam La méthode de section correcte et légitime du calife du Prophète (P) et de l’Imam, c’est une des questions controversées et importantes parmi les musulmans depuis les premiers temps de l’Islam. Il s’agit de savoir qui peut ou est en droit de désigner le calife du Prophète (P) et de le présenter aux musulmans. A-t-il besoin de directives divines pour connaître et désigner l’Imam ou bien c’est une tâche réservée à la communauté islamique ? Cette controverse a divisé les musulmans en deux sectes sunnite et imâmite (secte chiite). Pour cette dernière (les Chiites), personne ne peut identifier et présenter l’Imam. Celui-ci est donc désigné par Dieu et Son Messager.

Pour les Sunnites, cependant, nous n’avons pas besoin du Prophète pour qu’il désigne et présente son calife, et que l’identification et la sélection de ce dernier incombent aux musulmans compétents.

L’origine de cette différence est une autre différence sur les conditions et les qualités du calife et de l'Imam. Les Imâmites considèrent deux qualités requises pour le calife de l'Envoyé de Dieu (P) : tout d’abord, une connaissance complète des sciences et connaissances islamiques, des valeurs et anti-valeurs éthiques, et de toutes les prescriptions et lois de l’Islam révélées au Prophète (P); ensuite, son infaillibilité pour ce qui est des fautes, de l'oubli, et des péchés, et la non-infraction aux commandements de Dieu. Le Imâmites considèrent ces deux qualités comme requises pour le calife du Prophète (P) et les ont démontrées dans des livres sur la théologie, en se servant des raisonnements rationnels et traditionnels (hadiths).(1)[141] Compte tenu de la nécessité de ces deux qualités, celui qui introduit le calife du Prophète (P) doit être capable de reconnaître

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1- [141] . Nous avons abordé la question de l’Imamat en plus de détail dans les premières pages du présent livre et aussi dans celui intitulé : L’étude de questions générales de l’Imamat.

l’infaillible et les savants divins parmi d'autres personnes. Seul Dieu et Son Messager (P) peuvent le faire, parce que c'est Lui qui a créé les hommes et connaît bien leur essence innée. C’est Lui qui a créé le Prophète (P) et les Imams (p) et est au courant de leur infaillibilité. Par conséquent, seul l'Imam qui est choisi par le Prophète (P) possède les sciences et guidances divines. Ainsi, l’Imam infaillible peut être identifié dans une de ces deux façons :

Premièrement, quand il est présenté par le Prophète (P) ; deuxièmement, lorsqu’il est présenté par le précédant Imam infaillible qui possède les connaissances et sciences du Prophète (P) ; et troisièmement, quand il montre un miracle qui est un signe des assistances divines. Toutefois, les musulmans sunnites ne considèrent pas la connaissance des sciences islamiques et l'infaillibilité comme conditions nécessaires pour le calife du Prophète (P) ; ils croient donc que la sélection du calife est dévolue au peuple; quiconque est élu par le peuple et les gens prennent le serment d'allégeance avec lui, il sera le calife du Prophète (P) et doit obligatoirement être obéi. Ils estiment légitimes trois formules à cet égard : (1) Le consensus du peuple, comme cela s'est produit dans le cas du califat d'Abû Bakr ; (2) La présentation et la désignation du prochain calife par le précédant, comme Abû Bakr a présenté ‘Umar comme le prochain calife, lors de sa mort ; et (3) La sélection par le conseil des nobles, comme ce qui s’est passé dans la sélection de ‘Uthmân.

Les Chiites imâmites Les Imâmites sont les gens qui croient en le califat immédiat (successif) et l'Imamat de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et onze de sa progéniture arrivés à l’Imamat au fil de l’histoire. Ils s’appellent aussi les duodécimains (Ithnâ ‘Acharî). Les Chiites croient à ce que ces gens soient les héritiers des sciences et connaissances du Prophète (P), et infaillibles vis-à-vis des péchés et des erreurs, et que tous devraient être obéis.

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Le nom des douze Imams :

1. ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) 2. Hassan ibn ‘Ali (p) 3. Hussayn ibn ‘Ali (p) 4. ‘Ali ibn Hussayn (p) 5. Muhammad ibn ‘Ali (p) 6. Ja’far ibn Muhammad (p) 7. Mûsâ ibn Ja’far (p) 8. ‘Ali ibn Mûsâ (p) 9. Muhammad ibn ‘Ali (p) 10. ‘Ali ibn Muhammad (p) 11. Hassan ibn ‘Ali (p) 12. Hujjat ibn al-Hassan (Que Dieu hâte sa réapparition) Chacun de ces imams ont atteint la station de l'Imamat et ont été mort en martyre ou décédé après un certain temps, à l'exception du douzième Imam, qui est vivant, mais caché de la vue. Il restera absent jusqu’à ce que le monde soit prêt à accepter le gouvernement universel de Mahdî (Dieu hâte sa réapparition) et que Dieu Très-Haut autorise son réapparition. Cette question importante sera abordée en détail plus loin dans le présent ouvrage.

Les raisons de l'Imamat des Imams (p)

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Il a été prouvé dans les sections précédentes que la reconnaissance et la désignation de l'Imam n’est possible qu’avec les directions de Dieu, puisque l'Imam et le successeur du Prophète (P) doit être à l’abri d’erreurs, d'oubli, et de péchés ; donc, à part dieu et Son Messager (P), personne ne pourra présenter l’Imam sauf celui qui est fin connaisseur de l’infaillible. En conséquence, l'Imam infaillible peut être reconnu par l'une des trois voies suivantes:

1. La présentation et la désignation par le Prophète (P) qui jouit des connaissances et savoirs révélés ; 2. La présentation et la désignation par l’Imam précédant dont l’Imamat a été prouvé et qui présente les sciences et connaissances prophétiques ; et 3. Par l’accomplissement d’un miracle, ce qui est signe des assistances divines.

En résultat, l’une de ces trois raisons doivent exister pour qu’on puisse démontrer l’Imamat de chacun des Imams infaillibles (p).

La première raison : Hadiths du Prophète (P) Le plus noble Messager (P) a mentionné le nombre de douze Imams et leurs noms dans des hadiths enregistrés dans des livres de hadiths sunnites et chiites. Ces derniers sont de plusieurs types:

Le premier type : « Ils sont au nombre de douze et tous de Quraych. » Il y a de nombreux hadiths de ce type, dont certains sont cités ici :

Jâbir ibn Samarah a dit : « J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit : ‘Cette affaire (califat) n’atteindra pas sa fin avant que douze Califes ne les (Musulmans) dirigent.’ » Ensuite, le Prophète (P) a dit un mot que je n’ai pas bien entendu. J'ai demandé à mon père ce que le Prophète (P) a dit. Et lui de dire: ‘Ils sont tous de Quraych.

»(1)[142]

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1- [142] . Sahîh Muslim, vol. 3, p. 1452.

Sammâk ibn Harb a cité Jâbir ibn Samarah qui a dit: «J'ai entendu du Prophète (P) qui a dit : ‘L’Islam ne cessera d’être triomphant jusqu’au passage de douze Califes.’ Le Messager (P) a dit alors un mot que j'ai pas compris. J'ai demandé à mon père et il a dit : Le Prophète (P) a déclaré: ‘Tous seront de Quraych.’ »(1)[143] ‘Amir ibn Sa’d ibn Abî Waqâs a dit : « J’ai écrit une lettre à Jâbir ibn Samarah que je lui ai envoyée par mon serviteur Nafi’ : ‘Dis-moi ce que tu as entendu de l'Envoyé de Dieu (P). Il a écrit en réponse :

‘Le vendredi soir où (un homme appelé) Eslamî était lapidé, l’Envoyé de Dieu (P) a dit : ‘Cette religion (Islam) se maintiendra jusqu’à l’Heure (Jour de Résurrection) ou jusqu’à ce que vous eussiez eu Douze Califes, tous issus de Quraych.’ »(2)[144] Dans lesdits hadiths, le plus noble Prophète (P) a annoncé l'existence de douze Califes de Quraych après lui qui seront l’honneur de l'Islam et des musulmans s’ils arrivent au pouvoir. Les chercheurs n’ignorent pas que ce nombre de Califes n'est pas compatible avec celui des califes dits de Râchidîn, d’Umayyades, de Banî Marwân, d’Abbassides, ou avec la combinaison de certains d'entre eux avec d’autres. La seule chose qui distingue les douze Imams chez les Chiites imâmites, c’est qu’ils étaient tous issu de Quraych.

Le deuxième type : «Ils sont au nombre de douze et tous infaillibles.

» ‘Abdullâh ibn ‘Abbâs a dit: «J'ai entendu l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit : ‘Moi ‘Ali, Hassan, Hussayn, et neuf de la progéniture de Hussayn sommes purifiés et infaillibles ».(3)[145] Le plus noble Prophète (P) a dit à la Dame Fatima (b) : « Ne pleure pas et ne t’en veux pas, parce que tu es la maîtresse des femmes au Paradis, ton père est le maître des prophètes, ton cousin (‘Ali) est le maître des Héritiers spirituels (Imams), et tes deux fils sont les maîtres des jeunes au Paradis. Et neuf Imams seront nés qui sont la progéniture de Hussayn, tous infaillibles, en plus de Mahdî qui est de nous. »(4)[146]

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1- [143] . Ibid, p.1453.
2- [144] . Ibid.
3- [145] . Ghâytul Marâm, vol. 2, p. 162.
4- [146] . Ibid, p. 239.

Abu Tufayl a rapporté de l'Imam ‘Ali (p): « Le Messager de Dieu (P) m'a dit: ‘Tu es mon successeur et le gardien de toute personne qui meurt dans ma Famille et mon calife parmi ma communauté. La guerre avec toi, c’est comme la guerre avec moi, et la paix avec toi, c'est comme la paix avec moi. Tu es le père des Imams; onze imams de ta progéniture sont infaillibles et purifiées. Mahdî de ma communauté, qui remplira le monde avec justice, est l'un d'entre eux. Malheur à leurs ennemis!’ »(1)[147] D’après ce qui a été indiqué précédemment afin de prouver la nécessité de l'infaillibilité comme l’une des condition requises de l’Imam, les hadiths mentionnés ci-dessus et beaucoup d'autres semblables confirment l'Imamat des douze Imams (p). Car à part ces douze personnes qui font tous partie des Gens de la Demeure prophétique, à propos de qui le Verset de la Purification a été révélé, personne d’autre n'a revendiqué l'infaillibilité et l'infaillibilité de personne d’autre n’a été prouvée.

Le troisième type : « Douze personnes (Imams) dont le nom de la première et de la dernière a été mentionné dans de nombreux hadiths. » Comme exemple, Salmân Mohammadi a dit : « Je suis allé au Prophète Muhammad (P) qui avait assis Hussayn (`p) sur ses genoux, embrassant ses yeux et sa bouche. Le Prophète (P) lui a dit: ‘Tu es sayyid(2)[148], fils de sayyida(3)[149], et père des sayyids.

Tu est Imam, fils de l'Imam, et père des Imams. Tu es Hujjat (Preuve), fils du Hujjat, et père de neuf Imams dont le neuvième sera Qâim (Résurrecteur)’ »(4).[150] ‘Abdullâh ibn ‘Abbâs cite l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit : « Les califes, successeurs et Preuves de Dieu après moi sont au nombre de douze; le premier est mon frère, ‘Ali, et le dernier sera aussi un de mes descendants. » Je lui ai demandé: « Ô Envoyé de Dieu! Qui est votre frère? » Il a répondu : « ‘Ali ibn Abî Tâlib. » Je lui ai demandé: « Qui est votre dernier descendant? » Le Prophète (P) a répondu: « Mahdî, qui remplira la Terre de justice après être remplie d'injustice et d'oppression ».(5)

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1- [147] . Ghayatul Marâm, Vol 1, p. 193.
2- [148] . Qui signifie « maître », est un titre de noblesse donné aux descendants du Prophète de l’Islam. [Traducteur]
3- [149] . Qui signifie « maîtresse », est un titre de noblesse donné aux descendantes du Prophète de l’Islam. [Traducteur]
4- [150] . Ibid, p. 103
5- [151] . Ibid, Vol 1, p. 106.

Hassan ibn ‘Ali (p) cite l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit : « Le nombre des Imams après moi sera égal au nombre des chefs des fils d'Israël et des Apôtres de Jésus (douze personnes). Celui qui les aime est croyant et celui qui les déteste est hypocrite. Ils sont les Preuves de Dieu pour les gens et comme les drapeaux de la guidance».(1)[152] Le quatrième type : « Douze personnes par ordre de l'Imamat » Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a dit à l'Envoyé de Dieu (P) : «Ô Envoyé de Dieu! Qui sont les Imams de la descendance de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) ? » Le Prophète (P) a dit: « Hassan et Hussayn; les maîtres des jeunes du Paradis, puis ‘Ali ibn Hussayn; Maître des dévots (Sayyidul ‘Abidîn) dans son temps, ensuite Baqir ibn ‘Ali. Ô Jâbir quand tu le vois, dis-lui mes salutations. Puis Ja’far ibn Muhammad Sâdiq, après lui, Mûsâ ibn Ja’far Kâzim, puis ‘Ali ibn Mûsâ al- Redhâ, après lui Muhammad ibn ‘Ali al-Taqî, après lui son fils ‘Ali ibn Muhammad al-Naqî, ensuite Hassan ibn ‘Ali Zakkî, puis son fils Mahdî Qâim qui remplira la terre de justice comme elle sera remplie d'injustice. Ô Jâbir! Ce sont mes successeurs, mes califes, ma progéniture, et ma Lignée. Celui qui leur obéit, c’est comme s’il m'a obéi, et celui qui nie un ou tous d’entre eux, c’est comme s’il m’a nié. Le ciel ne s'effondre pas sur la terre ni la terre n’avale pas ses occupants grâce à leur présence. »(2)[153] Sahl ibn Sa’d Ansârî a dit: «J'ai demandé à notre Dame Fatima (s), la fille de l’Envoyé de Dieu (P), à propos des Imams. Elle a cité l’Envoyé de Dieu (P) qui a dit à ‘Ali : ‘Ô ‘Ali! Tu es Imam et calife après moi; tu mérites plus que les croyants qu'eux-mêmes à intervenir dans leurs affaires. Lorsque tu quittes ce monde, ton fils Hassan sera le plus mérité et après lui Hussayn sera le plus pieux.

Après la mort de Hussayn, son fils ‘Ali ibn al-Hussayn aura la priorité. Quand celui-ci décède, son fils Muhammad sera le plus apte. Lorsque celui-ci meurt, son fils Ja’far sera le plus compétent.

Après la mort de celui-ci, son fils Mûsâ sera le plus compétent.

Lorsque celui-ci décède, son fils ‘Ali sera le plus compétent. Après la mort de ‘Ali, son fils Muhammad sera le plus compétent. Lorsque celui-ci décède, son fils ‘Ali sera le plus apte. Après la mort de celui-

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1- [152] . Ibid, Vol 1, p. 113.
2- [153] . Ibid, Vol 1, p. 163.

ci, son fils Hassan sera le plus compétent. Quand celui-ci décède, son fils Qâim et Mahdî sera le plus compétent; et il va conquérir l'Orient et l'Occident ».(1)[154] ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) cite l'Envoyé de Dieu (P) qui a dit : «Celui qui aime rencontrer Dieu et être favorisé par Lui doit recourir à ta tutelle (wilâyat). Celui qui aime rencontrer le Tout-Puissant Dieu sans Le craindre doit accepter la tutelle de ton fils Hussayn. Si quelqu'un aime rencontrer Dieu alors que ses péchés sont pardonnés, il doit accepter la tutelle de ‘Ali ibn Hussayn, car Dieu le Très-Haut a dit de lui dans le Coran :

سِيمَاهُمْ فِي وُجُوهِهِمْ مِنْ أَثَرِ السُّجُودِ « Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. »(2)[155] Celui qui veut rencontrer Dieu tandis que ses yeux sont illuminés doit accepter la tutelle de Muhammad ibn ‘Ali. Celui qui aime rencontrer son Seigneur avec le Registre de ses actes dans sa main droite doit savoir Ja’far ibn Muhammad Sâdiq comme son tuteur. Celui qui veut rencontrer Dieu alors qu'il est purifié doit prendre Mûsâ ibn Ja’far al-Kâzim comme son tuteur. Celui qui aime rencontrer Dieu en joie doit accepter la tutelle de ‘Ali ibn Mûsâ al- Redhâ. Celui qui aime rencontrer Dieu avec des degrés spirituels élevés et des péchés transformés en bonnes oeuvres doit accepter la tutelle de Muhammad ibn ‘Ali. Si quelqu'un aime rencontrer le Tout-Puissant dans un état où la reddition de ses comptes est facile et qu’on l’autorise à entrer au Paradis qui est plus large que les cieux et la terre, et qui est préparé pour les serviteurs pieux (de Dieu), il doit accepter la tutelle de ‘Ali ibn Muhammad. Celui qui désire rencontrer Dieu alors qu’il lui est accordé le salut éternel, il doit accepter la tutelle de Hassan ibn ‘Ali. Celui qui aime rencontrer le Tout-Puissant avec la croyance parfaite en l'Islam, il doit accepter la tutelle de Mahdî qui est l’Imam attendu et Maître du temps. Ce sont les lumières de guidance dans l'obscurité, les Imams de la guidance, et des drapeaux de la piété. Je garantis le Paradis à tous ceux qui les aiment et acceptent leur tutelle. »(3)[156]

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1- [154] . Ibid, Vol 1, p. 216.
2- [155] . Sourate 48, Al Fath (La victoire éclatante), verset 29.
3- [156] . Jâmi’ Ahâdîth Al-Chî’ah, Vol 17, p. 103.

Hassan ibn ‘Ali (p) a dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu qui a dit à ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) : ‘Tu es l'héritier de la connaissance, trésorier de la sagesse et l'Imam après moi. Lorsque tu es mort en martyre, ton fils Hassan sera l'Imam. Quand celui-ci est mort en martyre, ton autre fils Hussayn sera l'Imam. Après le martyre de Hussayn, son fils ‘Ali sera l'Imam. Après lui neuf personnes de la progéniture de Hussayn deviendront les Imams.’ » Hassan ibn ‘Ali (p) a alors demandé: «Ô Envoyé de Dieu! Quels sont les noms de ces neuf Imams? » Le Prophète (P) a répondu : « ‘Ali, Muhammad, Ja’far, Mûsâ, ‘Ali, Mohammed, ‘Ali, Hassan, et Mahdî, tous de la progéniture de Hussayn. Mahdi remplira la terre de justice après avoir été remplie d'oppression et d'injustice ».(1)[157] La deuxième raison : Nomination par l'Imam précédent La principale raison de l'Imamat des douze Imams (p), c’est qu’ils sont nommés chacun par l’Imam précédant. L’Imam qui est luimême nommé par le Prophète (P) peut reconnaître l'Imam après lui et le présenter aux gens, tout comme le Prophète (P). C’est parce que les Imams (p) possèdent les connaissances et les enseignements du Prophète (P) et sont fin connaisseurs de l’Infaillible. Ils ont reçu les recommandations nécessaires directement du Prophète (P) ou de l’Imam précédant pour identifier l’Infaillible. L'Imamat des douze Imams (p) s’est accompli de la même manière dont les documents et les preuves sont enregistrés dans des livres de hadith et de théologie (kalâm) que vous pouvez étudier. La même méthode est utilisée dans le présent ouvrage.

Comme on l'a déjà souligné, l'honorable Messager de l’Islam (P) était infaillible lui-même, soutenu par le Dieu Tout-Puissant, et capable de reconnaître l’Infaillible. De son vivant, il avait fait les préparatifs pour l'Imamat de l'Imam ‘Ali (p) en insistant sur ses vertus, ses qualités innées, son rang scientifique, et son infaillibilité.

Enfin, le Prophète (P) a choisi et nommé l’Imam ‘Ali (p) à l'Imamat dans une région appelée Ghadîr Khum en présence de dizaines de milliers de pèlerins de la Maison de Dieu. De cette façon, son Imamat et sa tutelle ont été confirmés pour ceux qui y étaient présents. Le Prophète (P) a donné les recommandations

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1- [157] . Ghâyatul Marâm, Vol 1, p. 193.

nécessaires à ‘Ali (p) pour la poursuite de son Imamat. L’Imam ‘Ali (p), lui aussi de son vivant, a choisi et nommé son fils, Hassan, pour la position de l’Imamat. L’Imam Hassan (p), à son tour, a choisi et nommé l’Imam Hussayn (p) comme Imam, avant sa mort. L’Imam Hussayn (p) a choisi et nommé son fils, ‘Ali ibn Hussayn, pour l'Imamat. La même méthode a été poursuivie jusqu'à la nomination du douzième Imam.

La troisième raison : Les miracles De leur vivant, les Imams infaillibles (p) ont eu des miracles pour prouver l’authenticité de leur Imamat, qui sont cités dans des livres de hadiths, d’histoire et de théologie. Nous ne les citerons pas ici afin de ne pas prolonger la discussion.

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Chapitre IV Nos opinons sur les Imams (p)

Compte tenu de la raison rationnelle de la nécessité de l'existence de l'Imam, invoquée précédemment, et certains versets coraniques sur l'Imamat ainsi que de nombreux hadiths du Prophète (P) et des Imams infaillibles (p) en ce qui concerne la question de l'Imamat, dont certains ont été déjà cités, notre opinion sur les Imams duodécimains (p) est la suivante :

1. Tout comme le Prophète (P), ils sont infaillibles et complètement à l’abri des péchés, des défauts, et des erreurs.

2. Ils sont les êtres humains les plus parfaits dans leur connaissance de Dieu Très-Haut, de Son unicité, et des attributs qui expriment Sa Grandeur et Sa Perfection. Ils croient profondément en l'unicité de Dieu, la Résurrection, et la Prophétie.

Ils voient le monde invisible intuitivement.

3. Ils sont ornés de tous les caractères et vertus éthiques, et purifiés et à l’abri de tous vices moraux.

4. Ils sont tout à fait conscients des règles, des prescriptions, et des questions fondamentales et secondaires de la religion, et des actes obligatoire, illicite, recommandé, et répréhensible. Ils ne recevaient pas la Révélation ou n’établissaient pas de règles religieuses par eux-mêmes, plutôt ils déduisaient leur connaissance du saint Coran, de leur père ou des livres hérités de l'Envoyé de Dieu (P).

5. Ils savaient bien toutes les règles et lois concernant le gouvernement et l’administration de la communauté. Ils bénéficiaient aussi de l'autorité particulière à ce propos.

Les Imams (p) avaient deux tâches et devoirs principaux:

1. Maintenir les commandements divins : Les honorables Imams (p) possédaient des sciences et connaissances nécessaires et

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étaient préparés pour la sauvegarde et le maintien des règles et des commandements religieux, la circulation des enseignements et des sciences islamiques, et la poursuite des buts de l'Envoyé de Dieu (P). Comme mentionné précédemment, le noble Messager de l’Islam (P) les avait formés pour cette responsabilité. Il a présenté sa Lignée et les Gens de sa Demeure comme la référence scientifique la plus valable pour les musulmans dans de nombreux hadiths tels que celui de Thaqalyn et celui de Safînah. Il recommandait aux musulmans de profiter de leurs connaissances.

Mais malheureusement, le but de l'Envoyé de Dieu (P) n'a pas été pleinement réalisé; les demandeurs de positions et de propriétés ont non seulement enlevé ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et les Imams après lui de la position califale du Prophète (P), ils ont d'ailleurs entravé de plusieurs façons leur autorité scientifique, privant la communauté musulmane des sciences originelles et authentiques de la Prophétie. Chaque Imam (p) a pourtant tenté de faire connaître les sciences, les connaissances, les commandements et les règles de la religion, s’efforçant autant que possible de former les gens dans des conditions limitées de leur temps. À la suite de ces tentatives constantes à travers l’histoire, des centaines de milliers de divers hadiths dans les différents domaines scientifiques ont été répandus dont la plupart sont enregistrés dans des livres de hadith. Si les Imams infaillibles (p) étaient donnés plus de temps, la communauté islamique auraient pu bénéficier de plus de sciences et connaissances.

2. Assumer la position califale : Le second devoir majeur des Imams (p), c’est d’assumer la position califale et la gestion des affaires du pays islamique en mettant en oeuvre les règles et lois sociopolitiques ; cela a été aussi une partie de la grande responsabilité du Prophète de l’Islam (P). Celui-ci avait déjà donné les recommandations nécessaires pour réaliser ce but, en ayant nommé ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) comme son successeur à Ghadîr Khum. L’Imam ‘Ali (p) était prêt à accepter cette position pour poursuivre les buts du Prophète (P), bien que la réalisation de ces derniers était sujette à l’acceptation des gens et leurs efforts à préparer le terrain.

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Malheureusement, un groupe de gens ambitieux ont ignoré les recommandations du Prophète (P) et se sont abusé de l’ignorance du peuple, créant un écart dans la voie de califat contrairement au souhait du Prophète (P). Dans ces conditions, l'Imam ‘Ali (p) ne pouvait rien faire que de patienter. Vingt-cinq ans se sont écoulés ainsi jusqu'à ce que les gens se soient réveillés et aient prêté le serment d'allégeance à l'Imam ‘Ali (p). Plus tard, cependant, certaines personnes, qui avaient habitués à bénéficier de préjudices et d'injustices dans les gouvernements précédents, ne pouvaient pas accepter l'Imam ‘Ali (p) juste au pouvoir. Ils se sont opposés à son gouvernement en déclenchant des guerres civiles et répandant des adversités. Après environ cinq ans, l'Imam ‘Ali (p), cherchant à administrer la justice, a été mort en martyre alors qu’il priait et adorait Dieu dans le mihrab. Le califat était de nouveau dévié de sa trajectoire sous les dynasties Umayyade et Abbasside pendant de nombreuses années, sans qu’il y ait eu donné aux autres Imams infaillibles (p) une occasion pour le califat. Chacun des Imams (p) considérait le califat du Prophète (P) comme légitime et était préparé pour prendre cette position. Aucun d'entre eux, néanmoins, n’a pu atteindre le califat en raison du manquement de la part des musulmans de reconnaître leur position.

Des signes de véritables Chiites Le mot « Chiite » est attribué à quelqu'un qui croit en l'Imamat et le califat successifs de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et onze de sa progéniture après le Prophète Muhammad (P) et qui éprouve de l’amitié envers eux. Une telle personne est un chiite duodécimain. Bien sûr, il faut savoir que cette simple affection verbale ne suffit pas pour être un véritable chiite et ne garantit pas le salut dans ce monde et l'Audelà.

Fondamentalement, la croyance sans la pratique est simplement un concept mental.

Un certain engagement pratique est sous-entendu dans le mot « chiite ». Le sens lexical du «chiite» est «suiveur». Ceux qui s’appellent Chiites sont ceux qui ont suivi l’exemple du noble Prophète (P), de l'Imam ‘Ali (p), et des Imams infaillibles (p) dans leur discours, comportement et éthique. La pratique est une

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nécessité pour la foi véritable. S'il n'y a pas de pratique, la croyance sera conceptuelle et superficielle. L’affection réelle aussi aboutit à la satisfaction de l'être aimé et de ses volontés. Peut-on être un véritable amoureux des Imams infaillibles (p), mais se comporter contre leurs recommandations? Pour une meilleure reconnaissance de vrais Chiites, il faut se référer aux déclarations des Imams infaillibles (p). Nous avons à ce propos ne nombreux hadiths dont certains sont cités ci-après :

Jâbir cite l’Imam Muhammad Bâqir (p) qui a dit :

« Ô Jâbir! Est-ce suffisant pour un Chiite de dire ‘J'aime les Gens de la Demeure prophétique ?’ Par Dieu ! N’est pas Chiite celui qui ne craint et n’obéit pas Dieu. Ô Jâbir! Nos Chiites (partisans) sont connus par ces caractéristiques : la modestie, l’humilité dans l'adoration, la curatelle, l’abondance d’invocations et de souvenirs de Dieu, l’observation du jeûne, l’accomplissement de la Prière, la bonté envers ses parents, le respect des pauvres, des débiteurs et des orphelins, et la véracité, à moins que « ne pas dire la vérité » soit bon et nécessaire. Nos Chiites étaient hommes de confiance dans leur tribu. » Jâbir a alors demandé : « Ô fils de l'Envoyé de Dieu! Nous ne voyons pas ces gens en ce moment ? » L’Imam Bâqir (p) a répondu: «Ô Jâbir! Ne te donne pas de peine! Suffit-il de dire ‘J'aime ‘Ali (p) et d’accepter sa tutelle’, mais de ne pas le suivre pratiquement?’ Si quelqu'un dit: ‘J'aime le Prophète (P)’, mais il ne suit pas les actes, les faits et les dits de ce dernier, cette affection ne sera d'aucune utilité pour lui. Craignez Dieu et faites de bonnes oeuvres! Il n’y pas de lien de parenté entre Dieu et l’homme. Les plus aimés et les plus honorables des serviteurs auprès de Dieu sont les plus justes et les plus pieux. Ô Jâbir! Par Dieu ! Seule la piété fait approcher les serviteurs de Dieu. Empêcher les gens de l'Enfer n'est pas dans nos mains. Personne ne pourra avancer aucun argument contre Dieu. Quiconque obéit à Dieu est notre ami.

Et quiconque Lui désobéit est notre ennemi. Personne ne peut

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arriver à notre tutelle que lorsqu’il fait de bonnes oeuvres et évite les péchés. »(1)[158] L’Imam Ja’far Sâdiq (p) a dit a Fuddayl : « Envoie nos salutations à nos Chiites et dis-leur: ‘Nous ne pouvons rien faire pour vous contre la volonté divine, sauf si vous évitez les péchés. Alors gardez vos langues et vos mains de commettre de péchés. Accomplissez la Prière et patientez. Certes, Dieu est avec les patients»(2).[159] L’Imam Sâdiq (p) a dit à Ibn Jundab : « Dis à nos Chiites : ‘Ne vous donnez pas de peine! Par Dieu ! Vous n'aurez pas de notre tutelle, sauf en évitant les péchés, essayant de célébrer le culte de Dieu, et aidant vos frères religieux. Toute personne qui opprime le peuple n'est pas de nos Chiites».(3)[160] L’Imam Sâdiq (p) a dit : «Ô les Chiites! Ne portez pas atteinte à notre dignité! Ne le faites pas devant les autres! Soyez aimable avec les gens, gardez vos langues (de péchés), ne dites pas de mots inutiles ou obscènes! »(4)[161] L’Imam Sâdiq (p) a dit a Abû ‘Usâmah : « Je te conseille la piété, l’éloignement des péchés, la persévérance dans l'adoration, la véracité, la non trahison de la confiance d’autrui, et la bonté envers tes voisins. Attirez les gens avec vos actes! Ne portez pas atteinte à notre dignité et soyez le symbole de notre bonté! Prolongez vos rukû’ (inclination du corps pendant la Prière) et vos sodjûds (prosternations), parce que dans cet état, le Satan criera : ‘Malheur à moi! Ce serviteur de Dieu Lui a obéit, tandis que j’ai fait rébellion ; il s’est prosterné (devant le Seigneur), moi non. »(5)[162] L’Imam Sâdiq (p) a dit: « Attention à ne pas faire rien qu’on nous (Gens de la Demeure prophétique) reproche, car un mauvais enfant fait perdre la face à son père par ses actes répréhensibles. Soyez l’honneur de quelqu'un avec qui vous avez un lien de parenté! »[163](6) L’Imam Hassan ‘Askarî (p) a dit aux Chiites : «Je vous recommande d'observer la piété dans la religion, de faire des efforts dans la voie

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1- [158] . Kâfi, Vol 2, p. 74.
2- [159] . Michkâtul Anwâr, p. 44.
3- [160] . Tuhaful ‘Uqûl, p. 314.
4- [161] . Michkâtul Anwâr, p. 67.
5- [162] . Kâfi, Vol 2, p. 77.
6- [163] . Ibid, p. 219.

de Dieu, de dire la vérité et être véridique, de ne trahir personne, qu’il soit bon ou mauvais, de prolonger votre prosternation, et de faire du bien à vos voisins. » Le Messager de Dieu (P) a été nommé prophète et envoyé en mission prophétique pour les mêmes choses. Priez dans les mosquées des musulmans, escortez leurs cadavres vers la cimetière, visitez leurs malades, et rendez pleinement leurs droits, parce que quand l'un de vous est pieux et sincère, rend les dépôts (qu’il a acceptés à garder) à ses propriétaires, et se conduit bien avec le peuple, on dira de lui: «Il est Chiite », ce qui nous contente.

Soyez pieux et ne nous faites pas perdre la face. De cette façon, vous encouragerez notre amitié et éloignerez de nous la mauvaise réputation. Certes, nous méritons ce qui est dit à propos de notre bienveillance, et nous ne méritons pas ce qui est dit à propos de notre malveillance. Nous avons des droits quant à ce qui est dit dans le Livre de Dieu, pour notre proximité de l'Envoyé de Dieu (P), et pour notre purification par Dieu. Personne ne peut prétendre à cette position, sauf qu’il est menteur. » Invoquez beaucoup Dieu! N'oubliez pas la mort! Récitez beaucoup le Coran! Priez Dieu pour qu’Il bénisse le Prophète (P) et les Siens parce que cette prière (Salawât) sur l'Envoyé de Dieu (P) aura une récompense décuplée. Suivez ces conseils! Je vous dis adieu. Les bénédictions de Dieu soient sur vous! »(1)[164] L’Imam Sâdiq (p) a écrit dans sa lettre aux Chiites : « Observez le temps de la Prière, surtout la Prière de Midi. Priez pour l'amour de Dieu et accomplissez la Qunût(2)[165], comme le Tout-Puissant l’a ordonné aux croyants dans Son Livre. Liez d'amitié avec de pauvres musulmans, car celui qui les rabaisse et mésestime s'est égaré, et la colère de Dieu est sur lui. Mon grand-père, Muhammad (P) a dit : «Dieu m'a ordonné d'aimer de pauvres musulmans.

Prenez garde que quiconque humilie les musulmans sera humilié par Dieu de sorte que les gens le prennent comme leur ennemi.

»[166](3)

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1- [164] . Tuhaful ‘Uqûl, p. 518.
2- [165] . Invocation récitée à la fin de la deuxième unité
3- [166] . Tuhaful ‘Uqûl, p. 327.

L’Imam Sâdiq (p) a dit : «Ô Chiites de la Famille de Muhammad! Celui qui ne contrôle pas sa colère, se comporte méchamment envers ses amis et compagnons, ne réconcilie pas avec des amis, et ne s’oppose pas aux ennemis, il n'est pas Chiite. Ô Chiites de la Famille de Muhammad! Soyez pieux autant que vous le pouvez. Il n'y pas de force ni de puissance en dehors de Dieu. »(1)[167] Les hadiths susmentionnés et des dizaines de hadiths semblables révèlent certains points d’importance:

1. La simple expression d’être Chiite ou aimer les Gens de la Demeure prophétique (p) ne suffit pas; mais plutôt exercer les fonctions religieuses et éviter les péchés sont les principaux indicateurs du Chiisme.

2. L'expression de l'affection pour les Gens de la Demeure prophétique (p) n'apporte pas le salut posthume et le sauvetage des calamités dans l'Au-delà si elle ne s'accompagne pas la pratique d’actes (religieux) obligatoires et l’abstinence des péchés .

3. Accepter ou bien confirmer la tutelle des Gens de la Demeure prophétique (p) n'est possible qu’en observant les devoirs religieux et évitant les péchés .

4. Celui qui obéit aux ordres de Dieu est l'ami des Gens de la Demeure prophétique (p) et celui qui transgresse les règles divines est leur ennemi, même s'il exprime l'affection pour eux verbalement .

5. L’immunité de l’Enfer et la clé du Paradis n’est pas dans les mains des Imams infaillibles (p), autrement dit, ils ne peuvent pas emmener les gens au Paradis et à l’Enfer à leur discrétion : le Paradis et l’Enfer dépendent des actes des êtres humains.

6. Les Imams infaillibles (p) ont demandé à leurs adeptes de rendre les gens optimistes à l’égard des Gens de la Demeure prophétique, (p) par leur bonne manière et conduite et de ne pas leur (Gens de la Demeure) faire perdre la face en commettant des péchés.

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1- [167] . Ibid, p. 401.

7. Le plus noble Prophète (P) lui-même et les Imams infaillibles (p) étaient des musulmans pratiquants. Ils étaient sérieux dans leur intention d’accomplir les actes obligatoires et d’éviter les péchés ; ils l’étaient en accomplissant les actes recommandés et évitant ceux répréhensibles. Ils étaient les premiers, à leur époque, à observer la bonne conduite et les bonnes oeuvres, et ils étaient à l’abri de toute conduite indécente.

Les musulmans et les Chiites ont comme devoir de suivre l’exemple de ces Gens à l’essence spirituelle. Le salut dans ce monde et dans l'Au-delà est uniquement accessible de cette façon.

Maintenant, nous allons présenter brièvement les douze Imams infaillibles (p).

(rak’at) de chaque Prière quotidienne, avant de s’incliner, en se recueillant et en plaçant ses mains près de son visage. [Traducteur]

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Premier Imam infaillible : ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) La naissance et le martyre Le premier Imam, ‘Ali (p), est né le treizième jour du mois de Rajab, trente ans après l’année de l’Eléphant à La Mecque, à l'intérieur de la saint Maison de Dieu (Ka’ba).

Son père s’appelait Abû Tâlib et sa mère était Fatima Binti Asad.

Ses surnoms sont Abû Torâb, Abul Hassan, Abul Sibtayn, et Abur Riyhânatayn. Ses titres sont Amirul Muminîn, Sayyidul Muslimîn, Imâmul Muttaqîn, et Sayyidul ‘Awsîyâ ».(1)[168] Il a été frappé par Ibn Muljam Murâdi lors de l’accomplissement de la Prière du matin le dix-neuvième jour du mois de Ramadân et a été mort en martyre le vingt et unième jour du même mois. Son saint corps a été enterré en dehors de Koufa (maintenant appelé ‘Ali (p) au temps du Prophète (P) Un examen détaillé et précis de l'Imam ‘Ali (p) nécessite l’écriture de dizaines de volumes de livres. Le présent ouvrage avec un nombre limité de ses pages ne suffit pas à connaître brièvement cet Imam, toutefois, il est nécessaire de donner un aperçu d’importants événements de cette époque-là.

Avec la suggestion du Prophète Muhammad (P), ‘Ali (p) a quitté la maison de son père à six ans pour vivre avec le Prophète (P). De cette façon, ‘Ali (p) a été formé et enseigné sous la tutelle du noble Prophète (P). Au cours de cette période, il s’est mis à apprendre et suivre l’exemple de la bonne conduite du Prophète (P). Il accompagnait souvent celui-ci dans sa retraite spirituelle (I’tikâf) dans la grotte de Hira, observant les signes de la Révélation et de la Prophétie.(2)[170] ‘Ali (p) a été le premier homme à accepter l'Islam et à prier avec le Prophète (P). Il était âgé de près de dix ans alors.(3)[171]

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1- [168] . A’lâmul Wurâ, Vol 11, p. 306-307; et Al-Irchâd, Vol 1, p. 5.
2- [170] . Manâqib âli Abî Tâlib, Vol 2, p. 205-206.
3- [171] . Ibid, p. 7.

Dans les difficultés du début de la Prophétie, ‘Ali (p) était toujours au service du Prophète Muhammad (P) et son meilleur ami et son meilleur aide. Au cours de l’embargo économique, social et politique des infidèles contre les musulmans dans le passage montagneux d’Abû Tâlib (Chi’b d’Abû Tâlib), ‘Ali (p) y était aussi présent.

Lorsque les infidèles ont menacé la vie du Prophète Muhammad (P) et qu'il était obligé d’immigrer à Médine, l'Imam ‘Ali (p) s’est couché dans son lit pour lui sauver la vie par la sienne (Laylatul Mabît ou la Nuit de Séjour). Il a obtenu une mission du Messager de Dieu (P) pour terminer des oeuvres incomplètes de ce dernier et immigrer à Médine avec quelques dames de la maison du Prophète.(1)[172] L'Envoyé de Dieu (P) a signé un contrat de fraternité avec l’Imam ‘Ali (p) à Médine.(2)[173] Dans la deuxième année de l'Hégire, ‘Ali (p) a été honoré de devenir le genre du Prophète (P) et d’épouser Hadrat Fatima (s), la meilleure dame du monde.(3)[174] A cette époque, l'Imam ‘Ali (p) était un jeune homme, puissant et courageux, prêt pour la défense et le djihad. Il participait à toutes les guerres, luttait courageusement, et faisait succomber les ennemis de l'Islam. Il jouait un rôle majeur dans la victoire des musulmans devant des infidèles et des hypocrites, l’emportant sur d’autres combattants.(4)[175] Durant sa mission prophétique, le Prophète de l'Islam (P) a confié deux responsabilités importantes à l'Imam ‘Ali (p) : la première, l'écriture et la collection des versets et sourates coraniques ; et la deuxième, l'apprentissage et le maintien de sciences, des connaissances, des commandements et des règles religieux révélés au Prophète (P).

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1- [172] . Ibid, p. 68-78.
2- [173] . Ibid, p. 210.
3- [174] . Ibid, p. 207.
4- [175] . Ibid, p. 94.

‘Ali (p) a très bien accompli ces deux responsabilités par les assistances divines et sous la supervision directe du Prophète Muhammad (P).

‘Ali (p) après la disparition du Prophète (P) L’Imam ‘Ali (p) avait 33 ans lors de la disparition du Prophète de l'Islam (P). Celui-ci, de son vivant, avait souvent annoncé l'Imamat et le califat de ‘Ali (p) après lui. Par conséquent, après la disparition du Prophète (P), la position du califat et de l’Imamat a été transmise à l'Imam ‘Ali (p); il était, d’après ces textes, le successeur immédiat du Prophète (P) et les gens avaient comme devoir de préparer les conditions de son califat. Malheureusement, un groupe de gens ambitieux ont ignoré les recommandations du Prophète Muhammad (P) et exclu ‘Ali (p) de la position califale sous des prétextes fallacieux, comme son jeune âge, et prêté le serment d'allégeance à Abû Bakr. Après celui-ci, ‘Umar est devenu calife et après lui ‘Uthmân. Le califat de ces trois a duré vingt quatre ans et quelques mois .

Au cours de cette période, l'Imam ‘Ali (p) savait le califat comme son droit légitime, toutefois, il évitait sérieusement toute opposition sévère ou tout discours schismatique afin de préserver l'Islam. En outre, il aidait les représentants du gouvernement, si nécessaire, en leur donnant des consultations et assistances scientifique et culturelle. Il tentait également de propager les connaissances, les enseignements, les prescriptions et les règles islamiques authentiques pour la formation des hommes parfaits et vertueux .

En l'an trente-cinq de l’hégire, ‘Uthmân a été tué lors de l'émeute d'un groupe de musulmans. Par la suite, les musulmans, avec enthousiasme et de plein gré, ont prêté serment d'allégeance à ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) en le choisissant comme calife et Imam.[176](1) Dès lors, le califat des musulmans a trouvé son vrai chemin et on espérait que les pertes et déficiences précédentes seraient compensées et les objectifs authentiques du Prophète (P) seraient poursuivis sous la direction de l'Imam ‘Ali (p) et par la collaboration

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1- [176] . Tazkiratul Khawâs, p. 56.

des compagnons sincères du Prophète(P). Néanmoins, ce but n'a pas été réalisé, et l’esprit de justice de l’Emir des Croyants, ‘Ali (p), et son opposition à la discrimination, ce qui était l’objectif de l’Islam authentique et la tradition prophétique, n’étaient pas acceptés par des gens amitieux et opportunistes comme d’habitude. Ceux-ci, ayant prêté serment d’allégeance à l’Imam ‘Ali (p), ont commencé à manifester leurs oppositions, dès le début, au nouveau gouvernement de justice de l’Imam ‘Ali (p) en déclenchant trois batailles dévastatrices : Jamal , Siffîn , et Nahrawân. Celui-ci ne pouvait rien faire devant ces guerres civiles involontaires, sauf de défendre et d'arrêter les séditions. De cette façon, on n’a pas permis à la manifestation de la justice divine (‘Ali (p)) d’établir et de diriger le gouvernement conformément aux exigences authentiques de l’Islam et selon la tradition prophétique qui consiste en établir la justice et l’égalité, arrêter les discriminations illégitimes, réduire les écarts sociaux, et défendre les oppressés et pauvres.

Enfin, l'Imam ‘Ali (p), qui cherchait à établir la justice, a été mort en martyre par l'une des personnes hypocrites lorsqu’il priait dans le mihrab. Ainsi, la belle voix qui appelait à la justice a été réduite au silence pour toujours. L'examen de ces trois batailles précoces et dévastatrices nécessite une plus grande occasion, ce qui n’est pas possible dans ce petit ouvrage. Les lecteurs intéressés peuvent se référer à des livres d'histoire islamiques.

Les textes qui prouvent son Imamat Comme mentionné précédemment, les raisons et évidences de l'Imamat sont de deux types: Le premier type sont des raisons générales utilisées pour prouver l'Imamat de chaque Imam infaillible, que nous ne répétons pas ici.

Le deuxième type sont des raisons spéciales, à savoir des textes issus par chaque Imam pour l'Imam après lui. Dans la biographie des Imams infaillibles (p), y compris l'Imam ‘Ali (p), nous allons citer seulement ces raisons.

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Comme souligné dans les sections précédentes, le plus noble Prophète (P) a préparé les conditions pour l'Imamat de l'Imam ‘Ali (p) au cours de sa mission prophétique. Il faisait souvent allusion aux vertus et traits illustres de l’Imam ‘Ali (p), parlant de son Imamat et califat, et recommandant à ses compagnons de le suivre comme calife. Enfin, le Prophète (P) l’a officiellement nommé comme le tuteur des musulmans pendant son Pèlerinage d’Adieu à Ghadîr Khum.

Nous avons déjà cité des hadiths exemplaires et donné des explications à ce propos que nous n’allons pas répéter ici. Les lecteurs intéressés peuvent se référer aux débats précédents et à d’autres livres connexes.

Les qualités et les nobles vertus morales Au témoignage des livres de hadiths et d'histoire, l’Imam ‘Ali (p) était un homme parfait et la manifestation de toutes les vertus éthiques de la meilleure façon possible et il était à l’abri de tous vices et actes répréhensibles.

Ses ennemis empêchaient la propagation de ses vertus en public, le vilipendaient et maudissaient dans des sermons et en chaire depuis de nombreuses années. Ses amis n’osaient pas parler de ses vertus de peur des ennemis, ils étaient même tués lorsqu’ils faisaient profession du Chiisme. Néanmoins, ses vertus ne manquent pas dans des livres sunnites et chiites.

Muhammad ibn Mansûr Tûsî cite Ahmad ibn Hanbal qui a dit : «Tant de vertus citées pour ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) n'ont pas été citées pour aucun des compagnons du Prophète Muhammad (P)».(1)177] Asbagh ibn Nabâtah dit: «Un jour Dharâr ibn Dhamarah est venu auprès de Mu’âwiyat ibn Abî Sufyân. Celui-ci a dit: ‘Décris ‘Ali pour moi.’ Dharâr a dit: ‘Ne me demande pas ça!’ ‘Tu dois le décrire’, dit encore Mu’âwiyat. Dharâr a dit: ‘Que Dieu bénisse ‘Ali! Quand il était parmi nous, il était comme l’un de nous. Quand nous sommes allés à lui nous nous sentions proches de lui. Lorsque nous lui

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1- [177] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 63.

demandions des questions, il y répondait. Quand nous allions le voir, il nous recevait sans portier et sans aucun obstacle. Nous étions en face à face, toutefois, nous n’osions pas lui parler à cause de sa grandeur. Son sourire était comme une corde de perles.’ » Mu’âwiyat lui a dit de continuer.

Dharâr a dit : « Que Dieu bénisse ‘Ali! Par Dieu ! Il était réveillé la plupart du temps et dormait peu. Il récitait le Coran jour et nuit. Il remettait son coeur à Dieu et revenait vers Lui, pleurant. Il n’y avait pas de rideaux entre nous et lui et il ne nous empêchait pas de le voir. Il ne s’adossait pas pour se mettre à l’aise dans des réunions et cela n'était pas difficile pour lui. » «Ô Mu’âwiyat! Si tu pouvais voir ‘Ali dans les nuits sombres, prenant sa barbe à la main, se tordant comme une personne mordue par un serpent. Pleurant, il disait: «Ô monde! Tu as les yeux sur moi. Hélas ! Hélas ! Je n'ai pas besoin de toi et je te répudie par trois fois. Ah ! Ah ! Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l’endroit où nous irons est d’une gravité immense. » Asbagh ibn Nabâtah continue: «Alors Mu’âwîyah a pleuré et dit, ‘Ça suffit Dharâr ! Par Dieu ! ‘Ali était ainsi. Puisse Dieu bénir Abul Hassan!’ »(1)[178] Sa’îd ibn Kulthûm dit: «J'étais avec l'Imam Ja’far Sâdiq (p), lorsque nous avons parlé de l’Emir des Croyants, ‘Ali (p). L’Imam Sâdiq (p) a fait couler l'éloge sur lui et dit: ‘Par Dieu ! ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) n'a mangé aucune nourriture illicite (harâm) dans toute sa vie. S'il devait choisir entre deux choses licites, il en choisissait l’une qui était meilleure pour sa religion. Lors de l’arrivée d’une situation difficile au Prophète (P), celui-ci invitait seulement ‘Ali (p), parce qu'il avait confiance en ce dernier. Personne ne pouvait agir comme le Prophète (P), sauf ‘Ali (p). Celui-ci se comportait comme s'il était entre le Paradis et l'Enfer; il avait toujours l'espoir en Paradis mais craignait de la peine de l'Enfer. De son vivant, il a acheté puis affranchi, dans la voie de Dieu, un millier d’esclaves par ses

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1- [178] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 14.

propres biens obtenus par le travail et la sueur de son front. Son alimentation et celle de sa famille était olive, vinaigre, et datte. Son habillement était uniquement de toile de jute. »(1)[179] Le savoir de l’Imam ‘Ali (p) Comme on l'a dit auparavant, le Prophète (P) avait comme mission d’enseigner les sciences, les connaissances, les commandements et les règles religieux à l'Imam ‘Ali (p). L'Envoyé de Dieu (P) a accompli cette mission progressivement au cours de sa Prophétie.

L’Imam ‘Ali (p) a appris par coeur toutes les connaissances par le soutien de Dieu et sous la supervision du Prophète (P). En outre, avec la recommandation de ce dernier, il a enregistré cette collection de connaissances sous forme des livres pour les Imams après lui-même. Pour cette raison, l'Imam ‘Ali (p) peut être appelé «le trésorier de sciences et connaissances prophétiques ».

Le plus noble Prophète (P) a loué de nombreuses fois le rang scientifique de l’Imam ‘Ali (p). Par exemple, il a dit dans un hadith :

«Je suis la cité du savoir et ‘Ali en est la porte. Quiconque veut le Savoir, qu'il y vienne en passant par la portes. »(2)[180] Les compagnons de l'Envoyé de Dieu (P) aussi avouaient le rang scientifique de l’Imam ‘Ali (p), notamment pour ce qui est du jugement. Abû Hurayrah cite ‘Umar ibn Khattâb qui a dit : « Quant au jugement, ‘Ali est le plus savant d'entre nous. »(3)[181] Sa’îd ibn Mûsâyyib a dit: « ‘Umar prenait toujours refuge auprès de Dieu quand il affrontait un problème difficile et ‘Ali (p) n’était pas présent. »(4)[182] ‘Alqamah cite ‘Abdullah qui a dit : « Nous nous disions toujours entre nous que ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) était le plus savant à Médine au sujet des questions relatives au jugement».(5)[183] Abân ibn ‘Ayyâch a dit: «J'ai demandé à Hassan Basrî à propos de ‘Ali (p). Il a dit: ‘Quoi dire à propos de lui? Il était le premier à accepter l'Islam. Ses jurisprudence, connaissances et vertus ne

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1- [179] . Ibid, p. 110.
2- [180] . Manâqib Khârazmî, p. 40; Al-Mustadrak de Hakîm Nichâpurî, Vol 3, p. 127.
3- [181] . Tabaqât ibn Sa’d, Vol 2, p. 339.
4- [182] . Ibid.
5- [183] . Ibid, p. 338.

sont cachées à personne. Il a toujours coopéré avec le Prophète (P). Sa bravoure, sa piété, sa connaissance des questions relatives au jugement, et sa parenté avec l'Envoyé de Dieu (P) sont indéniables »(1).[184] Ibn ‘Abbâs a dit: «La science de l'Envoyé de Dieu (P) est celle de Dieu, et la science de l’Imam ‘Ali (p) est celle de l'Envoyé de Dieu (P), et ma science est celle de l’Imam ‘Ali (p). La science d'autres compagnons et la mienne, en comparaison à ‘Ali (p), est comme une goutte par rapport aux sept mers».(2)[185] Ibn ‘Abbâs a également dit: «Quand une personne de confiance citait une fatwa de la part de l’Imam ‘Ali (p), nous ne la transgressions pas. »(3)[186] Uzaynah ‘Abdî a dit: «J'ai demandé à ‘Umar : ‘Où devrais-je devenir muhrim (habillé dans un état pèlerin) pour effectuer la ‘Umrah ? (4)[187] ‘Umar a répondu: «Demande à ‘Ali ! »[(5)188] Abû Hâzim a dit: «Un homme est allé à Mu’âwîyah et lui a posé une question. Mu’âwîyah lui a dit: ‘Demande à ‘Ali, parce qu'il est le plus savant.’ L’homme a dit : ‘Votre réponse est meilleure que celle de ‘Ali pour moi’. Mu’âwîyah a dit: ‘Tu as dit quelque chose de mauvais. Tu n'aimes pas le discours de quelqu'un à qui l'Envoyé de Dieu (P) a transmis toutes ses connaissances et savoirs et lui a dit :

Tu (‘Ali) es pour moi ce que Aaron était pour Moïse, excepté qu'il n'y aura pas de Prophète après moi ! ‘Umar se référait à ‘Ali (p) pour résoudre des problèmes difficiles. »(6)[189] ‘Ali (p) et le culte de Dieu L’Imam ‘Ali (p) était l'un des meilleurs serviteurs de son temps. Son culte était excellent, en quantité et en qualité, à savoir pour sa sincérité dans l’adoration et l'observation de l’objet d’adoration (Dieu) par la présence du coeur.

L’Emir des Croyants (p) disait: «Un groupe adore le Dieu Tout- Puissant dans l'espoir d’une récompense; c'est le culte de

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1- [184] . Charhi Nahjul Balâghah, Ibn Abil Hadîd, Vol 4, p. 96.
2- [185] . Yanâbî’ul Mawaddah, p. 80.
3- [186] . Tabaqât Ibn Sa’d, Vol 2, p. 348.
4- [187] . Un pèlerinage qui se limite à certains rites localisés à la Mecque et qui se fait isolément à n’importe quelle époque de l’année. [Traducteur]
5- [188] . Dhakhâ’irul ‘Uqbâ, p. 79.
6- [189] . Ibid.

marchands. Certains adorent Dieu par crainte du châtiment; c'est le culte d’esclaves. Et un groupe de gens adorent Dieu pour Le remercier; et voilà le culte d’âmes libérées. »(1)[190] Il a dit ailleurs: «Ô Dieu! Je ne T’adore pas par crainte du châtiment ou dans l'espoir de la récompense; plutôt, je Te connais digne d'adoration, et c’est pour cela que je T’adore. »(2)[191] Un homme a dit à l’Emir des Croyants (p) : « As-tu vu ton Seigneur lorsque tu L’adores? » L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Malheur à toi! Je n'adore pas le Seigneur que je n'ai pas vu. » L’homme lui a demandé: « Comment L’as-tu vu? » Et l’Imam (p) a dit en réponse:

«Les yeux de la tête ne peuvent pas voir Dieu, mais c’est le coeur qui voit Dieu par réelle conviction. »(3)[192] Quchayrî écrit : «Quand le moment de la Prière arrivait, le visage de l’Emir des Croyants (p) se décolorait et son corps se mettait à trembler. On lui a demandé la raison de cet état. L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Il est temps pour le retour du dépôt que Dieu Très-Haut a confié aux Cieux, à la Terre et aux montagnes, celui que ces derniers ne pouvaient supporter. Cet homme faible, cependant, l’a accepté. Je me demande si j’ai pu avoir retourné ce dépôt divin! ».

[193](4) L’Imam Sajjâd (p) a consulté le livre dans lequel il avait enregistré les modes d’adoration utilisés par ‘Ali (p). Puis il a posé le livre et dit: «Qui peut adorer Dieu comme ‘Ali ibn Abî Tâlib ?»(5)[194] Ibn ‘Abbâs dit: «Deux chameaux ont été attribués au Prophète (P).

Il a dit à ses compagnons: ‘Je vais donner un de ces chameaux à l’un de vous qui accomplit deux unités de Prière par la présence du coeur et avec une attention complète envers Dieu, sans penser à des affaires du monde.’ ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) tout seul a répondu à cette demande. Alors le Prophète (P) lui a accordé les deux chameaux. »(6)[195] Habba ‘Uranî dit : « Une nuit, Nuwf et moi dormions dans la cour de Dârul Imârah. Nous avons vu l'Imam ‘Ali (p) qui avait mis la main

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1- [190] . Bihârul Anwâr, vol. 41, p. 14.
2- [191] . Ibid.
3- [192] . Ibid, p. 16.
4- [193] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 17.
5- [194] . Ibid.
6- [195] . Ibid, p. 18.

sur un mur comme une personne bouleversée, récitant ce verset:

‘Certes, dans la création des Cieux et de la Terre…’. Il le récitait et marchait comme une personne entichée. L’Imam ‘Ali (p) m'a dit : ‘Ô Habba! Es-tu endormis?’ J’ai répondu : ‘Non, je n’ai pas dormi. Que devrons-nous faire lorsque vous vous comportez comme ça (par la crainte de Dieu)?’ L’Imam ‘Ali (p) a commencé à pleurer et dit: ‘Ô Habba! Dieu Tout-Puissant est plus proche de toi et de moi que notre vaisseau du cou; rien ne nous cache de Lui.’ » Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a dit à Nuwf : « Est-tu réveillé ou endormis? » Nuwf a dit: «Ô Emir des Croyants! Je suis éveillé. Vous nous avez fait pleurer ce soir. » L’Imam (p) a déclaré: «Si tu pleures dans l'obscurité de la nuit par crainte de Dieu, tes yeux seront illuminés au Jour de la Résurrection. » « Ô Nuwf! Celui qui coule une larme par la crainte de Dieu, ses péchés seront pardonnés. Ô Nuwf! Celui qui pleure par la crainte de Dieu, et son amour (désintéressé) et sa haine sont pour l'amour de Dieu, il y aura pour lui une position éminente. Ô Nuwf! Toute personne dont l'affection est pour l'amour de Dieu ne remplacera cette dernière par rien. Toute personne dont la haine est pour l'amour de Dieu ne la dépensera pas pour ses propres intérêts. De cette façon, vous verrez votre réelle conviction améliorée et parfaite. » Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a prêché pour nous et dit: «Craignez Dieu! » Puis il a dit en partant : «Ô Seigneur! Je me demande si Tu T’es détourné de moi ou Tu me fais attention. Je voudrais savoir comment est mon état avec ces longs sommeils et peu de remerciements ! » Habba a dit: « Par Dieu ! Il était dans le même état jusqu'à l'aube ».

[196](1) Mu’âwîyah a dit à Dharâr ibn Dhamarah : «Décris ‘Ali pour moi. » Il a dit : «J'ai vu ‘Ali (p), dans certaines occasions, adorant Dieu dans l'obscurité de la nuit. Il avait pris sa barbe par la main, se tordant comme une personne mordue par un serpent, pleurant et disant:

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1- [196] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 22.

«Ô monde! Eloigne-toi de moi. Est-ce moi que tu tentes de séduire ? Est-ce moi que tu désires ? Que je n’ai pas besoin de toi ; ce que tu tentes est irréalisable. Va donc séduire d’autres. Je t’ai répudiée par trois fois sans possibilité d’arrangement. Vie ! Tu es courte ; tu as peu d’importance et ce qu’on peut espérer de toi est ridicule. Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l’endroit où nous irons est d’une gravité immense. »(1)[197] La piété de ‘Ali (p) La piété signifie n’avoir aucun attachement dans les choses de ce monde, telles que biens, postes, épouse et enfants. L’Imam ‘Ali (p) a été un de plus grands pieux. Hassan ibn Sâlih dit: «On parlait à propos des pieux auprès de ‘Umar ibn Abdul ‘Azîz. Chacun a présenté une personne comme pieuse. ‘Umar ibn Abdul ‘Azîz a dit:

‘La personne la plus pieuse dans le monde était ‘Ali ibn Abî Tâlib».

[198](2) Sufyân dit: « ‘Ali (p) n’a mis aucune brique sur l’autre (ne s’est fait aucune maison) et n’a fait aucun abri pour lui-même. Sa nourriture aussi venait de la Médine. »(3)[199] Ibn ‘Abbâs dit: « ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a acheté un vêtement pour trois dirhams, lequel portait quand il était calife. »(4)[200] Asbagh dit : « ‘Ali (p) est allé au bazar pour acheter des habits. Il a acheté deux habits; l’un pour trois dirhams et l’autre pour deux. Il a dit à son serviteur Qanbar : ‘Porte celui qui coûte trois dirhams et je porte celui qui coûte deux dirhams.’ Qanbar a dit: ‘L’habit de trois dirhams est plus approprié pour vous; vous montez en chaire et dites des sermons pour les gens.’ L’Imam (p) a dit: ‘Tu es jeune et cet habit est mieux pour toi. J'ai honte de Dieu si mon habit est meilleur que le tien.’ »(5)[201] L’Imam Sâdiq (p) a dit: «L’Emir des Croyants (p) était la personne la plus similaire du Prophète (P) quand il prenait un repas. Il mangeait

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1- [197] . Ibid, Vol 40, p. 345.
2- [198] . Traduction tirée du livre: al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib,
3- [199] . Ibid, p. 188.
4- [200] . Ibid, p. 191.
5- [201] . Bihârul Anwâr, Vol 40, p. 324.

du pain, du vinaigre et des olives et donnait à manger les autres personnes par le pain et la viande. »(1)[202] L’Imam Ja’far ibn Muhammad (p) a dit: «On a apporté un repas à l'Imam ‘Ali (p), fait avec des dattes, des raisins secs et de l'huile, qu’il a refusé de manger. » On lui a demandé : «Savez-vous ce genre de repas illicite (harâm)? » L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Non, il n'est pas illicite, mais je crains qu’il me plaise et je m'y habitue. » Puis il a récité ce verset, أَذْهَبْتُمْ طَيِّبَاتِكُمْ فِي حَيَاتِكُمُ الدُّنْيَا «Et le jour où ceux qui ont mécru seront présentés au Feu (il leur sera dit): «Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre.»(2)[203] Suvayd ibn Qufaylah dit : « Je suis allé à ‘Ali (p) un jour de fête. La table était servie. Il y avait sur la table un pain de blé noir avec un récipient de porridge qu’il mangeait avec une cuillère. J’a dit : ‘Ô Emir des Croyants ! Vous mangez du porridge dans ce jour de fête !’ Il a dit en réponse : ‘La fête est pour celui dont les péchés sont pardonnés. »(3)[204] ‘Ali (p) et le partage des butins La méthode de l'Imam ‘Ali (p) dans le partage des butins était ainsi:

Premièrement, il considérait les butins de guerre comme les biens appartenant au peuple, lequel était généralement pauvre à l'époque. Pour la même raison, quand il y avait des butins ou d'autres biens quelconques au trésor public, il les partageait immédiatement entre les gens, et il ne se calmait que lorsqu’il a fini de les partager.

Deuxièmement, l'Imam ‘Ali (p) divisait les biens existants de manière égale entre toutes les personnes, et il ne préférait pas les riches au détriment des pauvres. Il croyait que la distribution des biens du trésor public ne devrait pas causer de fossé social.

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1- vol. 3, p. 202.
2- [203] . Sourate 46, Al-Ahqâf, verset 20 ; Al-Gârât, Vol. 1, p. 90.
3- [204] . Bihârul Anwâr, Vol. 40, p. 326.

Le deuxième jour après le serment l’allégeance avec lui, l'Imam ‘Ali (p) a dit un sermon, dont voici une partie:

« Vous êtes les serviteurs de Dieu et ces biens appartiennent à Dieu. Je les répartirai en parts égales entre vous. Nul ne l’emporte sur autrui, sauf que les pieux serviteurs obtiendront la meilleure récompense du Tout-Puissant dans l'Au-delà. Dieu n'a pas défini la récompense de Ses pieux serviteurs dans ce monde; plutôt les bonnes gens auront la meilleure récompense auprès de Lui. »(1)[205] Il a également dit ailleurs : «Nul n’a aucun droit sur autrui en divisant les biens publics (dans la communauté musulmane). La méthode du partage est claire. Ce sont les biens de Dieu et vous êtes Ses serviteurs. Le Livre de Dieu est parmi nous; nous y croyons et nous nous y rendons. Nous sommes bien conscients de la méthode du Prophète (P) dans le partage des biens publics et des butins. Quiconque n'est pas satisfait du commandement divin n'a peur de rien. »(2)[206] Majma’ dit : « Le vendredi, ‘Ali (p) balayait et nettoyait le lieu où l’on gardait les biens publics. Puis il accomplissait deux unités de Prière et disait: ‘Témoigne pour moi le Jour de la Résurrection! »[207](3) Il disait également: «L'Envoyé de Dieu (P) ne remettait pas au lendemain le partage des biens publics. »(4)[208] Abû Sâlih Sammân dit: «Un jour, l'Imam ‘Ali (p) est entré dans le bâtiment des biens publics et il y a vu des biens. Il a dit: ‘Je n'aime pas voir de biens ici. Ensuite, il a ordonné de les répartir entre les musulmans. Et il a balayé l’endroit et accompli sa Prière là même.

»[209](5) Abû Hakîm rapporte de son père que l'Imam ‘Ali (p) divisait les biens publics trois fois par an. Ensuite quelques biens sont arrivés d’Ispahan, il a dit au peuple : « Venez que je divise les biens entre vous pour la quatrième fois. Je ne peux pas être un trésorier. »(6)[210]

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1- [205] . Bihârul Anwâr, Vol 32, pp. 17-18.
2- [206] . Ibid, p. 20.
3- [207] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 46.
4- [208] . Ibid, p. 47.
5- [209] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 180.
6- [210] . Ibid, p. 181.

On a apporté certains biens d’Ispahan. L’Imam ‘Ali (p) a partagé tout cela de manière égale entre les gens ; il y avait même une miche de pain parmi les biens qu’il a divisé en sept morceaux.(1)[211] Abû Ishâq dit: «Il y avaient deux femmes lors du partage des biens publics : l’une était arabe et l’autre non arabe. L’Imam (p) a donné à chacun d'elles vingt-cinq dirhams et un bol de nourriture. La femme arabe a dit à l'Imam Ali (p) : ‘Ô Emir des Croyants ! Tu m’as considérée comme égale à cette femme non arabe?’ L’Imam (p) a dit : ‘Je n'ai trouvé aucune préférence pour la descendance d'Ismaël à la descendance d'Isaac en divisant les biens publics des musulmans. »(2)[212] Sahl ibn Hanîf et son serviteur sont venus à l'Imam ‘Ali (p) et lui ont dit: «Ô Emir des Croyants ! Cet homme a été mon serviteur que j’ai libéré; donne-moi sa part des biens publics. » L’Imam (p) a donné trois dinars à son serviteur comme les trois dinars qu’il avait donnés à Sahl. »(3)[213] Un groupe de compagnons de l'Imam ‘Ali (p) sont allés à lui et ont dit: «Ô Emir des Croyants! Donne plus de biens publics aux nobles arabes, aux nobles de Quraych, et à ceux que vous craignez de leur opposition contre les non Arabes et les esclaves libérés ! » L’Imam ‘Ali (‘) a dit : «Vous me recommandez à commettre l’injustice pour obtenir la victoire? Par Dieu ! je ne le ferai jamais.

Par Dieu ! Même si c'était ma propriété, je la partagerais parmi les gens de façon égale, alors que ce sont les biens publics ! » Après un moment de silence, il a dit: «Celui qui a une richesse doit éviter la corruption, car la mauvaise attribution d’une propriété est un gaspillage, ce qui le rendra célèbre parmi les gens, mais le baissera auprès de Dieu Tout-Puissant. Si quelqu'un dépense sa richesse dans une voie indigne et pour des gens qui n’en ont pas droit, Dieu le privera de la gratitude de ces derniers et attirera leur affection pour les autres. Si certains d'entre eux lui remercient apparemment, il n’est plus rien qu’une flatterie et un mensonge, et leur expression de reconnaissance n’est que pour plus d'avantages.

Si un jour il aura besoin d’eux, ils seraient ses pires amis. Par

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1- [211] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 51.
2- [212] . Ibid, p. 70.
3- [213] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 117.

conséquent, si Dieu accorde un bien à quelqu'un, il doit l'utiliser dans le but de renforcer les liens de parenté, d’accueillir ses invités dans de meilleures conditions, de libérer des esclaves, d'aider les débiteurs, les voyageurs et les immigrants pauvres, et d'être luimême patient à supporter les difficultés de la vie. Certes, atteindre ces bonnes qualités, c’est d’atteindre les nobles vertus ici bas et dans l’Au-delà. »(1)[214] L’Imam ‘Ali (p) se plaint de la fuite des gens vers la mosquée de Mu’âwîyah en parlant avec Mâlik Achtar. Mâlik a dit : « Ô Emir des Croyants! Nous avons fait la guerre avec les gens de Bassora et de Koufa tandis que nous étions unis et de même avis. Mais maintenant, il y a un désaccord entre les gens, les intentions sont devenues faibles, et la tendance vers la justice a été diminuée. Tu veux te comporter de manière juste et suivre la vérité. Tu veux faire respecter les droits des personnes faibles et de les protéger contre les puissants ; tu veux que les nobles n’aient aucune préférence par rapport aux faibles. Un groupe de tes compagnons ont peur de la vérité, parce que ta conduite les inclut aussi. Ils ont peur de l’administration de la justice, car cela les inclut eux aussi.

Mu’âwîyah, cependant, ne procède pas ainsi. Il accorde des propriétés et de hautes positions aux nobles et aux riches. La plupart des gens inclinent à la richesse du monde. La plupart d'entre eux n'aiment pas la vérité, ont tendance à la futilité, et préfèrent ce monde à l'Au-delà. » « Ô Emir des Croyants! Si toi aussi tu donnes de l'argent aux gens, ils seront enclins à te rejoindre, devenir bienfaisants, et t’aimer. Que le Dieu Tout-Puissant te donne ces moyens, vainque tes ennemis, et mette fin à leurs complots; car Il est au courant de leurs intrigues.

» Après avoir loué Dieu, l'Imam ‘Ali (p) a dit : « Concernant ce que tu as dit au sujet de ma justice, Dieu dit dans le Coran :

ِمَنْ عَمِلَ صالِحاً فَلِنَفْسِهِ وَ مَنْ أَساءَ فَعَلَيْها وَ ما رَبُّكَ بِظَلَّامٍ لِلْعَبِيدِ

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1- [214] . Al-Ghârât, Vol 1, p. 75.

« Quiconque fait une bonne oeuvre, c’est pour son bien. Et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens. Ton Seigneur, cependant, n’est point injuste envers les serviteurs. »(1)[215] Je crains plutôt de mon manquement concernant l’administration de la justice.

Concernant ce que tu as dit à propos des personnes qui se dirigent vers Mu’âwîyah, à cause de la difficulté qu’ils éprouvent à accepter la vérité, Dieu sait bien qu'ils ne le font pas à cause de mon oppression ou pour la justice de Mu’âwîyah. Plutôt leur objectif est d'obtenir le bonheur de ce monde éphémère, et Dieu les interrogera dans l'Au-delà sur ce qu’ils étaient allés pour des objectifs terrestres ou l’avaient fait pour l'amour de Dieu.

A propos de ce que tu as dis sur la préférence que je dois donner aux nobles et personnalités éminentes lors du partage des biens publics, je peux seulement leur donner de ces biens ce qu’ils méritent et en parts égales.

Dieu dit dans le Coran :

كَم مِّن فِئَةٍ قَلِيلَةٍ غَلَبَتْ فِئَةً كَثِيرَةً بِإِذْنِ اللّهِ وَاللّهُ مَعَ الصَّابِرِينَ « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse! Et Allah est avec les endurants. »(2)[216] Le Prophète Muhammad (P) a été nommé « prophète » quand il était seul. Dieu, cependant, a transformé sa solitude en l'honneur et en l’abondance plus tard. Si Dieu veut renforcer notre tutelle, Il facilitera les difficultés. J'accepte tes mots, pourvu que Dieu les accepte. Tu es l'un de mes compagnons les plus fiables et bienveillants. » La fermeté dans la défense de la vérité

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1- [215] . Sourate 41, Fussilat (Les versets détaillés), verset 46.
2- [216] . Sourate 2, Al Baqara (La vache), verset 249.

L'une des principales caractéristiques de l'Imam ‘Ali (p), c’était sa fermeté en luttant contre l'oppression et défendant le droit des peuples opprimés. Il croyait que l'oppression ne pourrait être empêchée par l’indulgence et la tolérance, et qu’il faudrait de la fermeté.

Il disait à cet égard : «Les faibles sont puissants et précieux pour moi, et je dois rendre la justice pour eux; tandis que les puissants sont faibles pour moi, devant qui je dois défendre les opprimés.

»(1)[217] Mughayrat ibn Cha’bah est allé à l'Imam ‘Ali (p) et lui a dit : « Il est obligatoire pour nous de te conseiller. Les fonctionnaires nommés par ‘Uthmân détiennent le pouvoir dans des villes. Si tu les déposes tous ensemble, une émeute éclatera qui ne peut être arrêtée facilement. Tu feras mieux de renouveler leurs missions pour un an de plus pour favoriser ton gouvernement. Ensuite, tu pourras faire ce que tu veux. L'un de ces fonctionnaires est Mu’âwîyah qui est très puissant et influent à Shâm (Syrie actuelle). L’Imam ‘Ali (p) a répondu: «Peux-tu garantir que je serai en vie jusqu’au jour où je dépose Mu’âwîyah? ». Mughayrat a dit : « Non .» L’Imam (p) a dit: « Si je donne la tutelle de deux musulmans à Mu’âwîyah dans une nuit sombre, ne serai-je pas interpellé au Jugement dernier? Je ne demande jamais l'aide des gens égarés. J'ai souvent dit à ‘Uthmân de sauver le peuple de la pression des oppresseurs ! Maintenant puis-je embaucher les mêmes personnes? »(2)[218] Il a également dit: «Par Dieu ! Je rendrai la justice pour les peuples opprimés devant les oppresseurs. Je prendrai les oppresseurs par la bride et les mènerai malgré eux vers l’abreuvoir de la vérité.

»(3)[219] Défendre les personnes privées et opprimées a été l'un des principaux objectifs de l’Emir des Croyants (p), qu’il n'a jamais abandonné. Il ne supportait pas l'oppression même dans les événements de peu d’importance.

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1- [217] . Nahjul Balâghah, Sermon 37.
2- [218] . Bihârul Anwâr, Vol 32, p. 386.
3- [219] . Nahjul Balâghah, Sermon 136.

L’Imam Bâqir (p) a dit : « Un jour, ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) est allé chez lui quand il faisait très chaud. Une femme qui l’attendait lui a dit: ‘Ô Emir des Croyant ! Mon mari m'a opprimé et violé mon droit. Il a juré de me battre. Je le crains . Aide-moi!’ L’Imam ‘Ali (p) a dit: ‘Ô serviteur de Dieu! Attends jusqu'à ce qu'il fasse un peu froid, puis nous irons voir ton mari.’ La femme a dit: ‘Mon mari était très en colère. Si je reviens chez moi tard, j’ai peur que ça devienne pire.’ L’Emir des Croyants (p) a dit après un moment : «’Non, par Dieu ! Je dois rendre la justice à cette femme opprimée. Où est ta maison?’ » Alors l'Imam ‘Ali (p) a accompagné cette femme chez elle. Il s’est tenu à la porte et dit: «Bonjour! » Un jeune homme est sorti et l’Imam (p) lui a dit: «Crains Dieu! Pourquoi as-tu effrayé ta femme et l’a chassée de chez toi ? » Le jeune homme qui ne connaissait pas l’Imam ‘Ali (p) lui a dit: «Ce n'est pas ton affaire! Par Dieu ! Je la brûlerai! » L’Emir des Croyants (p) lui a dit : «Je te donne des conseilles, et tu menaces ta femme en ma présence? » A cet instant, quelques gens qui passaient par là ont salué l’Emir des Croyants (p). Le jeune homme qui a reconnu l’Imam ‘Ali (p) a pris peur et dit: « Ô Emir des Croyants! Pardonne-moi! Je vais rendre aux désirs de ma femme à partir de maintenant. » L’Imam ‘Ali (p) à remis son épée au fourreau et dit à la femme: «Ô pauvre femme! Vas chez toi et ne fais rien qui enrage ainsi ton mari. »(1)[220] L’égalité devant la loi L’Imam ‘Ali (p) considérait tous égaux devant la loi. Il se considérait lui-même comme égal à un chrétien compte tenu le respect de la loi.

Cha’bî dit: « ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a vu son armure dans les mains d’un homme chrétien. Il l’a emmené auprès du juge appelé Churayh et lui a dit : «C’est mon armure. Je ne l'ai ni vendue et ni accordée à cet homme. » Churayh a dit à l'homme chrétien : «Que dis-tu devant cette prétention de l’Emir des Croyants? » Il a répondu: « L'armure est la mienne, mais je ne considère pas l’Emir des Croyants comme un menteur. » Churayh a demandé à l'Imam ‘Ali (p) : «As-tu un témoin pour ta prétention? » L’Imam (p) a dit : « Non.

» Churayh a voté pour l'homme chrétien et au détriment de l'Imam

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1- [220] . Bihârul Anwâr, Vol 41, p. 57.

‘Ali (p). Le chrétien a pris l'armure et est parti. Il est allé quelques pas puis revenu. Il a dit : «Je témoigne que ce genre de jugement est comme celui commandé par les prophètes ! L’Emir des Croyants m'a amené devant un juge nommé par lui-même et le juge a voté contre lui. Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité que Dieu et je témoigne que Muhammad (P) est Son serviteur et Messager. Ô Emir des Croyants! C’est votre armure. Quand vous alliez vers Siffîn, je venais derrière votre armée. Cette armure est tombée du haut de votre chameau et je l'ai prise. C'est la vôtre ; tenez ! » L’Emir des Croyants (p) lui a dit : «Maintenant que tu as embrassé l'Islam, tu peux garder cette armure. » Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a aidé le chrétien monter sur son cheval.

Cha’bî dit: « Plus tard, j'ai appris que cet homme chrétien était présent dans l'armée de l'Imam ‘Ali (p) lors de la bataille dite Khawârij. »(1)[221] Ja’dat ibn Hubayrah est allé à ‘Ali (p) et lui a dit: «Deux personnes viennent à vous pour que vous jugiez entre eux; l'un d'eux vous aime plus que sa vie et ses biens et l'autre est votre ennemi tellement qu’il souhaite vous tuer, s'il le peut. Juge donc pour votre partisan! » L’Emir des Croyants (p) a donné un poing sur la poitrine de Ja'dat et dit: «Mon jugement sera celui de Dieu et il faut prononcer un jugement selon la vérité. »(2)[222]

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1- [221] . Al-Imam ‘Ali ibn Abî Tâlib, Vol 3, p. 196.
2- [222] . Ibid,p. 200.

[202] . Ibid, p. 330.

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Deuxième Imam infaillible : Hassan Mujtabâ (p) La naissance et le martyre L’Imam Hassan Mujtabâ (p) est né à Médine la première moitié du mois de Ramadân en l’an 3 de l’hégire. Ses père et mère étaient respectivement ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et Fatima (s), la fille du Prophète Muhammad (P).

Son surnom était Abû Muhammad, et ses titres honorifiques les plus connus étaient Taghî, Tayyib, Zakî, Sayyid, Sibt, et Valî.

Lors de sa naissance, l'Envoyé de Dieu (P) a dit à Asmâ’ bint ‘Amîs et Ummi Salamah :

« Lorsque le fils de Fatima est né, chantez l’appel à la Prière (adhân) dans son oreille droite et l’introït (iqâmah) dans son oreille gauche. Restez-là jusqu’à ce que je vienne ! » Lorsque le Prophète (P) est arrivé, il a coupé le cordon ombilical du nouveau-né et versé de sa salive dans sa bouche. Puis il a dit :

« Ô mon Dieu ! Je prends refuges auprès de Toi contre le Satan le Lapidé. »

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Il a dit ensuite : « Appelez-le Hassan. » Il a ordonné de sacrifier un mouton(1)[223] et d’offrir sa viande aux pauvres.

Non seulement le Prophète (P), ‘Ali (p) et la Dame Fatima (s), cette heureuse naissance a aussi contenté toute la famille du Prophète (P).

L’Imam Hassan (p) habitait chez son grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), pendant sept ans et quelques mois.

Après son père, il est devenu Imam alors qu’il avait 37 ans. La durée de son califat (après la mort en martyre de l’Emir des Croyants (p) jusqu’à l’accord de paix avec Mu’âwîyah) était de six mois et trois jours.

En l’an 41 de l’hégire, il a du signer un accord de paix avec Mu’âwîyah. Puis, il est rentré de Koufa à Médine où il a passé dix ans. Il est mort en martyre le 28 du mois de Safar de l’an 50 de l’hégire, et son saint corps a été enterré au cimetière de Baqî’ à Médine.

Il est écrit au sujet de son décès que Mu’âwîyah a envoyé mille dirhams à Ja’dah (épouse de l’Imam (p)) pour qu’elle empoisonne celui-ci. Mu’âwîyah lui a promis de l’épouser à son fils Yazîd. Et elle a accepté cette proposition.(2)[224] Les textes qui prouvent son Imamat Il y a de nombreux hadiths dans lesquels le noble Messager de l’Islam (P) a stipulé l'Imamat de Hassan (p) et Hussayn (p). ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), aussi, a choisi son fils Hassan (p) comme Imam et successeur après lui-même, avant sa mort en martyre.

Le plus noble Prophète (P) a dit à propos de Hassan (p) et Hussayn (p) : « Mes deux fils (neveux) seront Imams, qu'ils se lèvent pour occuper la position de l’Imamat qu’ils gardent le silence. »(3)[225] L’Imam Sâdiq (p) a déclaré: «Le Prophète Muhammad (P) n’a fait son testament que pour l’Imam Ali (p) tout seul, mais celui-ci a fait

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1- [223] . Cette pratique s’appelle ‘Aqîqah, un sacrifice qu’on fait le septième jour de la naissance d’un enfant pour donner sa viande en offrande. [Traducteur]
2- [224] . A’lâmul Wurâ, Vol 1, p. 402-403; Manâqib Âli Abî Tâlib, Vol 4, p. 33; Kachful Ghummah, Vol 2, p. 140-144.
3- [225] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 134.

son testament à Hassan (p) et Hussayn (p) tous ensemble. Par conséquent, Hassan (p) était aussi l’Imam de Hussayn (p). »(1)[226] Salîm ibn Qays dit: «J'ai été témoin du testament de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) à son fils Hassan (p). L’Imam ‘Ali (p) a pris comme témoins Hussayn (p), le Prophète Muhammad (p), toute sa famille, et les chefs des Chiites. Puis il a donné à l'Imam Hassan (p) ses livres et son arme et lui a dit:« Ô mon fils! l'Envoyé de Dieu (P) m'a ordonné de te nommer mon successeur et te donner mes livres et mon arme, tout comme il m'a désigné comme son successeur et m'a donné ses livres et son arme. »(2)[227] Chahr ibn Huwchab dit: «Quand ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) voulait partir à Koufa, il a confié ses livres et son testament à Ummi Salamah.

Quand l’Imam Hassan (p) était de retour à Médine, Ummi Salamah les lui a donnés. »(3)[228] Muhammad ibn ‘Ali ibn Hanafîyah a dit à Hussayn (p): «Je sais que le Prophète Muhammad (P) a nommé ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) dans son testament comme son successeur et calife, après lui l’Imam Hassan (p) et l’Imam Hussayn (p ). »(4)[229] Târiq ibn Chahâb dit : « L’Emir des Croyant (p) a dit à Hassan (p) et Hussayn (p) : «Vous serez les Imams après moi et les maîtres de la jeunesse au Paradis. Vous êtes infaillibles. Que Dieu vous garde! Qu’Il maudisse vos ennemis! »(5)[230] Fazl ibn Hassan Tabarsî a écrit dans son livre «A’lâmul Wurâ » : « Les Chiites ont souvent rapporté que l'Imam ‘Ali (p) avait souligné l'Imamat de son fils, Hassan (p), parmi un groupe de Chiites, le présentant expressément comme son successeur de lui-même.

»(6)[231] Le lendemain matin de la nuit où l’Emir des Croyants (p) a été mort en martyre, l'Imam Hassan (p) a fait un sermon. Puis ‘Abdullâh ibn Abbâs s’est levé et a dit: «Ô peuple! C'est le fils de votre prophète (P), votre successeur et Imam. Prêtez-lui serment d'allégeance. »

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1- [226] . Ibid, p. 126.
2- [227] . Ibid, p.126.
3- [228] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 122.
4- [229] . Ibid, p.123.
5- [230] . Ibid, p. 133.
6- [231] . Tadhkiratul Khawâs, Vol. 5, p. 133.

Les gens se sont précipités pour lui prêter serment d’allégeance.

»(1)[232] Abû ‘Abdullâh Jadalî dit: «J'étais présent lorsque l’Emir des Croyants (p) a fait son testament à son fils Hassan (p). » Puis il a cité le testament de l'Imam ‘Ali (p).(2)[233] Lorsque l’Emir des Croyants (p) a été frappé par l'épée d'Ibn Muljam et les gens s'étaient rassemblés autour de son lit, il leur a dit: «Sortez, parce que je veux faire mon testament. » Donc tout le monde est sorti sauf une partie des Chiites. Ensuite, l'Imam ‘Ali (p) a fait l'éloge de Dieu et dit: «Je choisis Hassan et Hussayn comme mes successeurs. Obéissez-leur, parce que le Prophète (P) insistait sur leur Imamat. »(3)[234] Asbagh ibn Nabâtah dit: « Quand l’Emir des Croyants (p) a été frappé par Ibn Muljam, il a appelé Hassan et Hussayn et leur a dit :

‘Je meurs ce soir. Ecoutez-moi! Ô Hassan! Tu es mon successeur et Imam après moi. Ô Hussayn! Toi aussi tu seras mon successeur.

Obéis à Hassan et ne dis rien jusqu'à ce qu'il soit en vie. Tu sera le porte-parole de la vérité et instaurateur du gouvernement après ton frère ».(4)[235] L’adoration et le service de Dieu Il est rapporté de Kamâleddîn Talha qui a dit : « L’adoration de Dieu est de trois sortes : physique, financière, et une combinaison des deux. L’adoration physique comprend la Prière, le jeûne, la récitation du Coran, et de diverses invocations (dhikr). L’adoration financière comprend l'aumône, les dons de charité, et d'autres formes de bienfaisances. L’adoration physico–financière comprend le pèlerinage, le lutte dans Sa voie (djihâd), et le petit pèlerinage (‘Umrah). » L’adoration de Dieu par l’Imam Hassan (p) était arrivée à son plus haut degré dans toutes les trois formes. Ses Prières, ses invocations … sont bien connues.

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1- [232] . Ithbâtul Hudât, Vol. 5, p. 134.
2- [233] . Ibid, p. 137.
3- [234] . Ibid, p. 138.
4- [235] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 140.

En ce qui concerne l’aumône, il est rapporté dans le livre intitulé « Hillîyatul Awlîyâ » que l'Imam Hassan (p) a deux fois accordé toute sa richesse durant sa vie dans la voie de Dieu. Il a également divisé ses biens parmi les pauvres trois fois et donné la moitié de sa richesse aux pauvres, y compris ses propres chaussures.

En ce qui concerne l’adoration physique et financière, l'auteur de Hillîyatul Awlîyâ cite l'Imam Hassan (p) qui a dit : «J'ai honte de Dieu Tout-Puissant que je monte en un cheval quand je suis en voyage pour le pèlerinage, et de ne pas marcher vers la Maison de Dieu. » Par conséquent, il a vingt fois voyagé à pied de Médine à la Mecque, alors qu'il avait un quadrupède à monter. »(1)[236] Il est écrit quelque part: «Hassan ibn ‘Ali (p) est le plus similaire à l’Envoyé de Dieu (P) en ce qui concerne l'éthique, la conduite et la noblesse »(2).[237] L’Imam Sâdiq (p) cite son père de l'Imam Sajjâd (p) qui a dit : « Hassan ibn ‘Ali (p) a été le meilleur, et le plus pieux des gens de son temps. En voyage pour le pèlerinage, il voyageait tantôt à pied tantôt pieds nus. Il pleurait quand il se souvenait de la mort. Il versait des larmes quand il se souvenait de la tombe, la Résurrection, l'Au-delà, ou le passage par le Pont de Sirât. Quand il se rappelait la déclaration de ses actes ici-bas auprès de Dieu Tout- Puissant, il pleurait et s’évanouissait. Quand il se levait accomplir la Prière, son corps tremblait de peur de Dieu. Quand il se souvenait de L’Enfer et du Paradis, il se tordait comme une personne mordue par un serpent. Il demandait le Paradis de Dieu et se réfugiait auprès de Lui contre l'Enfer »(3).[238] En récitant le Coran, quand il arrivait au verset «Ô les croyants ! », il disait :

« Me voici à Tes ordres ! » Il invoquait Dieu tout le temps. Il était le plus véridique et le plus éloquent des gens.(4)[239]

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1- [236] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 181.
2- [237] . Ibid, p. 142.
3- [238] . Bihârul Anwâr, Vol 43, p. 331.
4- [239] . Ibid.

L’Imam Redhâ (p) a rapporté de son père et grand-père que l'Imam Hassan (p) pleurait lors de son décès. On lui a demandé: «Ô fils de Messager de Dieu! Pleurez-vous ainsi alors que vous aviez une position éminente auprès de l'Envoyé de Dieu (P), vous qui êtes vingt fois partis pour le pèlerinage de la Ka’ba à pied, et vous qui avez divisé votre richesse entre les pauvres trois fois! » L’Imam Hassan (p) a dit : « Je pleure à cause de deux choses : la peur que j’ai de la Résurrection et celle que j’éprouve de la séparation d’avec mes amis. »(1)[240] Quand l’Imam Hassan (p) arrivait à la porte d’une mosquée, il se levait la tête et disait : «Mon Dieu, Ton invité est à Ta porte. Ô Miséricordieux ! Le pécheur est venu à Toi; Pardonne mes péchés par Ta bonté. Ô Généreux ! »(2)[241] Quand il terminait sa Prière du matin, il ne parlait à personne jusqu'à l'aube. »(3)[242] La générosité et la bienfaisance L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Un homme est venu à ‘Uthmân ibn ‘Affân qui était assis dans une mosquée, et lui a demandé une chose.

‘Uthmân lui a donné cinq dirhams. Cet homme a dit: ‘Présente-moi à des gens qui peuvent m'aider plus.’ ‘Uthmân lui a indiqué un coin de la mosquée où étaient assis Hassan (p), Hussayn (p), et ‘Abdullâh ibn Ja’far. L'homme y est allé, a dit bonjour et demandé de l'aide. » L’Imam Hassan (p) dit : «Il est illicite (harâm) de demander une chose à autrui, sauf en l’un de ces trois cas : le prix du sang de la personne assassinée, une dette qui est arrivée à échéance, et une pauvreté extrême. Quelle est ta demande maintenant? » L’homme a répondu: «Ma demande est l’un de ces trois cas. » L’Imam Hassan (p) lui a donné cinquante dirhams, l’Imam Hussayn (p) lui a donné quarante-neuf dirhams, et ‘Abdullâh ibn Ja’far lui a donné quarante-huit dirhams. »

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1- [240] . Ibid, p. 332.
2- [241] . Ibid, p. 339.
3- [242] . Ibid.

Voyant cette générosité et bienfaisance, ‘Uthmân a dit: «Qui peut être aussi généreux que ces jeunes? Ils ont appris la connaissance et reçu la sagesse et la générosité de leur père».(1)[243] Sa’îd ibn ‘Abdul ‘Azîz dit: «Hassan ibn ‘Ali (p) a vu un homme qui priait et demandait dix mille dirhams du Dieu Tout-Puissant. Donc, il est rentré chez lui et a envoyé à cet homme dix mille dirhams.

»(2)[244] Un homme est venu à l'Imam Hassan (p) et a dit: « Par Dieu Qui vous a accordé tant de bénédictions sans médiateur, je vous demande de me sauver de cet ennemi oppresseur qui ne respecte pas les vieux ni n’a pitié des enfants! » L’Imam Hassan (p), qui s'était adossé, s’est redressé et lui a demandé: « Qui est ton ennemi? » Cet homme a répondu : « La pauvreté. » L’Imam Hassan (p) a dit à son serviteur : «Apporte-moi tout l'argent que nous avons à la maison! » Le serviteur a apporté cinq mille dirhams. L’Imam Hassan (p) a dit: «Donne-lui tout cet argent! » Puis il a ajouté: «Par Dieu ! Chaque fois que cet ennemi t’attaque, viens à moi pour t’aider! »(3)[245] Ibn ‘Aicha a raconté qu'un homme de Shâm (de Syrie) a vu l'Imam Hassan (p) qui allait à cheval. Il a commencé à insulter et à jurer, mais l’Imam Hassan (p) n'a pas parlé jusqu'à ce que l' homme ait cessé de jurer. L’Imam (p) l’a salué et lui a dit : « Ô Chaykh! Je pense que tu es un étranger et que tu as fait une erreur à propos de moi. Si tu veux mon pardon, je te pardonnerai. Si tu me demandes une chose, je vais te la donner. Si tu souhaites être guidé, je vais te guider. Si tu n’as pas d’animal à monter, je vais t’en donner un. Si tu as faim, je te donne à manger. Si tu n’as pas de vêtements, je vais te donner à porter. Si tu es pauvre, je satisferai à tes besoins. Si tu es expatrié, je vais te mettre à l'abri. Si tu apportes tes bagages chez moi, je serai très heureux de t’accueillir; ma maison est grande et équipée. » Lorsque cet homme a entendu ce que l’Imam Hassan (p) lui a dit, il s’est mit à pleurer et a dit: «Je témoigne que tu es le calife de Dieu

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1- [243] . Bihârul Anwâr, Vol 43, p. 332.
2- [244] . Ibid, p. 341.
3- [245] . Ibid, p. 350.

sur la terre. Dieu sait mieux où (et comment) mener à bien Sa mission. Toi et ton père étiez auparavant les personnes les plus détestées de moi. Mais maintenant, tu es l’homme le plus aimé de tous pour moi. » Ensuite, il a pris ses bagages chez l'Imam Hassan (p), y est resté comme son invité et est devenu l'un des compagnons de l’Imam (p). »(1)[246]

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1- [246] . Bihârul Anwâr, Vol 43, p. 344.

Troisième Imam infaillible : Hussayn (p) La naissance et le martyre L’Imam Hussayn (p) est né le troisième ou le cinquième jour du mois de Cha’bân en quatrième année de l’hégire à Médine. Son père était ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et sa mère était Fatima (s), la fille du Prophète Muhammad (P). Son surnom était Abû ‘Abdullâh et ses titres honorifiques les plus célèbres étaient Tayyib, Sayyid, Sibt, Wafî, et Mubârak.

Lors de sa naissance, Gabriel est descendu pour féliciter le plus noble Prophète (P). Il lui portait le message de Dieu qui voulait qu’on appelle « Hussayn » le nouveau-né. L'Envoyé de Dieu (P) a chanté l’appel à la Prière (adhân) dans son oreille droite et l’introït (iqâmah) dans son oreille gauche. Le septième jour après la naissance de l'Imam Hussayn (p), deux moutons ont été sacrifiés pour lui, dont la viande a été divisée parmi les pauvres.

Selon certains récits, l’Imam Hussayn (p) a vécu cinquante-six ans et quelques jours. Il a vécu six ans et quelques mois avec son grand-père, le Prophète Muhammad (P), avant la disparition de celui-ci, trente ans avec son père, dix ans avec son frère l'Imam Hassan (p) après la mort de son père, et dix ans après la mort de son frère. Il a été mort en martyre le jour de ‘Achûrâ (dixième jour de Muharram) de l'an 61 de l’hégire à Karbala et son saint corps a été enterré dans le même pays.(1)[247] Les textes qui prouvent son Imamat Nous pouvons utiliser les raisons générales que nous avons déjà indiquées pour prouver l’Imamat de l’Imam Hussayn (p). En outre, le noble Messager de l’Islam (P) a souligné l’Imamat de Hassan (p) et de Hussayn (p) dans de nombreux hadiths.

L'Envoyé de Dieu (P) a dit: « Mes deux fils sont Imams, qu’ils se lèvent pour l’Imamat ou pas. »(2)[248]

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1- [247] . Bihârul Anwâr, Vol. 44, pp. 200-201; Kachful Ghummah, Vol.
2- [248] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 134-171.

Par ailleurs, l'Imam Hassan (p) a présenté son frère, Hussayn (p), comme son successeur et Imam au moment de son décès.

L’Imam Sâdiq (p) a déclaré dans un hadith : « Hassan ibn ‘Ali (p) a appelé son frère, Muhammad ibn Hanafîyah, avant sa disparition et dit : ‘Ne sais-tu pas que Hussayn ibn ‘Ali (p) sera l'Imam après ma mort? Dieu, qu’Il soit loué et glorifié, l’a voulu et l'Envoyé de Dieu (P) l’a appuyé. Dieu le Très-Haut sait bien que vous (Gens de la Demeure prophétique) êtes Ses meilleurs serviteurs. Dieu a élu le Prophète Muhammad (P) au rang de la Prophétie, et celui-ci, a élu l'Imam ‘Ali (p) comme Imam, et mon père (p) m’a élu comme Imam, ce que j’ait fait à l’égard de Hussayn (p).’ Muhammad ibn Hanafîyah a dit : ‘Ô mon frère! Tu es Imam et remplis sûrement ton devoir.

[249](1) ‘Ali ibn Yûnus ‘Amilî écrit dans son livre intitulé « Sirâti Mustaqîm » :

« L’Emir des Croyants (p) a souligné l'Imamat de son fils, Hassan (p), comme il l’a fait à l’égard de son fils, Hussayn (p). Les narrateurs chiites ont rapporté que Hassan (p), avant sa disparition, a choisi son frère Hussayn (p) comme Imam, lui a confié les pactes de la Prophétie et les engagements de l’Imamat, a informé les Chiites de son Imamat et succession, et l’a choisi comme le portedrapeau de la guidance après lui-même. C'est une chose évidente et reconnue sans aucune ambiguïté.(2)[250] Mas’ûdî écrit dans son livre «Ithbâtul Wasîlah:

« Lorsque l’Imam Hassan (p) est tombé malade, son frère Abû ‘Abdullâh est venu lui rendre visite. Ils ont parlé pendant un moment et puis l’Imam Hassan (p) a présenté son frère Hussayn (p) comme son successeur. Il a enseigné à Hussayn (p) le Nom Suprême (Ismi A’zam) de Dieu et lui a confié les héritages des Prophètes et le testament de l’Emir des Croyants (p). »(3)[251] Muhammad ibn Hanafîyah a dit à l’Imam Sajjâd (p) : « Sais-tu que l'Envoyé de Dieu (P) a confié l'Imamat et sa succession après lui à

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1- [249] . Ibid, p. 169, Bihârul Anwâr, Vol. 44, p. 174.
2- [250] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 173.
3- [251] . Ibid, p. 174.

l’Emir des Croyants (p), et après celui-ci, à Hassan (p) puis à Hussayn (p) ? »(1)[252] Les vertus de l’Imam Hussayn (p) L'Envoyé de Dieu (P) a dit : « Hussayn est de moi et je suis de Hussayn. Celui qui aime Hussayn est aimé par Dieu. Hussayn est un petit-fils (sibt) de mes petits-fils (asbât)».(2)[253] Le plus noble Prophète (P) a dit: «Celui qui veut voir la personne la plus aimée dans les cieux et la terre doit se tourner vers Hussayn.

»(3)[254] Hudhayfah cite l’Envoyé de Dieu (P) qui a dit : « Dieu a accordé à Hussayn (p) une vertu qu'Il n’a donnée à aucun être humain, sauf à Joseph, fils de Jacob. »(4)[255] Hudhayfah ibn Yamân dit: « J'ai vu l’Envoyé de Dieu (P) qui tenait la main de Hussayn (p) et disait: «Ô gens! C'est Hussayn ibn ‘Ali.

Connaissez-le! Par Dieu ! Il sera au Paradis avec ses amis et les amis de ces derniers. » L’Envoyé de Dieu (P) a aussi dit : « Hassan et Hussayn, après leur père et moi, sont les meilleures personnes sur la terre, et leur mère est la meilleure femme dans le monde».(5)[256] Le Prophète (P) a dit : « Hassan et Hussayn sont mes deux fleurs sur la terre».(6)[257] L’Envoyé de Dieu (P) a également dit: « Hassan et Hussayn sont les maîtres de la jeunesse du Paradis et leur père est le plus vertueux qu'eux. »(7)[258] L’adoration et le service de Dieu On a demandé à l’Imam Hussayn (p) : «Pourquoi crains-tu tant Dieu? » L’Imam Hussayn (p) a répondu: «Personne n'est à l'abri

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1- [252] . Ibid, p. 170.
2- [253] . Bihârul Anwâr, Vol 43, p. 261.
3- [254] . Ibid, p. 297.
4- [255] . Ibid, Vol 43, p. 316.
5- [256] . Ibid, p. 262.
6- [257] . Ibid, p. 316.
7- [258] . Ibid, p. 264.

des difficultés de l'Au-delà, sauf celui qui craint Dieu dans ce monde. »(1)[259] ‘Abdullâh ibn ‘Ubayd dit : « L’Imam Hussayn (p) est parti en voyage pour le pèlerinage à pied vingt fois, alors qu'il avait un cheval à monter. »(2)[260] On a demandé à l’Imam Sajjâd (p): « Pourquoi les enfants de ton père sont peu nombreux? » L’Imam (p) a répondu: «Je m’étonne même de ma naissance; parce que mon père accomplissait mille unités de Prière jour et nuit. »(3)[261] Le narrateur dit : « J’ai vu Hassan (p) et Hussayn (p) qui partaient en voyage pour le pèlerinage à pied. Chaque cavalier qui les voyait descendait de son cheval et continuait le chemin à pied avec eux. Il était difficile pour certains pèlerins de marcher. Ils ont dit Sa’d ibn Abî Waqâs : ‘La marche est difficile pour nous, mais on ne peut pas monter à cheval, alors que ces deux honorables personnes sont à pied.’ » Sa’d ibn Abî Waqâs a transmis leur propos à l’Imam Hassan (p) et lui a dit: «Si vous montiez à votre cheval pour le confort de ces faibles pèlerins ! » L’Imam Hussayn (p) a dit: «Nous ne monterons pas, puisque nous sommes obligés de marcher à pied jusqu’à Médine. Cependant, nous fuyons cette voie pour le bien des autres pèlerins. » Alors les deux Imams (p) se sont éloignés d’eux. »(4)[262] La bienfaisance et la charité L’Imam Hussayn (p) est allé visiter ‘Usâmat ibn Zayd qui était malade. Il a dit à l’Imam Hussayn (p) : «Malheur! Je suis triste! » L’Imam (p) lui a dit: «Pourquoi es-tu triste, mon frère? » ‘Usâmat a répondu: «Ô fils de l'Envoyé de Dieu ! Je dois soixante mille dirhams. J'ai peur de mourir sans pouvoir m’acquitter de cette dette.

» L’Imam Hussayn (p) a dit: «Ne sois pas triste! Je vais payer ta dette avant ta mort. » Et il l'a fait.(5)[263]

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1- [259] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 192.
2- [260] . Ibid, p. 193.
3- [261] . Ibid, p. 196.
4- [262] . Ibid, Vol 43, p. 276.
5- [263] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 189.

Chu’ayb ibn ‘Abdur-Rahmân dit: «Après la mort en martyre de l'Imam Hussayn (p), une marque a été vue sur son saint épaule. On a demandé à l’Imam Sajjâd (p): «Quelle est cette marque? » L’Imam (p) a répondu: «Cette marque est à cause du sac de nourriture que mon père portait sur son épaule pour nourrir les pauvres, les orphelins, et les veuves».(1)[264] Il est rapporté de l'Imam Hussayn (p) qui a dit : « La validité de ce discours du Prophète Muhammad (P) m’a été prouvée: ‘La meilleure action après la Prière, c’est la joie du coeur du croyant, à condition qu'il soit vide de péchés. » Un jour, j'ai vu un esclave qui mangeait son repas avec un chien. Il prenait une bouchée, puis jetait un morceau au chien. Je lui ai demandé la raison. L'esclave a répondu: «Ô fils de Messager de Dieu! Je suis fortement triste.

J'essaie de faire ce chien heureux de sorte que Dieu me ravisse.

Mon maître est un Juif de qui je souhaite me séparer. » L’Imam Hussayn (p) est allé au maître de l'esclave et a payé deux cents dirhams pour acheter l'esclave. L'homme juif a dit: «Je vous offre cet esclave pour vous remercier d’être venu. Je lui accorde aussi une ferme. Vous pouvez aussi garder cet argent. » L’Imam Hussayn (p) a dit: «J'accepte votre donation, et j’ai tout accordé à cet esclave et je l’affranchit. » L'épouse de l'homme juif qui était présente et a vu tout cela a dit: « J'embrasse l’Islam et pardonne ma dot à mon mari. » L'homme juif a dit: «Moi aussi, j’embrasse l'Islam et accorde ma maison à mon épouse ».(2)[265] Anas dit: « J'étais avec l’Imam Hussayn (p) quand une femme esclave est venue et a offert des fleurs à l'Imam (p). L’Imam Hussayn (p) lui a dit : ‘Je te libère dans la voie de Dieu.’ J'ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu ! Elle vous a donné des fleurs sans grande valeur. Pourquoi l'avez-vous libérée?’ L’Imam (p) a dit: «Dieu nous a formés de cette façon: ‘Si on vous fait une salutation, saluez d’une façon meilleure; ou bien rendez-la (simplement).’(3)[266] ‘Mieux que ces fleurs, c’était la libération de cette femme esclave.’ »(4)[267] Un esclave de l'Imam Hussayn (p) a commis quelque chose de mal et il méritait d'être puni. L’Imam (p) a ordonné de le punir. L'esclave a dit: «Ô mon maître! ‘Ceux qui dominent leur rage.’ » L’Imam (p) a

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1- [264] . Ibid, p. 190.
2- [265] . Ibid, p. 194.
3- [266] . Sourate 4, An-Nisâ (Les femmes), verset 86.
4- [267] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 195.

dit: «Je te pardonne. » L'esclave a dit: «Ô mon maître! ‘Et ceux qui pardonnent à autrui.’ » L’Imam (p) a dit: «Je t’ai pardonné. » L'esclave a dit alors: «Ô mon maître! ‘Car Dieu aime les bienfaisants.’»(1)[268] L’Imam Hussayn (p) a dit: «Je te libère dans la voie de Dieu et te paierai deux fois ce que je t’avais donné avant».

[269](2) Un arabe nomade est allé à l'Imam Hussayn (p) et lui a dit: «Ô fils de Messager de Dieu! J'ai accepté un prix du sang complet, mais je ne peux pas le payer. Je me suis dis de le demander d’une personne qui est la plus généreuse et je n’ai trouvé personne qui soit la plus généreuse que les Gens de la Demeure prophétique (p).

L’Imam Hussayn (p) a dit:

« Je te demande trois questions : si tu réponds à l'une d’elles, je vais te donner un tiers de l'argent dont tu as besoin, si tu réponds à deux questions, je vais te payer les deux tiers, et si tu réponds à toutes les trois questions, je vais te donner tout mon argent ».

L'homme arabe a dit: «Ô fils de Messager de Dieu! Est-ce qu’une personne, noble et savante, comme vous pose des questions à quelqu'un comme moi ?! » L’Imam (p) a répondu: «Oui. J'ai entendu mon grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), qui a dit: «Le bien que fait une personne est égal à ses connaissances. » L'homme arabe a dit: « Demandez-moi ! Je vais répondre si je sais et je vais apprendre de vous si je ne sais pas. Et il n'y a pas de force et de puissance, si ce n’est qu’en Dieu.» Puis l’Imam Hussayn (p) lui a demandé les questions suivantes :

- Quel est le meilleur acte? - La croyance en Dieu.

- Qu'est-ce que les moyens de se sauver des calamités? - La confiance en Dieu.

- Quelle est la parure humaine?

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1- [268] . Sourate 3, Al-‘Imrân (La famille de ‘Imrân), verset 134.
2- [269] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 195.

- La connaissance accompagnée de la patience.

- Et dans son absence ? - Les biens accompagnés de l'humanité et de l'équanimité.

- Et si cela n’existe pas? - La pauvreté accompagnée de la patience.

- Et si cela n'existe pas? - Ainsi, un tonnerre devrait venir du ciel et le brûler! L’Imam Hussayn (p) a souri et lui a accordé mille dinars. En outre, l'Imam (p) lui a donné son anneau qui coûtait deux cents dirhams et a dit: «Acquitte-toi de ta dette avec cet argent. Vends l'anneau et dépense-le pour mener ta vie. » L’homme arabe les a pris et dit :

اللَّهُ أَعْلَمُ حَيْثُ يَجْعَلُ رِسَالَتَهُ ۗ « Allah sait mieux où placer Sa mission. »(1)[270] L’événement de ‘Achûrâ L’événement de ‘Achûrâ, qui s’est produit le jour de Achûrâ (dixième jour de Muharram de l'an 61 de l’hégire), est parmi les événements les plus tragiques de l'histoire de l'Islam, et même dans l'histoire du monde. Dans cet événement tragique, l'Imam Hussayn (p), fils de Messager de Dieu (P), a été mort en martyre à Kerbela, avec certains de ses frères, fils, cousins, cousines, proches parents et amis, sur ordre d’une personne qui se prenait pour le calife du Prophète (P). En dépit de toutes les recommandations à son égard, l'Imam Hussayn (p) a été cruellement martyrisé par une armée qui se considérait comme

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1- [270] . Sourate 6, Al An’âm (Les bestiaux), verset 124 ; Ibid, p. 194.

musulmane et adepte du Messager de Dieu (P). Le massacre cruel et inhumain accompagné des comportements catastrophiques à Kerbela a noircis l’histoire de l’humanité.

La révision de cet événement amer est nécessaire pour reconnaître l'Imam Hussayn (p). Mais étant donné que la révision et l’étude précises de cet événement nécessite la rédaction d’un livre détaillé, ce qui n'est pas possible dans le présent ouvrage, nous nous contentons, donc, à citer les objectifs de l’Imam Hussayn (p) dans son soulèvement sanglant.

Les objectifs de l’Imam Hussayn (p) et sa méthode de suivi Pour mieux connaître les objectifs de l'Imam Hussayn (p) dans le soulèvement ensanglanté de Karbala, il est préférable de nous référer à ses propres mots. En sortant de la Médine, l'Imam (p) a écrit dans son testament à Muhammad ibn Hanafîyah :

« Je ne sors pas pour la vanité, le ravissement, la corruption ou l’oppression. Je sors simplement pour réformer les affaires de la communauté de mon grand-père, le Prophète Muhammad (P). Je veux conseiller le bien et interdire le mal et d’agir selon la tradition de mon grand-père et de mon père ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). »(1)[271] Selon cette phrase de l'Imam Hussayn (p), celui-ci avait trois objectifs principaux pour son soulèvement : réformer les affaires des musulmans, ordonner le bien et interdire le mal, et revitaliser la tradition de son grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), et de son père, l'Imam ‘Ali (p).

On peut en conclure que l'objectif principal de l'Imam Hussayn (p) a été la réforme des affaires de la communauté islamique qui avait oublié la tradition du Prophète Muhammad (P) et qui faisait fausse route dans les différents domaines culturel, social, éthique, politique, et économique. L’Imam Hussayn (p) voulait faire ce travail important en ordonnant le bien et interdisant le mal.

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1- [271] . Bihârul Anwâr, Vol 44, p. 329.

En conséquence, on peut dire que le mouvement de l'Imam Hussayn (p) était une sorte de protestation et de réforme, qui a été fait en forme de l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal dans divers niveaux et étapes, en fonction du temps et du lieu et selon les exigences du devoir :

Première étape – L'immigration de la Médine: Après la mort de Mu’âwîyah, son fils, Yazîd a écrit et ordonné à Walîd (gouverneur de la Médine) de faire Hussayn ibn ‘Ali (p) prêter le serment d'allégeance et de le tuer s'il refusait de le faire. Cependant, l'Imam Hussayn (p) qui jugeait illégal le gouvernement de Yazîd a refusé de le reconnaître et de lui prêter serment d’allégeance. Pour montrer son désaccord, l'Imam Hussayn (p) a quitté la Médine pour aller à la Mecque. Ceci est considéré comme une sorte d’interdiction du mal.

Deuxième étape – Le séjour à la Mecque: L’Imam Hussayn (p) allait rester à la Mecque et à parler, si possible, aux pèlerins musulmans en provenance de divers pays pour le pèlerinage afin de montrer son opposition au gouvernement au pouvoir, ce qui était un autre type d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal. A la Mecque, cependant, deux nouveaux événements se sont produits qui pourraient affecter l'intention de l'Imam (p) : Le premier événement était que, lors du séjour de l’Imam (p) à la Mecque, les Chiites de Koufa ont été informés de son refus de prêter serment d’allégeance à Yazîd et de son déménagement à la Mecque. Ils ont écrit tant de lettres pour inviter l’Imam Hussayn (p) à Koufa. Le second événement était que l'Imam Hussayn (p) a été informé que Yazîd avait embauché des gens pour l’assassiner en secret.

Troisième étape - Le départ vers Koufa : Les deux événements mentionnés ont changé la situation. D'une part, l'Imam Hussayn (p) ne pouvait pas rester à la Mecque. La raison en était que le tuer à l'intérieur de la Maison de Dieu déshonorait cette dernière sans aucune utilité. D'autre part, les Chiites de Koufa avaient invité l’Imam (p) et il n'avait pas de quoi refuser leur invitation.

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Par conséquent, l'Imam Hussayn (p) s’est vu devoir se déplacer vers Koufa et poursuivre son mouvement de protestation. Bien sûr, pour être sur le côté sécuritaire, il a envoyé Muslim ibn ‘Aqîl accompagné d'une lettre vers Koufa afin qu'il observe la situation de près et mette directement l’Imam Hussayn (p) au courant. Après un certain temps, l'Imam (p) a reçu une lettre de Musilm qui disait: « Un grand nombre de personnes à Koufa m’ont prêté serment d'allégeance et sont en attente pour vous. » L’Imam Hussayn (p) a estimé qu'il devait se déplacer vers l'Irak, non seulement pour la poursuite de sa protestation, mais aussi pour établir un gouvernement islamique, d’après les lettres des Chiites de Koufa et le rapport de Muslim, sans avoir recours à une guerre sanglante mais avec le soutien de nombreux Chiites. Par conséquent, l'Imam Hussayn (p) pourrait revitaliser la tradition de son grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), dans un gouvernement islamique et réformer les affaires des musulmans, ce qui est le meilleur niveau d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal.

En attendant, si le peuple de Koufa manquait à ses promesses ou d'autres problèmes se produisaient dans cette sainte voie, l’Imam Hussayn (p) pourrait, selon les circonstances, accomplir son devoir.

En tout cas, son mouvement de protestation n’aurait pas été arrêté.

L’Imam Hussayn (p) a changé son grand pèlerinage (Tamattu’) à un petit pèlerinage (‘Umrah) et s’est dirigé vers Koufa.

La quatrième étape – La prise de connaissance du martyre de Muslim : L’Imam Hussayn (p) a entendu la nouvelle du martyre de Muslim quand il était à Tha’labîyah et s’est vu face à de nouvelles conditions. Il devait encore une fois décider d’après les nouvelles conditions. La première chose qu’il a faite, c’était d’informer ouvertement ses compagnons du martyre de Muslim pour prendre leur avis.

Les fils de ‘Aqîl ont dit: «Nous devons nous venger pour la mort de Muslim ou être tués de cette manière. » L’Imam Hussayn (p) a dit :«La vie n'a aucune valeur après le martyre de Hânî et de Muslim. » Certains compagnon ont dit : «Ô fils du Prophète ! Par

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Dieu ! Tu n’est pas comme Muslim. Lorsque tu entres à Koufa, les Chiites qui t’ont invité se précipiteront sûrement pour te soutenir. » Dans ces nouvelles conditions, l'Imam Hussayn (p) avait deux choix : continuer son chemin à Koufa, ou y renoncer pour aller à une autre région en vue de remplir son devoir selon les nouvelles conditions qui y régnerons.

L’Imam Hussayn (p) a préféré le première choix, parce que tout d'abord, il n’était pas encore déçu du soutien du peuple de Koufa, comme l'avait souligné ses compagnons. Deuxièmement, il pensait que même si le peuple de Koufa manquait à ses promesses, il pourrait accomplir son devoir à Koufa mieux que dans d'autres régions et poursuivre son mouvement d'opposition. Par conséquent, il a décidé de poursuivre son chemin vers Koufa .

À ce stade, l'Imam Hussayn (p) a fait une autre chose pour permettre à ceux parmi ses compagnons qui n’aimaient pas ou craignaient de l’accompagner dans ce voyage dangereux de ne pas s’obliger par modestie de venir avec lui. L’Imam (p) a dit à ses amis et compagnons: «Comme vous l'avez entendu, Muslim a été mort en martyre et les conditions dans Koufa ont changé. Je vais de toute façon à Koufa. Cependant, je retire mon serment d'allégeance de vous. Celui qui aime me laisser peut aller où il veut. » Certains compagnons se sont séparés de la caravane de l'Imam Hussayn (p) laquelle s’est dirigée vers Koufa.

La cinquième étape – La face-à-face avec l'armée de Hurr: l’Imam Hussayn (p) avait prévu de rejoindre Koufa dès que possible, mais avant d'y arriver, Hurr et son armée ont bloqué leur chemin. L’Imam (p) à dit à Hurr : « Les gens de Koufa m'ont invité ici. S’ils sont revenus à leur décision, je vais retourner à Hijâz ou à un autre pays. » Hurr a répondu: «Je ne sais rien de cette invitation. Je dois vous saisir et vous amener à Ibn Zîyâd pour qu’il décide de vous. »

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La situation était tout à fait différente. Se rendre à Ibn Zîyâd finirait par une allégeance humiliante ou le martyre avec humilité, ce que l'Imam Hussayn (p) ne pouvait accepter. Par conséquent, il a changé son chemin et a choisi une autre voie que Koufa pour sortir de cette impasse et partir pour d’autres destinations poursuivre son mouvement de protestation.

La sixième étape – La descente vers la terre de Karbala : La caravane de l'Imam Hussayn (p) se déplaçait et l'armée de Hurr les accompagnaient et guettaient sans recourir à la force jusqu'à ce qu'ils aient atteint Karbala. Puis Ibn Zîyâd a envoyé une lettre à Hurr et lui a ordonné d'arrêter la caravane de l'Imam Hussayn (p).

Cette nouvelle commande a créé une nouvelle situation. L’Imam Hussayn (p) ne pouvait ni aller à Koufa ni nulle autre part, et le voila encore devant un autre dilemme; il pourrait céder à la volonté d’Ibn Zîyâd pour pouvoir vivre encore quelques années avec humilité, ou il pourrait résister à ses ennemis, préférant la sainte défense et le martyre honorable à la vie humiliante.

L’Imam Hussayn (p) n’a pas encore cédé la poursuite de son but dans cette situation sensible et dangereuse. Il a choisi la guerre sainte et courageuse jusqu'au martyre pour enseigner aux musulmans une leçon pratique de la liberté, la religiosité, l’esprit de justice, et la lutte contre l'autocratie et l'oppression. De cette façon, il aurait déstabilisé les bases du gouvernement illégal des Umayyades. Il s'agissait en fait du meilleur niveau d’ordonnance du bien et d’interdiction du mal.

Oui le « ‘Achûrâ » de l’Imam Hussayn (p) et de ses amis et compagnons fidèles est une école de la liberté, la religiosité, la résistance contre l'oppression et les oppresseurs, et la défense des pauvres et des opprimés. Cette école salvatrice doit toujours rester active et vivante à travers l'histoire. À tout moment et n'importe où l'oppression et l'autocratie existent et de simples mesures pacifiques ne suffisent pas, le dernier recours sera la revitalisation et l’apprentissage des leçons de l'école instructive de ‘Achûrâ : « Chaque jour est ‘Achûrâ et chaque lieu est Karbala ». C'est pourquoi les Imams infaillibles (p) recommandaient tout le temps la

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tenue des cérémonies de deuil pour l'Imam Hussayn (p) à encourager les auditeurs à lutter contre l'oppression tout en enseignant la philosophie du soulèvement et des objectifs de l’Imam Hussayn (p). Pleurer pour le martyre combattant dans la voie de Dieu contre l'oppression et pour la défense de la religion aura beaucoup de récompenses, tel que mentionné dans les divers hadiths ».

2, p. 216- 252; A’lâmul Wurâ, Vol. 1, p. 420, Matâlibul Suûl, Vol. 2, pp. 49, 51, 69, 70.

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Quatrième Imam infaillible : Zaynul ‘Abidîn, ‘Ali ibn Hussayn (p) La naissance et le martyre Selon certains hadiths, ‘Ali ibn Hussayn (p) est né le quinze Jamâdîul ‘Ulâ de l’an 31 ou 36 de l’hégire à Médine.(1)[272] Son père était Hussayn ibn ‘Ali (p) et sa mère, d’après certains récits, était Chahrbânû, fille de Yazdgird (roi iranien).(2)[273] Ses surnoms sont Abul Hassan, Abul Qâsim, Abû Muhammad, Abû Bakr, et ses titres honorifiques les plus célèbres sont Zaynul ‘Abidîn, Zaynus Sâlihîn, et Sajjâd.(3)[274] Selon des hadiths, il a été mort en martyre le douze Muharram en l'an 94 de l’hégire à Médine et son saint corps a été enterré dans le cimetière de Baqî’.

‘Ali ibn Hussayn (p) a vécu 57 ans dans ce monde. Quand il avait deux ans, son grand-père ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) a été mort en martyre. Il a ensuite connu l'Imamat de son oncle, l'Imam Hassan (p), pendant dix ans. Le ‘Achûrâ de l'année soixante et un de l’hégire, quand son père a été mort en martyre, l’Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) avait 22 ans. Il a vécu 35 ans après son père, qui est la durée de son Imamat.(4)[275] Il est mort le douze Muharram de l’an 95 de l’hégire à Médine et son saint corps a été enterré dans le cimetière de Baqî’.

Les textes qui prouvent son Imamat En plus de raisons générales de l'Imamat des douze Imams infaillibles (p) que nous avons indiquées, certaines raisons spécifiques existent également pour prouver l'Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), dont certaines sont citées ici de son père, l'Imam Hussayn (p).

Abû Bakr Hazramî cite l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Quand Hussayn ibn ‘Ali (p) allait à l’Irak, il a confié un livre et un testament

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1- [272] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 14.
2- [273] . Ibid, p. 13.
3- [274] . Ibid, p. 4.
4- [275] . Ibid, Vol 46, pp. 8 154.

à Ummi Salamah. Lorsque ‘Ali ibn Hussayn (p) était de retour de Karbala à Médine, Ummi Salamah lui a donné ces dépôts. »(1)[276] Fudayl ibn Yasâr a rapporté de l'Imam Muhammad Bâqir (p) :

«Quand l'Imam Hussayn (p) partait pour l’Irak, il a donné un livre, un testament, et d'autres choses à Ummi Salamah, l'épouse du Prophète Muhammad (P), et lui a dit: «Quand mon fils aîné vient à toi, donne-lui ces dépôts. » Après la mort en martyre de l’Imam Hussayn (p), son fils ‘Ali est allé à Ummi Salamah et a pris les dépôts. »(2)[277] Abul Jârûd cite l'Imam Muhammad Bâqir (p) qui a dit : « L’Imam Hussayn (p) a appelé sa fille, Fatima, avant son martyre et lui a donné un livre enveloppé et un testament. A ce moment-là, ‘Ali ibn Hussayn (p) était très malade. Plus tard, Fatima lui a donné le livre.

Par Dieu ! Le même livre est maintenant avec nous. » Abul Jârûd a demandé : « Qu'est-ce que dans ce livre, que ma vie soit sacrifiée pour vous ? » L’Imam Bâqir (p) a dit en réponse: «Tout ce dont les gens ont besoin existe dans ce livre. Par Dieu ! Toutes les limites (hudûd) et prescriptions islamiques ont été mentionnées dans ce livre, même le prix du sang pour une égratignure sur la peau. »(3)[278] ‘Abdullâh ibn ‘Atabah dit: «J'étais avec Hussayn Ibn Ali (p) quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est arrivé. J'ai demandé à l'Imam Hussayn (p) :

‘Si vous décédez, un jour, à qui devrons- nous référer?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Référez-vous à mon fils qui est ici. Il sera l'Imam et le père des Imams ».(4)[279] Mas’ûdî a écrit dans son livre «Ithbâtul Wasîyah » : « A Karbala, Hussayn (p) a appelé ‘Ali ibn Hussayn (p) qui était malade, lui a enseigné le Grand Nom de Dieu et les héritages des Prophètes; puis il lui dit que les livres, les sciences, et l'arme ont été confiés à Ummi Salamah et elle devra les lui donner. »(5)[280] Sayyid Murtazâ a écrit dans le livre intitulé «Uyûnul Mu’djizât » : « Les narrateurs de hadiths ont rapporté que Hussayn ibn ‘Ali (p) a

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1- [276] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 212.
2- [277] . Ibid.
3- [278] . Ibis, p. 213. Ici, il faut clarifier une doute qui peut venir à
4- [279] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 215.
5- [280] . Ibid, p. 216.

voulu dans son testament que le Grand Nom de Dieu, et les héritages des Prophètes soient donnés et enseignés à son fils ‘Ali ibn Hussayn (p). » Ensuite, l'Imam Hussayn (p) a dit: « Il sera l'Imam après moi. »(1)[281] Muhammad ibn Muslim dit: «J'ai demandé à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Où est la bague de Hussayn ibn ‘Ali (p)? J'ai entendu qu’on l’a retirée de son doigt à Karbala.’ L’Imam (p) a dit: «Ce n'est pas vrai.

Hussayn (p) a donné sa bague à son fils, ‘Ali ibn Hussayn, et cela est mentionné dans son testament. Il lui a aussi légué la position de l'Imamat, tout comme l'Envoyé de Dieu (P) l’a légué à l’Emir des Croyant (p), celui-ci à son fils Hassan, et celui-ci à son frère Hussayn. Après ‘Ali ibn Hussayn (p), la bague est arrivée à mon père et après ce dernier, c’est moi qui la détiens. Je la porte le vendredi et accomplis mes Prières avec elle. » Je suis allé à l'Imam Sâdiq (p) un vendredi et l’ai trouvé en Prière.

Quand sa Prière a fini, il a tendu son doigt vers moi. J'ai vu une bague dans son saint doigt avec cette inscription: «Il n'y a pas de divinité à part Dieu, c’est le viatique pour Le rencontrer. » Puis l’Imam (p) a dit: «C'est la bague de mon grand-père, Abû ‘Abdullâh Hussayn ibn ‘Ali (p). »(2)[282] L'auteur de Kachful Ghumma a plaidé pour l'Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) en se servant d'autres raisons :

1. L'Imam Sajjâd (p) était après son père le plus vertueux parmi les gens de son temps. Et il va de soi qu’en présence d’un tel homme, aucun autre ne peut être Imam.

2. Les raisons logiques et des hadiths prouvent que l'existence de l'Imam a été toujours nécessaire et que la terre ne sera jamais vide des successeur de Dieu. D’autre part, les gens qui prétendaient à l’Imamat à l’époque de ‘Ali ibn Hussayn (p) n'avaient pas une vraie raison pour démontrer leur Imamat et leurs revendications étaient donc invalides. Par conséquent, l'Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) est prouvé, parce que la terre ne sera jamais vide d’un Imam.

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1- [281] . Ibid.
2- [282] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 17.

3. Il y a des hadiths de la part de l'Envoyé de Dieu (P) sur l'Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), comme celui de Jâbir qu’il a rapporté du Prophète (P ) ; l'Imam Muhammad Bâqir (p) l’a rapporté de son père, et celui-ci de son grand-père, et ce dernier de Fatima (s), fille du Messager de Dieu (P). Les noms des douze Imams, dont celui de l'Imam Sajjâd (p), sont enregistrés dans ce hadith de Jâbir.

Comme mentionné dans des hadiths, l’Emir des Croyants (p) avait déjà annoncé l'Imamat de son fils ‘Ali. Et puis, Hussayn ibn ‘Ali (p), avant sa disparition, avait mentionné l’Imamat de son fils ‘Ali ibn Hussayn (p) dans son testament lequel il avait confié à Ummi Salamah pour qu’elle le donne à ‘Ali ibn Hussayn (p). Hussayn (p) a considéré la demande de ce testament d’Ummi Salamah comme un signe du véritable Imamat.(1)[283] Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a dit au Prophète (P) : « Ô Envoyé de Dieu ! Qui seront les Imams de la descendance de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p)? » Le Prophète (P) a dit: « Hassan et Hussayn, maîtres des jeunes du Paradis. Puis le maître des fidèles, ‘Ali ibn Hussayn et Bâqir; Muhammad ibn ‘Ali. Ô Jâbir! Lorsque tu le vois, salue-le de ma part. Après lui, Sâdiq, Ja’far ibn Muhammad, ensuite Kâzim, Mûsâ ibn Ja’far, puis Redhâ, ‘Ali ibn Mûsâ. Après lui, Taqî, Muhammad ibn ‘Ali, puis Naqî, ‘Ali ibn Muhammad. Après lui, Zakî, Hassan ibn ‘Ali, puis son fils, Qâim, Mahdî. Il remplira le monde avec justice après avoir été remplie d'injustice et d'oppression.

Ô Jâbir! Ils seront mes successeurs, descendants, et califes. Celui qui leur obéit m'a obéi. Et celui qui leur désobéit m'a désobéi. Celui qui nie un ou tous d’entre eux m'a nié. C’est grâce à leur existence que Dieu ne permet pas à la Terre d'avaler ses habitants».(2)[284] Les qualités et les nobles vertus morales ‘Ali ibn Hussayn (p) a été le meilleur, et le plus vertueux des gens de son temps, de sorte qu’on l’appelait l'ornement des adorateurs .

L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Dans l'Au-delà, le Proclamateur (Monâdî) criera: ‘Où est Zaynul ‘Abidîn (l'ornement des adorateurs)? C'est

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1- [283] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 265.
2- [284] . Kamâlid Dîn wa Tamâmun Ni’mah, Vol. 1, p. 372.

comme si je vois ‘Ali ibn Hussayn qui se lève et marche au milieu des gens à l'Au-delà.’ »(1)[285] Quand ‘Ali ibn Hussayn (p) s’est séparé de ‘Umar ibn ‘Abdul ‘Azîz, ' celui-ci à demandé à l'auditoire : «Qui est le plus noble des gens? » Les gens qui y étaient là ont dit: «Vous. » ‘Umar a dit : «Non, ce n'est pas vrai. Il est celui qui vient de nous quitter. »(2)[286] Huchâm ibn ‘Abdul Mâlik est parti pour le pèlerinage avant son califat. Il allait toucher et embrasser la Pierre Noire (Hadjarul Aswad), mais il ne pouvait pas le faire à cause de la foule. A ce moment-là, ‘Ali ibn Hussayn (p) est arrivé. Les hadjis ont ouvert une voie pour lui pour qu’il puisse toucher la Pierre Noire. Les compagnons de Huchâm ont dit : ‘Qui est cet homme pour qui on a ouvert la voie?’ Huchâm a répliqué : ‘Je ne le connais pas.’ Farazdaq le poète a entendu Huchâm et lui a dit: ‘Mais je le connais bien. Il est ‘Ali ibn Hussayn (p), Zaynul ‘Abidîn.’ Il compose ensuite un joli poème pour introduire l’Imam ‘Ali ibn Hussayn (p).(3)[287] Abû Hâzim et Sufyân ibn ‘Ayinah et Zahrî ont dit : « Nous n'avons vu personne parmi les Banî Hâchim qui soit plus savant et plus versé dans la connaissance du droit canonique que ‘Ali Ibn Hussayn (p). »(4)[288] Le culte et la vigile Après ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), ‘Ali Ibn Hussayn (p) était la personne la plus dévote de son temps, donc il a été appelé Zaynul ‘Abidîn.

L’Imam Sâdiq (p) dit à propos de ‘Ali ibn Hussayn (p) : «Quand l'heure de la Prière arrivait. son corps tremblait, son visage pâlissait, et il frissonnait comme un palmier. »(5)[289] L’Imam Bâqir (p) a dit: «Quand mon père commençait à accomplir la Prière, il ressemblait au tronc d'un arbre fixe. »(6)[290] Abû Hamza Thumâlî dit : «J'ai vu ‘Ali ibn Hussayn (p) dont le manteau est tombé de son épaule lors de la Prière, mais il n’a pas

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1- [285] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 3.
2- [286] . Ibid.
3- [287] . Kachful Ghummah, Vol. 2, p. 291.
4- [288] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 97.
5- [289] . Ibid, p. 55.
6- [290] . Ibid, p. 64.

bougé pour le mettre en place jusqu'à ce que sa Prière ait été terminée. Je lui ai demandé la raison. L’Imam (p) a dit : «Sais-tu devant qui je me trouvais? La Prière d’une personne n’est acceptée que lorsque son coeur fasse attention à Dieu.»(1)[291] Quand l'Imam Sajjâd (p) se levait pour accomplir sa Prière, son visage pâlissait, son corps tremblait, et il se bouleversait. Quand on lui a demandé la raison , il a dit: «Je vais me tenir devant un Grand Roi. » Quand il commençait la Prière, il renonçait à tout et c'était comme s'il n'entendait rien. »(2)[292] ‘Abdullâh, fils de l'Imam Sajjâd (p), dit: «La nuit, les Prières de mon père étaient si longues qu’il devenait fatigué et rampait par terre jusqu'à son lit comme des enfants. »(3)[293] Si ‘Ali ibn Hussayn (p) n’arrivait pas à accomplir certaines Prières surérogatoires (nawâfil) pendant la journée, il les accomplissait pendant la nuit. Il disait à ses enfants : «Bien que les Prières surérogatoires ne soient pas obligatoires, j’aime que vous continuiez toute bonne action à quoi vous êtes habitués. » L’Imam Sajjâd (p) a ajouté: « Mon père ne laissait jamais la Prière de la nuit ni chez lui ni lorsqu’il était en voyage».(4)[294] Le père d'Abû Hamza Thumâlî dit : «J'ai vu ‘Ali ibn Hussayn (p) qui effectuait la Prière à côté de Ka’ba. Il a fait duré sa position debout si longtemps qu’il était fatigué et ne pouvait rester sur ses pieds. Je l'ai entendu dire: ‘Ô mon Maître ! Tu me punis alors que mon coeur est plein de Ton amour ? Par Ta Gloire ! Ne me rassemble pas avec des gens qui ont longtemps été Tes ennemis. » Zahrî cite ‘Ali ibn Hussayn (p) qui a dit : « Si tout le monde meurt à l'Est et à l'Ouest du monde, tandis que le Coran m'accompagne, je n’aurai peur de rien. » Zahrî a continué: «Et quand il arrivait au verset «Maître du Jour du Jugement », il le répétait si longtemps qu’il allait perdre la vie. »(5)[295]

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1- [291] . Ibid, p. 66.
2- [292] . Ibid, p. 80.
3- [293] . Ibid, p. 99.
4- [294] . Ibid,p. 98.
5- [295] . Ibid, p. 107.

L’Imam Bâqir (p) a dit: « Fatima, la fille de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), a vu ‘Ali ibn Hussayn (p) essoufflé et fatigué à force de Prier. Alors elle est allée à Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî et a dit: ‘Ô compagnon de l'Envoyé de Dieu! Si l'un d’entre nous s’épuise à force de prier et nuit à sa santé, vous devrez lui conseiller. Maintenant ‘Ali ibn Hussayn, qui est le souvenir de son père, a des callosités sur le front, les genoux et les mains. Venez parler avec lui afin qu'il ne se mette trop en difficulté pour prier. » Jâbir est allé à l'Imam (p) et l’a vu prier dans le mihrab. ‘Ali ibn Hussayn (p) s’est levé pour saluer Jâbir, et l’a invité à s’asseoir à côté de lui-même. » Jâbir a dit: «Ô fils de Messager de Dieu! Ne savez-vous pas que Dieu a créé le Paradis pour vous et à vos amis et l'Enfer pour vos ennemis? Pourquoi donc vous vous donnez tant de peines dans votre Prière et vos cultes? » ‘Ali ibn Hussayn (p) a répondu: « Ô compagnon de l'Envoyé de Dieu ! Ne sais tu pas que mon grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), qui n'avait commis aucun péché, n'a pas cédé le culte avec sérieux tellement que ses saints pieds étaient gonflés? » Et il a dit en réponse à des conseillers : «Ne dois-je pas être un serviteur reconnaissant? » Lorsque Jâbir a vu que son conseil à ‘Ali ibn Hussayn (p) n’était pas efficace, il a dit : «Ô fils de Messager de Dieu! Surveillez votre santé, puisque vous êtes d'une famille (Gens de la Demeure prophétique) grâce à laquelle la Terre garde ses calamités et le Ciel fait descendre la pluie. » L’Imam Sajjâd (p) a dit: «Ô Jâbir! Je ne laisse pas la tradition de mes père et grand-père jusqu'à ce que je les rencontre. »(1)[296] ‘Ali ibn Hussayn (p) est parti pour le pèlerinage à pied et a traversé la distance entre la Médine et la Mecque en vingt jours.(2)[297] La bonté envers les nécessiteux

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1- [296] . Ibid, p. 60.
2- [297] . Ibid, p. 76.

L’Imam Muhammad Bâqir (p) a dit: «Mon père a deux fois partagé tous ses biens en deux parties donnant la moitié aux pauvres.

»[298](1) ‘Ali ibn Hussayn (p) remplissait son sac à dos avec du pain et d'autres aliments, les divisait parmi les pauvres, en disant: « L'aumône éteint le feu de la colère de Dieu. »(2)[299] ‘Umar ibn Dînâr dit: «Zayd ibn ‘Usâmah a pleuré avant sa mort. ‘Ali ibn Hussayn (p) qui était là présent lui a demandé la raison de ses pleurs. ‘Umar a répondu: ‘J'ai une dette de quinze mille dinars et ne peux pas la payer. J'ai peur de mourir et d'être encore un débiteur.’ L’Imam Sajjâd (p) a dit : ‘Ne t’inquiètes pas. Je vais payer ta dette.’ »(3)[300] ‘Abdullâh était à l'article de la mort. Ses créanciers l’avaient entouré et lui demandaient leur argent. Il leur a dit : « Je n'ai rien à vous payer, mais je vais demander à un de mes deux cousins, ‘Ali ibn Hussayn et ‘Abdullâh ibn Ja’far, de payer votre créance. Vous pouvez choisir qui vous voulez. » Les créanciers ont dit: «’Abdullâh ibn Ja’far est riche. ‘Ali ibn Hussayn n'est pas riche, mais il est véridique; nous préférons celui-ci. » ‘Ali ibn Hussayn (p) a compris ce qui s’était passé. Il a donc dit :

«Je vais payer votre créance après la récolte des céréales. » Les créanciers y ont acquiescé, alors que l'Imam Sajjâd (p) n'avait aucune céréale à récolter. Cependant, au temps de la récolte, le Tout-Puissant Dieu lui a accordé des biens par lesquels il a payé la dette qu’il avait acceptée. »(4)[301] L’Imam Muhammad Bâqir (p) a dit: «Toutes les nuits, mon père tenait un sac plein de dinars, de dirhams et de la nourriture. Il frappait à la porte de la maison des pauvres et divisait les dirhams, les dinars et la nourriture entre eux, alors qu'il avait caché son visage pour rester inconnu. Après sa mort, les pauvres ont trouvé que l'homme non identifié a été ‘Ali ibn Hussayn (p). »(5)[302]

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1- [298] . Ibid, p. 90.
2- [299] . Ibid, p. 100.
3- [300] . Ibid, p. 56.
4- [301] . Ibid, p. 94.
5- [302] . Ibid, p. 62.

Zahrî a dit : « Dans une nuit froide et pluvieuse, j'ai vu ‘Ali ibn Hussayn (p) qui allait avec un petit sac de farine sur son épaule. Je lui ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu! Que portez-vous sur l’épaule?’ L’Imam Sajjâd (p) a répondu: ‘Je vais voyager et je porte ma subsistance à un endroit sûr.’ J'ai dit : ‘Laissez mon serviteur vous aider!’ Mais l’Imam (p) n’a pas accepté.’ J'ai dit : ‘Laisse-moi vous aider!’ L’Imam Sajjâd (p) a répondu : ‘Je dois moi-même porter mon fardeau et le prendre à la destination. Allez-vous et laissez-moi!’» Après quelques jours, j'ai vu l'Imam (p) qui n’était pas encore parti en voyage. Je lui ai dit : « Ô fils de l'Envoyé de Dieu! Vous n’êtes pas encore parti en voyage? » L’Imam Sajjâd (p) m'a dit : ‘Ô Zahrî! Ce voyage n'était pas comme ce que vous pensiez. C’était le voyage à l’Au-delà pour lequel je me prépare. La préparation à la mort est de deux manières : éviter les actes illicites et dépenser ses biens dans la voie de Dieu.».(1)[303] Lorsque l'armée de Yazîd a attaqué à la Médine, ‘Ali ibn Hussayn (p) a accepté la tutelle de quatre cents familles jusqu'à ce que l'armée de Muslim ibn ‘Aqaba ait quitté la Médine.(2)[304] La modestie ‘Ali ibn Hussayn (p) qui était sur son cheval a passé à côté d’un groupe de lépreux qui mangeaient leur repas de midi. Ils ont invité l'Imam Sajjâd (p) à manger avec eux. L’Imam (p) a dit: «Je suis en état de jeûne, sinon j’aurais accepté votre invitation. » Quand l'Imam (p) est arrivé chez lui, il a ordonné de préparer une bonne nourriture pour les lépreux. Puis il les a invités à sa maison et ils ont mangé ensemble.(3)[305] L’indulgence et la bienfaisance L'un des compagnons de l'Imam Sajjâd (p) a rapporté que l’un des proches parents de l'Imam (p) l’a insulté et dit mal de lui en présence de certains des compagnons. L’Imam Sajjâd (p), cependant, ne lui a pas répondu. Après un certain temps, l'Imam (p) dit à ses compagnons : «Vous avez entendu les insultes de cet

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1- [303] . Ibid, p. 65.
2- [304] . Ibid, p. 101.
3- [305] . Ibid, p. 94.

homme. Maintenant, je veux aller et lui répondre. Venez avec moi si vous voulez. » Les compagnons ont accompagné l’Imam Sajjâd (p) jusqu’à la maison de cet homme. J’ai entendu l’Imam (p) récitant ce verset coranique :

وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ وَاللَّهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ «Ceux qui dominent leur rage et pardonnent à autrui; car Allah aime les bienfaisants. »(1)[306] Quand nous sommes arrivés à la maison de cet homme, il est sorti et attendait une querelle, car il pensait que ‘Ali ibn Hussayn (p) venait se venger de lui pour ses audaces. Puis l’Imam Sajjâd (p) lui a dit: «Ô mon frère! Tu as dit quelques mots à propos de moi. Si ce que tu as dis est vrai, je vais me repentir, mais si c’est faux ce que tu as dis, que Dieu pardonne tes péchés. » L'homme a regretté ce qu’il avait dit, embrassé le front de l'Imam (p) et dit: « J’ai dis des choses à propos de vous qui ne sont pas vraies et que je les mérite moi-même. »(2)[307] La servante de ‘Ali ibn Hussayn (p) lui versait de l'eau pour qu’il fasse les ablutions. Soudain, l’aiguière est tombée de sa main sur la tête de l'Imam (p) et a blessé son visage. L’Imam Sajjâd (p) s’est levé la tête et a regardé l'esclave. Elle a dit : « Dieu dit dans le Coran : ‘Ceux qui dominent leur rage’ » L’Imam Sajjâd (p) a dit:

«J’ai retenu ma colère. » La servante a dit : «et ceux qui pardonnent à autrui. » L’Imam (p) a dit: «Que Dieu pardonne tes péchés ! » Elle a dit : « Dieu aime les bienfaisants. » L’Imam Sajjâd (p) lui a dit : « Je t’ai libérée. Tu peux aller où tu veux. »(3)[308] L’Imam Sajjâd (p) a eu des invités et son serviteur les apportait des kebabs.

Soudain, la brochette de fer de kebab est tombée sur la tête d'un enfant qui était assis sous l’escalier. Le serviteur était embarrassé.

A ce moment, l'Imam Sajjâd (p) lui a dit: «Tu ne l’as pas fait intentionnellement et je te libère. »[309]

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1- [306] . La sourate 3, Al-‘Imrân (La famille de ‘Imrân), verset 134.
2- [307] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 54.
3- [308] . Ibid, p. 68.

Un homme a insulté et outragé l’Imam Sajjâd (p) en dehors de chez lui. Les compagnons de l'Imam (p) voulaient attaquer l'insulteur, mais l’Imam (p) les en a interdits. Puis il a dit à l'homme grossier : « Ce que tu sais de moi est plus que ce que tu as dit. As-tu besoin d’une chose afin que je puisse t’aider ? » Ensuite, l'Imam (p) lui a accordé un vêtement et mille dinars. Cet homme a regretté et a eu honte de sa conduite après le comportement bienveillant de l'Imam (p). Dès lors, chaque fois que l'homme voyait l'Imam Sajjâd (p), il lui disait: « Je témoigne que tu es un descendant du Prophète (P).

»[310](1) ‘Ali ibn Hussayn (p) allait à la maison de son cousin le soir et l’aidait en cachette. Le cousin de l'Imam (p) a dit: «Que Dieu te bénisse pour tes aides.» Alors que ‘Ali ibn Hussayn (p) ne m'aide pas; que Dieu le prive de Ses bienfaits! » L’Imam Sajjâd (p) a entendu ce qu’il a dit, le supportait sans se présenter. Après la disparition de l'Imam (p), son cousin ne recevait plus aucune aide, et il s'est rendu compte que c’était l’Imam Sajjâd (p) qui l’aidait. Ensuite, lorsqu’il allait à sa sainte tombe, il se mettait à pleurer.(2)[311] ‘Ali ibn Hussayn (p) a vu un groupe de personnes qui le médisaient.

Il s’est arrêté et a dit: «Si vous dites la vérité, que Dieu me pardonne ! Et si vous mentez, qu'Il vous pardonne. »(3)[312] l’esprit de certaines gens. On peut dire que dans le hadith d’Abul Jârûd, il est rapporté : « L'Imam Hussayn (p) a donné son livre et testament à sa fille, Fatima, alors que selon les deux hadiths d’Abû Bakr Hazramî et de Fudayl ibn Yasâr, nous lisons que l’Imam Hussayn (p) avait donné son livre et son testament à Ummi

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1- [310] . Ibid.
2- [311] . Ibid, p. 100.
3- [312] . Ibid, p. 96.

Salamah. Alors, que peut-on dire de cette ambiguïté ? Nous disons en réponse que peut-être les livres et les testaments ont été nombreux; donc, l'Imam Hussayn (p) avait donné certains d'entre eux à Ummi Salamah et certains d’autres à sa fille, Fatima.

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Cinquième Imam infaillible : Muhammad Bâqir (p) La naissance et le martyre Muhammad ibn ‘Ali (p) est né le troisième jour du mois de Safar de l’an 59 de l’hégire ou le premier jour du mois de Rajab de l’an 57 de l’hégire à Médine.

Son père était ‘Ali ibn Hussayn (p) et sa mère était Fatima Ummi Abdullah, la fille de l'Imam Hassan (p). Son surnom était Abû Ja’far et ses titres étaient Bâqirul ‘Ulûm, Châkir, et Hâdî.(1)[313] Il a vécu 57 années dans ce monde et a été mort en martyre le septième jour de Zil Hajjah en l’an 114 de l’hégire à Médine et enterré dans le cimetière de Baqî’.(2)[314] Les textes qui prouvent son Imamat En plus des raisons citées dans les chapitres précédents pour prouver l'Imamat des douze Imams (p), il y a des raisons explicites pour l'Imamat de l'Imam Muhammad Bâqir (p) dans les discours et conseils de son père, ‘Ali ibn Hussayn (p).

Ismâ’îl ibn Muhammad ibn Abdullah ibn ‘Ali ibn Hussayn cite l'Imam Bâqir (p) qui a dit : « L’Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) a sorti un coffre avant sa mort et dit: ‘Ô Muhammad! Prends ce coffre et garde-le.’ » Quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est décédé, ses frères sont venus à l'Imam Bâqir (p) et ont demandé leur héritage de ce coffre . L’Imam Bâqir (p) leur a dit : « Vous n'avez aucune part de ce coffre ; sinon, il ne me l’aurait confié. Le coffre contient l'arme et les livres de l'Envoyé de Dieu (P)’ ».(3)[315] ‘Isâ ibn ‘Abdullâh a cité de son père, et celui-ci de son grand-père, que l'Imam ‘Ali ibn Hussayn (p) a regardé ses enfants avant sa mort et dit à son fils Muhammad ibn ‘'Ali : «Ô Muhammad! Prends ce coffre chez toi. » Il n'y avait pas d'argent dans ce coffre, mais plein de livres de sciences ».(4)[316]

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1- [313] . Bihârul Anwâr, Vol 46, pp. 216, 217 222.
2- [314] . Ibid, p. 217.
3- [315] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 261.
4- [316] . Ibid, p. 262.

Le même hadith a été aussi rapporté par Muhammad ibn ‘Abdul Jabbâr.(1)[317] Abân ibn ‘Uthmân a rapporté de l'Imam Sâdiq (p) qu'un jour Jâbir est allé à l'Imam ‘Ali ibn Hussayn (p), lorsque son fils Muhammad était là. Jâbir a demandé à l'Imam (p) : « Qui est-il ? » L’Imam Sajjâd (p) a répondu: «Il est Muhammad Bâqir, mon fils et le successeur après moi».(2)[318] ‘Uthmân ibn Uthmân ibn Khâlid cite son père qui a dit: «Quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est tombé malade, il a appelé ses fils, Muhammad, Hassan, ‘Abdullâh, ‘Umar, Zayd, et Hussayn. Il a présenté son fils, Muhammad ibn ‘Ali, comme son successeur en leur présence et lui a donné le titre «Bâqir» et lui a confié les affaires de ses autres fils.

»[319](3) Mâlik ibn A’yun Jahnî a dit que ‘Ali ibn Hussayn (p) a choisi son fils, Muhammad ibn ‘Ali, comme son successeur et dit: «Ô mon fils! Tu seras mon successeur et calife ».(4)[320] Zahrî dit : J'ai dit à ‘Ali ibn Hussayn (p) : «Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! A qui nous référons-nous après vous ? » Il a répondu : « A mon fils Muhammad ; il sera mon calife et héritier, et le trésorier de mes connaissances, et Bâqirul ‘Ulûm. Il s'agit d'une alliance entre nous et l'Envoyé de Dieu (P) ».(5)[321] Abû Basîr a rapporté de l'Imam Bâqir, Abû Ja’far (p) qui a dit : « Une des recommandations que mon père m’avait faites, c’était que je devais laver (rituellement) son corps moi-même et personne d’autre, car seul un Imam doit laver (rituellement) le corps d’un autre Imam après sa mort ».(6)[322] Sayyid Murtazâ a dit: «Avant le décès de ‘Ali ibn Hussayn (p), celuici a appelé son fils, Muhammad Bâqir, et l’a présenté comme son successeur en présence d'un groupe de nobles Chiites, mettant l'accent sur son Imamat, et lui confiant le Grand Nom de Dieu et l'héritage des prophètes (p) ».(7)[323]

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1- [317] . Ibid.
2- [318] . Ibid, p. 263.
3- [319] . Ibid, p. 264.
4- [320] . Ibid.
5- [321] . Ibid.
6- [322] . Ibid.
7- [323] . Ibid, p. 265.

Mas’ûdî a également raconté ce hadith dans son livre «Ithbâtul Wasîyyah ». (1)[324] Les nobles vertus morales Comme d'autres Imams infaillibles (p), l'Imam Muhammad Bâqir (p) était un homme parfait et exempt de tous vices ou défauts, et paré de toutes les vertus humaines. Ce n'est pas seulement l'opinion de ses amis, mais aussi celle de ses ennemis.

Chaykh Mufîd a écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

« L’Imam Bâqir, Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn (p), a été élu parmi ses frères à être le successeur et calife de son père, ‘Ali ibn Hussayn (p). Il était supérieur à ses frères en matière de connaissances, de piété et de noblesse.

Il était plus célèbre et honorable pour les masses de la population et les élites. Aucun des descendants de Hassan (p) et Hussayn (p) n’était aussi bien informé qu'il était en sciences religieuses, traditions, exégèse coranique, manières et coutumes de la vie. Les compagnons du Prophète (P) et les grands jurisconsultes ont rapporté des questions religieuses d’après les hadiths et récits de l'Imam Muhammad Bâqir (p). Il était célèbre pour ses connaissances et son savoir, et il y a des poèmes dits dans son éloge.(2)[325] Abul Fidâ’ a écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p) : « Muhammad ibn ‘Ali ibn Abû Ja’far Hussayn Bâqir (p) a été un suiveur honorable du Prophète (P) et une personne élue en termes de connaissances, conduite, noblesse et honneur. Les Chiites imâmites le considèrent un de leurs douze Imams. Il a rapporté de nombreux hadiths des compagnons de l'Envoyé de Dieu (P) et beaucoup de ses adeptes ont raconté ces hadiths. Certains des narrateurs de ses hadiths comprennent son fils, Ja’far Sâdiq, Hakam ibn ‘Utaybah, Rabî’ah, A’mach, Abû Ishâq Sabî’î, Awzâ’â, A’raj, Ibn Jurayh, ‘Atâ’, ‘Amr ibn Dînâr, et Zahrî.

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1- [324] . Ibid.
2- [325] . Al-Irchâd, p. 157.

Sufyân ibn ‘Ayînah a rapporté de l'Imam Ja’far Sâdiq (p) qui a dit : « Mon père me racontait des hadiths alors qu'il était le meilleur dans la communauté mahométane sur la terre. » ‘Ajlî a dit de lui: «Il était l'un des disciples les plus dignes à Médine. » Muhammad ibn Sa’d a dit à propos de l'Imam Bâqir (p) : « Il était homme digne de confiance avec un grand nombre de hadiths. »(1)[326] En outre, Abul Fidâ’ a écrit à propos de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

« Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn ibn ‘Ali ibn Abî Tâlib était le fils de Zaynul ‘Abidîn et petit-fils de Hussayn, qui a été mort en martyre à Karbala. Il était appelé Bâqir car il ‘fendait la science’ pour en déduire des prescriptions. Il était une personne patiente, humble et de la progéniture du Prophète (P). Il était noble et célèbre. Il était conscient des dangers. Il pleurait beaucoup (de la crainte de Dieu) et évitait l'hostilité et la controverse.(2)[327] Ahmad ibn Hajar Heythamî a écrit au sujet de l'Imam Muhammad Bâqir (p):

Abû Ja’far Muhammad Bâqir (p) était l'héritier de la science, l'adoration et la piété de ‘Ali ibn Hussayn (p). Il a été appelé Bâqir parce qu'il découvrait les vérités des sciences. Il a offert des trésors de connaissances, de commandements et de sagesses qui ne se voient refuser que par les déviants et les personnes aveugles et court d'esprit. Il était donc explorateur et distributeur des sciences et connaissances. Son coeur était lumineux, son savoir était propre, son comportement était bon, et son âme était purifiée. Il a passé sa vie dans l'obéissance de Dieu. Sa conduite et sa vie mystique ne peuvent pas être décrites. Il a beaucoup de discours sur le cheminement spirituel et les connaissances mystiques qui ne peuvent être mentionnées dans cet ouvrage. »(3)[328] Le savoir

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1- [326] . Al-Bidâyah wan Nihâyah, Vol. 9, p. 338.
2- [327] . Ibid, p. 339.
3- [328] . Al-Sawâ’iqul Muharraqah, p. 201.

L’Imam Muhammad Bâqir (p) était l'un des plus grands juristes et savants de son temps. Le Messager de Dieu (P) avait déjà parlé de sa position scientifique.

Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a rapporté l'Envoyé de Dieu (P) qui lui a dit: «Ô Jâbir! Tu pourra rencontrer l'un de mes descendants de la génération de Hussayn, dont le nom est comme le mien. Il fendra la science pour découvrir la vérité. Lorsque tu le rencontra, salue-le de ma part. » Jâbir était vivant jusqu'à ce qu'il ait rencontré l'Imam Muhammad Bâqir (p) et l’ait salué de la part du Prophète (P).(1)[329] Beaucoup de grands savants ont loué sa position scientifique dont les suivants: .

Ibn Barqî l'appelait un juriste savant, et Nisâî l’appelait l’un des juristes et grands disciples du Prophète Muhammad (P) à Médine.

[330](2) ‘Abdullâh ibn ‘Atta Makkî dit: «Les savants se montraient si humbles devant Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn qui ne le faisaient devant personne d'autre. J'ai vu Hakam ibn ‘Utaybah. Si savant et honorable qu’il était, pourtant, il se comportait comme un apprenti devant son maître Muhammad ibn ‘Ali. »(3)[331] Lorsque Jâbir ibn Yazîd Ju’fî voulait rapporter un hadith de l'Imam Muhammad Bâqir (p), ainsi commençait-il son discours: «Le successeur des amis et l'héritier de sciences des prophètes, Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn m'a dit .... »(4)[332] Ibn Abil Hadîd écrit: «Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn était le plus grand juriste à Hijâz. Les gens ont appris la jurisprudence de lui et de son fils, Ja’far. Il avait été intitulé Bâqirul ‘Ulûm (celui qui fend la science). Avant sa naissance, l'Envoyé de Dieu (P) lui a donné ce titre, ayant donné une bonne nouvelle à Jâbir ibn Abdullâh Ansârî de le rencontrer à l’avenir avec ces mots : « Salue-le de ma part.

»[333](5)

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1- [329] . Al-Fusûlul Muhimmât, p. 193.
2- [330] . Tahzîbut Tahzîb, Vol. 9, p. 350.
3- [331] . Bihârul Anwâr, Vol. 46, p. 286; Al-Irchâd, p. 160.
4- [332] . Ibid.
5- [333] . Charhi Nahjul Balâghah, Ibn Abil Hadîd, Vol. 15, p. 227.

Shaykh Mufîd écrit: «Certains hadiths de l'Envoyé de Dieu (P) ont été rapportés par l'Imam Abû Ja’far (p) sur le début de la création de monde , l'histoire des Prophètes (p), les guerres , les traditions, et les rituels du hadj, ainsi que sur l'exégèse du Coran par des narrateurs généraux et particuliers. Il avait des débats avec certains des dissidents et faiseurs de fausses opinions. Les gens ont raconté de diverses sciences de la part de cet Imam. »(1)[334] Le meilleur témoin pour prouver la position scientifique de l'Imam Bâqir (p) est les nombreux hadiths émis par lui dans les différents domaines, les croyances, la théologie, la philosophie, la jurisprudence, l'éthique, l'histoire, les questions sociales, l'exégèse, … etc. Ces hadiths ont été rapportés par des narrateurs, qui sont enregistrés dans des livres de hadith.

Les hadiths attribués à l'Imam Bâqir (p) sont très nombreux. Après son fils, l'Imam Sâdiq (p), il a le plus grand nombre de hadiths par rapport aux autres Imams infaillibles (p).

L’Imam Bâqir (p) a formé des disciples remarquables et bien informés au cours de sa vie, qui sont les narrateurs de ses hadiths, dont certains sont mentionnés ici-bas:

Abû Hamza Thumâlî, Thâbit ibn Dînâr, Qâsim ibn Muhammad ibn Abî Bakr, ‘Ali ibn Rafî’, Zahhâk ibn Muzâhim Khurâsânî, Hamîd ibn Mûsâ Kûfî, Abul Fazl Sadîr ibn Hakîm ibn Sahîb Sîrafî, ‘Abdullâh Barqî, Yahyâ ibn Ummi Tawîl Mut’amî, Hakîm ibn Jubayr, Farazdaq, Furât ibn Ahnaf, Ayyûb ibn Hassan, Abû Muhammad Quraychî Suday Kûfî, Tâwûs ibn Keysân Hamidânî, Abân ibn Taghlab ibn Rîyâh, Qays ibn Ramânah, Abû Khâlid Kâbulî, Sa’îd ibn Mûsâyyib Makhzûmî, ‘Umar ibn ‘Ali ibn Hussayn, et son frère, ‘Abdullâh, et Jâbir ibn Muhammad ibn Abî Bakr.(2)[335] Asad Haydar a présenté les disciples et les narrateurs des hadiths de l’Imam Bâqir (p) comme suit:

‘Umar ibn Dînâr Hajmî, ‘Abdur Rahmân ibn ‘Umar Awzâ’î, ‘Abdul Mâlik ibn ‘Abdul ‘Azîz, Qurrat ibn Khâlid Sadûsî, Muhammad ibn

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1- [334] . Al-Irchâd, p. 163.
2- [335] . Sîratar Rasûlullâh wa Ahli Baytih, Vol. 2, p. 228.

Munkadir, Yahyâ ibn Kathîr, Abû Bakr Muhammad ibn Muslim ibn ‘Ubayd Zahrî, Abû ‘Uthmân ibn Rabî’at ibn ‘Abdur Rahmân, Abû Muhammad ibn Suleyman ibn Mihrân Asadî, Abû Muhammad ‘Abdullâh ibn Abî Bakr Ansârî, Zayd ibn ‘Ali ibn Hussayn, Mûsâ ibn Sâlim Abû Jahzam, Mûsâ ibn Abî ‘Isâ Hanât, Abul Mughayrat Qâsim ibn Fazl, Qâsim ibn Muhammad ibn Abî Bakr Taymî, Muhammad ibn Sawqah, Hajjâj ibn Mûsâ ibn Abî Artâh, Ma’rûf ibn Kharbûz Kûfî, Abân ibn Taghlab, Barîd ibn Mu’âwîyah ‘Ajlî, Abû Hamzah Thumâlî, Thâbit ibn Dînâr, Jâbir ibn Yazîd Ja’fî, Muhammad ibn Muslim ibn Rîyâh, Hamrân ibn A’yun Cheybânî, Zarârat ibn A’yun Cheybânî, Abdul Mâlik ibn A’yun Cheybânî.[(1)336] Le culte et le service de Dieu Comme son père, Zaynul ‘Abidîn (p), l'Imam Muhammad Bâqir (p) était la meilleure personne de son temps en ce qui concerne le culte de Dieu, son invocation, sa prière de demande (du’â), son entretien confidentiel avec Lui, sa supplication et sa crainte de Dieu.

Par exemple, l’Imam Sâdiq (p) a dit: «Mon père invoquait souvent Dieu. Tout en marchant, mangeant, voire en parlant avec les gens, il n’oubliait pas d’invoquer Dieu. Il prononçait toujours cette invocation (thikr): ّللها ّلاإ ه9لإ لا (Il n'y a pas de divinité à part Dieu).

Parfois, il nous rassemblait et commandait d’invoquer Dieu jusqu'à l'aube. Il conseillait aux gens qui pouvaient réciter le Coran de ne pas manquer à le réciter. »(2)[337] L’Imam Sâdiq (p) a aussi dit: «Pleurant et suppliant Dieu au milieu de la nuit, il Lui disait : ‘Tu m'as commandé (de faire le bien), mais je n'ai pas obéi. Tu m’as interdit (de commettre un manquement), mais je n'ai pas écouté. Maintenant, c’est Ton serviteur qui se tient auprès de Toi, sans aucune excuse ».(3)[338] Aflah, serviteur de l’Imam Bâqir (p) dit: «Je m'étais rendu à Hadj avec l'Imam Bâqir (p). Lorsque nous sommes entrés à la Mosquée Sacrée (Masjidul Harâm à la Mecque), il a regardé la Maison de Dieu (Ka’ba) et s’est mit à pleurer bruyamment. Je lui ai dit : ‘Que

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1- [335] . Sîratar Rasûlullâh wa Ahli Baytih, Vol. 2, p. 228.
2- [337] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 297.
3- [338] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 330.

mes père et mère soient sacrifiés pour vous! Les gens vous regardent. Si vous pleuriez plus doucement!’ L’Imam (p) a dit:

‘Malheur à toi Aflah! Pourquoi ne dois-je pas pleurer? Peut-être le Dieu Tout-Puissant a pitié de moi et me sauve dans l'Au-delà.’ Puis il a accomplit la circumambulation (tawâf) de la Ka’ba et a ensuite prié devant l’oratoire d'Abraham. Après la prosternation, quand il s’est levé la tête, la terre était humide sous son front à force d’avoir pleuré. »(1)[339] Jâbir Ju’fî dit : « L’Imam Muhammad ibn ‘Ali (p) m'a dit : ‘Ô Jâbir! Je suis inquiet et triste.’ J'ai dit : ‘Pourquoi?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Ô Jâbir! Lorsque la religion pénètre le coeur d’un homme, il le fait penser à Dieu et le sépare de tout autre. Ô Jâbir! Ce monde n'est pas digne d'un cheval auquel vous montez, un habit que vous portez, ou une épouse que tu rencontres dans la vie privée. Ô Jâbir! Les croyants n'ont pas confiance dans la survie du monde et ne se considèrent pas à l’abri de la mort et de l'Au-delà. Ce qu'ils entendent dans le monde ne les détourne pas du souvenir de Dieu.

Le luxe du monde ne les détourne pas de voir la lumière de Dieu; ils seront accordés la récompense des bienfaisants. Les pieux sont les gens avec le moindre coût dans la vie, et ils sont les meilleurs aides pour toi. Si tu oublies Dieu, ils te L’rappellent. Si tu invoques Dieu, ils t’aideront. Leurs langues profèrent la vérité au sujet de Dieu. Ils obéissent aux commandements divins. Ils purifient leur affection seulement pour Dieu; leurs coeurs sont pleins de Son amour. En obéissant à leur véritable Souverain (Dieu), ils craignent le monde. Et ils considèrent ce comportement comme leur devoir.

Les pieux voient le monde comme une demeure transitoire qui doit être laissée bientôt, ou comme un bien qui est gagné en rêve, mais qui n'existe pas dans la réalité. Efforce-toi dans le maintien de la religion et de la sagesse de Dieu! »(2)[340] L’Imam Sâdiq (p) a dit : « Toute nuit, je fais le lit de mon père et je l’attends venir s’y reposer, ensuite, je vais à mon propre lit. Une nuit, je l'ai attendu longtemps, mais il n'est pas venu. Je suis allé le chercher, quand tout le monde dormait, et je l'ai trouvé dans une mosquée. Je l'ai vu en état de prosternation. Je l'ai entendu gémir

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1- [339] . Ibid, p. 339.
2- [340] . Ibid, p. 333.

en disant : «Ô Dieu! Gloire à Toi! Tu es vraiment mon Seigneur; je me prosterne pour Toi, alors que je suis Ton serviteur. Ô Dieu! Certes, mes bonnes oeuvres sont peu, augmente-les pour moi. Ô Dieu! Sauve-moi de Ton châtiment le Jour où Tu ressusciteras Tes serviteurs. Pardonne-moi ! c’est toi qui es Miséricordieux et acceptes le repentir. »(1)[341] L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Quand mon père s’attristait à propos d’une chose, il réunissait les femmes et les enfants. Il priait et ils disaient Amen! »(2)[342] Abân ibn Meymûn Qaddâh dit : « L’Imam Abû Ja’far (p) m'a dit de réciter le Coran. Je lui ai demandé à partir de quelle sourate ? L’Imam (p) m'a dit de réciter la neuvième sourate. Quand j'ai voulu trouver la neuvième sourate, l'Imam (p) m'a dit de réciter le Coran par la sourate Yunus. Lorsque je suis arrivé au verset ci-dessous :

لِلَّذِينَ أَحْسَنُوا الْحُسْنَىٰ وَزِيَادَةٌ ۖ وَلَا يَرْهَقُ وُجُوهَهُمْ قَتَرٌ وَلَا ذِلَّةٌ « A ceux qui agissent en bien est réservée la meilleure (récompense) et même davantage. Nulle fumée noircissante, nul avilissement ne couvriront leurs visages. »(3)[343] L’Imam Bâqir (p) m’a dit: «Ça suffit ! » L'Envoyé de Dieu (P) a dit : « Je me demande pourquoi je récite le Coran et mes cheveux ne blanchissent pas ! »(4)[344] La bienfaisance et la dépense en aumône Bien que l'Imam Muhammad Bâqir (p) n'était pas riche et n’avait pas beaucoup de biens, et ses coûts de vie étaient grands, il donnait l’aumône autant qu'il le pouvait.

L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Mon père avait moins de biens que ses proches parents et ses coûts de vie étaient plus, mais il donnait un dinar en aumône tous les vendredis. Mon père disait: ‘Donner en aumône le vendredi, c'est mieux que les autres jours.»(5)[345]

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1- [341] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 301.
2- [342] . Ibid, p. 297.
3- [343] . Sourate 10, al-Ahzâb (Les Coalisés), verset 26.
4- [344] . Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 302.
5- [345] . Ibid, Vol 46, p. 294.

Hassan ibn Kathîr dit: «J'ai parlé à l'Imam Bâqir (p) à propos de mes besoins financiers et l'indifférence de mes amis envers moi.

L’Imam (p) a dit: ‘Comme ils sons mauvais les amis qui viennent à nous quand nous sommes riches, mais qui nous laissent dans la pauvreté.’ Puis il a ordonné à son serviteur de me donner un petit sac où il y avaient sept cents dinars et a dit: «Dépense cet argent et laisse-moi savoir quand il est fini. »(1)[346] ‘Umar ibn Dînâr et ‘Ubaydullâh ibn ‘Ubayd ont dit: «Chaque fois nous allions chez l'Imam Bâqir (p), il nous donnait des vêtements et de l'argent et nous disait: «Je vous les avais déjà préparés».(2)[347] Suleymân ibn Qaram a dit: «Abû Ja’far Muhammad ibn ‘Ali (p) nous donnait cinq ou six cents et même parfois mille dirhams et il ne se lassait jamais de donner en aumône à l’égard de ceux qui lui demandaient l’aumône avec l’espoir. »(3)[348] Salmâ, la servante de l'Imam Muhammad Bâqir (p), a dit: « Ceux qui venaient chez l'Imam Bâqir (p) (pour lui demander l’aumône) n’en sortaient que lorsqu’ils avaient reçu de l’argent, des vêtements et de la nourriture. Une fois j'ai demandé à l'Imam (p) d'aider moins les mendiants, et l'Imam (p) a dit : «La meilleure bonté dans le monde est de faire la charité à ses frères musulmans ».(4)[349] L’Imam Sâdiq (p) a dit : «J'étais avec mon père quand il divisait quatre-vingt mille dinars parmi les pauvres de la Médine. »(5)[350] Tout cela alors que l'Imam Muhammad Bâqir (p) travaillait dur au temps chaud de la Médine pour gagner sa vie et celle de sa famille.

Muhammad ibn Munkadir a dit: «Je ne pense pas que ‘Ali ibn Hussayn (p) aurait un successeur tout comme lui-même, jusqu'à ce que j'aie vu son fils, Muhammad ibn ‘Ali (p). J'allais le prêcher, mais c’est lui qui m'a prêché en revanche. Ses compagnons ont demandé : ‘Comment t’a-t-il prêché?’ Muhammad ibn Munkadir a dit: ‘Je m'étais rendu à la périphérie de la Médine alors qu’il faisait chaud. J'ai vu Muhammad ibn ‘Ali (p) – qui était un homme costaud – s’adossant à ses deux serviteurs. Je me suis dit: ‘C'est bizarre

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1- [346] . Ibid, p. 287.
2- [347] . Ibid, p. 288.
3- [348] . Ibid.
4- [349] . Kachful Ghummah, Vol 2, p. 330.
5- [350] . Bihârul Anwâr, Vol. 46, p. 302.

qu’un noble de Quraych est sorti dans un temps si chaud pour gagner sa vie. Je vais le prêcher. Je me suis approché de lui et l'ai salué. Il m’a salué, transpirant et haletant. Je lui ai dit : ‘Un noble Quraychite est sorti pour des raisons mondaines à ce temps chaud? Que répondras-tu si tu décèdes dans un tel état?’ Muhammad ibn ‘Ali (p) a enlevé sa main sur les épaules de ses serviteurs et dit: ‘Par Dieu! Si ma mort arrive dans cet état, je suis mort obéissant à Dieu, parce que j’étais allé travailler pour que je n’aie pas besoin de toi et d'autres comme toi. Je ne dois avoir peur que lorsque je meurs en état de péché.’ Muhammad ibn Munkadir a dit: ‘Que Dieu te bénisse! J'allais te prêcher, mais c’est toi qui m’as prêché ! »(1)[351]

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1- [351] . Ibid, p. 287.

[336] . Asad Haydar, al-Imâm al-Sâdiq val Mazâhibal Arba’ah, Vol.

2, p. 440; il ajoute ceci après ce hadith : « Le nombre des narrateurs de hadiths de l’Imam était plus de 300. » Sixième Imam infaillible : Ja’far Sâdiq (p) La naissance et le martyre Selon certains récits, l’Imam Ja'far Sâdiq (p) est né le dix-septième jour du mois de Rabî’ul Awwal en l'an 83 de l’hégire à Médine. Son père était l’Imam Muhammad Bâqir (p) et sa mère était Fatima Ummi Farwah, la fille de Qâsim ibn Muhammad. Ses titres étaient Sâdiq, Fâzil, Tâhir, Qâim, Kâfil, Munjî, et Sâbir. Ses surnoms étaient Abû ‘Abdullâh , Abû Ismâ’îl, et Abû Mûsâ.

Il a vécu 65 années et a été mort en martyre le vingt-cinquième jour du mois de Chawwâl de l'an 148 de l’hégire à Médine et enterré au cimetière de Baqî’.

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Il a vécu douze ans avec son grand-père, l'Imam Sajjâd (p), et dixneuf ans avec son père, l'Imam Muhammad Bâqir (p). Son Imamat a duré 34 ans.(1)[352] La personnalité de l'Imam Sâdiq (p) L’Imam Sâdiq (p) était le plus grand et le plus célèbre personnage de son temps pour ce qui est des connaissances, la jurisprudence, la filiation, le culte, l'état et le chimiquement spirituels, et les vertus éthiques. Certains savants ont attesté cette vérité.

Mâlik ibn Anas, un juriste à Médine, a dit à propos de l'Imam Sâdiq (p) : « Chaque fois j’allais à Ja’far ibn Muhammad Sâdiq (p), il me respectait et m'apportait un coussin (pour me reposer), et me disait:

‘Ô Mâlik! Je t’aime.’ J'étais heureux de sa conduite et remerciait Dieu. Il était dans l'un des trois états : jeûne, Prière, ou invocation de Dieu. Il était l'un des plus grands adorateurs, pieux et humbles. Il a raconté de nombreux hadiths et tenait des réunions utiles.

Chaque fois qu'il rapportait un hadith de l'Envoyé de Dieu (P), son visage changeait de couleur d'une manière qu'il ne pouvait guère être identifié. » Une fois j’étais à son service quand il était parti pour le pèlerinage.

Quand il a voulu prononcer la talbîyah[(2)353] pour la sacralisation (ihrâm), sa voix se coupait dans sa gorge, ne pouvant la prononcer.

Il était sur le point de tomber du haut de son cheval. Je lui ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu! Vous devez inévitablement prononcer la talbîyah.’ Il m'a dit: ‘Ô Ibn ‘Amir! Comment puis-je oser dire: « Me voici, ô Dieu, me voici ! », alors que je crains que le Dieu Tout- Puissant me dise : « Non à toi, tu n’es pas digne d’être assisté!»(3)[354] Mâlik ibn Anas a dit: «Par Dieu ! Je n’ai vu personne qui soit plus pieux, plus savant et plus dévot que Ja’far ibn Muhammad (p).

»[355](4)

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1- [352] . Bihârul Anwâr, Vol 47, pp. 1-11.
2- [353] . Acte d’obéissance (formule caractéristique que les pèlerin
3- [354] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 16.
4- [355] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 20; Manâqib ‘Ali Abî Tâlib, Vol 4, p.

‘Amr ibn Abil Maqdâm a dit: «Quand je regardait Ja'far ibn Muhammad (p), j’avais l’impression qu'il était de la progéniture des prophètes (p) »(1).[356] Zayd ibn ‘Ali a dit: «A chaque époque, il y a un homme parmi les Gens de la Demeure prophétique (p) qui est l’argument (Hujjat) de Dieu Tout-Puissant pour le peuple. L’argument (le Hujjat) de notre temps est Ja’far ibn Muhammad, fils de mon frère. Celui qui le suit ne sera pas s'égaré et celui qui lui désobéit ne sera pas guidé.

»[357](2) Ismâ’îl ibn ‘Ali ibn ‘Abdullâh ibn ‘Abbâs a dit: «Un jour, je suis allé voir Abû Ja’far Mansûr. Il pleurait de manière que sa barbe était humide. Il m'a dit : ‘Tu ne sais pas ce qui s'est passé aux Gens de la Demeure.’ J'ai demandé : ‘Ô Emir des Croyants! Qu'est-ce qui est arrivé ?’ Il a répondu: ‘Le maître du monde, le dernier des bienfaisants vient de décéder. » J'ai demandé : ‘Qui est-il?’ Il a dit :

‘Abû Ja’far Muhammad.’ J’ai dit : ‘Puisse Dieu vous récompense et vous donne une longue vie.’ ' Il a dit : ‘Ja’far ibn Muhammad était l'une des personnes à propos desquelles Dieu le Très-Haut a dit dans le Coran:

ثُمَّ أَوْرَثْنَا الْكِتَابَ الَّذِينَ اصْطَفَيْنَا مِنْ عِبَادِنَا « Ensuite, nous fîmes héritiers du Livre ceux qui de nos serviteurs que nous avons choisis. »(3)[358] Ja’far ibn Muhammad était un homme que Dieu a choisi, l'un des pionniers de la bienfaisance. »(4)[359] Ibn Habân a considéré Ja’far ibn Muhammad l'un des narrateurs de hadiths dignes de confiance, en disant: « Il était l'un des seigneurs des Gens de la Demeure en termes de jurisprudence et de connaissance. Ses hadiths sont utilisés pour l’argumentation ».

[360](5) Chahristânî écrit à propos de l'Imam Sâdiq (p) : « Il était riche en sciences religieuses et en bonnes manières, avec une piété et

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1- [356] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 29; Tahzîbut Tahzîb, Vol 2, p. 104; et Manâqib ‘Ali Abî Tâlib, Vol 4, p. 270.
2- [357] . Manâqib ‘Ali Abî Tâlib, Vol 4, p. 299.
3- [358] Sourate 35, al-Fâtir (Le Créateur), verset 32.
4- [359] . Târîkh Ya’qûbî, Vol 2, p. 383.
5- [360] . Tahzîbut Tahzîb, Vol 2, p. 104.

sagesse parfaites. Il état pieux. Il évitait les passions. Il était à Médine pendant un certain temps, ses amis et Chiites pouvaient alors bénéficier de ses connaissances. Puis il est à l'Irak et y est resté pendant un certain temps. »(1)[361] Ahmad ibn Hajar Heythamî a écrit : «Ja’far Sâdiq était le meilleur fils de Muhammad Bâqir; par conséquent, il est devenu le successeur de son père et le calife après lui. Les gens ont rapporté de nombreux hadiths de lui qui ont été répartis dans toutes les régions. Les grands leaders religieux, comme Yahyâ ibn Sa’îd, Ibn Jurayh, Mâlik, Dusufyânî, Abû Hunayfah, Chu’ba, Ayyûb Sajistânî, ont rapporté de ses hadiths. »(2)[362] Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : « Ja’far Sâdiq, parmi ses frères, était le calife et successeur de son père après lui. Il était supérieur à tout le monde en termes de connaissances, d'intelligence et de grandeur.

Les gens ont rapporté de lui de nombreux hadiths scientifiques qui sont distribués partout dans le monde. Les hadiths qui ont été rapportés de lui n’ont été rapportés d’aucun membre de sa famille.

»(3)[363] Muhammad ibn Talha Châfi’î écrit: «Ja’far ibn Muhammad Sâdiq a été l'un des seigneurs des Gens de la Demeure. Il était très savant, adorait Dieu constamment et grandement. Il était très pieux et récitait beaucoup le saint Coran. Il réfléchissait sur les significations des versets du Coran, et il en découvrait des résultats étonnants. Il passait son temps dans les différents types de cultes, et faisait un examen de conscience à cet égard. Quand vous le voyiez, vous vous rappeliez l'Au-delà. L'écoute de ses discours vous invitait à la piété. Suivre son exemple vous amenait au Paradis. Son visage illuminé et ses actes purifiés témoignaient qu'il était de la descendance de l'Envoyé de Dieu (P).

Un groupe de leaders religieux, comme Yahyâ ibn Sa’îd Ansârî, Ibn Jurayh, Mâlik ibn Anas, Thûrî, Ibn ‘Uyaynah, Shu’bah, et Ayyûb Sajistânî, considéraient comme un honneur et éloge de rapporter ses hadiths.(4)[364]

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1- [361] . Al-Milal wan Nihal, Vol 1, p. 166.
2- [362] . Al-Sawâ’iq al-Muharraqah, p. 201.
3- [363] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 204.
4- [364] . Matâlibul Su’ûl, Vol 2, p. 110.

Chaykh Mufîd a écrit à propos de l’Imam Sâdiq (p) : « Sâdiq Ja’far ibn Muhammad ibn ‘Ali ibn Hussayn (p) a été choisi parmi ses frères et désigné comme le calife et successeur de son père. Il était supérieur à ses frères en termes de connaissances. Il était le plus célèbre et le plus honorable d'entre eux pour la masse populaire et les élites. Ses sciences et connaissances ont été répandues dans toutes les régions. Le nombre des hadiths rapportés de lui est plus grand que celui d’autres Gens de la Demeure prophétique. Les experts de hadiths ont compté quatre mille narrateurs authentiques ayant racontés ses hadiths.(1)[365] Les textes qui prouvent son Imamat Comme mentionné précédemment, il y a diverses raisons pour prouver l'Imamat des douze Imams infaillibles (p), qui suffisent pour prouver l'Imamat de chacun d’entre eux. Ce sont les raisons générales. En outre, il y a des raisons spécifiques pour prouver l'Imamat de chacun des Imams (p), à savoir les textes et hadiths d’un Imam ayant affirmé l’Imamat de l'Imam suivant. Les raisons générales ne sont pas répétées ici et nous nous contentons de celles spécifiques.

Abû Nazrah a dit: «L’Imam Bâqir (p) a appelé son fils Ja’far Sâdiq (p), avant sa mort pour lui confier le pacte de l’Imamat. Son frère, Zeyd ibn ‘Ali a dit: ‘Il serait bon si vous aviez fait comme Hassan (p) et Hussayn (p).’ L’Imam Bâqir (p) a répondu: ‘Ô Abal Hassan ! Les dépôts ne peuvent pas être comparés par un exemple.

L'Imamat est un ancien pacte qui nous parvient des arguments (hujjats) de Dieu. »(2)[366] Abû Sabâh Kanânî a dit: «L’Imam Abû Ja’far (p) a regardé son fils Abû ‘‘Abdullâh et m'a dit : ‘Tu le vois? Il est l'une des personnes à propos de qui le Dieu Tout-Puissant a dit:

وَنُرِيدُ أَنْ نَمُنَّ عَلَى الَّذِينَ اسْتُضْعِفُوا فِي الْأَرْضِ وَنَجْعَلَهُمْ أَئِمَّةً وَنَجْعَلَهُمُ الْوَارِثِينَ «Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers. »(3)[367]

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1- [365] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 179.
2- [366] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 12.
3- [367] . Sourate 24, Al Qasas (Le récit), verset 5 ; Bihârul Anwâr, Vol47, p. 13.

Jâbir ibn Yazîd Ju’fî a dit: «On a demandé à l’Imam Abû Ja’far Muhammad Bâqir (p) à propos de l'Imam après lui. Il a tapoté l’épaule d'Abî ‘Abdullâh et dit: ‘Par Dieu ! Ce fils sera le successeur de Muhammad (P) après moi.’ » ‘Ali ibn Hakam cite Tâhir, l'ami d’Abû Ja’far, qui a dit : «J'étais avec l'Imam Bâqir (p) lorsque son fils, Ja’far, est arrivé. L’Imam (p) m'a dit : ‘C'est le meilleur homme sur la terre. »(1)[368] Abdul A’lâ a rapporté de l’Imam Sâdiq (p) qui a dit: « Mon père m'a dit avant sa mort : ‘Invite des gens comme témoins!’ J'ai appelé quatre Quraychites, dont l'un était Nâfi’ ( le maître de ‘Abdullâh ‘Umar). Alors mon père m'a dit: ‘Écris: C'est l'héritage de Jacob (p) légué à ses fils :

يَا بَنِيَّ إِنَّ اللَّهَ اصْطَفَىٰ لَكُمُ الدِّينَ فَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنْتُمْ مُسْلِمُونَ « Ô Mes fils, certes Allah vous a choisi la religion: ne mourrez point, donc, autrement qu'en Soumis›! (à Allah). »(2)[369] Muhammad ibn ‘Ali demande dans son testament à son fils, Ja'far, à l’ensevelir dans un linceul de ‘Burd’ qu’il portait le vendredi pour accomplir ses Prières, mettre son turban sur sa tête, faire sa tombe sous la forme d'un carré, quatre doigts au dessus la terre, et enlever ses vieux vêtements. Puis il a dit aux témoins : « Allez maintenant! Que Dieu vous bénisse! » J'ai demandé à mon père :

«Pourquoi avons-nous appelé les témoins? » Mon père a répondu:

« Ô mon fils ! Je craignais que les gens puissent te surmonter et dire que ton père ne t’a fait aucun testament. Je voulais te laisser une raison et un argument».(3)[370] Jâbir Ibn Yazîd Ju’f6 a rapporté que l'Imam Baqir (p) a été interrogé sur le Qâ’îm (ou Imam) après lui. L’Imam (p) a mis sa main sur l'épaule d’Abî ‘Abdullâh et dit: « Par Dieu ! C'est le Qâ’îm de la Famille de Muhammad (P). » ‘Anbasah ibn Mus’ab a dit: «Après le décès de l'Imam Abû Ja’far (p), je suis allé à son fils Abî ‘Abdullâh, et lui ai transmis le hadith de

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1- [368] . Ibid.
2- [369] . Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 132.
3- [370] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 14; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 204;

Jâbir. Il a dit : ‘Jâbir est vrai; chaque Imam est le Qâ’îm (Imam) après l'Imam qui le précède.»(1)[371] Muhammad ibn Muslim a dit: «J'étais avec l'Imam Muhammad Bâqir (p) lorsque son fils, Ja'far, est arrivé avec un bâton à la main avec quoi il jouait. L’Imam Bâqir (p) l’a embrassé et serré contre sa poitrine. Puis il dit: ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour toi ! Arrête-toi de jouer.’ Ensuite, il m’a dit : ‘Il sera ton Imam après moi.

Suis-le et bénéficie de ses connaissances. Par Dieu ! Il est la même personne que l'Envoyé de Dieu (P) a prénommée Sâdiq. Le Tout- Puissant Dieu aidera tous ses Chiites dans ce monde et dans l’Autre. Ses ennemis sont maudits par tous les prophètes (p).’ Ensuite, Ja’far (p) a ri et son visage a rougit. L’Imam Bâqir (p) m'a dit : ‘Demande à mon fils ce que tu veux.’ Je lui ai demandé : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! D’où vient le rire?’ Ja’far Sâdiq (p) a répondu : ‘La sagesse émerge du coeur, la tristesse du foie, le souffle des poumons, et le rire de la rate.’ Alors je me suis levé et ai embrassé sa tête ».(2)[372] Hammâm ibn Nâfi’ a dit : « Une fois, l’Imam Abû Ja’far (p) a dit à ses compagnons: ‘Dans mon absence, suivez cet homme. Il sera l'Imam et le calife après moi.’ Et il a montré Abî ‘Abdullâh, l'Imam Sâdiq (p).’ »(3)[373] Huchâm ibn Sâlim cite l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : «Mon père m'a dit avant sa mort : ‘Ô Ja’far! Je te recommande à propos de mes compagnons.’ Je lui ai dit: ‘Ô père! Par Dieu ! Je vais les former de manière qu'ils ne n’auront besoin de personne dans l'acquisition de connaissances et de moyens de subsistance ».(4)[374] Sûrat ibn Kalîb a dit: «Un jour, Zeyd ibn ‘Ali m'a dit : ‘Comment avez-vous compris que votre maître (Ja’far) est l'Imam ?’ J’ai répondu : ‘Parce que quand nous allions à l'Imam Muhammad Bâqir (p) et lui posions une question, il disait tout d’abord: ‘L'Envoyé de Dieu (P) a dit, et le Tout-Puissant Dieu a dit dans Son Livre...’, puis il répondait à notre question. Lorsque ton frère, Muhammad Bâqir, est décédé, nous sommes venus à vous, Gens de la Demeure prophétique, pour l'acquisition de connaissances. Vous répondiez à

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1- [371] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 15; Al-Irchâd, Vol 2, p. 180.
2- [372] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 15.
3- [373] . Ibid.
4- [374] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 12; Al-Irchâd, Vol 2, p. 180.

certaines questions, mais ne répondiez à certaines d’autres. Après cela, nous sommes allés à Ja’far, le fils de votre frère, qui répondait à toutes nos questions, tout comme son père : ‘L'Envoyé de Dieu (P) a dit, et Dieu dans Son livre …. ;’ Ensuite, Zeyd ibn ‘Ali a souri et dit: ‘Par Dieu ! C'est parce que Ja’far a les livres de ‘Ali ibn Abî Tâlib’».(1)[375] ‘Amru ibn Abil Miqdâm a dit: «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) le jour de ‘Arafat à la Station de pèlerins. Il a dit d'une voix forte: ‘Ô gens ! L'Envoyé de Dieu (P) a été l'Imam. Après lui, ‘Ali ibn Abî Tâlib, puis Hassan et Hussayn Ibn ‘Ali. Après Hussayn, ‘Ali ibn Hussayn et Muhammad ibn ‘Ali étaient les Imams, et après eux, « etc. ».’ Il a répété ce discours trois fois pour les gens en face, ceux à droite, ceux à gauche, et ceux derrière lui. Quand je suis allé à Minâ, j'ai demandé l'exégèse du mot «etc.» aux hommes de lettre arabes. Ils ont dit que cela signifie «Moi, donc, demandez-moi. » J'ai demandé à d'autres personnes et chacun d'eux a interprété ce mot de la même manière. »(2)[376] ‘Abdul Ghaffâr ibn Qâsim a dit: «J'ai dit à l'Imam Bâqir (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! S’il vous arrive quelque chose, à qui nous devrions parler après vous?’ L’Imam Bâqir (p) a répondu: ‘Reportezvous à Ja’far. Il est mon meilleur fils, le père des Imams, et digne de confiance dans la parole et l'action. »(3)[377] Chaykh Mufîd, en faisant valoir les raisons de l'Imamat de l'Imam Sâdiq (p), a écrit : « Logiquement, il est prouvé que l'Imam doit être le plus savant des gens. L’Imam Ja’far Sâdiq (p) était tellement :

ses connaissances, sa piété, et ses actes étaient meilleurs qu’à ceux de ses frères, cousins, et d’autres gens de son temps. »(4)[378] La science L'une des principales fonctions des Imams infaillibles (p) a été la propagation de sciences et connaissances, de vertus morales et la jurisprudence islamiques originales qu'ils avaient acquises du Messager de Dieu (P).

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1- [375] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 36; Manâqib ‘Ali Abî Tâlib, Vol 4, p.
2- [376] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 58.
3- [377] . Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 328.
4- [378] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 182.

Tous les Imams infaillibles (p) étaient pleinement préparés à assumer cette grande responsabilité. Malheureusement, ils sont souvent confrontés à des limitations de la part des dirigeants oppresseurs. Ceux-ci, en plus de l’usurpation du califat, ne permettaient même pas la distribution des sciences et connaissances religieuses que les gens avaient vraiment besoin.

Les adeptes de Imams infaillibles (p) n’osaient pas se référer à eux pour acquérir des connaissances et ils étaient obligés de dissimuler leurs convictions et pensées religieuses, surtout sous les califes omeyyades, où un milieu de terreur et de strangulation était imposé à la communauté musulmane, et où la propagande contre ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et sa progéniture était vive. Cependant, à l'époque des Imams Bâqir (p) et Sâdiq (p), quelques changements ont eu lieu dans l'atmosphère de la société. L'atmosphère d’étouffement et de terreur a été éliminée dans une certaine mesure. Les gens ont découvert les oppressions qui ont eu lieu contre les Gens de la Demeure prophétique (p) et éprouvé la nécessité de sciences religieuses originales qui ont été déposées auprès des Imams infaillibles (p).

Le gouvernement omayyade allait progressivement s'affaiblir, d’où ils devaient réduire les limitations. Il en était ainsi au début du gouvernement abbasside, parce que leur gouvernement n'avait pas été renforcé et ils devaient donner plus de liberté aux Gens de la Demeure prophétique (p).

Pour les raisons mentionnées ainsi que d'autres raisons, l’Imam Bâqir (p) et Imam Sâdiq (p) ont profité de cette situation transitoire pour faire connaître les sciences, les connaissances, et la jurisprudence originales de la Prophétie. L’Imam Sâdiq (p) a formé de nombreux disciples, en les enseignant des milliers de hadiths dans les divers domaines dont les instances sont présents dans des livres de hadith. La plupart ces hadiths, si vous consultez ces livres, ont été racontés par ces deux honorables Imams (p).

Nous lisons dans le livre intitulé ‘Manâqib’: «Les questions scientifiques citées de l'Imam Sâdiq (p) ne sont rapportées de personne d'autre. Certains narrateurs de hadiths ont enregistré les

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noms des narrateurs de hadiths de l'Imam Sâdiq (p) qui sont presque au nombre de quatre mille. »(1)[379] Abû Na’îm écrit dans son livre ‘Hillyatul Awlîyâ’ : « De grands érudits et savants religieux, comme Mâlik ibn Anas, Chu’bat ibn al- Hajjâj, Sufyân Thûrî, Ibn Jurayh, ‘Abdullâh ibn ‘Amru, Rûh ibn Qâsim, Sufyân ‘Uyaynah, Suleymân ibn Balâl, Ismâ’îl ibn Ja’far, Hâtam ibn Isma’îl, ‘Abdul ‘Azîz ibn Mukhtâr, Wahâb ibn Khâlid, et Ibrâim ibn Tahhân ont raconté des hadiths de Ja’far ibn Muhammad (p). » Muslim a raconté les hadiths de l'Imam Sâdiq (p) dans son livre de ‘Sahîh’, et a déduit des arguments basés sur ces derniers.(2)[380] D'autres auteurs ont dit que Mâlik, Châfi’î, Hassan Sâlih, Abû Ayyûb Sajistânî, ‘Amr ibn Dînâr, et Ahmad ibn Hanbal ont également raconté les hadiths de Ja’far ibn Muhammad.

Mâlik ibn Anas a dit: «Personne n'est jamais entendu être supérieur à Ja’far Sâdiq (p) en ce qui concerne la science, le savoir, le culte de Dieu et la piété. »(3)[381] L’Imam Sâdiq (p) a dit :« Je sais tout ce qui est dans les cieux et la terre, dans le Paradis et l'Enfer, et dans le passé et l'avenir, en me servant du Coran. » Puis il a ouvert sa main au ciel et dit: «Ainsi a dit le Seigneur dans le Cora تبیانا لکل شیئ « (… et nous avons fait descendre sur Toi le Livre) comme un exposé explicite de toute chose. »(4)[382] Sâlih ibn Aswad a dit : «J'ai entendu Ja’far ibn Muhammad (p) qui a dit : ‘Demandez-moi ce que vous voulez avant que je m’absente, parce qu’après moi, personne ne pourra vous raconter de hadiths comme moi. »(5)[383]

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1- [379] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib, Vol 4, p. 268.
2- [380] . Ibid.
3- [381] . Ibid.
4- [382] . Ibid, p. 270 ; Sourate 16, An-Nahl (Les abeilles), verset 89.
5- [383] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 33.

Ismâ’îl ibn Jâbir cite l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Dieu Très-Haut a envoyé Muhammad (P) comme Son Messager et celui-ci sera le Sceau des Prophètes. Il lui a révélé un Livre et il n’y aura aucun Livre (sacré) après celui-ci. Dans ce Livre (le Coran), Dieu a présenté certains actes comme licites (halâl) et certains d’autres comme illicites (harâm). Les actes licites et illicites les resteront jusqu’à la Résurrection. Le passé, le présent, et l’avenir, tout est rapporté dans ce Livre céleste. » Puis l’Imam Sâdiq (p) a indiqué sa poitrine et dit: « Et nous, nous le savons tous. »(1) [384] L’Imam Sâdiq (p) a dit: « Nos sciences sont de quatre types : celles acquises auparavant, celles écrites, celles inspirées à nos coeurs , et celles chuchotées à nos oreilles. Les livres de Jafr Ahmar, Jafr Abyad, Mus’haf (livre) de Fatima, et Jâmi’ah sont avec nous. Tout ce dont on a besoin y est enregistré. »(2)[385] Ibn Abil Hadîd écrit: «Les compagnons d'Abû Hunayfah, comme Abû Yûsuf, Muhammad, etc…. ont appris la jurisprudence d'Abû Hunayfah. Châfi’î a été le disciple de Muhammad ibn Hassan, qui, lui aussi, avait appris la jurisprudence d'Abû Hunayfah. Ahmad ibn Hanbal a appris la jurisprudence de Châfi’î, et sa jurisprudence est donc celle qui est enseignée par Abû Hunayfah. Celui-ci a appris la jurisprudence de Ja’far ibn Muhammad (p). »(3)[386] Mas’ûdî a écrit : « Abû ‘Abdullâh Ja’far ibn Muhammad (p) tenait des séances pour la masse de la population et les élites. Les gens d’autres régions participaient à ses séances et lui posaient des questions sur le licite, l’illicite, l'exégèse et l’interprétation du Coran, ainsi que les décisions d’ordre juridique. Personne ne quittait les séance de Ja’far ibn Muhammad (p), sauf qu'il était content de la réponse qu'il avait reçue. »(4)[387] Le culte et le service de Dieu L’Imam Sâdiq (p), comme son père et grand-père, était la meilleure personne de son temps en termes de dévotion et soumission à Dieu, l'invocation de Dieu, les supplications et les prières.

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1- [384] . Ibid, p. 35.
2- [385] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 26.
3- [386] . Charhi Nahjul Balâghah, Vol 1, p. 18.
4- [387] . Ithbâtul Wasîyyah, p. 156.

Il est rapporté, par exemple, que l'Imam Sâdiq (p) a récité le Coran dans sa Prière au point qu’il s’est évanouit. Quand il s’est réveillé, on lui a demandé la raison de cet évanouissement. L’Imam Sâdiq (p) a dit : « J'ai répété quelques versets coraniques tellement que c'était comme si je les entendais de Gabriel ou du Dieu Tout- Puissant ».(1)[388] Abân ibn Taghlab a dit : «Je suis allé à l'Imam Sâdiq (p) alors qu'il accomplissait ses Prières. J'ai compté ses invocations quand il était en état de « rukû’» et de « sujûd »; il a glorifié Dieu soixante fois.

»[389](2) Hamzah ibn Hamrân et Hassan ibn Zîyâd ont dit: « Nous sommes allés à l'Imam Sâdiq (p) alors qu’il accomplissait la Prière de l'après-midi avec un groupe de personnes. Il a répété la phrase ‘Subhâna Rabbîyal ‘Azîmi wa bihamdih’ (Gloire à mon Seigneur le Très-Haut, louange à Lui» 33 ou 34 fois dans ses « rukû’» et « sujûd ».(3)[390] Yahyâ ibn ‘Alâ a dit : « L’Imam Sâdiq (p) était très malade et au lit la vingt-troisième nuit de Ramadân. Il a ordonné à l'emmener à la mosquée de l'Envoyé de Dieu (P) où il s’est mit à prier jusqu'à l'aube. »(4)[391] Ibn Taghlab a dit: « Lors d'un voyage de Médine à la Mecque, j'étais avec l'Imam Sâdiq (p). Quand il a atteint au sanctuaire, il est descendu de son cheval, a effectué la grande ablution (ghusl) et enlevé ses chaussures ; puis il est entré au sanctuaire à pieds nus ».[392](5) Hafad ibn Bakhtarî cite l'Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Lorsque j’était jeune, j'étais très sérieux dans le culte que je rendais à Dieu. Mon père, l’Imam Bâqir (p) m’a dit: « Ô mon fils ! Ne te donne pas tant de peines dans le culte, parce que quand un serviteur plaît à Dieu le Très-Haut, Il acceptera aussi ses actes les plus petits. »(6)[393] Mu’âwîyat ibn Wahab a dit: «J’étais avec l’Imam Sâdiq (p) quand il allait vers le bazar de Médine sur son âne. Quand nous sommes

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1- [388] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 58.
2- [389] . Ibid, Vol 47, p. 50.
3- [390] . Ibid.
4- [391] . Ibid, p. 53.
5- [392] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 54.
6- [393] . Ibid, p. 55.

arrivés près du bazar, l'Imam (p) est descendu de l'âne et a effectué une longue prosternation qui a duré longtemps. Quand il s’est levé de sa prosternation, je lui ai demandé : ‘Pourquoi êtes-vous descendu et vous êtes-vous prosterné?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘Je me suis souvenu de l'une des bénédictions de Dieu, c’est pourquoi je me suis prosterné devant Lui pour Le remercier.’ J'ai demandé : ‘Vous l’avez fait près du bazar où tout le monde va et vient !’ L’Imam (p) a dit: « Personne ne m'a vu ! »(1)[394] Mâlik ibn Anas a dit: «Je rendais visite à Ja’far ibn Muhammad (p) pendant un certain temps. Je l'ai toujours vu dans l'un de ces trois états : accomplissant la Prière, observant le jeûne, ou récitant le noble Coran. Lorsque il racontait un hadith, il avait toujours ses ablutions. »(2)[395] Mâlik ibn Anas a également dit: « Lors d'un pèlerinage du hadj, j'étais avec l'Imam Sâdiq (p). Il a arrêté son cheval à Miqât pour devenir Muhrim. Toutefois, il ne pouvait pas prononcer le Labbayk (cri d’obéissance à Dieu), et sa voix ne sortait pas de sa gorge. Il a failli tomber de son cheval. J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Pourquoi ne dites-vous pas le Labbayk?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Comment puis-je le faire, alors que Dieu le Très-Haut peut répondre : ‘Non à toi, tu n’es pas digne d’être assisté! »(3)[396] A la recherche de la subsistance licite Bien que l'Imam Sâdiq (p) avait de nombreuses missions scientifiques, passant la plupart de son temps à a la propagation de sciences et enseignements religieux et aussi la formation des disciples, il cherchait aussi la subsistance licite pour gagner sa vie dans son temps libre.

‘Abdul A’lâ a dit: «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) sur une route menant à Médine quand il faisait chaud. Je lui ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Que je sois sacrifié pour vous! Vous vous donnez de la peine dans une journée si chaude alors que vous avez une position haute auprès de Dieu et une parenté proche avec l'Envoyé de Dieu

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1- [393] . Ibid, p. 55.
2- [395] . Tahzîbut Tahzîb Vol. 2, p. 104; Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol
3- [396] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), p. 297.

(P)?’ L’Imam (p) a dit: ‘Ô ‘Abdul A’lâ ! Je suis sorti de chez moi pour chercher la subsistance licite et ne pas dépendre des gens comme toi. »(1)[397] Isma'îl ibn Jâbir a dit : «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) dans sa ferme, qui portait un vêtement de canevas et irriguait la ferme avec une pelle.

»(2)[398] Abû ‘Umar Cheybânî a dit : «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) dans sa ferme, portant un vêtement grossier et travaillant avec une pelle, alors qu'il était en sueur. Je lui ai dit : ‘Laissez-moi vous aider!’ Il a dit: ‘J'aime travailler quand il fait très chaud pour gagner une subsistance licite.

»[399](3) Chu’ayb a dit: «J'ai embauché des travailleurs à travailler dans la ferme de l'Imam Sâdiq (p). Ils allaient travailler jusqu'à l’après-midi.

Quand ils ont fini, l'Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Donnez leur rémunération avant que leur sueur ne sèche».(4)[400] Muhammad ibn ‘Azâfer cite son père qui a dit : « L’Imam Sâdiq (p) a donné à mon père mille sept cents dinars. Ensuite, l'Imam (p) lui a dit: ‘Fais du commerce pour moi avec cet argent.’ ‘Bien que réaliser une bénéfice soit agréable, mais ce n'est pas mon but. Mon but est que le Dieu Tout-Puissant me voie alors que je me bénéficie de Ses bénédictions, a-t-il ajouté.’ Mon père a dit: ‘J’ai fait du commerce avec cet argent et réalisé une bénéfice de cents dinars. Je l’ai dit à l'Imam (p). Celui-ci a dit: ‘Ajoute cette somme d’argent à ton capital !’ Après un certain temps, mon père est mort. L’Imam Sâdiq (p) m'a écrit: ‘Que Dieu t’accorde une bonne santé! Ton père a mille huit cents dinars que je lui avais donnés pour faire du commerce pour moi. Donne cet argent à ‘Umar ibn Yazîd!’ J'ai cherché dans les lettres de mon père et j'ai trouvé une qui disait : ‘Abû Mûsâ a mille huit cents dinars chez moi, et ‘Abdullâh ibn Sanân et ‘Umar ibn Yazîd en sont informés. »(5)[401] La bienfaisance et la charité

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1- [397] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 55.
2- [398] . Ibid, p. 56.
3- [399] . Ibid, p. 57.
4- [400] . Ibid.
5- [401] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 56.

Comme son père et grand-père, l'Imam Sâdiq (p) n'avait pas eu beaucoup de biens, toutefois, il aidait les pauvres et les endettés autant qu'il le pouvait. Nous citons quelques exemples ci-après.

Huchâm ibn Salîm a dit : « L'Imam Sâdiq (p) avait l’habitude de porter, la nuit, un sac à dos plein de pain, de viande, et d'argent qu’il partageait parmi les démunis de la Médine. Les pauvres ne savaient l’identité de leur bienfaiteur, l’Imam Sâdiq (p), qu’après sa mort. »(1)[402] Mu’alla ibn Khanîs a dit : «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p), par une nuit pluvieuse, qui allait vers le préau (thaqîfah) de Banî Sâ'idah. Je le suivais de loin. Soudain, son sac est tombé de son épaule. L’Imam (p) a dit: ‘Au nom de Dieu; Ô mon Dieu ! Retourne-le-moi!’ Je me suis approché de l’Imam Sâdiq (p) et l'ai salué. L’Imam (p) m'a accueilli et m'a dit : ‘Ô Mu’alla! Essaie de me retourner ce qui est tombé par terres!’ J'ai cherché sur le sol dans l'obscurité. J'ai trouvé quelques miches de pain et un sac. Alors j'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) :

‘Permettez-moi de le porter pour vous!’L’Imam (p) a répondu : ‘Je suis plus mérité de le porter, mais toi, viens avec moi !’ Nous avons continué le chemin et nous sommes arrivés au préau de Banî Sâ’idah où un groupe des pauvres avait dormi. A côté de chacun d'eux l’Imam (p) a mis une ou deux miches de pain. De retour, j'ai demandé à Imam Sâdiq (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Ont-ils reconnu la vérité?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘S'ils avaient reconnu la vérité, j'aurai tout divisé à parts égales entre eux, même le sel. »(2)[403] Harûn ibn ‘Isâ: «L’Imam Sâdiq (p) a dit à son fils Muhammad :

‘Combien d'argent reste-t-il?’ Muhammad a répondu: ‘Quarante dinars.’ L’Imam (p) a dit: ‘Partage-le parmi les pauvres.’ Muhammad dit à son père: ‘Alors nous n'aurons rien pour nous-mêmes !’ L’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Donne cet argent en aumône, et Dieu te rendra le pareil. Ne sais tu pas que l’aumône est la clé de la subsistance ?’ Muhammad a obéit à l'ordre de son père et il a donné l'argent en aumône. Bientôt quatre mille dinars ont été envoyés à l’Imam Sâdiq (p) d’un certain endroit. Ensuite, l'Imam (p) a dit: ‘Ô mon fils ! Nous avons donné quarante dinars dans le

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1- [402] . Ibid, p. 38.
2- [403] . Ibid, p. 20.

chemin de Dieu, et Il (Dieu) nous a donné à sa place quatre mille dinars».(1)[404] Hiyâj ibn Bastâm a dit: «Parfois, l'Imam Sâdiq (p) donnait aux pauvres tout ce qu'il avait de biens, de façon que rien ne restait pour sa propre famille. »(2)[405] Mufaddal ibn Qeys a dit : «Je suis allé à l'Imam Sâdiq (p) pour lui parler de mes problèmes, et lui ai demandé de prier pour moi.

L’Imam Sâdiq (p) a dit à sa servante: ‘Apporte le sac qu’Abû Ja’far nous a envoyé!’ Elle a apporté le sac. L’Imam (p) m'a dit: ‘Il y a quatre cents dinars dans ce sac. Dépense-les pour résoudre tes problèmes!’ J'ai dit : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Je ne voulais pas vous demander de l’argent. Je voulais seulement que vous priiez pour moi.’ L’Imam Sâdiq (p) a dit : ‘Bien sûr que je vais prier pour toi. Mais ne parle pas avec les gens de tous tes problèmes, car tu serais humilié devant eux. »(3)[406] Un pauvre homme a demandé à l'Imam Sâdiq (p) de l’aider. L’Imam (p) a dit à son serviteur: ‘Combien d'argent reste-t-il?’ Il a répondu :

‘Quatre cents dirhams.’ L’Imam Sâdiq (p) lui a dit: ‘Donne l'argent à ce pauvre homme!’ Le serviteur l’a fait. Le pauvre homme a pris l'argent, l’a remercié et est parti. L’Imam Sâdiq (p) a dit à son serviteur: ‘Vas chercher le pauvre homme et emmène-le ici!’ Le serviteur lui a demandé: ‘Vous venez de l’aider, pourquoi dois-je le faire revenir?’ L’Imam (p) a dit : ‘L'Envoyé de Dieu (P) a dit que la meilleure charité est lorsqu’une personne dans le besoin puisse satisfaire à son besoin, mais il était encore nécessiteux.’ Puis l’Imam Sâdiq (p) a donné son anneau au pauvre homme et lui a dit:

‘Cette bague coûte dix mille dirhams. Chaque fois que tu as besoin de l'argent, vends-le et dépense son argent dans la vie. »[407] ‘Umar ibn Yazîd a dit: « Un homme a exprimé son problème et demandé l'aide à l'Imam Sâdiq (p). L’Imam (p) lui a dit: ‘Je n'ai rien à te donner maintenant. Attends que je reçoive des marchandises; je vais les vendre et te donner de l'argent, si Dieu le veut !’ Cet homme a dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Promets-moi!’ L’Imam (p) a dit:

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1- [404] . Ibid, p.38.
2- [405] . Ibid, p. 23; Tazkiratul Khawâs, p. 342.
3- [406] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 34.

‘Comment puis-je promettre quelque chose qui n'est pas certain? »[408](1) Walîd ibn Sabîh a dit: «Un homme est allé à l'Imam Sâdiq (p) et a dit: ‘Mu’alli ibn Khanîs me doit une somme d'argent, et il a violé mon droit.’ L’Imam Sâdiq (p) a dit : ‘Son assassin a violé ton droit.

Si Mu’alli était vivant aujourd'hui, il aurait payé ton argent.’ Puis l’Imam (p) m'a dit : ‘Paie la dette de Mu’alli! Je veux que son âme repose en paix, bien qu’il soit déjà en paix. »(2)[409] Abû Hanîfah, le chamelier des hadjis, a dit : « Moi et mon beaufrère nous disputions sur l'héritage, au même instant, Mufaddal est passé à côté de nous. Il s'est arrêté et a dit: ‘Venez chez moi! » Chez lui, nous avons compromis sur quatre cents dirhams et luimême nous a payé cet argent, en disant: ‘Ce n'est pas mon argent, mais celui de l'Imam Sâdiq (p). Il m'a ordonné de faire la paix, à l’aide de ses biens, entre ses compagnons quand ils ont des différends monétaires. »(3)[410] Fazl ibn Abî Qurrah a dit: «L’Imam Sâdiq (p) a donné quelques sacs de dinars à une personne et lui a dit : ‘Prends-les chez mes proches parents et dis-leur que l'argent leur est parvenu de l'Iraq.’ Cette personne a fait comme l’Imam Sâdiq (p) lui avait ordonné en divisant l’argent parmi les proches parents de l’Imam (p). Quand ils prenaient l’argent, ils lui disait : ‘ Que Dieu te récompense! Puisse Dieu juger entre nous et Ja’far qui ne nous fait aucune attention!’ Lorsque l’envoyé de l’Imam (p) est revenu, il a raconté à l’Imam (p) ce qu’ils disaient de lui. L’Imam Sâdiq (p) a dit alors: ‘Ô Seigneur! Rends-moi modeste devant les fils de mon père! »(4)[411] Le narrateur dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P) ! J'ai entendu que vous faites quelque chose de spécial sur les produits du jardin de « ‘Ayn Zîyâd? »’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘Oui. J'ai commandé de faire une fente dans le mur du jardin lorsque les fruits mûrissent, pour que tout le monde puisse entrer et manger des fruits. Aussi, j’ai commandé à préparer dix grands bols de fruits chaque jour, chacun pour dix personnes.

Ensuite, les gens viendrons dix par dix, manger et partir. Et puis

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1- [408] . Ibid, p. 58.
2- [409] . Ibid, p. 337.
3- [410] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 57; Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4,
4- [411] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 60.

chacun aura un peu (soixante-quinze grammes) de dates. De plus, nous enverrons la même quantité de dates pour tous les voisins du jardin qui ne peuvent pas venir, y compris les personnes âgées, les enfants, les femmes ou les malades. Après avoir payé la rémunération des travailleurs, des estimateurs de prix, des avocats et d'autres, j’irai à la Médine pour partager le reste l’argent parmi les pauvres et les familles démunies deux ou trois fois qu'ils en ont besoin. Enfin, quatre cents dinars resteront pour moi-même, alors que tout le jardin coûte quatre mille dinars ».(1)[412] L’équité et l’altruisme Abû Ja’far Nazârî a dit: «L’Imam Sâdiq (p) a donné mille dinars à son serviteur, Musâdif, et lui dit: ‘Fais du commerce avec cet argent et vas à l' Egypte, parce que ma famille a grandi.’ Musâdif a acheté des marchandises avec cet argent et voyagé en Egypte avec les commerçants. Quand ils sont arrivés près d'une ville en Egypte, un groupe de gens les a accueillis en dehors de la ville. Les commerçants ont demandé à propos des marchandises dont le peuple avait besoin. Ils ont dit que celles-ci étaient rares dans la ville. Ainsi, les commerçants ont promis de vendre leurs produits deux fois le prix qu'ils avaient acheté. Ils l'ont fait et sont retournés à Médine avec le profit qu'ils avaient gagné. Musâdif est venu à l'Imam Sâdiq (p) avec deux sacs d'argent, contenant chacun mille dinars. Il a dit à l'Imam (p) : ‘Un sac est le capital et l'autre est le profit.’ L’Imam (p) a dit: ‘C'est un bon profit. Comment l’avez-vous gagné?’ Musâdif a raconté l'histoire à l'Imam Sâdiq (p). Celui-ci à dit: ‘Ô mon Dieu! Comment avez-vous fait une telle promesse?!’ Puis il a pris l’un des sacs et dit: ‘Ceci est mon capital initial et je n'ai pas besoin d'un profit gagné de cette manière. Ô Musâdif! Se battre avec une épée est plus facile que de gagner la subsistance licite. »(2)[413] Mu’tab a dit : «L’Imam Sâdiq (P) m'a dit : ‘Le prix de marchandises a élevé à Médine. Quelle quantité de nourriture avons-nous?’ J’ai dit : ‘Seulement pour quelques mois.’ L’Imam (p) m'a dit : ‘Prends-la au bazar et vends-la!’ J’ai dis : ‘Mais les marchandises nécessaires à Médine sont rares.’ L’Imam Sâdiq (p) m'a dit : ‘Vends-les et

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1- [412] . Ibid, p. 51.
2- [413] . Ibid, p. 59.

achète notre nourriture jour après jour comme les autres.’ Puis il a ajouté: ‘La nourriture de ma famille est de blé et d'orge. Dieu sait que je peux la procurer avec du blé pur, mais j'aime que Dieu Tout- Puissant voie que je suis modéré dans ma vie de famille ».(1)[414] Recommander la joie L’Imam Sâdiq (p), non seulement il faisait du bien et essayait de résoudre les problèmes des gens qui avaient besoin d’aide, il recommandait aussi les autres à en faire autant.

Un homme a dit l'imam Sâdiq (p) : ‘La cour de Najjâchî qui règne sur Ahvaz et Fars m'a imposé une taxe que je ne peut pas payer.

Najjâchî est un de vos adeptes; recommandez-lui à être plus juste avec moi, si bon vous semble.’ L’Imam Sâdiq (p) a écrit dans une lettre : ‘Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Rends ton frère heureux, pour que Dieu te rende heureux!’ Alors l'homme a pris la lettre et est retourné à sa ville.

Puis il est allé voir Najjâchî pour lui donner la lettre. Il lui a dit:

‘L’Imam Sâdiq (p) vous a envoyé cette lettre.’ Najjâchî a pris la lettre, l’a mise sur son oeil et dit: ‘Quelle est ta demande?’ L'homme a répondu: ‘Je ne peux pas payer la taxe qui est imposée sur moi.’ Najjâchî a demandé: ‘Combien est-ce?’ ‘Dix mille dirhams.’, a répondu l'homme. Najjâchî a appelé son secrétaire et lui a dit:

‘Paye la dette de cet homme de mes biens personnels!’ Il a aussi ordonné de ne pas lui prendre la taxe de l'année prochaine. Puis Najjâchî lui a dit : ‘Est-ce que tu es heureux?; ‘Oui, que je sois sacrifié pour vous’, a répondu l'homme. Donc Najjâchî a ordonné de lui donner un cheval, un serviteur, une servante, et des vêtements, lui posant chaque fois la même question. Et l’homme répétait chaque fois la même réponse. Puis Najjâchî a dit: ‘Donnez –lui ce tapis sur lequel j'ai reçu la lettre de mon maître, l'Imam Sâdiq (p). Et il lui a dit enfin: ‘Viens à moi chaque fois que tu as besoin de quelque chose!’ L'homme a pris les biens et est parti. Il est allé à l'Imam Sâdiq (p) après un certain temps et lui a parlé de la lettre et de ce que Najjâchî avait fait. L’Imam Sâdiq (p) est devenu très heureux. Cet

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1- [414] . Ibid.

homme a demandé à l'Imam (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Comme si la conduite de Najjâchî vous a plu?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Par Dieu oui! Dieu et Son Messager (P) sont devenus très heureux. »(1)[415] Muhammad ibn Bachar devait mille dinars à Chahâb, mais il ne pouvait pas payer sa dette. Muhammad est allé voir l'Imam Sâdiq (p) pour demander à Chahâb de prendre son argent après le pèlerinage. L’Imam Sâdiq (p) a appelé Chahâb et lui a dit: ‘Tu es au courant de l’état (financier) de Muhammad et sa relation avec nous.

Il dit qu’il te doit mille dinars. Il n'a pas dépensé cet argent pour la nourriture ou les convoitises et les choses vaines, alors que d’autres gens lui doivent de l’argent. J'aime que tu lui accordes cet argent et le décharges.’ L’Imam lui a dit ensuite : ‘Tu peut-être penses que Dieu t’accordera les bonnes actions (hassanât) de Muhammad en échange de l'argent que tu lui a accordé.’ Chahâb a dit : ‘Je pense que oui.’ L’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Dieu le Très-Haut est plus juste que tu ne l’imagines. Il ne prend pas la récompense de bonnes oeuvres de Ses serviteurs pour l’accorder à d’autres ; telles que les cultes rendus par Ses serviteurs dans les nuits froides, ou le jeûne qu’ils ont observé dans les chaudes journées, et le tawâf qu’ils ont accompli autour de Sa maison. Dieu n’est pas ainsi! La miséricorde de Dieu est grande et Il bénit Son serviteur fidèle.’ Chahâb a dit: ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Je le décharge.

»[416](2) La patience dans les calamités Qutaybah a dit : « Je suis allé à l'Imam Sâdiq (p) pour visiter son enfant malade. J’ai trouvé l’Imam (p) très triste. J'ai demandé au sujet de son enfant malade. L’Imam (p) a dit: ‘Par Dieu ! Il est dans le même état.’ Après un certain temps, l'Imam (p) est entré et revenu tout de suite. Son visage était illuminé et il n’était plus triste.

J'ai pensé que son enfant allait mieux et je lui demandé sur l’état de santé de son enfant. L’Imam (p) a dit: ‘Il est mort.’ J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Quand votre enfant était en vie, vous étiez triste.

Comment vous ne l’êtes plus maintenant que votre enfant est mort ?!’ L’Imam (p) a répondu: ‘Nous, (les Gens de la Demeure),

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1- [415] . Ibid, p. 370.
2- [416] . Ibid, p. 364.

nous sommes comme ça. Nous sommes tristes avant l’arrivée d’une calamité, mais après son arrivée, nous nous satisfaisons et nous nous soumettons à la volonté de Dieu. »(1)[417] Sufyân Thûrî est allé voir l'Imam Sâdiq (p) et l’a trouvé embarrassé.

Il a demandé à l'Imam (p) la raison et celui-ci a dit : « J’avais interdit ma famille d'aller sur le toit. Quand je suis revenu, j'ai vu l’une des servantes qui grimpait l'échelle avec un de mes enfants sur son épaule. Quand elle m'a vu, elle a tremblé de peur et, tout de suite, mon enfant est tombé par terre et il est mort. Maintenant, je ne suis pas triste de la mort de mon enfant, mais je le suis parce que la servante a pris peur en me voyant et cet accident est arrivé. » Alors l'Imam Sâdiq (p) a dit à la servante : ‘Je te rends libre dans le chemin de Dieu. Tu ne me dois rien.’ Et il a répété cette phrase deux fois de suite. »(2)[418] ‘Alâ ibn Kâmil a dit : « J'étais avec l'Imam Sâdiq (p). Soudain, on a entendu des pleurs venant de chez lui. L’Imam Sâdiq (p) a dit :

إِنَّا لله وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ « Certes nous sommes à Allah, et C'est à Lui que nous retournerons. (3)[419] Puis il s'est assit et s’est mit à parler. Quand il a fini, il a dit : ‘Nous sommes intéressés dans notre santé et celle de nos enfants et aussi de nos biens, mais il n’est pas digne de ne pas nous intéresser à la volonté de Dieu quand elle est déterminée. »(4)[420] répète fréquemment au cours des rites du pèlerinage à la Mecque :

« Me voici, ô Dieu, me voici à Tes ordres, Toi qui n’as point d’associé, me voici, vraiment la louange et la grâce sont à Toi, et à Toi es le règne ; me voici à Tes ordres. » [Traducteur]

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1- [417] . Ibid, p. 49.
2- [418] . Ibid, p. 24; Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 296.
3- [419] . Sourate 2, Al-Baqarah (La vache), verset 156.
4- [420] . Bihârul Anwâr, Vol 47, p. 49.

297; et Hillîyatul Awlîyâ, Vol 3, p. 193.

Al-Irchâd, Vol 2, p. 181.

272.

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4, p. 297.

p. 295.

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Septième Imam infaillible : Mûsâ Kâzim (p) La naissance et le martyre L’Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) est né le septième jour du mois de Safar de l'an 128 de l’hégire dans un village appelé « Abwâ » entre la Mecque et la Médine. Son père était l’Imam Ja’far Sâdiq (p) et sa mère était Hamîdah.

Ses surnoms étaient Abul Hassan, Abû Ibrâhîm, Abû ‘Ali et Abû Ismâ’îl, et ses titres honorifiques étaient ‘Abd Sâlih, Nafs Zakîyyah, Zaynul Moudjâhidîn, Sâbir, Amîn, Zâhid, et Sâlih. Son titre le plus célèbre est Kâzim.

L’Imam Mûsâ Kâzim (p) a été mort en martyre dans la prison de Sandî ibn Châhak à Bagdad, le vingt-cinquième jour de Rajab en l'an 183 de l’hégire. Il a été enterré dans la tombe de Quraych (connue sous le nom de Kâzimayn). Il avait alors cinquante-cinq ans. L’Imam Kâzim (p) a vécu vingt ans avec son père et son Imamat a duré trente cinq ans.(1)[421] Etant donné que les conditions n’étaient pas encore prêtes, l’Imam Mûsâ Kâzim (p) avait pratiquement moins de difficultés par rapport à d’autres califes, et il passait donc son temps à adorer Dieu, gagner sa vie de tous les jours, propager les sciences et connaissances religieuses, guider le peuple, et former des disciples et des narrateurs de hadiths. Il était, en effet, considéré comme un savant et juriste célèbre. Néanmoins, les califes au pouvoir craignaient sa position scientifique et sa popularité sociale. Ils le guettaient tous les jours, lui, ses compagnons et ses disciples, entravant leurs activités de diverses manières. Ils ont convoqué l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad à plusieurs reprises, le reprochant et accusant sous de divers prétextes. Une fois même ils allaient le tuer, bien qu’ils aient été dissuadés à cause de certaines considérations, et l’Imam Kâzim (p) a eu l’occasion de retourner à Médine.

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1- [421] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 215; Bihârul Anwâr, Vol 48, pp. 1, 6 7;

Enfin, en raison de la calomnie de certains de ses proches, Harûnar- Rachîd, le calife abbasside, a émis un mandat d’arrêt contre l’Imam Kâzim (p) de Médine à Bagdad. L’Imam Kâzim (p) était emprisonné pendant longtemps dans les prisons de Bassora et de Bagdad. Sa dernière prison était Sandî Châhak, une de très hideuses à Bagdad.

Finalement, Sandî ibn Châhak a empoisonné l’Imam Kâzim (p) à l'ordre de Harûn-ar-Rachîd. L’Imam (p) a été mort en martyre quelques jours plus tard et son saint corps a été enterré dans la tombe de Quraych près de Bagdad.(1)[422] Les textes qui prouvent son imamat Comme mentionné précédemment, les raisons de l'Imamat sont de deux types : les raisons générales, utilisées pour prouver l'Imamat de l'un des douze Imams infaillibles, et les raisons spéciales, à savoir celles émises d’un Imam à propos de son suivant. Le premier type de raisons a été déjà examiné en détail. Nous ne citons ici que les raisons émises par l'Imam Sâdiq (p) sur l'Imamat de son fils, l’Imam Kâzim (p).

Chaykh Mufîd (Dieu ait son âme) a écrit : « Mufaddal ibn ‘Umar Ju’fiî, Ma’âz ibn Kathîr, ‘Abdur Rahmân ibn Hajjâj, Feyd ibn Mukhtâr, Ya’qûp Sirâj, Suleymân ibn Khâlid, Safwân ibn Jamâl, … sont certains des compagnons dignes de confiance de l’Imam Sâdiq (p) qui ont raconté les hadiths prouvant l'Imamat d’Abul Hassan Mûsâ (p).des compagnons qui sont dignes de confiance. »(2)[423] Ishâq et ‘Ali, deux fils également pieux et savant de l’Imam Sâdiq (p), sont parmi les narrateurs de hadiths sur l'Imamat de leur frère, Mûsâ ibn Ja’far (p).

Mufaddal ibn ‘Umar a dit: «J'étais avec l'Imam Sâdiq (p) quand Abû Ibrâhîm Mûsâ (p), qui était un enfant, est entré. L’Imam Sâdiq (p) m'a dit : ‘Je te recommande mon fils. Recommande son Imamat à

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1- [422] . Al-Irchâd, Vol 2, pp. 237-243.
2- [423] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 216; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 9.

Ma’âz ibn Kathîr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Je prie Dieu de t’accorder un enfant honorable et noble comme toi-même après ta mort.’ L’Imam Sâdiq (p) a dit : ‘Dieu m'a déjà accordé un tel enfant.’ J'ai demandé : ‘Qui est-il, que je sois sacrifié pour toi ?’ L’Imam (p) m’a indiqué ‘Abd-i Sâlih qui dormait, et dit : ‘Celui qui dort ici. »(1)[424] ‘Abdur Rahmân ibn Hajjâj a dit : « Je suis entré dans une maison où Ja’far ibn Muhammad (p) priait et Mûsâ ibn Ja’far (p) était assis à sa droite, en disant Amen. J'ai demandé : ‘Tu sais que je suis un de vos adeptes sincères. Dis-moi qui sera l'Imam après toi?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘Ô ‘Abdur Rahmân! Mon fils, Mûsâ, a porté l'armure (de l'Envoyé de Dieu (P)) et elle lui allait.’ Alors j'ai dit : ‘J'ai découvert la vérité maintenant et n'ai pas besoin d'autre raison.

»[425](2) Feyd ibn Mukhtâr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Prends ma main et me sauve du Feu! Qui sera mon maître après toi ?’ A cet instant, Abû Ibrâhîm, qui était un enfant, est entré. L’Imam Sâdiq (p) m’a dit en réponse: ‘Il sera ton maître. Suis-le! »(3)[426] Mansûr ibn Hâzim a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous! La mort est une vérité et tout le monde va mourir. Si cela vous arrive, qui sera l'Imam après vous?’ L’Imam Sâdiq (p) a tapoté l'épaule d’Abul Hassan et dit: ‘Il sera votre maître.’ Abul Hassan n'avait alors que cinq ans et ‘Abdullâh ibn Ja’far était également là. »(4)[427] ‘Isâ ibn ‘Abdullâh a dit: « J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Si, à Dieu ne plaise, quelque chose de mauvais (la mort) vous arrive, qui devrons-nous suivre?’ L’ Imam Sâdiq (p) a indiqué son fils, Mûsâ, et dit ‘Suivez-le!’ J'ai demandé encore: ‘Si quelque chose de mauvais arrive à Mûsâ, qui devrons-nous suivre?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘Suivez son fils!’ J'ai demandé : ‘Et si quelque chose lui arrive, alors qu'il a un frère aîné et un petit enfant, qui devrons-nous suivre?’ L’Imam (p) a dit: ‘Suivez son fils, et cela va continuer pour toujours. »(5)[428]

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1- [424] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 9.
2- [425] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213;
3- [426] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 217; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.
4- [427] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214;Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.
5- [428] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.

Tâhir ibn Muhammad a dit : «J'ai vu l'Imam Sâdiq (p) qui prêchait son fils, ‘Abdullâh, en lui disant: ‘Pourquoi n’es-tu pas comme ton frère? Par Dieu ! Je vois une lumière sur son visage.’ ‘Abdullâh a dit à son père: ‘N'avons-nous pas le même père?’ L’Imam Sâdiq (p) a dit : ‘Il est de mon âme et tu es mon fils. »(1)[429] Ya’qûb Sarrâj a dit: « Je suis allé voir l'Imam Sâdiq (p) qui se tenait debout à côté du berceau d’Abul Hassan, lui parlant secrètement pendant une longue durée. J'ai attendu jusqu'à ce qu’il finisse de parler. Alors je me suis levé et approché de l’Imam (p). Il m'a dit :

‘Approche-toi de ton maître et salue-le !’ Je me suis approché de l'enfant et l’ai salué. Il m’a salué à son tour avec éloquence et dit:

‘Vas changer le prénom de ta fille; car un tel prénom irrite Dieu.’ Ma fille était née il y a quelque jours et je lui avais donné le nom de Humeyrâ.’ L’Imam Sâdiq (p) m'a dit : ‘Obéis à mon fils!’ Et j'ai donc changé le prénom de ma fille. »(2)[430] Safwân Jamâl a dit: «J'ai demandé à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Qui est le tuteur des musulmans?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘C'est quelqu'un qui évite les travaux futiles.’ Ensuite Abul Hassan est venu avec un petit agneau, en lui disant : ‘ Prosterne-toi devant Dieu!’ L’Imam Sâdiq (p) l’a étreint et dit: ‘Que mes père et mère soient sacrifiés pour toi qui ne fais pas de travaux futiles et évite les jeux et divertissements. »(3)[431] Ishâq ibn Ja’far a dit: «Un jour, j'étais avec mon père. ‘Ali ibn ‘Umar ibn ‘Ali lui a dit: ‘Que je sois sacrifié pour vous ! A qui moi et d’autres gens aurons-nous recours après vous?’ L’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘A celui qui possède ces deux habits jaunes. Il entre maintenant par la porte.’ Bientôt la porte s'est ouverte et Abû Ibrâhîm Mûsâ est entré, il était alors un enfant portant deux habits jaunes. »(4)[432] Muhammad ibn Walîd a dit : «J'ai entendu de ‘Ali ibn Ja'far ibn Muhammad Sâdiq (p) : ‘J'ai entendu de mon père, Ja’far ibn Muhammad (p), qui a dit à certains de ses proches compagnons :

‘Je vous recommande de suivre mon fils, Mûsâ, parce qu'il est mon meilleur fils. Il sera le calife et le tuteur des gens et la Preuve de Dieu après moi. »(5)[433]

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1- [429] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 218; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 10.
2- [430] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 219; ‘Ithbâtul Wasîyyah, p. 162; KachfulGhummah, Vol 3, p. 11.
3- [431] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 219.
4- [432] . Ibid.
5- [433] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 220.

En conclusion, Shaykh Mufîd a écrit : « ‘Ali ibn Ja’far aimait beaucoup son frère, Mûsâ. Il le suivait et apprenait de lui les prescriptions religieuses. Il lui a demandé beaucoup de questions et raconté ses réponses aux autres. »(1)[434] Nasr ibn Qabûs a dit: «Je suis allé voir l'Imam Sâdiq (p) et je lui ai demandé : ‘Qui sera l'Imam après vous?’ L’Imam (p) a répondu:

«Mon fils Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far sera l'Imam après moi.

»[435](2) Suleymân ibn Khâlid a dit: «Un jour, nous étions avec l'Imam Sâdiq (p). Il a appelé son fils, Abul Hassan, et nous dit: ‘Référez-vous à mon fils après moi! Par Dieu ! Il sera votre tuteur.»(3)[436] Dâwûd ibn Kathîr a dit: «J'ai dit à l'Imam Sâdiq (p) : ‘Que je sois sacrifié pour vous! Si quelque chose vous arrive (si vous décédez un jour), à qui dois-je avoir recours ?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Ayez recours à mon fils Mûsâ.’ Après la disparition de l'Imam Sâdiq (p), je n'ai jamais douté de l'Imamat de Mûsâ (p). »(4)[437] Muhammad ibn Sanân et Abû ‘Ali Zarrâd citent Ibrâhîm Karchi qui a dit: « J'étais avec l'Imam Sâdiq (p) quand Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far, qui était un enfant, est entré. Je me suis levé, j’ai embrassé son visage, et je me suis assis. Puis l’Imam Sâdiq (p) a dit: ‘Il sera ton tuteur après moi. »(5)[438] Ce qui précède était un exemple de nombreux hadiths sur l'Imamat de l'Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) qui nous sont parvenus. En outre, de nombreux miracles ont été cités à propos de lui, qui ne peuvent être mentionnés dans ce bref ouvrage.

Les vertus morales et les traits illustres L’Imam Kâzim (p), comme ses père et grands-pères, était un homme parfait concernant toutes les bonnes caractéristiques humaines, et la meilleure personne de son temps. Un grand nombre de savants ont admiré son caractère éminent. Voici quelques exemples :

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1- [434] . Ibid.
2- [435] . Ithbâtul Wasîyyah, p. 162.
3- [436] . Kachful Ghummah, Vol 3,p. 11.
4- [437] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 14.
5- [438] . Ibid, p. 15.

Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : « Mûsâ Kâzim était un Imam très noble.

Il était un grand savant. Il passait la nuit dans la Prière et le culte, et il jeûnait pendant la journée. A force d’avoir pardonné les pécheurs, on lui a donné le titre «Kâzim ». Les habitants de l'Irak le connaissaient par le nom Bâbul Hawâidj[439]. »(1)(2)[440] Ahmad ibn Hajar Heythamî a écrit : « Mûsâ Kâzim était titulaire de l'héritage de son père à l'égard de la connaissance, l’enseignement, et les vertus morales. Il était si tolérant et patient envers les autres qu'il a été appelé Kâzim. Les Irakiens le connaissent par le nom Bâbul Hawâidj. Il était le plus pieux, et la personne la plus généreuse de son temps. »(3)[441] Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : « Mûsâ Kâzim était la personne la plus pieuse, la plus savante, la plus généreuse et la plus noble de son temps. Il identifiait les pauvres de Médine, leur envoyant régulièrement des dirhams et des dinars, alors qu'ils ne connaissaient pas le donateur. Après son décès, les pauvres ont connu enfin la personne qui les aidait. »(4)[442] Ibn Hajar Asghalânî a écrit à propos de l’Imam Kâzim (p) : «Ses vertus morales et ses titres illustres sont nombreux. »(5)[443] Khatîb Baghdâdî a rapporté d'Abdur-Rahmân ibn Sâlih Azdî qui a dit : «L’année où Hârûnur-Rachîd est parti pour le pèlerinage, il est allé au saint sanctuaire de l'Envoyé de Dieu (P) avec un groupe de nobles de Quraych et d'autres tribus arabes. Mûsâ ibn Ja’far (p) l’accompagnait aussi. Lorsque Harûn a atteint le saint sanctuaire, il a dit : ‘Mes salutations l'Envoyé de Dieu (P)! Ô mon cousin !’ Il voulait se vanter de sa relation avec le Prophète (P). Puis Mûsâ ibn Ja'far s’est approché de la tombe et a dit: ‘Mes Salutations, ô mon père !’ En entendant cela, le visage de Harûn a changé de couleur et il a dit: ‘Ô Abul Hassan ! Le véritable honneur est ce que tu viens de dire. »(6)[444] Ibn Chahr Achûb a écrit : « Mûsâ ibn Ja’far (p) était supérieur aux gens de son temps en termes de jurisprudence et de la mémorisation du Coran. Il récitait le Coran avec une belle voix. Il

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1- [439] . “La porte des demandes”, à savoir, une personne qui peut, grâce à Dieu, satisfaire aux besoins des gens dans le besoin. [Traducteur]
2- [440] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 213.
3- [441] . Al-Sawâ’iqul Muharriqah, p. 203.
4- [442] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.
5- [443] . Tahzîbut Tahzîb, Vol 10, p. 340.
6- [444] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 31.

pleurait en le récitant et les auditeurs pleuraient aussi. Sa position était au-dessus d'autres personnes. Sa générosité était plus que d'autres gens. Son discours était plus éloquent que celui des autres. Et son coeur était plus courageux. Il a été honoré d’être le tuteur du peuple. Il a reçu l'héritage de la Prophétie. Et il a été nommé à la position califale. »(1)[445] Shaykh Mufîd a écrit: « Abul Hassan Mûsâ (p) était le plus pieux, le meilleur juriste, le plus généreux et le plus noble des gens de son temps. »(2)[446] ‘Ali ibn Abil Fath Arbalî a rapporté de Kamâlid-Dîn qui a écrit: « Mûsâ ibn Ja’far (p) a été un Imam d’une grande noblesse qui s’adonnait beaucoup à la prière nocturne. Il adorait beaucoup le Dieu Tout-Puissant. Ses vertus morales étaient évidentes et son culte de Dieu était célèbre. Il prenait soin de l’accomplissement des actes obligatoires. Il passait ses nuits dans la prosternation (sajdah) et le ghyâm (position debout dans la Prière). Il jeûnait pendant la journée et donnait l’aumône aux pauvres. Il était si tolérant et patient qu’on l’appelait « Kâzim ». Il faisait du bien aux gens qui lui faisaient du mal. A force de prier et adorer Dieu, on l’appelait aussi « ‘Abd-i Sâlih » (le serviteur vertueux de Dieu). Il était également appelé « Bâbul Hawâidj» en Irak. Ses prodiges sont nombreux, qui montrent sa position auprès du Dieu Tout-Puissant »(3).[447] Mamûn a dit : « J'ai dit à mon père Rachîd : ‘Ô Emir des Croyants! Qui était l'homme que tu as tant honoré, te levant devant lui et l’assoyant à ta propre place, et celui que tu nous a ordonné de tenir l'étrier de son cheval au moment de partir?’ Mon père a répondu: ‘Il était l'Imam de la population, la Preuve de Dieu à Ses serviteurs, et le calife de Dieu.’ J'ai demandé alors : ‘Ô Emir des Croyants! N'avez-vous pas ces qualités? Il a répondu: ‘Je suis le calife superficiel qui a occupé cette place par la force. Mais il est le vrai Imam. Par Dieu ! Il est plus digne que moi et tout le monde pour devenir le calife du Prophète (P). Par Dieu ! Si toi aussi, tu veux te disputer avec moi sur le califat, je vais te couper la tête. Certes, la souveraineté est impuissante».(4)[448]

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1- [445] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 348.
2- [446] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231.
3- [447] . Kachful Ghummah, Vol 3, p. 1.
4- [448] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 131.

La science et le savoir Il a été prouvé dans les sections précédentes que la connaissance parfaite de toutes les questions religieuses est une condition nécessaire pour l'Imamat. Tous les Imams infaillibles (p) possédaient cet avantage. Ainsi était Mûsâ ibn Ja’far (p). Sa connaissance et sa jurisprudence étaient célèbres dans son époque. Tout le monde reconnaissait sa position scientifique, le considérant le juriste du peuple. Nous avons déjà mentionné certains exemples à ce propos.

Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit : «Mûsâ Kâzim était la personne la plus pieuse, la plus savante, la plus généreuse et la plus indulgente de son temps. »(1)[449] Mamûn a dit : « J'ai demandé à mon père, Rachîd : ‘Qui était l'homme que tu as tant honoré ?’ Il a répondu: ‘Il était Mûsâ ibn Ja’far, l'héritier de sciences des prophètes (p). Si tu cherches la vraie connaissance, c'est avec lui »(2).[450] Pour plus d'informations sur la position scientifique de l'Imam Kâzim (p), vous pouvez vous référer aux nombreux hadiths racontés de lui et enregistrés dans des livres de hadiths. Ses débats et argumentations avec des souverains du temps, des savants sunnites, et d’autres personnes peuvent aussi être utiles à ce propos.

Un chercheur a recueilli et publié dans un livre les hadiths de cet Imam (p) dans les différents domaines y compris croyance, enseignements, théologie, jurisprudence, exégèse, éthique, supplication et Prière, histoire, débat, et même santé, bienfaits des repas, des fruits et des légumes. Les narrateurs de hadiths de l'Imam Kâzim (p), qui dépassent 638 personnes , ont été étudiés dans ce livre.(3)[451] Le culte et le service de Dieu

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1- [449] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.
2- [450] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 335.
3- [451] . L’auteur de ce livre s’appelle M. ‘Atârûdî, qui parait sous le

Comme son père et grand-père, l'Imam Kâzim (p) était la personne la plus pieuse de son temps. Il adorait et se souvenait souvent de Dieu, accomplissait ses Prières, récitait le Coran et était humble devant le Seigneur des mondes. En raison de sa profonde connaissance du monothéisme, de la puissance et grandeur de Dieu, il faisait tout même les travaux relatifs à sa subsistance de tous les jours pour Son amour. Quelques exemples de l’intensité de son adoration de Dieu sont cités ici, tirés des livres d’histoire et de hadiths :

Hassan ibn Muhammad ibn Yahyâ ‘Alawî a rapporté de son aïeul : « Mûsâ ibn Ja’far était appelé ‘Abd-i Sâlih (le serviteur juste de Dieu) à cause de l’intensité de son adoration de Dieu. » Certains compagnons ont raconté que l’Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) est entré à la mosquée de l'Envoyé de Dieu (P). Il avait une longue prosternation tôt le soir, en disant: «Mes péchés sont grands, et Ton pardon sera beau! Ô Seigneur de la piété et du pardon! » Et l'Imam (p) répétait la même supplication dans sa prosternation jusqu'à l'aube.(1)[452] Yahyâ ibn Hassan a dit: «Mûsâ ibn Ja’far a été appelé ‘Abd-i Sâlih parce qu’il adorait beaucoup Dieu. »(2)[453] Ibn Sabbâgh a écrit : « Mûsâ Ibn Ja'far était le plus pieux, le plus savant, le plus généreux, et la personne la plus tolérante de son époque. »(3)[454] Ibn Hajar a écrit : « Mûsâ Kâzim était le plus pieux, le plus savant, et la personne la plus généreuse de son temps. »(4)[455] Ibn Djawzî Hanafî a écrit: « Mûsâ Kâzim a été appelé ‘Abd-i Sâlih en raison de sa détermination dans le culte et la Prière de la Nuit ».

[456](5) Ya’qûbî a écrit : « Mûsâ ibn Ja’far (p) était le plus sérieux dans l’adoration de Dieu, et rapportait les hadiths de son père. »(6)[457]

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1- [452] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 27.
2- [453] . Tahzîbut Tahzîb, Vol 10, p. 340.
3- [454] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.
4- [455] . Al-Sawâiqul Muharraqah, p. 203.
5- [456] . Tazkiratul Khawâs, p. 348.
6- [457] . Târîkhi Ya’qûbî, Vol 2, p. 414.

Shaykh Mufîd a écrit : « Abul Hassan Mûsâ (p) était le juriste le plus savant, le plus pieux, le plus généreux et le plus tolérant à son temps. Il est rapporté qu'il reliait la Prière de la Nuit à celle du Matin, puis il faisait les supplications après la Prière (ta’ghîbât) jusqu'au lever du soleil. Ensuite, il se prosternait et invoquait Dieu jusqu'à midi. Il répétait beaucoup cette prière: « Ô Dieu! Je Te demande le confort au moment de la mort et le pardon au moment du Jugement. » Et voici une autre de ses prières: «Mes péchés sont grands, et Ton pardon sera beau! » Il pleurait tellement de la crainte de Dieu que sa sainte barbe devenait humide. »(1)[458] La soeur de Sandî ibn Châhak , qui était une gardienne de la prison de l'Imam Kâzim (p), a dit:« En prison, Mûsâ Ibn Ja’far avait cette routine quotidienne : après avoir accompli la Prière du Soir, il commençait à prier et supplier Dieu jusqu'à minuit, ensuite il se mettait à accomplir la Prière de la Nuit qu’il continuait jusqu'à l’appel à la Prière (azân) du lendemain matin. Ensuite, il accomplissait la Prière du Matin et invoquait Dieu jusqu'au lever du soleil. Puis il se reposait jusqu'à ce que le soleil se soit levé dans le ciel.

Finalement, il se brossait les dents, mangeait, et dormait un peu jusqu'à l'avant-midi . A midi, il se levait, faisait ses ablutions, et accomplissait la Prière du Midi. Puis il continuait à accomplir des Prières surérogatoires (nawâfil) jusqu'à ce que le temps pour la Prière de l’après-midi arrive. Après cette dernière, il s’asseyait dans la direction de Qibla et invoquait Dieu jusqu'au coucher du soleil.

Après la Prière du coucher du soleil (Maghrib), il accomplissait des Prières surérogatoires jusqu'à ce que l’heure de la Prière du Soir arrive. Il faisait ceci chaque jour comme d’habitude. » En voyant l'Imam Mûsâ Kâzim (p) dans cet état, la soeur de Sandî disait: « Les gens qui se conduisent mal envers un tel pieux serviteur de Dieu seront perdants. »(2)[459] Ahmad ibn ‘Abdullâh a rapporté de son père : « Un jour, je suis allé voir Fadl ibn Rabî’ qui était assis sur le toit de sa maison. Il m'a dit :

‘Regarde cette maison par la fenêtre. Que vois-tu?’ J’ai dit : ‘Je vois un vêtement étendu par terre.’ Il a dit : ‘Regarde plus attentivement!’ J’ai dit encore : ‘C'est comme si un homme est en prosternation

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1- [458] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231.
2- [459] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 31.

(sajdah).’ Il m'a demandé: ‘Tu le connais? Il est Mûsâ ibn Ja’far. Je le surveille jour et nuit et ne le trouve que dans cet état. Après la Prière du Matin, il accomplit les Prières surérogatoires jusqu'au lever du soleil. Puis il effectue la prosternation jusqu'à avant-midi. Il a désigné quelqu'un pour l'informer de l’heure de la Prière. Quand il est informé de l'heure de la Prière, il termine la prosternation et commence à prier sans faire de nouveau les ablutions. Après avoir fini la Prière du Soir, il rompt son jeûne, fait ses ablutions, et effectue une prosternation de nouveau. Il prie depuis la minuit jusqu'à l'aube.’ Certains observateurs l’ont entendu dire dans ses supplications : ‘Ô Dieu! Tu sais que je T’ai demandé de me donner l’occasion de T’adorer en solitude ; Tu as exaucé ma demande, et je Te remercie. »(1)[460] Ibrâhîm ibn Abil Bilâd a dit : « L'Imam Abul Hassan a dit: ‘Je dis astaghfir-u-llâh (Siengeur ! Pardonne-moi !) cinq mille fois par jour ».[461](2) La générosité et la bienfaisance Shaykh Mufîd a écrit: « Mûsâ ibn Ja’far (p) témoignaient de l’affection envers ses parents (proches et loin) et respectait les liens du sang. Il surveillait les pauvres à Médine, et leur envoyait de l'argent, du blé, et des dates, alors qu'ils ne savaient pas d’où leur arrivait toutes ces charités. »(3)[462] Muhammad ibn ‘Abdullâh Bakrî a dit : «Je suis allé à Médine pour emprunter de l'argent, mais je n'ai trouvé personne qui pourrait me le prêter. Je me suis dit que je ferais mieux d'aller à l'Imam Kâzim (p), peut-être qu’il puisse résoudre mon problème. Il était dans sa ferme en dehors de la Médine. J’y suis allé. Il s’est approché de moi avec son serviteur, qui avait une assiette en couleur où il y avait de la viande cuite sans rien d’autre. L’Imam (p) a mangé de la viande.

Je l’ai accompagné aussi en mangeant. Puis il a demandé ce dont j’avais besoin. Quand j'ai parlé de mon besoin, il est parti puis revenu tout de suite. D'abord, il dit à son serviteur de se mettre à l’écart, puis m'a donné un sac de trois cents dinars. Puis il s’est levé et est parti. J'ai pris l'argent, suis monté à cheval, et retourné chez

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1- [460] . Manâqib ‘Âli Abî Tâlib,Vol 4, p. 343.
2- [461] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 119.
3- [462] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 231; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 219.

moi. ‘Isâ ibn Muhammad, un vieillard de quatre-vingt ans, m’a dit:

‘J'avais construit une ferme à côté du puit de « ‘Ummi ‘Izâm ». J’y avais cultivé la pastèque, la concombre, et la courge. Lorsque l’heure de la récolte s’est approchée, des sauterelles ont soudain attaqué la ferme et mangé tout. La ferme ainsi que le travail de ces deux chameaux m’avaient coûté cent vingt dinars. J’ai tout perdu.

Je m'étais assis, pensant à la lourde perte que j’avais subie. Tout d’un coup, Mûsâ ibn Ja’far (p) est arrivé. Il m’a salué et demandé comment j’allais. Je lui ai raconté l'histoire. Il a dit: ‘Combien as-tu dépensé?’ J’ai répondu : ‘Cent vingt dinars, plus le travail de ces deux chameaux.’ L’Imam (p) a dit a son agent : ‘Donne cent cinquante dinars à Abil Gheyth!’ Puis il a ajouté: ‘Trente dinars est pour ton profit, avec deux chameaux.’ J'ai dit à l'Imam (p) : ‘Ô fils de l'Envoyé de Dieu (P)! Prie pour moi afin que Dieu me donne la bénédiction !’ Alors l’Imam (p) a prié pour moi».(1)[463] Certains savants ont dit: «Les aides monétaires de Mûsâ ibn Ja’far étaient toujours de l’ordre de deux cents à trois cents dinars, d'une manière que les sacs d'argent qu’il donnait en aumône étaient célèbres. »(2)[464] Mansûr a demandé à l'Imam Mûsâ Kâzim (p) de rester à la maison pendant le Nurûz (le nouvel an) afin que ses compagnons puissent lui rendre visite. L’Imam (p) a répondu: «J'ai cherché parmi les hadiths de mon grand-père, l'Envoyé de Dieu (P), mais je n’ai rien trouvé sur le Nurûz. C'est une cérémonie persane, supprimée et ignorée dans l'Islam. Je ne veux pas la revitaliser. » Mansûr a dit :

«Tenir la cérémonie de Nurûz est politiquement nécessaire pour l’armée. Je vous demande par Dieu de l'accepter et de rester chez vous pendant le Nurûz. » L’Imam (p) a accepté la demande de Mansûr et est resté chez lui pour « les félicitations de Nurûz ». Les commandants de l'armée, les dirigeants et les émirs sont venus rendre visite à l’Imam Kâzim (p), le féliciter, et lui présenter des cadeaux. Le serviteur de Mansûr, qui était aussi présent, surveillait les cadeaux. Après la séance, un vieil homme est venu et a dit: «Ô fils de Fatima, fille du Messager de Dieu ! Je suis pauvre. Je n'avais rien à vous apporter comme cadeau. Mais mon grand-père a composé trois vers pour commémorer la calamité de votre grand-

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1- [463] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 29; Kachful Ghummah, Vol 3, p.
2- 7. [464] . Kachful Ghummah, Vol 3, p. 19.

père, l'Imam Hussayn (p). Je vous les présente. » Puis le vieil homme a récité les vers. L’Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) lui a dit:

«J'accepte ton cadeau. » Ensuite, l'Imam (p) a dit au serviteur de Mansûr: « Vas voir ton maître (Mansûr), et rapporte-lui la liste des cadeaux, et demande-lui ce que nous devrions faire avec eux. » Le serviteur est allé à Mansûr, puis revenu et a dit à l'Imam (p) : «Mon maître a dit qu'il vous offre tous ces cadeaux et vous pouvez les dépenser comme vous voulez ». Mûsâ ibn Ja’far (p) a dit au vieil homme: « Je t’accorde tous ces cadeaux. »(1)[465] Il est rapporté que l'un des descendants de ‘Umar ibn Khattâb habitait à Médine. Il taquinait toujours l’Imam Kâzim (p) et insultait ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). Certains compagnons de l’Imam (p) lui ont dit:

« Permettez-nous le tuer! » L’Imam Kâzim (p) les a sévèrement interdit de ce faire. Un jour, l'Imam (p) a demandé au sujet de cet homme et on lui a dit : « Il travaille dans sa ferme dans un tel ou tel endroit. » L’Imam Mûsâ Kâzim (p) est monté sur son âne et s’est dirigé vers la ferme de l'homme en question. L'homme était surpris de voir l'Imam (p) venir à sa ferme. Celui-ci s’est assit et lui a demandé, souriant et plaisantant :« Combien as-tu dépensé pour ta ferme? » - Cent dinars.

- Quel bénéfice en attends-tu? - Je ne sais pas prédire.

- Combien espères-tu bénéficier? - J'espère avoir deux cents dinars.

L’Imam Kâzim (p) lui a accordé trois cents dinars et dit : « Tu peux aussi garder le bénéfice de la récolte. » L'homme s’est levé et a embrassé le front de l'Imam Kâzim (p).

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1- [465] . Manâqib Ali Abî Tâlib, Vol 4, p. 344.

Mûsâ ibn Ja’far (p) est revenu à Médine. Un autre jour, l'Imam (p) est allé à la mosquée et a vu cet homme là. Il a dit à Mûsâ ibn Ja’far (p) :

اللَّهُ أَعْلَمُ حَيْثُ يَجْعَلُ رِسَالَتَهُ ۗ « Dieu sait mieux où (et comment) pour mener à bien sa mission.

»[466](1) Les amis de l'homme s'opposent son nouveau comportement envers l'Imam Kâzim (p). Il se disputait avec eux mais louait Mûsâ ibn Ja’far (p). Dès lors, il a toujours fait l'éloge de l’Imam (p).

L’Imam Mûsâ Kâzim (p) a dit à ses compagnons qui avaient proposé de tuer cet homme : «Laquelle était mieux : votre proposition ou ma conduite pour la réforme de cet homme? »(2)[467] Mu’tab a dit: «Quand les fruits devenaient mûrs, l'Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) nous disait : «Vendez les fruits dans le bazar et achetez avec son argent ce dont nous avons besoin tous les jours, tout comme les autres musulmans.»(3)[468] Matâlibul Su’ûl, Vol 2, p. 120; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 214; Manâqib ‘Âli Abî Tâlib (p), Vol 4, p. 348; Kachful Ghummah, Vol 3, pp 1-9.

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1- [466] . Sourate 6, Al An'âm (Les bestiaux), verset 124.
2- [467] . Târîkh-i Baghdâd, Vol 13, p. 28; Al-Irchâd, Vol 2, p. 233.
3- [468] . Bihârul Anwâr, Vol 48, p. 117.

titre « Musnad al-Imam al-Kâzim (p) » en trois volumes.

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Huitième Imam infaillible : Ridhâ (p) La naissance et le martyre ‘Ali ibn Mûsâ (p) est né à Médine le onzième jour du mois de Zil Qa’dah en l'an 148 de l’hégire, selon certains récits. Son père était Mûsâ ibn Ja’far (p) et sa mère était Ummul Banîn ou Najmah. Son nom était ‘Ali, son surnom était Abul Hassan, et ses titres étaient Ridhâ, Sâbir, Radhî, Wafî, Zakî, et Walî. Son titre le plus célèbre était Ridhâ. Il a été mort en martyre le dernier jour de Safar en l’an 203 de l’hégire dans le village de Sanâbâd de la province de Tûs (en Iran) et il a été enterré au même lieu.

Il a vécu 55 années, environ 35 années avec son honorable père.

L'Imamat de l’Imam Ridhâ (p) a duré une vingtaine d’années.(1)[469] Les textes qui prouvent son Imamat Comme mentionné plus tôt, les raisons de l'Imamat sont de deux sortes : les raisons générales utilisées pour prouver l'Imamat de chacun des douze Imams infaillibles, et les raisons spéciales, à savoir les dires et hadiths de chacun des Imams qui prouvent l’Imamat de l’Imam suivant. Dans ce chapitre, les hadiths et textes sur l'Imamat de l'Imam Ridhâ (p) sont cités.

Shaykh Mufîd a écrit: «Certains narrateurs authentiques, pieux et savants ont rapporté des hadiths sur l'Imamat de l'Imam Ridhâ (p) de son père Imam Mûsâ Kâzim (p) comprennent : Dâwûd ibn

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1- [469] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 247; Bihârul Anwâr, Vol 49, pp. 2, 3 293; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 226; Kâfî, Vol 1, p. 486; Târîkh-i Ya’qûbî, Vol 2, p. 453.

Kathîr Ruqqî, Muhammad ibn Ishâq ibn ‘Ammâr, ‘Ali ibn Yaqtîn, Na’îm Qâbûsî, Hussayn ibn Mukhtâr, Zîyâd ibn Marwân, Makhzûmî, Dâwûd ibn Suleymân, Nasr ibn Qâbûs, Dâwûd ibn Zarbî, Yazîd ibn Salît, et Muhammad ibn Sanân. »(1)[470] Dâwûd Ruqqî a dit: «J'ai dit à l'Imam Kâzim (p) : ‘Que je sois sacrifié pour vous ! Je suis vieilli. Prenez ma main et sauvez-moi de l'Enfer. Qui sera notre tuteur après vous?’ L’Imam (p) a indiqué son fils, Abul Hassan, et dit: « Il sera votre tuteur après moi. »(2)[471] Muhammad ibn Ishâq ibn ‘Ammâr a dit: «J'ai dit à l'Imam Kâzim (p) : ‘Ne me présentez-vous pas quelqu'un pour que je lui demande mes questions religieuses?’ L’Imam (p) a répondu: «Mon fils, ‘Ali, qui est ici. Certes, mon père m'a emmené au sanctuaire du Messager de Dieu (P) et dit: «Ô mon fils! Dieu Tout-Puissant a dit:

إِنِّي جَاعِلٌ فِي الْأَرْضِ خَلِيفَةً « Je vais établir sur la terre un vicaire ‘Khalifa’.»(3)[472] (4)[473] Hussayn ibn Na’îm Sahhâf a dit : « Huchâm ibn Hakam, ‘Ali ibn Yaqtîn, et moi étions à Bagdad. ‘Ali ibn Yaqtîn a dit: ‘J'étais avec ‘Abd-i Sâlih, l’Imam Kâzim (p), et il m'a dit : ‘Ô ‘Ali ibn Yaqtîn! Il est ‘Ali, le sayyid (le plus honorable) de mes fils. Je lui ai accordé mon surnom – ou mes livres – selon certains hadiths.’ A cet instant, Huchâm a frappé sur son front et dit: ‘Ô ‘Ali ibn Yaqtîn! Malheur à toi ! Comment dis-tu cela?’ ‘Ali ibn Yaqtîn a répondu: ‘Par Dieu ! Je le dis comme je l'ai entendu.’ Huchâm a donc dit: ‘Il sera sûrement l’Imam après son père, Mûsâ ibn Ja’far (p). »(5)[474] Na’îm Qâbûsî a dit: « Abul Hassan Mûsâ (p) a dit: ‘Mon fils, ‘Ali, est le plus grand, le plus honorable et le plus aimé de mes fils. Il lit le « Jafr » avec moi, alors que personne ne puisse le lire, sauf le Prophète (P) ou ses successeurs ».(6)[475] Hussayn ibn Mukhtâr a dit: «Quand l'Imam Mûsâ Kâzim (p) était en prison, il nous a envoyé une lettre dans laquelle il avait écrit : ‘Je veux que mon fils aîné fasse un tel travail et que personne ne peut

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1- [470] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 247.
2- [471] . Al-Irchâd, p. 248; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 225.
3- [472] . Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 30.
4- [473] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 248.
5- [474] . Ibid, p. 249.
6- [475] . Ibid.

lui faire du mal, jusqu'à ce que je le rencontre ou que ma mort arrive. »(1)[476] Zîyâd ibn Marwân Qandî a dit: «Je suis allé voir Abû Ibrâhîm Mûsâ (p), alors que son fils Abul Hassan était aussi là. L’Imam Mûsâ Kâzim a dit : ‘Ô Zîyâd! Il est mon fils; son écriture est mon écriture, son discours est mon discours, et son Messager est mon Messager. Tout ce qu'il dit est ce que je dis. »(2)[477] Makhzûmî – dont la mère est une descendante de Ja’far ibn Abî Tâlib – a dit: «Une fois Abul Hassan Mûsâ (p) nous a réunis et dit :

‘Savez-vous pourquoi je vous ai réunis ici?’ Nous avons répondu:

‘Non’. Il a dit: ‘Témoignez que mon fils est mon successeur, vicaire, et calife. Celui à qui je dois quelque chose, qu’il le lui demande. Il accomplira mes promesses. Toute personne qui doit me rendre visite devrait avoir sa recommandation écrite ».(3)[478] Dâwûd ibn Suleymân a dit: «J'ai dit à l'Imam Abû Ibrâhîm (p) : «Je crains qu'un accident arrive et je ne peux pas vous revoir. Dites-moi qui sera l'Imam après vous?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Mon fils Abul Hassan (p). »(4)[479] Nasr ibn Qâbûs a dit: «J'ai dit à Abû Ibrâhîm (p) : ‘J’ai demandé à votre père à propos de l'Imam après lui et il vous a présenté comme le prochain Imam. Lorsque votre père est décédé, les gens s’étaient dispersés à la recherche de son successeur, mais mes compagnons et moi avons accepté votre Imamat. Maintenant ditesmoi qui sera l'Imam après vous? » L’Imam (p) a répondu: « Mon fils, qui s’appelle un tel. »(5)[480] Dâwûd ibn Zarbî a dit: «J'ai pris quelques biens à Abû Ibrâhîm (p). Il en a accepté une partie, mais rejeté une autre. Je lui ai demandé:

‘Pourquoi avez-vous rejeté certains d'entre eux?’ Il a dit en réponse:

‘Le tuteur (l’Imam) après moi les exigera de vous.’ Après la disparition de l’Imam Kâzim (p), l'Imam Ridhâ (p) a envoyé quelqu'un pour prendre ces biens que je lui ai offerts. »(6)[481]

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1- [476] . Ibid, p. 249.
2- [477] . Al-Irchâd, p. 250; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 226.
3- [478] . Ibid.
4- [479] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 251.
5- [480] . Ibid.
6- [481] . Ibid.

Yazîd ibn Salît a dit dans un long hadith : « Abû Ibrâhîm (p) m’a dit dans l'année où il est décédé : ‘Je serai arrêté et emprisonné cette année. Donc l'Imamat sera transféré à mon fils, ‘Ali, qui a le même nom que ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) et ‘Ali ibn Hussayn (p). Il a hérité des connaissances, de la patience, de la piété, des invocations, et de la religion du premier ‘Ali, et de la patience devant des calamités du second ‘Ali ».(1)[482] Muhammad ibn Ismâ’îl ibn Fadl Hâchimî a dit: «Je suis allé voir Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far (p) qui était très malade. Je lui ai dit :

‘Si, à Dieu ne plaise, un incident vous arrive, à qui devrons-nous référer?’ L’Imam (p) a dit : ‘A mon fils, ‘Ali. Son écriture est mon écriture et il sera mon successeur et calife »(2).[483] ‘Abdullâh ibn Marhûm a dit: « Je suis sorti de Bassora et parti pour Médine. En chemin, j'ai rencontré l'Imam Abû Ibrâhîm Mûsâ (p) qui allait vers Bassora. Il m'a donné quelques lettres et dit: «Prends-les à Médine et donne-les à mon fils, ‘Ali. Certes, il sera mon successeur et vicaire et mon meilleur fils. »(3)[484] Muhammad ibn Zîyâd Hâchimî a dit: «Maintenant, les Chiites sont tenus de suivre ‘Ali ibn Mûsâ (p) comme leur Imam.’ Je lui ai demandé : ‘Pourquoi ?’ Il a répondu: ‘Parce qu’Abul Hassan ibn Ja’far (p) l’a présenté comme son successeur. »(4)[485] Heydar ibn Ayyûb a dit: «J'étais à Qubâ à Médine. Muhammad ibn Zeyd ibn ‘Ali nous a rejoint, mais il était un peu en retard. J'ai dit :

‘Que je sois sacrifié pour vous! Pourquoi êtes-vous en retard?’ Il a dit: ‘Abû Ibrâhîm m'avait appelé avec certains des descendants de ‘Ali (p) et Fatima (s). Nous étions dix-sept personnes. Puis il nous a dit : ‘Témoignez que j’ai choisi mon fils, ‘Ali, comme mon successeur dans ma vie et après ma mort. Certes, son Imamat sera autorisé.’ Puis Muhammad ibn Zeyd a dit : ‘Par Dieu ! Après Mûsâ ibn Ja’far (p), les Chiites choisiront son fils, ‘Ali (p), comme l'Imam.’ Heydar a dit : ‘Puisse Dieu prolonger la vie de Mûsâ ibn Ja’far (p)! Comment dites-vous cela?’ Muhammad ibn Zeyd a dit : ‘Ô Heydar! Lorsque Mûsâ ibn Ja'far (p) a choisi ‘Ali (p) comme son successeur, il lui a aussi incombé l’Imamat.’ ‘Ali ibn Hakam dit: ‘Néanmoins,

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1- [482] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 252.
2- [483] . Kachful Ghummah, Vol 3, p. 88.
3- [484] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 15.
4- [485] . Ibid, p. 16.

Heydar est mort alors qu'il était sceptique quant à l'Imamat de ‘Ali ibn Mûsâ (p). »(1)[486] ‘Abdur Rahmân ibn Hajjâj a dit: ‘Abul Hassan Mûsâ (p) a ordonné à son fils, ‘Ali (p), dans une lettre qu’il lui a écrite, et il a pris comme témoins soixante personnes éminentes de Médine. »(2)[487] Hassan ibn ‘Ali ibn Khazzâz a dit : «Nous allions à la Mecque pour le pèlerinage. ‘Ali ibn Abû Hamzah était avec nous, portant des biens et des marchandises. Nous lui avons dit: ‘Où prenez-vous ces biens?’ Il a répondu: «Ce sont les biens de ‘Abd-i Sâlih, et il m'a ordonné de les donner à son fils, ‘Ali (p). Il a choisi ‘Ali (p) comme son successeur.»(3)[488] Ja’far ibn Khalaf a dit: « J'ai entendu d’Abul Hassan Mûsâ ibn Ja’far (p) : «Une personne heureuse est une personne qui voit son successeur avant sa mort. Dieu Tout-Puissant m’a montré mon fils, ‘Ali Ridhâ (p), comme mon successeur. »(4)[489] Mûsâ ibn Bakr a dit: «J'étais avec Abû Ibrâhîm (p) qui a dit: ‘Ja’far Sâdiq (p) disait: «Une personne heureuse est celle qui voit son successeur avant sa mort.’ Alors il a fait allusion à son fils, ‘Ali (p), et dit: ‘Dieu le Très-Haut me l’a présenté comme mon successeur.

»[490](5) Ibn Fidâl a dit: «J'ai entendu ‘Ali ibn Ja’far (p) qui a dit: «J'étais avec mon frère, Mûsâ ibn Ja’far (p). Par Dieu ! Il était la Preuve de Dieu (calife) sur la terre après son père. Son fils, ‘Ali (p), est entré au même moment. Mûsâ ibn Ja’far (p) m'a dit : ‘Ô ‘Ali ibn Ja’far! Il est ton tuteur. Sa relation avec moi, c'est comme ma relation avec mon père. Que Dieu te rende inébranlable dans ta religion.’ Alors j'ai pleuré et me suis dit : ‘Mon frère Mûsâ m'informe de sa mort.’ Puis il a dit: ‘Ô ‘Ali! Les décrets de Dieu seront réalisés. L'Envoyé de Dieu (P), l’Emir des Croyants ‘Ali (p), Fatima (s), Hassan (p), et Hussayn (p) seront mes modèles.’ Mûsâ ibn Ja’far (p) a dit cela trois jours avant qu’il ait été convoqué par Hârûnur-Rachîd pour la deuxième fois. »(6)[491]

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1- [486] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 16.
2- [487] . Ibid, p. 17.
3- [488] . Ibid.
4- [489] . Ibid, p. 18.
5- [490] . Ibid, p. 26.
6- [491] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 26.

Il existe d'autres hadiths sur l'Imamat de ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p) qui ne sont pas cités ici complètement par souci de brièveté, mais qui sont enregistrés dans des livres de hadiths. En outre, de nombreux miracles attribués à l'Imam Ridhâ (p) ont été enregistrés dans des livres de hadiths qui peuvent prouver son Imamat.

Les vertus morales et la personnalité sociale Comme son père, l’Imam Ridhâ (p) possédait toutes les vertus humaines, et était un personnage notable et connu parmi les gens de son temps. Shaykh Mufîd a écrit: «Après Mûsâ ibn Ja’far (p), son fils ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p) est devenu l'Imam, parce qu'il était supérieur à tous ses frères et membres de famille. Sa science, sa tolérance, sa piété et ses connaissances jurisprudentielles étaient claires pour tout le monde. Les masses de la population et les élites reconnaissaient ses vertus et ses connaissances parfaites. Son père avait explicité son Imamat. »(1)[492] Il a également écrit: « ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p) était le meilleur, le plus sage, le plus honorable, et le plus savant de ses frères. »(2)[493] Ibrâhîm ibn ‘Abbâs a dit: «Je n'ai jamais vu l'Imam Ridhâ (p) parler durement avec autrui ou l’interrompre, ou de rejeter la demande d’une personne qu’il pouvait satisfaire. Je ne l’ai jamais vu étirer ses pieds ou s’adosser quand d'autres étaient présents, ou d’insulter ses serviteurs. Il ne riait pas à haute voix, plutôt il souriait.

A table, il invitait tous ses serviteurs et même le portier pour qu’il mange son repas avec eux. Son sommeil était court et sa veille était longue dans la soirée. Il restait éveillé la plupart des nuits jusqu'à l'aube. Il jeûnait beaucoup. Il n'a jamais oublié de jeûner trois jours par mois. Il disait : ‘Trois jours de jeûne chaque mois ont la récompense du jeûne qu’on prend tous les jours.’ Il donnait l’aumône secrètement et dans l’obscurité de la nuit. Ne confirmez pas celui qui prétend avoir vu quelqu'un qui soit meilleur que ‘Ali ibn Mûsâ (p). »(3)[494] Ibn Sabbâgh Mâlikî a écrit: «Si l'on réfléchit sur le caractère de ‘Ali ibn Mûsâ (p), il devient clair qu'il l’a hérité de ses grands-pères, ‘Ali

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1- [492] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 247.
2- [493] . Ibid, p. 244.
3- [494] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 90; Manâqib Âli Abî Tâlib, Vol 4, p.

ibn Abî Tâlib (p) et ‘Ali ibn Hussayn (p). Il avait une position éminente et une foi ferme. Ses adeptes étaient tellement nombreux et ses arguments étaient si clairs que le calife de l’époque, Mamûn, l'a installé dans ses fonctions gouvernementales. Mamûn lui a passé le gouvernement après lui et lui a marié sa fille en public. ‘Ali ibn Mûsâ (p) possédait d’excellents attributs et vertus. Son honnêteté était hachémite et son essence était prophétique. »(1)[495] Zîyâd ibn Marwân a dit: «J'étais avec l'Imam Mûsâ Kâzim (p) et Abul Hassan Ridhâ était aussi présent. L’Imam (p) m'a dit: ‘C'est mon fils ‘Ali. Son écriture est la mienne et son discours est le mien et son Messager est le mien. Tout ce qu'il dit est vrai. »(2)[496] Mamûn, le calife abbasside, a écrit une lettre à ‘Ali ibn Mûsâ (p) dans laquelle il lui a passé la tutelle des musulmans. Dans une partie de cette lettre, il a écrit:

«Dès le début de mon califat, j'ai toujours essayé de trouver la meilleure personne pour me succéder. Je n'ai trouvé personne plus méritée pour ce poste qu’Abul Hassan ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ, car j’ai trouvé ses connaissances, sa piété et ses vertus plus éminentes que les autres. Il a nié le monde et les mondains, préférant l'Audelà à ce monde. J’en suis sûr et tout le monde le sait. Par conséquent, je le nomme comme mon successeur. »(3)[497] Abul Salt a dit : «Mamûn a dit à ‘Ali ibn Mûsâ (p) : ‘Ô fils de l’Envoyé de Dieu! Puisque ta science, ta piété et ta dévotion à Dieu m’ont été prouvées, je te considère plus apte que moi-même pour le califat. »(4)[498] Comme il a été mentionné dans les sections précédentes et prouvé par des raisons rationnelles et celles narratives (hadiths), l'une des principales conditions de l'Imam, c’est sa connaissance de tous les problèmes religieux. Sa responsabilité essentielle est de maintenir, propager, et appliquer des commandements et lois religieux.

Fondamentalement, la philosophie de l'Imamat remplit ce devoir important. Tous les Imams (p) ont été ainsi, et il en va de même avec l'Imam Ridhâ (p) dans son temps.

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1- [495] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 225; Matâlibul Su’ûl, Vol 2, p. 128; Kachful Ghummah, Vol 3, p. 49.
2- [496] . Al-Fusûlul Muhimmah, p. 226.
3- [497] . Tazkiratul Khawâs, p. 353.
4- [498] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 129; Manâqib Âli Abî Tâlib, Vol 4, p.

Au cours de son Imamat qui a duré vingt ans, l'Imam Ridhâ (p) a tenté de propager des commandements religieux et de former des disciples savant et sincère. En raison des tentatives de l'Imam Ridhâ (p) et de ses disciples et narrateurs sincères, de nombreux hadiths nous ont été véhiculés dont les exemples figurent dans des livres de hadiths. Nous avons des hadiths attribués à l'Imam Ridhâ (p) dans toutes les questions relatives à la religion, y compris le monothéisme, la théologie, les attributs de Perfection et de Grandeur de Dieu, la création du monde et sa philosophie, la justice divine, la contrainte (de Dieu) et la liberté (humaine), la prédestination, la mission prophétique et sa philosophie, l'infaillibilité, la science de l’Imam, les conditions de l'Imam, la philosophie de l'Imamat, les vertus morales et les vices abominables, les divers péchés et actes illicites et leur châtiment, et les différentes questions jurisprudentielles.

Si vous étudiez des livres de hadiths, vous trouverez certains hadiths dans les domaines mentionnés ci-dessus et dans bien d'autres sujets associés. En outre, l'Imam Ridhâ (p) avait des débats et des discussions scientifiques avec des dirigeants au pouvoir, des savants et maîtres d’autres religions, qui sont exactement enregistrés dans des livres d'histoire et de hadiths. Une étude précise des hadiths et des débats scientifiques de l'Imam Ridhâ (p) montrera sa position scientifique éminente. »(1)[499] L’Imam Ridhâ (p) a formé des disciples savant et sincère au cours de sa vie pleine de bénédictions. Après la disparition de l’Imam (p), ces mêmes disciples ont poursuivi ses objectives en défendant la religion et propageant des sciences et connaissances religieuses.

Ahmad ibn Muhammad ibn Abî Nasr Bazantî, Muhammad ibn Fadl Kûfî, ‘Abdullâh ibn Jundab Bajlî, Ismâ’îl ibn Ahwas Ach’arî, Ahmad ibn Muhammad Ach’arî sont quelques-uns des disciples notables et authentiques de l'Imam Ridhâ (p).

Hassan ibn ‘Ali Khazzâz, Muhammad ibn Suleymân Deylamî, ‘Ali ibn Hakam Anbârî, ‘‘Abdullâh ibn Mubârak Nahâwandî, Himâd ibn ‘Uthmân Bâb, Sa’d ibn Sa’d, Hassan ibn Sa’îd Ahwâzî, Muhammad ibn Faraj Rakhdjî, Khalaf Basrî, Muhammad ibn Sanân, Bakr ibn

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1- [499] . Un chercheur a réuni d’une bonne manière les hadiths de l’Imam Ridhâ (p) dans les différents domaines, y compris croyances, éthique, jurisprudence, exégèse, histoire …, et publié dans un livre en deux volumes intitulé « Musnad al-Imam al-Ridhâ (p) ». Dans ce livre, 312 narrateurs de hadiths et disciples de l’Imam Ridhâ (p) ont été présentés. Les personnes intéressées peuvent y avoir recours.

Muhammad Azdî, Ibrâhîm ibn Muhammad Hamidânî, Muhammad ibn Ahmad ibn Qays, et Ishâq ibn Muhammad Hasîbî étaient aussi d’autres compagnons de l'Imam Ridhâ (p). »(1)[500] Abul Salt a dit: «Je n'ai vu personne plus compétent que ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p). Tout savant qui le voyait témoignait de sa supériorité scientifique. Mamûn invitait dans ses réunions les savants d'autres religions, les juristes et les théologiens pour débattre scientifiquement … avec l'Imam Ridhâ (p). Celui-ci les surmontait tous dans les débats et ils avouaient sa connaissance parfaite et leur propre imperfection. » ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p) disait: « Je m’assoyais dans la Mausolée de l'Envoyé de Dieu (P) alors que de nombreux savants de Médine étaient là présents. Quand ils ne pouvaient trouver la réponse à une question, ils me la demandaient, et je répondais à toutes leurs questions. » Muhammad ibn Ishâq ibn Mûsâ ibn Ja’far a rapporté de son père que l'Imam Mûsâ ibn Ja’far (p) disait à ses enfants: «Votre frère, ‘Ali ibn Mûsâ, est le savant de la Famille de Muhammad (P).

Demandez-lui des questions religieuses et notez ce qu’il dit. Certes, j'ai souvent entendu Abû Ja’far en disant : ‘Ton enfant sera le savant de la Famille de Muhammad (P). Je souhaite que je pourrais le voir. Il a le même nom que l’Emir des Croyants, ‘Ali (p). »(2)[501] Rajâ ibn Abî Zahhâk, qui a accompagné l'Imam Ridhâ (p) de Médine à Tûs, dit: «Dans chaque ville que nous entrions, les gens venaient à l'Imam Ridhâ (p) pour demander la réponse de leurs questions religieuses. L’Imam (p) répondait à leurs questions avec des hadiths qu'il rapportait de son père, celui-ci de ses grandspères et ceux-ci de l'Imam ‘Ali (p) et lui de l'Envoyé de Dieu (P). » Mamûn a aussi dit : « Oui, Fils de Zahhâk! Il était la meilleure personne sur la terre et le plus savant et le plus pieux du peuple.

»(3)[502]

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1- [500] . Manâqib Âli Abî Tâlib, Vol 4, p. 397.
2- [501] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 100.
3- [502] . Ibid, p. 95.

Ibrâhîm ibn Abil ‘Abbâs a dit: «Je n'ai jamais vu l'Imam Ridhâ (p) incapable de répondre à une question. Je n'ai vu personne plus savant que lui. Mamûn lui posait de diverses questions et l’Imam (p) répondait à toutes ses questions. Toutes ses réponses provenaient du Coran. Il récitait tout le Coran une fois tous les trois jours. Il disait : ‘Je peux réciter le Coran complètement en moins de trois jours, mais je réfléchis sur chaque verset, l'heure et le lieu de sa révélation. Par conséquent, je récite tout le Coran en trois jours.

»(1)[503] Le culte et le service de Dieu Comme son père et grand-père, l'Imam Ridhâ (p) a été diligent et sérieux dans l'adoration du Seigneur du monde. Il accomplissait ses Prières obligatoires tôt et à temps avec une présence du coeur et une humilité complètes. Il était aussi vigilent dans l’accomplissement de Prières surérogatoires, n’oubliant jamais la Prière de la Nuit. Il priait et invoquait Dieu constamment et récitait le Coran. Nous citons ci-dessous quelques passages cités à ce propos :

Rajâ ibn Abî Zahhâk a dit : « Mamûn m'a assigné une mission de déplacer ‘Ali ibn Mûsâ al-Ridhâ (p) de Médine à Tûs. Mamûn m'avait ordonné de le faire passer de Bassora, d’Ahwâz, et de Fârs, et de ne pas lui permettre de passer par Qum. Il m'a ordonné de surveiller ‘Ali ibn Mûsâ (p) jusqu'à Marw. Par Dieu ! Je n'ai vu personne qui soit plus pieux que lui, qui invoque tant Dieu et qui a tant peur de Lui. » Après la Prière du Matin, il restait assis jusqu’au lever du soleil en récitant les invocations telles que : Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh). Il prononçait l’invocation de Salawât (Paix sur Muhammad et sur sa Famille).

Puis il se prosternait jusqu’au lever du soleil. Ensuite, il prêchait le peuple et racontait des hadiths jusqu’avant-midi. Alors il faisait les ablutions et se dirigeait vers le lieu de Prière.

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1- [503] . Ibid, p. 90.

Après le rappel à la Prière du midi, il accomplissait six unités de Prières surérogatoires. Dans la première unité, il récitait les sourates al-Hamd et al-Kâfirûn. Dans la deuxième unité, il récitait sourates al-Hamd et al-Ikhlâs. Dans les quatre autres unités de Prière, il récitait aussi les sourates al-Hamd et al-Ikhlâs. Après chaque deux unités, il récitait le salut (salâm), et la Qunût avant l'inclination (rukû’) de la deuxième unité. Puis il récitait l’appel à la Prière (azân) et accomplissait deux unités de Prières surérogatoires. Ensuite, il récitait le deuxième appel à la Prière (iqâmah) et commençait la Prière du Midi. Après cette dernière, il se mettait à dire les invocations: Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh). Et il continuait ainsi pendant un certain temps. Ensuite, il effectuait une prosternation de remerciement (chukr) et remerciait Dieu cent fois dans une invocation (chukrullâh). Il accomplissait ensuite six unités de Prières surérogatoires en récitant les sourates al-Hamd et al-Ikhlâs, et prononçait le salut (salâm) toutes les deux unités. A la deuxième unités, il accomplissait la Qunût avant l’inclination (rukû’). Puis il psalmodiait l’appel à la Prière (azân) et accomplissait deux unités de Prières surérogatoires avec la Qunût dans la deuxième unités. Il chantait ensuite le deuxième appel à la Prière (iqâmah) et accomplissait la Prière de l’après-midi. Après cela, il disait les quatre invocations : Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh), et il disait : Je me soumets à la volonté de Dieu. Puis il effectuait une prosternation de remerciement (chukr) et disait cent fois: Louange à Dieu (Alhamdulillâh). Après le coucher du soleil, il faisait les ablutions, et accomplissait les trois unités de la Prière du coucher du soleil (maghrib) après avoir chanté les deux appels à la Prière (azân et iqâmah). Il disait la Qunût avant l'inclination. Après la Prière, il s’occupait de la récitation des quatre invocations : Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh), et il effectuait une prosternation de remerciement (chukr).

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Il se levait la tête après la prosternation et, sans parler à personne, il accomplissait quatre unités de Prières (surérogatoires) avec les deux saluts. A la deuxième unité, il disait la Qunût. A la première unité, il récitait les sourates al-Hamd et al-Ikhlâs et, à la deuxième unité, il récitait les sourates al-Hamd et al-Kâfirûn. Après le salut de la dernière unité, il prononçait des invocations, ensuite, il rompait son jeûne.

Après le passage d’environ un tiers de la nuit, il accomplissait la Prière du Soir (‘ichâ’) et, à la deuxième unité avant l’inclination, il disait la Qunût. Après la Prière du Soir, il restait dans son lieu de Prière, et disait les quatre invocations suivantes : Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh).

Ensuit il effectuait une prosternation de remerciement et allait droit au lit pour se reposer.

Dans le dernier tiers de la nuit, il se réveillait tout en disant les quatre invocations suivantes :

Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Dieu est Grand (Allâhu Akbar), et Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh).

Il se brossait les dents en faisant les ablutions. Puis il se mettait à prier. Il accomplissait huit unités de Prières et, à la fin de la deuxième unité, il disait le salut (salâm). A la première unité de chaque Prière, il récitait trente fois la sourate al-Ikhlâs après celle d’al-Hamd. Il accomplissait la Prière dite de Ja’far Tayyâr (Prière surérogatoire pour glorifier Dieu) en quatre unités avec les deux saluts et, à la deuxième unité avant l’inclination, il disait la Qunût.

La Prière de Ja’far Tayyâr faisait partie de sa Prière de la Nuit.

Ensuit, il accomplissait les deux unités qui restaient de la Prière de la Nuit. A la première unité, il récitait les sourates al-Hamd et al- Mulk, puis, à la deuxième unité, il récitait la sourate al-Insân.

Ensuite, il accomplissait deux unités de Prière de Chaf’. Dans chaque unité, il récitait trois fois la sourate d’al-Ikhlâs après celle d’al-Hamd. A la deuxième unité, il accomplissait la Qunût. Puis il se

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levait et accomplissait la Prière de Vatr qui est d’une seule unité.

Après la sourate al-Hamd, il récitait al-Ikhlâs trois fois, al-Falaq une fois et an-Nâs une fois. Il disait également la Qunût avant l'inclination de la deuxième unité. Dans la Qunût, il récitait cette supplication: «Ô Dieu! Bénis Muhammad (P) et sa Famille ! Ô Dieu! Guide-nous parmi ceux que Tu as guidés, guéris-nous parmi ceux que Tu as guéris, aime-nous parmi ceux que Tu as aimés, bénisnous dans ce que Tu nous as accordé, protège-nous du mal de ce que Tu as destiné. Sûrement c’est Toi tout seul qui promulgues le décret (des destins). Celui qui Tu aimes ne sera pas humble et celui que Tu n’aimes pas ne sera pas cher. Tu es Glorieux et Très-Haut, ô notre Seigneur! » Puis il récitait cette invocation soixante-dix fois:

« J’en demande pardon à Dieu et Lui demande la repentance. ».

Après le salut terminal, il s’asseyait un peu et récitait les invocations après la Prière.

Avant l'aube, il accomplissait deux unités de Prière surérogatoires :

dans la première unité, il récitait les sourates al-Hamd et al-kâfirûn, et dans la deuxième unité, les sourates al-Hamd et al-Ikhlâs. Après l'aube, il chantait les deux appels à la Prière (azân et iqâmah) et accomplissait deux unités de Prière du Matin. Après le salut terminal, il s’asseyait et disait ses invocations jusqu'au lever du soleil. Puis il effectuait une prosternation de remerciement et restait dans le même état jusqu'à ce que le soleil se lève dans le ciel. » Dans la première unité de Prières obligatoires, l’Imam Ridhâ (p) récitait les sourates al-Hamd et al-Qadr et dans la deuxième unité, il récitait al-Hamd et al-Ikhlâs. Cependant, il récitait, après la sourate al-Hamd, les sourates al-Jumu’ah et al-Munâfiqîn respectivement dans les première et deuxième unité des Prières du Matin, du Midi, et de l’après-midi du vendredi.

Dans la Prière du Soir du vendredi soir, il récitait les sourates al- Hamd et al-Jumu’ah dans la première unité, et les sourates al- Hamd et al-A’lâ dans la deuxième unité.

Dans la Prière du Matin du lundi et jeudi, il récitait les sourates al- Hamd et al-Insân dans la première unité et les sourates al-Hamd,

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al-Insân, et al-Ghâchîyah dans la deuxième unité. Il récitait les sourates à haute voix dans les Prières du Matin, du coucher du soleil, du Soir, de la Nuit, de Chaf, et de Vatr ; mais il baissait la voix en récitant les sourates dans les Prières du Midi et de l'Après-midi.

Dans les troisième et quatrième unités de ses Prières, il récitait trois fois l’invocation suivante (tasbîhât arba’at) au lieu de la sourate al- Hamd : Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh), et Dieu est Grand (Allâhu Akbar).

L’invocation qu’il disait dans sa Qunût était ainsi : « Ô Seigneur! Pardonne ce que nous avons fait et aie pitié de nous. Tu es sûrement le plus Honorable, le plus Cher et le plus Généreux. » Partout où il voulait rester dix jours ou plus, il jeûnait pendant la journée. Au coucher du soleil, d'abord il accomplissait sa Prière obligatoire et rompait son jeûne. Au cours du voyage, il accomplissait les Prières obligatoires en deux unité, sauf la Prière du coucher du soleil (maghrib) qu’il devait accomplir en trois unités.

Quand il était chez lui ou en voyage, il ne manquait pas à accomplir les Prières surérogatoires du coucher du soleil, du Soir et de la Nuit, et du Matin, ainsi que les Prières dites de Chaf’ et de Vatr.

Cependant, il n’accomplissait pas de Prières surérogatoires du Midi et de l'Après-midi quand il était en voyage. Après les Prières raccourcies (qasr), il répétait trente fois cette invocation :

Gloire à Dieu (Subhânallâh), Louange à Dieu (Alhamdulillâh), Il n’y point de divinité que Dieu (Lâ ilâha illallâh), et Dieu est Grand (Allâhu Akbar).

Je ne l'ai jamais vu accomplir la Prière de Zuhâ en voyage ou chez lui (dans sa ville). Il ne jeûnait pas quand il allait en voyage. Au début de chaque invocation, il prononçait la Salawât sur Muhammad (P) et sur sa noble Famille. Il répétait beaucoup cette invocation dans ou après la Prière. La nuit, il récitait beaucoup le Coran. Quand il arrivait à un verset coranique sur l'Enfer ou le

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Paradis, il pleurait. Il demandait le Paradis de Dieu et se réfugiait auprès de Lui contre l’Enfer.

Dans toutes les Prières, il récitait à haute voix: Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux (Bism-illâh-ir-Rahmân-ir- Rahîm). Chaque fois qu'il récitait le verset:

قل هو الله احد «Dis: Il est Allah, unique.»(1)[504] Il disait doucement: « Allah est Un». Après l’avoir récité, il disait cette invocation trois fois: « Il est notre Seigneur ». Quand il récitait la sourate de Jahd (al-kâfirûn), il se chuchotait : «Ô mécréants! » Après avoir terminé la sourate, il disait trois fois: «Mon Seigneur est Allah et ma religion est l'Islam. » Après avoir récité la sourate at-Tîn, il disait: «Oui, et j’en suis témoin. » Quand il finissait de réciter la sourate al-Qîyâmah, il disait : «Ô Seigneur! Tu es Glorieux! Oui ! » Quand il récitait la sourate al- Jumu’ah, lorsqu’il arrivait à ce verset:

قُلْ مَا عِنْدَ اللَّهِ خَيْرٌ مِنَ اللَّهْوِ وَمِنَ التِّجَارَةِ ۚ وَاللَّهُ خَيْرُ الرَّازِقِينَ Dis: «Ce qui est auprès d’Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs».(2)[505] Après le mot « le commerce », il ajoutait cette phrase : «pour ceux qui sont pieux », bien sûr pas comme une partie du verset.

Après avoir récité la sourate al-Fâtiha, il disait: «Louange à Dieu; Seigneur de l'univers. » Quand il récitait la sourate al-A’lâ, il se chuchotait: « Gloire à notre Grand Seigneur… » Quand il récitait le verset coranique : « Ô vous

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1- [504] . Sourate 112, al-Ikhlâs (Le monothéisme pur), verset 1.
2- [505] . Sourate 62, al-Jum’ah (Le vendredi), verset 11.

qui croyez », il disait doucement : «Me voici à Tes ordres! O Seigneur ! Me voici à Tes ordres ! »(1)[506] Ibrâhîm ibn ‘Abbâs a dit: «Abul Hassan al-Ridhâ (p) dormait peu la nuit et restait longtemps éveillé. La plupart des nuits, il était éveillé jusqu'à l'aube, adorant Dieu. Il jeûnait beaucoup, au moins trois jours par mois. Il disait : «Trois jours de jeûne d'un mois est comme le jeûne qu’on prend toute une vie. »(2)[507] La bienfaisance et la dépense en aumône Donner en aumône aux pauvres, payer la dette des débiteurs, donner à manger les croyants, et aider tout le monde dans le besoin sont des exemples de la tradition du plus noble Prophète (P) et des Imams infaillibles (p). L’Imam Ridhâ (p) poursuivait cette tradition autant que possible.

Ishâq Nubakhtî a dit: «Un homme est venu à l'Imam Ridhâ (p) et dit:

‘Donne-moi en aumône autant que ta grandeur.’ L’Imam Ridhâ (p) a répondu: ‘Je ne peux pas faire comme tu veux!’ L'homme a dit encore: ‘Alors donne-moi autant que ma grandeur. L’Imam Ridhâ (p) a dit: ‘Cela est possible.’ Puis il a ordonné à son serviteur de donner deux cents dinars à cet homme. » L’Imam Ridhâ (p) a dépensé tous ses biens dans le chemin de Dieu quand il était à Khorâsân, au jour de ‘Arafât. Fadl ibn Sahl lui a dit :

« Cette bienfaisance n’était pas prudente, mais dommageable. » L’Imam Ridhâ (p) lui a dit: «Il n'est pas dommageable, plutôt très profitable. Ne considère pas comme dommageable ce qui est donné dans le chemin de Dieu et pour la récompense posthume.

»(3)[508] Mu’ammar ibn Khallâd a dit: «Quand l'Imam Ridhâ (p) mangeait son repas, il plaçait une assiette à côté de lui, en y servant une partie de tous les meilleurs repas. Puis il ordonnait de la donner aux pauvres. Dans le même temps, il récitait ce verset :

فَلَا اقْتَحَمَ الْعَقَبَةَ

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1- [506] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 91.
2- [507] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 91; Al-Fusûlul Muhimmah, p. 233.
3- [508] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 100.

« Or, il ne s’engage pas dans la voie difficile ! »(1)[509] Puis l’Imam (p) disait : « Dieu Tout-Puissant sait que tout le monde n’est pas en mesure de libérer un esclave, Il a donc ouvert la voie du Paradis pour ceux qui donnent (les autres) à manger. »(2)[510] Ghaffârî a dit: «Je devais une somme d’argent à un homme des Abî Râfi’. Il me demandait son argent avec insistance, mais je ne pouvais pas le rembourser. A cet effet, j'ai accompli la Prière du Matin dans la Mosquée du Prophète (P). Ensuite, je suis allé rencontrer l'Imam Ridhâ (p) qui était alors à ‘Urayd. Quand je suis arrivé, j'ai vu l'Imam Ridhâ (p) sur une âne, portant un vêtement et un manteau. J'ai eu honte mais je n’ai rien dit. Quand il m'a atteint, il m'a regardé. J'ai dit bonjour et dit: ‘Un de vos adeptes m'a prêté de l'argent. Maintenant, il me le demande, me déshonorant.’ Je pensais que l'Imam Ridhâ (p) recommanderait à mon créancier d’arrêter de réclamer son argent. Et je n'avais pas mentionné le montant de ma dette. L’Imam Ridhâ (p) m'a dit: ‘Reste ici jusqu'à mon retour.’ Je suis resté là jusqu'au coucher du soleil, donc j'ai accomplis la Prière du coucher du soleil. J’étais également jeûne.

J’étais devenu fatigué et voulais revenir, quand l'Imam Ridhâ (p) est apparu avec un groupe d'autres personnes. Ils lui demandaient leur besoin et il leur donnait l’aumône. Puis il est entré chez lui en m’invitant de le suivre. Je suis entré et me suis assis à côté de l'Imam (p). Je lui ai parlé d’Ibn Musayyib, le gouverneur de Médine.

Quand j'ai fini, l'Imam (p) a dit: ‘Je pense que tu n’as pas encore rompu ton jeûne.’ J’ai dit : ‘Non.’ L’Imam Ridhâ (p) a ordonné à apporter un plat pour moi et dit à son serviteur de s'asseoir et manger avec moi. Puis il a dit : ‘Soulève ce coussin et prends tout ce qui est dessous ! » J'ai fait comme l’Imam (p) avait dit et pris quelques dinars qui étaient là en les mettant dans la manche de mon habit. L’Imam (p) a dit à quatre de ses serviteurs de m'accompagner jusque chez moi. Je lui ai dit : ‘Les agents d’Ibn Musayyib surveillent ça et là, et je ne veux pas qu'ils me voient avec vos serviteurs. » l’Imam a dit :

« Tu as raison. ». Puis il a demandé à ses serviteurs de retourner

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1- [509] . Sourate 90, al-Balad (La cite), verset 11.
2- [510] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 97.

chaque fois que je le leur demande. Quand je suis arrivé près de chez moi, je leur ai dit de revenir.

Puis je suis entré et ai allumé une lampe. J'ai compté l'argent pour savoir qu'il était quarante-huit dinars, alors que ma dette était seulement vingt-huit dinars. Un des dinars a été particulièrement brillant. Je l'ai regardé sous la lumière sur lequel il était écrit : ‘Ta dette est vingt-huit dinars. Tu peux garder le reste de l'argent. Par Dieu ! Moi-même, je n'étais pas sûr du montant exact de ma dette ! »(1)[511] Yâsir, le serviteur de l'Imam Ridhâ (p), a dit: «Quand l'Imam Ridhâ (p) était seul, il invitait tous ses jeunes et vieux serviteurs, leur parlant de près. Quand il s’asseyait pour manger son repas, il appelait tout le monde à manger avec lui. »(2)[512]

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1- [511] . Al-Irchâd, Vol 2, p. 255; Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 97.
2- [512] . Bihârul Anwâr, Vol 49, p. 164.

389.

392.

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Neuvième Imam infaillible : Jawad (p) La naissance et le martyre Imam Mohammad Taqî (p) naquit en Médine le 15 ou le 19 (doutes sur le jour de naissance) du mois de ramadan de l’an 190 de l’hégire.

Son prénom est Mohammad, celui de son père Ali bin Moussa al- Ridha (p) et sa mère s’appelait Subaïkah ou Kheïzarân.(1)[513] Il était surnommé Abu Jafar et ses titres étaient Qânî, Mourtidha, Jawad et Taqî.(2)[514] Quand il avait sept ans et huit mois, son vénérable père fit son passage. La période de son imamat était dix-sept ans.(3)[515] Al-Motassam, le calife abbaside le convoqua à Bagdad en compagnie de son épouse Um Fazl. Au 28 du mois de Muharram de l’an 220 de l’hégire, il entra dans Bagdad et fit son passage au mois de Dhou al qi’da de la même année à Bagdad pour être enterré dans le cimetière Qurayshite près de la tombe de son ancêtre Moussa bin Jafar (p). Il avait à l’époque 25 ans et quelques mois.(4)[516] Les Preuves de son Imamat Cheik Mofide (Dieu le Bénisse) écrit :

Ce sont ceux qui ont transmis les témoignages présentés par Imam Ridha (p) sur la succession (imamat) de son fils Abu Jafar (p) :

« Ali ibn Jafar ibn Muhammad Sadiq, Safwan bin Yahya, Muammar bin Khalad, Hussein bin Yassar, Ibn Abi Nassr Bazanti, Ibn Qiama Vasiti, Hassan bin Jaham, Abu Yahya Sanâni, Khaïrani, Yahya bin Habib Ziat… ».(5)[517]

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1- [513] Kafi, V1, P492 et Behar al-Anwar, V50, P2.
2- [514] Matalib al-Suul, V2, P140 et Manaqib Al Abi Talib, V4, P410.
3- [515] Behar al-Anwar, V50, P12.
4- [516] Idem, P1.
5- [517] Al-Irshad, V2, P274.

Ali bin Jafar bin Muhammad a dit : J’ai pris la main d’Abu Jafar Muhammad bin Ali Ridha (p) pour lui dire :

« J’atteste que tu es Imam (désigné) de Dieu. » Imam Ridha (p) pleura et il dit : O mon oncle ! Tu n’as pas entendu cette parole du Prophète (P) transmise par mon père :

« Que mon père soit un sacrifice pour les esclaves de la famille Nobya Taïbah qui donnera naissance dans sa descendance à un Imam exilé qui se vengera du sang de son père et son ancêtre. Il sera absent pendant longtemps et il sera dit qu’il aurait été mort ou tué dans un pays inconnu. » J’ai répondu : Vous avez raison, que ma vie soit un sacrifice pour vous !(1)[518] Safwan bin Yahya raconte d’avoir adressé cette parole à Imam Ridha (p) : Avant que Dieu Eminent vous accorde Abu Jafar, vous m’aviez dit :

« Dieu m’accordera bientôt un fils. », Maintenant Dieu vous a accordé un fils qui a illuminé nos yeux. Que Dieu l’empêche, mais s’il vous arrive un accident, à qui nous pourrons nous adresser ? Il répondit : A celui-ci, indiquant de sa main Abu Jafar qui tenait en face de lui. J’ai dit : « Que ma vie soit un sacrifice pour vous ! Mais c’est un garçon de trois ans ! », il dit : « Mais son bas âge ne contrarie en rien son imamat. Son Eminence Jésus (p) était un prophète et un témoin de Dieu alors qu’il avait moins de trois ans.

»[519](2) Muammar bin Khallad a dit : « J’ai entendu de son Eminence Ridha (p) de dire, juste après avoir énumérer les signes de l’imamat :

Auriez-vous besoin de ces signes ? J’ai désigné mon fils Abu Jafar comme mon successeur et le calife après moi. » Puis il dit : « Nous sommes une famille (Ahl al-Bayt) dont les enfants sont parfaitement comme les adultes. »(3)[520]

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1- [518] Idem, P275.
2- [519] Idem, P277 et Al-Fusul al-Muhimmah, P247.
3- [520] Al-Irshad, V2, P277 et Al-Fusul al-Muhimmah, P247.

Hussein bin Yassar a raconté qu’Ibn Qyamah avait écrit dans une lettre à l’adresse d’Abu al-Hassan Ridha (p) : Comment tu peux être un Imam alors que tu n’as pas un fils qui te serve de successeur ? Son Eminence Abu al-Hassan (p) lui écrit en qualité de réponse :

Comment sais-tu que je n’aurai pas un enfant ? Je jure sur Dieu ! Au bout de quelques jours, Dieu m’accordera un enfant qui distinguera la religion véritable de mensongère.(1)[521] Ibn Abi Nasr Bazanti raconté d’avoir été questionné un jour par Ibn Najashi : Qui sera Imam après ton Seigneur (Imam Ridha) ? Demande-le-lui et dis-moi sa réponse. Je me rendis chez Imam Ridha (p) et répété la question d’Ibn Najashi. Il répondit : l’Imam d’après moi sera mon enfant. Puis il dit : Qui ose parler de son enfant alors qu’il n’en a pas encore ? A cette époque, Abu Jafar n’était pas encore né, mais ça ne dura pas plus de quelques jours pour qu’Abu Jafar naisse.(2)[522] Ibn Qyama Vassiti (qui était Vaqifi) raconte d’avoir demandé à Ali bin Moussa al-Ridha (p) : Est-ce que deux personnes peuvent être Imams en même temps ? - Non. A moins que l’un d’entre eux ne soit silencieux.

- Il n’y a pas un Imam silencieux pour le moment ? - Je jure sur Dieu ! Dieu m’accordera un enfant qui défendra la vérité et les véridiques et qui s’efforcera de détruire la religion mensongère.

Il dit ces choses alors qu’il n’avait aucun fils, mais un an plus tard naquit son enfant Abu Jafar (p).(3)[523] Hassan bin Jaham raconte qu’il était chez Son Eminence Abu al- Hassan (p) qui appela son petit garçon et il le fit assoir sur mes pieds pour dire : enlève sa chemise ! J’ai enlevé sa chemise et puis il dit : Regarde entre ses épaules. J’ai regardé pour voir qu’il y avait

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1- [521] Al-Irshad, V2, P277.
2- [522] Idem.
3- [523] Idem.

une forme d’emprunte entre ses deux épaules ; puis il dit : Vois-tu ceci ? Mon père portait aussi ce signe.(1)[524] Abu Yahya Sanâni a raconté :

J’étais chez Son Eminence Abu al-Hassan Ridha (p) alors qu’on emmena son petit enfant Abu Jafar. Il dit alors : C’est un enfant qui apporte une grande bénédiction pour mes chiites (mes suiveurs) et personne n’est jamais né à son semblable.(2)[525] Kheïrani a transmis cette narration de son père : J’étais chez Imam Ridha (p) à Khurasan. Un homme demanda : S’il vous arrive un accident, à qui devrons-nous nous adresser ? Il dit : à mon enfant, Abu Jafar. Il semble que cet homme ait remarqué qu’Abu Jafar était en bas âge, car Imam Ridha (p) a dit : Dieu le Chaste a accordé à Son Eminence Jésus (p) la mission prophétique alors que son âge était moins que celui d’Abu Jafar.(3)[526] Muhammad ibn abi Abbad (scripteur d’Imam Ridha (p)) a dit : Son Eminence Ridha (p) appelait toujours son enfant avec ses titres, il disait : Tel a dit Abu Jafar ou j’ai écrit à Abu Jafar. Il observait les règles de politesse et de respect pour lui alors qu’il était un enfant.

Les lettres d’Abu Jafar écrites dans une éloquence et une maîtrise parfaite, arrivaient de la Médine jusqu’à la résidence de son père à Meched. J’ai entendu dire de Son Eminence : Abu Jafar est mon successeur et mon calife.(4)[527] Moussafer a transmis cette parole d’Imam Ridha adressée à lui à Khurasan : Va chez Abu Jafar ; il est ton Imam et ton Seigneur.(5)[528] Ibrahim bin abi Mahmoud a raconté qu’il était chez Imam Ridha dans la ville de Tûs quand un homme lui dit : A qui nous pourrons nous adresser s’il vous arrive un accident ? Imam répondit :

A mon fils Muhammad. Il semble que le questionneur ait remarqué qu’Abu Jafar était en bas âge, car Imam Ridha (p) a dit : Dieu accorda à Jésus fils de Marie (p) la mission prophétique alors que son âge était moins que celui d’Abu Jafar.(6)[529]

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1- [524] Idem, P 278.
2- [525] Idem, P 278.
3- [526] Idem, P279.
4- [527] Idem et Al-Fusul al-Muhimmah, P247.
5- [528] Behar al-Anwar, V50, P18.
6- [529] Idem, P34.

Ibn Bazî raconte qu’on avait demandé à Abu al-Hassan Ridha (p) :

Est-ce que l’Imamat passe à un oncle ? Il dit que non. A un frère ? Il dit que non. A qui donc passe-t-il ? Il répondit : « à mon enfant » et à cette époque, il n’avait pas encore d’enfant.(1)[530] La vertu et la magnanimité Tout comme nous avons signalé et réussi à prouver, l’Imam est un être humain parfait et détenteur de toutes les qualités morales comme exempt des défauts ; ceci étant parmi les preuves de l’innocence.

Après qu’à partir un raisonnement, nous avons prouvé l’Imamat d’un homme, ses qualités intrinsèques auront aussi été confirmées.

Par conséquent, la science, la vertu, le service au profit de Dieu, la bonne conduite et la charité, éviter les péchés et la malignité sont parmi les besoins fondamentaux de tout imam et il n’y a aucune différence à cet égard, entre les imams. Ils sont tous parfaits et détenteurs de la perfection et l’enfance, la jeunesse ou la vieillesse n’ont aucune emprise sur ce fait. Si nous pouvons constater que de certains imams, nous avons reçu moins de savoirs sur leurs services, leurs vertus et qualités morales, ce n’est pas parce que ceux-ci ont été déficitaires dans ces domaines, mais que les conditions politiques et sociales, le temps qu’ils ont vécu et la situation à l’époque et à tel endroit avait son influence à cet égard.

Parmi ces Imams on peut citer le nom d’Imam Muhammad Taqî (p).

Malgré le grand nombre d’hadiths venus de Son Eminence et contenus dans les livres d’hadiths, il n’est pas aussi proliférant que ses ancêtres.

De ce qui concerne le service, la modestie, les prières et la charité à l’encontre des démunis comme d’autres qualités morales, nous ne sommes pas accordés de savoirs égalant ceux de ses ancêtres pour rendre compte de ces qualités. Il peut y avoir deux raisons pour expliquer cette chose :

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1- [530] Idem.

D’abord, la vie courte de Son Eminence qui était moins de 25 ans et il a malheureusement trouvé la mort en base âge. Il lui était donc impossible de publier les hadiths et les savoirs dans ce peu de temps. La deuxième raison est sa jeunesse. Son Eminence fut devenu Imam à l’âge de sept ans et quelques mois. A cet âge nonavancé, quoiqu’il soit suffisamment maître des sciences de la religion, mais vu sa jeunesse, la plupart des gens et même les chiites ignoraient sa virtuosité et ses capacités intrinsèques.

Naturellement, moins nombreux furent ceux qui s’adressèrent à lui pour acquérir les savoirs et pour cette raison même, il était moins connu et remarqué par les savants jusqu’après l’âge adulte. Bien sûr, sa capacité scientifique se révéla graduellement et le nombre de ses adhérents et ses disciples augmentait chaque jour. Mais malheureusement, sa mort précoce arriva et les musulmans furent privés de son enseignement. Pourtant, il nous est resté des savoirs utiles à l’usage des chercheurs.

Cheikh Mofide a écrit : Lorsque malgré sa jeunesse, la vertu, les savoirs, la sagesse, la politesse et la perfection d’âme de Son Eminence Abu Jafar (p) furent révélés à Mamoun qui le trouva plus élevé que les autres grands de son époque, il se mit à le chérir et le vénérant désormais, envoya sa fille en Médine pour se marier avec lui.(1)[531] Abu al-Faradj Abdul Rahman bin Djudhi Hanafi a écrit : Muhammad bin Ali Moussa (p) suivait la tradition de son père dans la vertu, dans la poursuite de la science et dans son exemple de la générosité. Après le décès de son père Ali ibn Moussa al-Ridha (p), Mamoun l’appela de la Médine vers Bagdad et le chérissant, il lui accorda tout ce qui était à la disposition de son père et lui donna sa fille Um Fazl en mariage.(2)[532] Rayyân bin Shubaïb a raconté : Quand Mamoun décida que sa fille Um Fazl se marie avec Abu Jafar Muhammad bin Ali, les vieux de la tribu Bani Abbas ayant connu cette chose, l’ont pris pour une menace. Ils eurent peur que ce mariage mène à sa succession du califat, tout comme il était arrivé précédemment à Ali ibn Moussa al- Ridha (p). Un nombre des gens de sa famille se rendirent chez lui

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1- [531] Idem, P 35.
2- [532] Al-Irshad, V2, P281.

pour dire : O seigneur des croyants ! Nous te jurons d’éviter ce mariage avec le fils d’al-Ridha, car nous avons peur de perdre le califat qui nous appartient. Tu connais les désaccords entre nous et Bani Hachim comme tu sais quelle était la conduite des califes d’avant toi avec eux. Nous avons déjà connu des difficultés à cause de ta décision précédente concernant Ali ibn Moussa al-Ridha que tu avais choisi comme ton successeur et que Dieu Eminent nous a aidé à les surmonter. Nous te jurons de revenir sur ta décision pour ne pas nous mettre dans un nouvel ennui.

Mamoun répondit : Pour ce qui concerne les désaccords entre vous et la famille d’Abu Talib, c’est vous qui en avez été la cause. Si vous étiez justes, vous admettriez que les enfants d’Abu Talib étaient plus dignes que vous pour le califat.

Et pour ce qui concerne la mauvaise conduite des califes précédents avec eux et d’avoir rompu leurs relations régulières avec les gens de Bani Hachim, que Dieu atteste mon innocence à cet égard. Je jure sur Dieu de ne point repentir d’avoir choisi Ridha (p) comme mon successeur. Je lui ai d’abord proposé le califat, mais il refusa et il était destiné à mourir avant moi et j’ai choisi Abu Jafar Muhammad bin Ali car, malgré son jeune âge, c’est un prodige qui est supérieur à tout le monde dans la vertu et dans les savoirs. J’espère que chacun connaîtra sa distinction pour accepter mon opinion sur son excellence.

Ils ont dit : Bien que cet enfant ait pu te surprendre, il est tout de même un enfant dépourvu des savoirs et de la jurisprudence.

Attends jusqu’à ce qu’il apprenne ces choses pour lui confier ensuite les charges.

Mamoun répondit : Gare à vous ! Je connais ce jeune mieux que vous. Il vient d’une famille (Ahl al-Bayt) à qui Dieu a inspiré les savoirs. Ses ancêtres n’ont jamais eu besoin des autres pour s’instruire. Vous pouvez l’examiner si vous voulez.

Ils ont dit : O seigneur des croyants ! C’est une bonne proposition et nous tenons à le mettre en examen. Vous pouvez choisir un

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rendez-vous pour qu’un scientifique l’examine en votre présence.

S’il donne des réponses dignes, nous nous mettrons d’accord avec vous.

Mamoun accepta.

Ils sortirent de la réunion et décidèrent d’inviter Yahya bin Aksam (le grand juge) pour accomplir l’examen, lui disant : Prépare des questions difficiles pour poser à ibn al-Ridha en présence de Mamoun et pour le convaincre. Ils lui ont même promis des biens notables pour l’inciter à la réussite.

Le jour prévu accompagnés de Yahya bin Aksam, ils sont venus chez Mamoun. Celui-ci ordonna qu’on prépare la maison à l’accueil des visiteurs en établissant des tapis et deux coussins. Abu Jafar (p) entra et s’assit entre deux coussins. Yahya bin Aksam s’assit aussi en face de Son Eminence et les autres debout, occupèrent des places conformes à leur importance. Mamoun s’assit près d’Abu Jafar (p).

Yahya bin Aksam demanda à Mamoun : O seigneur des croyants ! Permettez-vous que je pose des questions à Abu Jafar ? Mamoun dit : Demande l’autorisation à Abu Jafar lui-même. Après avoir demandé l’autorisation à Abu Jafar, il lui dit : Quel est le devoir de celui qui a chassé au cours du pèlerinage ? Son Eminence Abu Jafar (p) a dit : Il a tué le gibier à l’intérieur du lieu de pèlerinage ou en dehors de lui ? Le pèlerin était un savant ou un ignorant ? Il a tué savamment ou par erreur ? Il était un homme libre ou un esclave ? Il était adulte ou mineur ? C’était sa première chasse ou non ? Son gibier est un oiseau ou autre ? C’était grand ou petit ? Est-ce qu’il repent son acte ou non ? La chasse a été effectuée au jour ou pendant la nuit ? C’était un pèlerinage obligatoire ou optatif ? Surpris par ces questions, Yahya bin Aksam fut incapable de répondre et les signes d’impuissance apparurent sur sa face, attestés par tout le monde. Mamoun dit alors : Je remercie Dieu

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pour cette bénédiction et cette réussite ; puis il regarda les gens de sa famille, disant : Vous avez compris que j’avais raison sur ce que je disais à propos d’Abu Jafar ? Puis il s’adressa à Son Eminence Abu Jafar (p) : Répondez à ces questions secondaires de la jurisprudence s’il vous plaît, pour que nous en profitions.

Son Eminence répondit : S’il tue le gibier en dehors du lieu de pèlerinage et le gibier est un oiseau de grande taille, il doit payer équivalent d’un mouton en qualité d’indemnité. S’il tue à l’intérieur du lieu de pèlerinage, il doit payer deux moutons. Si le gibier est le poulet d’un oiseau et la chasse s’effectue à l’extérieur du lieu de pèlerinage, son indemnité est un agneau qui vient d’être sevré. S’il tue ce même poulet à l’intérieur du lieu de pèlerinage, son indemnité est un agneau et le prix du poulet. Si le gibier est un âne sauvage, son indemnité est un taureau. Si le gibier est une autruche, il doit offrir un chameau. Si le gibier est un daim, il faut payer un mouton. Si la chasse a été effectuée à l’intérieur du lieu de pèlerinage, son indemnité sera double et sera partagée parmi les pèlerins à côté de la Kaaba. Et si le pèlerin a apporté son animal de sacrifice, il doit l’égorger à Mina.

L’indemnité de la chasse au moment du pèlerinage est identique pour un savant et pour un ignorant. Mais s’il a été effectué consciemment, ce sera un péché en plus mais si c’est une faute de frappe, ce n’est plus un péché.

Un homme libre est chargé de payer son indemnité mais celle d’un esclave doit être acquittée par son maître.

Si le chasseur est un mineur, il n’a pas besoin de s’acquitter d’une indemnité.

Si le chasseur repent de son acte au moment de pèlerinage, il ne sera pas puni dans l’au-delà mais s’il insiste à perpétrer son acte, ne repentant point, il y aura en plus le châtiment après la mort.

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A cet instant, Mamoun dit : Bravo Abu Jafar ! Que Dieu t’accorde la bonne récompense ; maintenant à toi de poser des questions à Yahya, si tu veux.

Son Eminence Abu Jafar dit à Yahya bin Aksam : Est-ce que je peux te poser une question ? L’autre répondit : Dites s’il vous plaît ; j’essaie de répondre si je n’arrive pas, je demanderai à vous de répondre.

Il dit : Quel est cet homme qui, à l’aube, il commet un péché s’il regarde une femme et après le lever du jour, il peut regarder la femme. Au début du midi, il lui est de nouveau interdit de regarder la femme et à l’après-midi, il peut regarder la femme. Après la tombée de la nuit, il lui est interdit et au moment de la prière de la nuit, il en est permis. A minuit, il est interdit de nouveau et au bon matin, il lui est permis ? Quelle est cette femme et comment ces interdictions et ces permissions peuvent être expliquées ? Yahya bin Aksam dit : Je ne sais pas les réponses de ces questions. Dites-les vous-même pour que nous en profitions.

Son Eminence Abu Jafar (p) a dit : Ladite femme est une esclave qu’un homme étranger regarde au matin et commet un péché.

Quand e jour se lève, il l’achète de son maître et il lui devient permis de la regarder. Au début du midi, il libère l’esclave et il lui devient interdit de la regarder. A l’après-midi, il se marie avec elle et il peut la regarder. A la tombée de la nuit, il exprime de vouloir la divorcer et il devient interdit de la regarder. Lors de la prière de la nuit, il paye une indemnité pour cette expression et il peut de nouveau la regarder. A minuit, il la divorce et il devient interdit de la regarder. A l’aube, il la remarie et il peut de nouveau la regarder.

Mamoun tourna alors vers les gens présents à la réunion et il dit :

Qui est capable parmi vous de répondre ainsi aux problèmes de la jurisprudence ? Ils ont dit : O seigneur des croyants ! Personne parmi nous n’a une telle capacité. Puis, Mamoun poursuivit : Vous avez constaté la vertu, la perfection et la science qui sont propres aux gens d’Ahl al-Bayt et la jeunesse ne peut pas les en priver.

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Après que les vertus et les perfections d’Imam Jawad (p) furent révélées à tout le monde, Mamoun lui donna sa fille Um Fazl en mariage. Après le mariage, des cadeaux ont été distribués parmi les gens présents.(1)[533] Dans le livre Oyoun al-Mudjazat, il est écrit : Quand Imam Ridha (p) fit son passage, Abu Jafar (p) avait presque sept ans et des controverses sur la question de la succession d’Imam défunt déchira les chiites de Bagdad et d’autres villes. Ryan bin Salat, Safwan bin Yahya, Muhammad bin Hakim, Abdul Rahman bin Hujjaj, Yunus bin Abdul Rahman et un autre groupe de chiites confiés se réunissent dans la maison d’Abdul Rahman Hujjaj pour pleurer le désastre de la mort d’Imam Ridha (p). A ce moment, Yunus bin Abdul Rahman se leva pour dire : Il vaut mieux laisser pleurer et réfléchir pour trouver à qui faut-il s’adresser jusqu’à ce qu’Abu Jafar, le fils d’Imam Ridha (p) grandisse. A ce moment, Ryan bin Salat troublé par ces mots, se leva et dit : Y(unus ! Il semble que tu ne professes qu’une foi superficielle et d’apparence mais que tu doutes dans ton coeur ?! Si l’Imamat vient de Dieu, un bébé né hier équivaut un savant, voire il vaudra mieux et s’il n’est pas de Dieu, un homme âgé de mille ans sera comme un homme ordinaire. C’est ainsi qu’il faut que nous voyions les choses.

C’était lors du pèlerinage. Quatre-vingt savants de jurisprudence de Bagdad se rassemblèrent pour s’y rendre. Ils sont allés en Médine pour visiter Abu Jafar (p). Ils sont entrés dans la maison d’Imam Sadiq (p) qui était vide.

Abdallah bin Moussa vint à leur rencontre. Un se leva alors pour dire : C’est l’enfant du Messager de Dieu. Quiconque a une question, il peut la poser. Différentes questions ont été posées.

Abdallah a répondu, mais toutes les réponses étaient invraisemblables. Les savants de la jurisprudence et les chiites furent devenus inquiets et chagrinés. Ils se levèrent avec l’intention de quitter la réunion. Ils se disaient si Abu Jafar pouvait donner des réponses véridiques à ces problèmes, on n’aurait pas à entendre ces fausses réponses d’Abdallah.

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1- [533] Tadhkarat Al-Khawath, P359.

Puis, la porte s’est ouverte et Muwaffaq entra pour dire : Voici Abu Jafar (p). Les gens se levèrent pour l’accueillir et le saluer. A ce moment, Abu Jafar (p) entra, portant une chemise, un turban et des sandales et se mit dans un coin de la salle. Ceux qui avaient des questions, en posèrent à lui et ils ont reçu les réponses de Son Eminence Abu Jafar (p). Toutes les réponses étaient véridiques et d’après les lois de la jurisprudence. Ils furent contents et priant pour lui, ils dirent : Ton oncle Abdallah a donné telles et telles réponses.

Il dit : O mon oncle ! Ce sera dur qu’on t’arrête à la résurrection pour te dire : Pourquoi as-tu donné une pareille fatwa sans connaître la chose et bien qu’il existât un homme plus averti dans le peuple ?!(1)[534] Malgré le temps limité, sa vie courte, le sabotage des ennemis et la négligence de certains chiites, il nous reste un grand nombre d’hadiths de Son Eminence enregistrés dans les livres d’hadiths et dont l’étude peut être utile à prouver la maîtrise de Son Eminence des savoirs de la religion.

Il a aussi élevé un grand nombre de conteurs d’hadiths et d’élèves.

Les gens suivants passent pour ses compagnons les plus authentiques : Ayyub bin Nouh, Jafar bin Muhammad bin Yunus, Hussein Muslim bin Hassan, Mukhtar bin Ziad Abdi, Muhammad bin Hussein ibn abi Talib, Shazan bin Khalil Neyshabouri, Nouh bin Shuaïb Baqdadi, Muhammad bin Ahmad Mahmoudi, Abu Yahya Jurjani, Abulqassim Idris Qumi, Ali bin Muhammad bin Haroun, Ishaq bin Ismaïl Neyshabouri, Ahmad bin Ibrahim Maraqi, Abu Ali bin Bilal, Abdullah bin Muhammad Hazini, Muhammad bin Hassan Shamoun.(2)[535] Son service et sa morale Imam Jawad (p) a vécu une vie courte, mais comme ses ancêtres révérends, il détenait des savoirs profonds sur les questions comme Dieu et la résurrection. Il voyait la vérité des choses et sa foi était au-delà des concepts abstraits et des démonstrations verbales. Ceci est parmi les éléments nécessaires à l’Imamat. On peut dire que Son Eminence Imam Jawad (p) était assidu comme

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1- [534] Al-Irshad, V2, P281, Al-Fusul al-Muhimmah, P249, Behar al- Anwar, V50, P74 et Kashf Al-Qamah, V3, P143.
2- [535] Behar al-Anwar, V50, P99.

ses ancêtres dans leur exemple de la modestie, des services, de la prière, de la conduite honnête et de la bienfaisance. Bien que pour sa jeunesse et pour d’autres raisons, le public se tourne vers lui moins que vers d’autres Imams et que peu de choses nous ait été passé lui concernant, mais il existe quand-même suffisamment de savoirs sur lui.

Cheikh Mofid a écrit : Accompagné de son épouse Um Fazl, Son Eminence Abu Jafar (p) a quitté Bagdad pour se rendre en Médine et quand ils furent à Koufa, les gens sont venus l’accueillir. A la tombée du jour et lors de la prière, il arriva à la maison de Mussayeb. Il descendit et alla à la mosquée. Il y avait dans le parvis de la mosquée, un arbre infécond. Il demanda de l’eau et fit ses ablutions au pied de l’arbre ; puis il fit la prière en compagnie du peuple. Dans le premier quart de sa prière, il récita les sourates Le Prologue et Le Secours et dans le deuxième quart, les sourates Le Prologue et Le Monothéisme Pur. Avant la deuxième inclinaison, il fit son qonut. Puis il récita le troisième quart de la prière et lit les formules de l’attestation et de la salutation. Puis, il s’assit et récita d’autres sermons. Ensuite, il se leva fit quatre quarts de la prière surérogatoire de la tombée du jour. Puis il récita la suite de la prière et fit deux prosternations de remerciement avant de sortir de la mosquée. Quand les gens s’approchèrent de l’arbre, ils constatèrent que béni par l’ablution de Son Eminence Abu Jafar, l’arbre a donné des fruits. Ils ont mangé de ces fruits qui étaient agréables et très doux et qui n’avaient de pépins.(1)[536] La prière suivante est parmi celles qui ont été narrées de Son Eminence :

Un homme parmi les enfants d’Hanifah et de provenance de Sistan a dit : Au début du califat d’Al-Mutassam et à l’année où Son Eminence Abu Jafar (p) allait au pèlerinage en Mecque, je lui adressé lorsqu’on mangeait : Notre gouverneur vous aime et favorise les gens d’Ahl al-Bayt. Il m’a chargé de payer une taxe qui excède mes moyens. Je vous demande de le conseiller s’il vous plaît, d’être charitable à mon égard. Son Eminence a dit qu’il ne le

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1- [536] Manaqib Al Abi Talib, V4, P412.

connaissait pas. J’ai dit : Il est parmi vos partisans et votre lettre de recommandation me sera de grande utilité.

Son Eminence demanda un papier et écrivit :

Cet homme poursuit son histoire : Dès que je suis entré dans Sistan, Hussein bin Abdallah Neyshabouri (le gouverneur de ce lieu) ayant déjà connu l’histoire de cette lettre, il est sorti de la ville pour m’accueillir et à une distance de deux lieux nous nous rencontrâmes. Je lui tendis la lettre d’Imam (p) qu’il embrassa et mit sur ses yeux. Puis il me demanda ce dont j’avais besoin. J’ai dit qu’il m’avait chargé de payer une taxe qui était hors mes moyens et il ordonna qu’on m’épargne de payer la taxe. Puis il dit : Tu seras épargné de payer les taxes jusqu’à ce que je sois au pouvoir.

Ensuite, il me demanda de ma famille et j’en ai donné des nouvelles. Il ordonna qu’on me paie suivant mes besoins et ceux de ma famille voire un peu plus et tout au long du temps où cet homme était le gouverneur, je n’ai payé aucune taxe et il ne me priva jamais de ses aides.(1)[537] Abu Hachim a dit : Abu Jafar (p) me donna trois cents dinars dans un sachet pour me dire : Donne-les à mon cousin d’un tel nom et qui te dira qu’il aura besoin de quelqu’un pour faire ses achats.

Quand j’ai rendu l’argent à son cousin, il me dit justement :

Présente-moi quelqu’un qui puisse faire mes achats.(2)[538] Bazanti a dit qu’Abul-Hassan Ridha (p) avait écrit dans une lettre à l’adresse de son enfant Abu Jafar (p) : O Abu Jafar ! J’ai entendu que tes serviteurs te font sortir des réunions, à travers les petites portes. Ils sont jaloux, ces gens, que tu sois charitable à l’égard des autres ! Mon fils ; je te jure que ton entrée et ta sortie ne doivent pas être faites qu’à travers la grande porte. Quand tu sors de la maison, il faut absolument que tu aies une somme sur toi.

Quiconque te demande le secours, donne-lui absolument quelque chose. Si les oncles et les cousins te demandent, que ton offre ne soit pas moins que cinquante dinars et il appartient à toi de donner plus. Si les tantes te demandent, qu’elle ne soit moins que vingtcinq dinars et il est à toi d’en donner d’avantage. J’aspire à ce que

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1- [537] Al-Irshad, V2, P288 et Al-Fusul al-Muhimmah, P252.
2- [538] Kafi, V5, P111.

Dieu t’érige en vertu. Accorde donc sans craindre la pauvreté et la misère. (1)[539] Les hadiths d’Imam Jawad (p) dans différents domaines du monothéisme, de l’Imamat, de l’exégèse, de la morale et les oraisons, des prières et des écoles différentes de la jurisprudence ont été compilés par un chercheur dans un livre s’appelant Musnad al-Imam al-Jawad (p), dans ce livre, le nombre des conteurs d’hadiths atteint 121.

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1- [539] Manaqib Al Abi Talib, V4, P422.

Dixième Imam - Imam Hâdi (p) La naissance et le martyre Imam Ali Naqi (p) naquit au milieu du mois de Dhi Hajjah de l’an 212 de l’hégire à Saria (près de la Médine).

Son père était Imam Muhammad Taqi (p) et sa mère s’appelait Samaneh.

Son titre est Abalhassan et ses appellations sont Taqi, Hâdi, Alim, Faqih, Amin, Motamin, Tayyib, Mutawakkil, Askari et Nadjib. Imam Hâdi (p) s’appelait aussi Abalhassan Thalith.

D’après certaines narrations, il fit son passage le trois du mois de Radjab de l’an 254 de l’hégire dans la ville de Samarra où il fut enterré. A l’époque, il avait 42 ans dont huit ans passés en compagnie de son père et la période de son Imamat fut 33 ans.

[540](1) Les preuves de son Imamat Il a précédemment été dit que pour prouver l’authenticité de chaque imam, on peut utiliser des preuves et des raisonnements divers dont les uns sont ceux qu’un Imam exprime pour son successeur.

Ici, on s’en tient à énumérer ces preuves :

Ismaïl bin Mehran a dit d’avoir adressé cette parole à Son Eminence Abu Jafar (p) dans son premier voyage à Bagdad : Que je sois un sacrifice pour vous ! J’ai peur qu’il vous une chose dans ce voyage. Qui sera l’imam d’après vous ? Son Eminence se tourna vers moi et dit : Ce dont tu as peur n’arrivera pas cette année.

Je me suis rendu chez lui à l’époque où Al-Mutassam le convoqua à Bagdad pour lui dire : On vous emmène à Bagdad, qui sera donc l’imam d’après vous ? Son Eminence pleura tellement que sa barbe fut mouillée et il dit : Maintenant, il y a le péril. L’imam passera après moi à mon enfant Ali.(2)[541]

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1- [540] Behar al-Anwar, V50, P102.
2- [541] Kafi, V1, P497. Al-Irshad, V2, P297. Behar al-Anwar, V50,

Kheirani a transmis cette parole de son père : Pour accomplir une mission, je tenais compagnie de Son Eminence Abu Jafar (p).

Ahmad bin Issa Ashâri venait chaque nuit, à l’approche du bon matin, pour prendre des nouvelles de l’état de santé de Son Eminence Abu Jafar. On avait plané que si l’envoyé de Son Eminence Abu Jafar venait voir mon père, Ahmad bin Issa se levait pour qu’ils puissent parler en privée.

Kheirani a dit : Dans une de ces nuits où l’envoyé de Son Eminence Abu Jafar (p) entra chez mon père, moi et Ahmad bin Muhammad sommes sortis pour qu’ils puissent parler en privée. Ahmad marchait en écoutant leurs paroles. L’envoyé de Son Eminence s’adressa à mon père : Ton Seigneur te salua et dit : Ma mort s’approche. L’Imamat passera à mon enfant Ali. Vous aurez les mêmes devoirs à son égard que jusqu’ici envers moi.

L’envoyé d’Imam sortit. Ahmad bin Issa retourna et dit à mon père :

Quel était le message de l’envoyé d’Imam ? Il dit que c’était bénéfique. Ahmad dit : J’ai tout entendu. Et puis, il a raconté tout ce qu’il avait entendu. Mon père dit : Tu as commis une chose interdite ! Ne sais-tu pas que le Coran a dit : N’espionnez jamais ? Maintenant que tu as entendu la parole, tiens-la dans ta mémoire car on en peut-être aura un jour besoin, mais n’en parle à personne.

Kheirani dit : Le matin du même jour, mon père copia le message de Son Eminence Abu Jafar (p) dans dix versions, confiant chacune chez l’un des compagnons. Il dit : Si ma mort survient, ouvrez les lettres et agissez d’après les commandes contenues.

Mon père a dit : Quand Son Eminence Abu Jafar (p) fit son passage, je n’ai pas sorti de chez moi jusqu’à ce que j’aie appris que les séniors de la famille sont réunis chez Muhammad ibn Faradj pour parler la question de l’Imamat. Muhammad ibn Faradj me transmit ces savoirs et sollicita que j’aille aussitôt à sa rencontre. J’ai monté à mon cheval pour me rendre chez Muhammad ibn Faradj. Il y avait chez lui, un groupe des séniors discutant les moyens de faire le contact avec l’Imam. La plupart

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d’entre eux, doutaient sur la question. Je me suis adressé à ceux chez qui j’avais confié une copie du message d’Imam pour dire :

Apportez les lettres. Ils apportèrent. Je me tourné vers la foule présente : C’est un message que Son Eminence Abu Jafar (p) m’a commandé de vous transmettre. Certains ont dit : Si seulement il y avait un autre pour authentifier vos paroles. J’ai dit : Par hasard, le Dieu Eminent en a préparé les moyens. Abu Jafar Ashâri a aussi entendu ce message et il peut attester. Demandez-le-lui. Les présents ont demandé cette chose à lui, mais Abu Jafar refusa d’apporter son témoignage. Je l’ai invité à un Mubahala (maudire mutuellement pour que le fautif perde) mais il eut peur de Mubahala et dit : Oui, j’ai aussi entendu ce message, mais je voulais le garder pour moi car ce serait un honneur pour moi en tant qu’un homme arabe et que vu le Mubahala, j’ai décidé de ne plus le cacher. Après la fin de ces choses, tout le monde fut d’accord avec Son Eminence Abalhassan.

Cheikh Mofide (Que Dieu Bénisse) a écrit, après avoir raconté l’histoire ci-dessus : Il existe abondamment de choses à dire sur cette question. Il sera long à écrire s’il faut tout raconter. L’accord parmi les compagnons sur l’Imamat d’Abalhassan (p) et l’absence d’autres prétendants nous enlève le besoin d’apporter d’avantage de témoignages.(1)[542] Saqr ibn Abidalf a dit d’avoir entendu de Son Eminence Abu Jafar Muhammad bin Ali (p) : L’Imam d’après moi sera mon fils Ali. Sa commande sera comme la mienne et sa parole ma parole et il faut se soumettre à lui comme vous aviez l’habitude de m’entendre.

Après lui, l’Imamat arrivera à son fils Hassan.(2)[543] Muhammad bin Uthman Koufi a dit d’avoir adressé cette parole à Son Eminence Abu Jafar (p) : S’il vous arrive (à Dieu ne plaise) un accident, à qui devrons-nous nous référer ? Il dit : A mon fils Abalhassan. Puis, il dit : Il arrivera bientôt un temps dur. J’ai demandé : Où est-ce qu’il faut aller pendant ce temps ? Il me dit :

En Médine. J’ai demandé : En quelle ville de Médine ? Il répondit :

En la Médine du Prophète.(3)[544]

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1- [542] Al-Irshad, V2, P298.
2- [543] Kafi, V1, P324. Al-Irshad, V2, P300.
3- [544] Behar al-Anwar, V50, P118.

Umayya bin Ali Qeïssi a dit d’avoir adressé cette parole Abu Jafar le second (p) : Qui sera votre successeur ? Il dit : Mon fils Ali. Puis, il ajouta : Il y aura bientôt un temps de difficultés surprenantes.(1)[545] Muhammad bin Ismaïl bin Yazâ a transmis cette parole de Son Eminence Abu Jafar (p) : L’Imamat passera à mon enfant Abalhassan, bien qu’il ait sept ans. Puis, il ajouta : Oui, de sept ans et encore moins comme il était tel pour Jésus.(2)[546] Haroun bin Fazl a dit : J’ai rencontré Abalhassan (p) au jour de la mort de son père. Il m’a dit : A Dieu nous sommes et à lui nous retournons. Mon père Abu Jafar (p) a fait son passage. J’ai demandé : Comment savez-vous qu’il a fait son passage ? Il dit :

J’ai senti une certaine modestie sans précédente envers Dieu Eminent.(3)[547] Un groupe d’habitants d’Ispahan comme Abulabbas, Ahmad bin Nazr et Abu Jafar Muhammad bin Alavieh, ils ont dit qu’il y avait un homme chiite en Ispahan nommé Abdalrahman à qui on a demandé : Pourquoi as-tu accepté l’Imamat d’Ali Naqî parmi tous les prétendants ? Il dit d’avoir constaté une chose chez lui qui fut une preuve consolidant sa foi : J’étais un homme pauvre mais téméraire au moment de parler. Les habitants d’Ispahan m’ont confié en compagnie d’un groupe, la mission de porter plainte chez Mutawakil le calife. Un jour quand j’étais chez le calife, celui-ci ordonna qu’un certain Ali bin Muhammad-Ridha se présente. J’ai demandé à quelqu’un qui était cet homme qu’on a convoqué, ayant l’impression qu’on avait l’intention de le tuer. Il dit : Cet homme est un Alawite dont les apostats croient à l’imamat. Je me suis dit : Je reste icimême pour connaître cet homme.

Entre temps, Ali bin Naqî arriva, monté sur un cheval. La foule lui a ouvert un passage, le regardant. Dès que je l’ai vu, j’ai senti dans mon coeur une certaine affection pour lui, priant Dieu de le débarrasser du mal qui allait lui arriver de Mutawakil. Quand il passait près de moi, il me regarda et me dit : Dieu accepta ta prière ; ta vie sera longue et tu auras abondamment de biens et d’enfants.

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1- [545] Ithbat al-Wathiah, P193.
2- [546] Ithbat al-Alhida, V6, P209.
3- [547] Idem, P211.

De ces mots, j’ai eu un frisson mais je n’ai rien déclaré à mes compagnons.

Puis, j’ai retourné à Ispahan. J’ai eu des biens foisons. Seulement dans ma maison, je possède des biens équivalents d’un millions drachmes, à part ma richesse en dehors de la maison. Dieu m’a accordé dix enfants. Maintenant, j’ai soixante-dix ans et quelques.

Je crois à l’Imamat d’un homme qui savait ce qu’il y avait dans mon coeur et dont Dieu a accepté la prière à mon encontre.(1)[548] La vertu et la magnanimité Cheikh Mofide a écrit : Après Son Eminence Abu Jafar (p), son enfant Abalhassan Ali ibn Muhammad (p) fut accordé d’Imamat, car il contenait toutes les qualités nécessaires à l’Imamat et ses vertus transcendaient celles de tout le monde. Il n’y avait personne d’autre lui égalant à accepter le statut d’Imamat. Il fut choisi par son père comme l’Imam suivant.(2)[549] Ainsi les qualités de Son Eminence ont été décrites par Ibn Shahr Ashoub : Son visage était le plus attirant et sa parole la plus sincère que tout le monde. Il était le plus charmant et le plus parfait que tous les autres. Il avait une gravité croissante aux moments du silence et quand il parlait, sa lumière montait. Il était de la famille des prophètes et seul digne d’apporter des consignes et d’exercer le califat. C’était une branche de l’arbre colossal de la prophétie qui ne fut à la disposition des gens que pendant un court moment.

C’était un fruit de la prophétie qu’il fallait cueillir à temps.(3)[550] Abou Moussa a dit d’avoir adressé ces mots à Imam Hâdi (p) :

Apprenez-moi une prière pour mes difficultés. Il me présenta la prière suivante, ajoutant qu’il dit souvent cette prière et qu’il a demandé à Dieu de ne pas décevoir ceux qui le disent :

Saïd Hajib a raconté : Suivant l’ordre de Mutawakil, nous nous sommes attaqués pendant la nuit à la maison d’Abalhassan, entrant

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1- [548] Behar al-Anwar, V50, P138.
2- [549] Idem, P141.
3- [550] Al-Irshad, V2, P297.

à travers le mur. Son Eminence portait un chapeau et une chemise en laine et il priait, n’ayant aucune peur de notre entrée.(1)[551] Ibn Hajar a dit qu’Abalhassan (p) était l’héritier de son père dans la science et dans la générosité.(2)[552] Ibn Sabbaq Maliki a transmis de certains savants : Les vertus d’Abalhassan Ali bin Muhammad Hâdi (p) sont comme une tente érigée vers les étoiles du ciel ; il est l’ornement de toute vertu et le déploiement de tout honneur et la suite de toute gloire. Ses mérites proviennent de la grandeur et la magnanimité contenues dans son âme, le préservant de tout défaut comme un caravanier mettant le petit d’un chameau à l’abri des dangers. Son esprit est pur, sa conduite est agréable et il collectionne les qualités morales.(3)[553] (4) Sulaiman bin Ibrahim Qandouzi Hanafi a passé ces mots contenus dans le livre Fasl al-Khitab, écrit par Muhammad Khajah Parsaï :

Abalhassan Ali Hâdi était un homme serviteur, un savant de la jurisprudence et un Imam.

Mutawakil a été dit : Il a caché des armes dans sa maison et il a l’intention de s’emparer du califat. Lui, il a confié la mission à quelques-uns de s’attaquer pendant la nuit à sa maison. Ils l’ont trouvé dans un état où, portant une chemise et un chapeau en laine, il était assis en direction de la Mecque. Il n’y avait aucun tapis autre que les graviers de sable et il s’occupait de la récitation du Coran et de murmurer les versets contenants les annonces et les menaces. Les agents l’ont emmené dans ce même état vers Mutawakil, lequel le vénéra dès son arrivée et le fit assoir près de soi. Imam lui parla. Mutawakil pleura, ayant entendu ses paroles et dit : O Abalhassan ! Est-ce que tu dois quelque chose à payer ? Imam répondit : Oui ! Je dois quatre mille dinars. Mutawakil ordonna qu’on paie quatre mille dinars à lui et le respecta au Muhammad bin Ahmad a transmis cette parole de l’oncle de son père : Un jour, j’étais en compagnie d’Imam Hâdi et je lui dis :

Mutawakil a coupé mon salaire car il a trouvé que je suis un de vos

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1- [551] Manaqib Al Abi Talib, V4, P432.
2- [552] Al-Fusul al-Muhimmah, P264.
3- [553] Al-Thawa’ïq al-Muharraqah, V1, 207.
4- [554] Al-Fusul al-Muhimmah, P264.

compagnons. Je vous demande d’en parler avec lui. Il me répondit :

Ça s’arrangera bien, s’il plaît à Dieu.

La nuit, l’envoyé de Mutawakil frappa à ma porte et me dit :

Mutawakil t’a convoqué. Je suis allé chez lui et il m’a dit : O Abu Moussa ! Mes besognes ont été une raison pour que je t’oublie.

Combien est-ce que je te dois ? J’ai répondu : Ce que tu as toujours eu l’habitude de me donner ; j’ai décrit ce qu’il fallait me payer. Il commanda qu’on m’en paie le double.

J’ai demandé à Fath bin Khaqân : Est-ce qu’Ali bin Muhammad est venu ici ou écrit une lettre à Mutawakil ? Il dit que non. Puis je me rendis chez Imam (p) qui me dit : O Abu Moussa ! Est-ce que la somme a été suffisante ? J’ai dit : Par la bénédiction qu’apporte votre présence, Mon Seigneur ! Mais ils ont dit que vous n’étiez pas allé chez Mutawakil pour demander quelque chose.

Il répondit : Dieu Eminent sait que dans les difficultés, nous ne nous tournons que vers lui. Dieu nous a habitués à ce que nos prières soient acceptées. J’ai peur que si je change cette habitude, Dieu refuse désormais sa grâce.(1)[555] La science d’Imam Comme nous avons précédemment dit, la maitrise des sciences de la religion et l’expertise dans la jurisprudence font partie des conditions nécessaires de l’Imamat. La raison d’être la plus importante d’un Imam et sa responsabilité la plus grande est la sauvegarde des savoirs de la religion et sa distribution. Il n’y a aucune différence à cet égard entre les Imams. Les ressources des savoirs de la religion ont été à la disposition de chacun d’entre eux qui était assidu pour accomplir cette tâche. Si certains ont été moins proliférant sur la question de la diffusion des hadiths, c’était plutôt pour les conditions du temps et les obstacles créés par les gouverneurs oppressants et les ennemis d’Ahl al-Bayt.

Tout comme ses ancêtres vénérables, Imam Hâdi (p) était un homme parfait qui, collectionnant toutes les vertus humaines et

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1- [555] Yanabi al-Muwaddah, P264.

ayant les savoirs de la religion à sa disposition, il s’efforçait de diffuser ces connaissances. Malheureusement ; il était dans une situation difficile et confronté à des obstacles abondants qui le rendaient incapable d’accomplir ses devoirs selon son voeu.

Cet Imam vénérable vécut environ 42 ans, étant confié de l’Imamat à huit ans. La durée de son Imamat fut environ 33 ans, au début de laquelle il habita à la Médine pour 22 ans presque. L’Histoire se rappelle que les agents recrutés par les gouverneurs de Bagdad le surveillaient en permanence. Des chiites et des étudiants avaient naturellement des difficultés et des obstacles à connaître.

Mutawakil, le calife abbaside ne s’en tint pas à seulement le surveiller à distance et appuyé par la persévérance des agents en Médine, le convoqua à Bagdad pour le replacer à Samara et dans la région « Askar » qui servait de demeure pour les militaires.

Depuis ce temps (l’an 243 de l’hégire), il fut sous la surveillance intensifiée des agents secrets et des militaires et ses contacts avec les chiites furent interrompus ou réduits au minimum. Sous ces conditions, qui avait donc la témérité, de lui livrer des sommes ou profiter de ses savoirs ? Pour cette raison même, les hadiths narrés de Son Eminence ne sont pas abondants. Pourtant, un nombre d’hadiths de lui nous est arrivé concernant les principes de la religion et l’idéologie, la morale et les oraisons, les écoles différentes de la jurisprudence, ont été narré de Son Eminence et enregistrés dans les livres d’hadith. L’étude de ces livres nous mène à connaître le niveau de la maîtrise de Son Eminence.

Son Eminence a élevé un grand nombre d’étudiants dont les noms ont été enregistrés dans les livres d’hadith, les livres d’histoire et les livres des célébrités. L’auteur du livre Manaqîb a énuméré les compagnons de Son Eminence comme tel : Davoud bin Zaïd Abu Salim Zankân, Hussein bin Muhammad Madaêni, Ahmad bin Ismaïl bin Yaqtin, Bashr bin Bachar Neyshabouri Shadhani, Sulaiman bin Jafar Marwzi, Fat’h bin Zaïd Jurjani, Muhammad bin Saïd bin Kulthum (un orateur), Muawiya bin Hakim Koufi, Ali bin Muhammad bin Muhammad Bagdadi, Abu Al-Hassan bin Rajâ Ibratâ’ï.(1)[556]

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1- [556] Manaqib Al Abi Talib, V4, P442.

P113. Al-Fusul al-Muhimmah, P259. Matalib al-Suul, V2, P144.

Onzième Imam infaillible : Hassan Askari (p) La naissance et le martyre Imam Hassan Askari (p) naquit le huit du mois de Rabi al-Sani de l’an 232 de l’hégire en Médine. Son nom fut Hassan et celui son père Ali bin Muhammad et sa mère s’appelait Hadith ou Susan.

Il était surnommé Abu Muhammad et ses titres furent Samit, Hâdi, Rafîq, Zakki, Naqî, Khalis, et Askari.

Il décéda le huit du mois Rabi al-Sani de l’an 260 de l’hégire à « Sar Man Raï » et on l’enterra à côté de la tombe de son père.

A cette époque, vingt-huit ans avaient passé de sa noble existence.

La période de son Imamat fut environ six ans.(1)[557] Les preuves de son Imamat

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1- [557] Manaqib Al Abi Talib, V4, P434.

Comme nous avons précédemment dit, on peut diviser les preuves et les arguments de l’Imamat en deux parties distinctes : D’abord, les raisonnements généraux servant à prouver l’authenticité de chacun des Imams. Cette catégorie de preuves a été longuement discutée. Ensuite, des raisonnements particuliers utilisés pour authentifier un Imam singulier. Comme celles présentées par un Imam à l’encontre de l’Imam suivant. Ici, nous nous en tenons à citer ces preuves :

Abdul-Adhim bin Abdallah bin Hassani raconte qu’il était un jour chez Ali bin Muhammad (p) quand celui-ci lui dit : « Bravo Abalqâssîm ! Tu es notre partisan véridique. » J’ai dit : O fils du Messager de Dieu ! Je voudrais vous présenter ma foi et si elle vous semble bonne et authentique, je serai de cette foi jusqu’à la fin de ma vie. Imam me dit : Présente-la Abalqâssîm ! J’ai poursuivi :

Dieu est unique et sans pareil…puis j’ai dit : Muhammad (P) est son serviteur, le Messager de Dieu et le dernier des prophètes et aucun prophète ne viendra après lui. Imam, le calife et le commandant sera, après lui, le Seigneur des croyants Ali bin Abi-Talib (p) et les suivants ; Jafar bin Muhamad, Moussa bin Jafar, Ali bin Moussa, Muhammad bin Ali (p) et après lui, tu seras Imam.

Ali bin Muhammad (p) me dit : « Et après moi, mon fils Hassan sera Imam. Comment seront les gens à propos de son successeur ? » J’ai dit : O mon Seigneur, comment ? Il dit : Il sera invisible et il sera interdit qu’on prononce son nom jusqu’à ce qu’il réapparaisse pour remplacer sur la terre, la violence et la discrimination par la justice et l’équité.

Puis Imam Ali bin Muhammad (p) a dit : Je jure sur Dieu que ceci est la foi véridique que Dieu a choisie pour ses serviteurs. Reste fermement dans cette foi et que Dieu affermisse tes pas dans la vie d’ici-bas et dans celle d’au-delà.(1)[558] Abu Hachem Davoud bin Qassîm Jafari a transmis cette parole de Son Eminence Hassan Askari (p) : « Mon successeur sera mon enfant Hassan, mais quel sera votre état avec le successeur du successeur ? » J’ai dit : Que ma vie soit un sacrifice pour vous !

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1- [558] Al-Irshad, V2, P313 et Behar al-Anwar, V50, PP 235-238

Pourquoi ? Il dit : « Car vous ne verrez pas cette personne et il vous sera interdit en plus de prononcer son nom. » J’ai dit : Comment donc faut-il le nommer ? Il dit : « Dites : Hujjat fils d’Hujjat. »(1)[559] Saqr ibn abi Dalfi a raconté : Après que Mutawakil a convoqué mon seigneur, Son Eminence Abu al-Hassan (p) à Bagdad, j’y suis parti pour trouver des nouvelles lui concernant. Mutawakil me jeta un regard pour dire : Pour quelle raison es-tu venu ici ? J’ai dit : O maître ! Je suis venu par la bienveillance. Il me dit de m’assoir.

Diverses pensées m’assaillirent et je me suis dit : Quelle erreur j’ai commise pour être venu ici ! Mutawakil commanda aux gens de partir. Puis il me demanda pour quelle raison étais-je allé là-bas.

J’ai dit : Par la bienveillance. Il dit : Peut-être pour visiter ton seigneur ? J’ai dit : O seigneur des croyants ! Qui est mon seigneur ? Il dit : Tais-toi ! Ton seigneur est véridique ! N’aies pas peur ! Je suis de ta foi. J’ai dit : Que Dieu soit loué. Il dit : Veux-tu rencontrer ton seigneur ? J’ai dit : Oui. Il dit : Assis-toi et attend que le facteur sorte.

Après qu’il sortit, le calife dit à son serviteur : Prend la main de Saqr et le conduis vers la case où cet Alawite est détenu et ensuite, les laisser seuls qu’ils puissent parler en privée.

Saqr dit : Le serviteur me conduisit vers une case et puis il sortit.

J’ai trouvé Son Eminence Aba al-Hassan (p) assis sur un tapis en paille et une tombe avait été creusée devant lui. J’ai salué Son Eminence et je me suis assis. Il dit : O Saqr ! Pourquoi es-tu venu ici ? J’ai dit : Pour prendre de nouvelles vous concernant et puis regardant la tombe, j’ai pleuré. Son Eminence me jeta un regard et me dit : O Saqr ! Ne sois point chagriné. Il ne m’arrivera rien de mal. J’ai dit : Que Dieu soit loué. Puis j’ai dit : Mon Seigneur ! On m’a narré un hadith dont je ne connais pas le sens. Il dit : Quel est le hadith ? J’ai dit : Celui du Prophète (P) disant : « N’opprimez point les jours pour ne pas être opprimé », quel est le sens de cet hadith ? Il dit : L’existence des cieux et la terre est subordonnée à la nôtre.

Samedi est le nom du Messager de Dieu et le dimanche celui du

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1- [559] Kifayat al-Athar, P282.

Seigneur des croyants (p), lundi est celui d’Hassan et Hussein (p), mardi est celui d’Ali ibn Hussein, Muhammad ibn Ali et Jafar ibn Muhammad (p), mercredi est celui de Moussa ibn Jafar, Ali ibn Moussa, Muhammad ibn Ali (p)et de moi, jeudi est celui de mon fils Hassan et vendredi celui de l’enfant de mon fils. C’est lui qui remplacera la violence de la terre par la justice et l’équité. C’est le sens des jours auxquels ne soyez jamais hostiles pour qu’ils ne soient point vos ennemis dans la résurrection. Puis, il me dit : O Saqr ! Fais tes adieux avec moi et pars, car ici tu n’es pas en sécurité.(1)[560] Saqr ibn abi Dalf raconte d’avoir entendu d’Ali bin Muhammad ibn Ali de dire : Après moi, mon fils Hassan sera Imam et après Hassan, son fils qui se lèvera pour remplir la terre de la justice ; la terre qui était un lieu de violence et d’oppression.(2)[561] Yahya bin Yassar a dit : Son Eminence Abu al-Hassan (p) avait conseillé à son fils Hassan (p) quatre mois avant sa mort qu’il serait Imam après lui, sollicitant un groupe de ses proches d’en témoigner plus tard.(3)[562] Ali bin Omar Nawafili a dit : On était chez Son Eminence Abu al- Hassan (p) quand son enfant Muhammad passa près de nous et j’ai dit : Que ma vie soit un sacrifice pour vous ! C’est notre Imam après vous ? Il dit : Non, Imam d’après moi sera Hassan (p).(4)[563] Abdallah bin Muhammad Ispahani a transmis cette parole que Son Eminence Abu al-Hassan (p) lui avait adressée : Votre Imam d’après moi sera celui qui dira la prière sur mon cadavre. Il a dit cette chose alors que personne ne connaissait encore Abu Muhammad (p). Après que Son Eminence Abu al-Hassan (p) fasse son passage, son enfant Abu Muhammad (p) dit des prières sur son cadavre.(5)[564] Ali bin Jafar a dit : J’étais chez Son Eminence Abu al-Hassan (p) quand son enfant Muhammad mourut. Son Eminence dit à son enfant Hassan (p) : Mon fils ! Remercie Dieu pour t’avoir confié l’Imamat.(6)[565]

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1- [560] Idem, P284.
2- [560] Idem, P284.
3- [562] Idem, P288.
4- [563] Al-Irshad, V2, P314.
5- [564] Idem, P314.
6- [565] Idem, P315.

Ahmad bin Muhammad bin Abdallah bin Marwan a dit : Au moment du passage d’Abu Jafar Muhammad bin Ali (p) j’étais présent. Son Eminence Abu al-Hassan (p) entra. On lui présenta une chaise où il s’assit. Les gens de sa famille étaient autour de lui et son enfant Abu Muhammad (p) était aussi dans un coin. Après qu’il soit libre, ayant fini l’enterrement d’Abu Jafar (p), il regarda son enfant Abu Muhammad pour lui dire : Mon fils ! Remercie Dieu pour t’avoir confié l’Imamat.(1)[566] Ali bin Mahziar raconte d’avoir adressé à Son Eminence Abu al- Hassan (p) : S’il vous arrive un accident (ne plaise à Dieu), à qui devrons-nous nous adresser ? Il dit : Mon pacte sera passé à Hassan, mon enfant ainé.(2)[567] Ali bin Omar Attar a dit : Je suis entré chez Son Eminence Abu al- Hassan (p), alors que son enfant Abu Jafar était vivant et on croyait qu’il serait le successeur de son père. J’ai dit : Que ma vie soit un sacrifice pour vous ! Lequel de tes enfants a plus de chance d’être choisi comme ton successeur ? Il dit : Pour aucun d’entre eux il n’y a pas d’avantage de chance et il faut attendre jusqu’à ce ma consigne vous arrive. Ali bin Amro a dit : J’ai écrit plus tard une lettre à Son Eminence pour lui dire : A qui passera l’Imamat ? Il m’écrit en qualité de réponse : A mon enfant ainé. Et Abu Muhammad (p) était plus âgé qu’Abu Jafar.(3)[568] Saad bin Abdallah a transmis cette parole d’un groupe de gens comme Hassan bin Hussein Aftas : Après le décès Muhammad bin Ali bin Muhammad, nous sommes entrés dans la maison d’Abu al- Hassan (p). On avait mis un tapis dans la cour de la maison et les gens foule étaient assises autour de Son Eminence. On devinait que la foule présente était d’un nombre environ cent cinquante personnes des familles Bani Abbas et Abu Talib, à part les serviteurs et les autres.

Entre temps, Hassan bin Ali (p) entra alors avec des cols déchirés par le chagrin et se tint debout au côté droite de son père. Son Eminence Abu al-Hassan lui regarda pour dire : Mon enfant ! Remercie Dieu Eminent pour t’avoir confié l’Imamat.

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1- [566] Idem, P315.
2- [567] Idem, P315.
3- [568] Idem, P316.

Puis Hassan pleura et prononça les mots de retour vers le créateur, disant : « Loué soit Dieu qui est le Seigneur des mondes et que nous remercions pour nous avoir accordé de ses bénéfices parfaits ; nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons. » Nous avons demandé : Qui est-ce ? Et nous sommes dits que c’était son enfant Hassan. Il semble qu’il avait vingt ans environ. C’est alors que nous l’avons connu, apprenant qu’il avait été choisi comme successeur d’Imam.(1)[569] Muhammad bin Yahya a dit : Après le décès d’Abu Jafar, je suis entré chez Son Eminence Abu al-Hassan (p). Et je lui ai dit mes condoléances pour le décès de son enfant et alors qu’Abu Muhammad (p) était assis auprès de lui et pleurait, Son Eminence Abu al-Hassan (p) tourna vers lui et dit : Dieu l’a remplacé par toi.

Remercie donc Dieu Omnipotent et Glorieux.(2)[570] Shahvieh bin Abdallah a raconté que Son Eminence Abu al-Hassan (p) lui avait écrit : Après le décès d’Abu Jafar, tu t’inquiétais pour savoir qui serait mon successeur. Mais ne sois pas soucieux car Dieu n’abandonne pas dans la perte, ceux qu’il a conduits. Ton Imam d’après moi sera Abu Muhammad. Tous les savoirs nécessaires sont à sa disposition. C’est par la providence que quelqu’un précède ou qui succède: « Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable. » La Vache 2:106.(3)[571] La vertu et la magnanimité Cheikh Mofide a écrit : Après Abu al-Hassan Ali bin Muhammad (p), son fils Abu Muhammad Hassan bin Ali (p) accède à l’Imamat, car il collectionnait les vertus diverses. Par tout ce qu’il méritait d’être Imam et président de la société des croyants, comme la science, la vertu, la perfection, la sagesse, l’innocence, le courage, la générosité, les services abondants, il était supérieur à tout le monde. En plus, il était présenté par son père vénérable en tant qu’Imam.(4)[572]

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1- [569] Idem, P316.
2- [570] Idem, P319.
3- [571] Idem, P316.
4- [572] Idem, P317.

Hussein ibn Muhammad Ashâri, Muhammad bin Yahya et d’autres ont témoigné : Ahmad ibn Ubaïdallah Khaqân était responsable à Qom, de préserver les biens publics et de récolter les taxes ; il était l’ennemi d’Ahl al-Bayt.

Un jour, on parlait en sa présence des Alawites et leurs religions quand celui-ci a dit : Je n’ai rencontré à « Sar Man Raï » personne semblable à Hassan bin Ali bin Muhammad dans la grandeur de la conduite, la pudeur, la générosité, la gloire et la gravité parmi les hommes d’Ahl al-Bayt et Bani Hachem. Même les âgés, les grands, les chefs de l’armée et les ministres le préféraient à eux-mêmes.

Ahmad ibn Ubaïdallah a raconté : Un jour, mon père avait organisé une réunion et j’étais debout. Soudain, les gardes sont entrés pour dire : Abu Muhammad bin al-Ridha est à la porte de la maison. Mon père dit à la voix haute : Faites entrer. Je me suis étonné par la témérité des gardes d’avoir osé appeler un homme avec ses titres en présence de mon père car seuls le calife et son successeur avaient le droit d’être appelés par leur titre. Entra alors un jeune homme peu âgé et beau avec une certaine gravité et gloire. L’ayant vu, mon père se leva et s’approcha de lui de quelques pas pour l’accueillir. Je ne me suis pas rappelé qu’il fasse une chose pareille pour une autre personne. Il l’enlaça et embrassa son visage. Puis le fit assoir et assis lui-même en face de lui, se mit à lui parler.

Pendant leur conversation, je l’ai entendu dire à plusieurs reprises :

Que ma vie soit un sacrifice pour toi ! J’étais parfaitement surpris par la conduite de mon père. A ce moment, le gardien vint pour dire à mon père : Muwaffaq (Ahmad bin Mutawakil Abbasside) le calife demande l’autorisation d’y entrer.

C’était coutumier chez mon père que quand Muwafaq allait entrer chez mon père, les gardiens et les chefs de guerre faisaient deux queues parallèles pour qu’il entre et qu’il sorte. Mon père dit alors aux gardiens d’emmener Abu Muhammad par derrière la queue pour que Muwafaq ne puisse le voir.

Muwafaq entra. Mon père fit les salutations avec lui et il sortit. J’ai demandé aux gardiens de mon père : Qui était cet homme que

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vous avez reçu ainsi et que mon père a tellement respecté ? Ils ont dit : C’est un Alawite qui s’appelle Hassan bin Ali et surnommé Ibn al-Ridha.

Ceci augmenta ma surprise. Puis mon père fit sa prière nocturne et se résigna pour accomplir ses devoirs administratifs. Je me suis approché de lui. Il me demanda : Ahmad ! As-tu besoin de quelque chose ? J’ai dit : Oui mon père ! Si vous me le permettez. Qui était cet homme venu au matin chez vous et pourquoi l’avez-vous tant vénéré ? Mon père me dit en qualité de réponse : Cet homme est Imam des apostats, Hassan ibn Ali, surnommé Ibn al-Ridha. Après un silence, il dit : Mon fils ! Si le califat est sorti des mains de Bani Abbas, il sera le seul digne d’être calife parmi les hommes de Bani Hachem car il est sans pareil dans la vertu, la chasteté, la bonne conduite et la maîtrise de ses émotions, les services et la bonne morale. Si tu avais connu son père, tu le trouverais un homme généreux et vertueux.

Ahmad dit : Furieux par le comportement de mon père, j’ai décidé de mener une enquête sur Ibn al-Ridha. J’ai parlé à ce propos avec Bani Hachem, les chefs de guerre, les notaires, les juges, les juristes et d’autres. Tout le monde le vénérait et le préférait aux autres. Ainsi, j’ai appris sa gloire et sa grandeur.(1)[573] Muhammad bin Ismaïl Alawi a dit : Abu Muhammad (p) fut emprisonné avec Ali bin Utamish qui était l’ennemi d’Ahl al-Bayt et la famille d’Abu Talib ; lui disant : Fais ceci et cela avec Abu Muhammad (p). Au bout de quelques jours, il fut devenu un partisan fervent d’Imam le vénérant et glorifiant son nom.(2)[574] Muhammad bin Ismaïl bin Ibrahim bin Moussa bin Jafar a raconté qu’un groupe des gens de Bani Abbas étaient allés chez Salih bin Wassif, le gardien de la prison où Abu Muhammad (p) était détenu pour lui dire : Sois dur avec Abu Muhammad dans sa détention. Il répond : Qu’est-ce que je dois faire ? J’ai choisi deux malfaiteurs pour sa cellule mais au bout de quelques jours, ils sont devenus des gens de haut rang, pratiquant la prière et les services religieux.

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1- [573] Idem, P318.
2- [574] Idem, P319.

Il appela les deux gardiens et leur dit : Pourquoi n’êtes-vous pas durs envers cet homme ? Ils dirent : Qu’est-ce que nous pouvons dire à propos d’un homme qui jeûne tous les jours et qui passe toutes les nuits dans la prière ? Qui ne parle à personne et ne s’occupe que des devoir de sa foi ? Quand il nous regarde, nous tremblons dans un état d’esprit où nous sommes hors de nous.

Ayant entendu ces choses, ils retournèrent désespérés.(1)[575] Abu Hachem Jafari a dit : J’ai écrit une lettre à Son Eminence Abu Muhammad (p) où je me suis plaint de la situation difficile de la prison. Il m’écrivit en réponse : Aujourd’hui, tu feras la prière du midi dans ta propre maison. Par hasard, je suis libéré le même jour et j’ai fait ma prière dans ma maison. J’avais aussi des difficultés matérielles dont je voulais parler dans ma lettre pour Son Eminence, mais ayant honte, je n’arrivais pas à le faire. Arrivé chez moi, j’ai reçu une somme de cent dinars envoyée par Son Eminence qui dans une lettre, il m’avait écrit : Si tu as un besoin, demande-le à moi et n’aies pas honte pour que Dieu enlève ton besoin.(2)[576] Cette parole d’Abu Muhammad (p) adressée un jour à sa mère a été transmise par Muhammad bin Abi Dhaâfran : Il m’arrivera à l’an 260, des difficultés très dures et je crains qu’un désastre soit à l’affût. Troublée par ces nouvelles malheureuses, j’ai pleuré. Mais il dit : Il n’y a aucune issue. Ceci arrivera. Ne sois point impatiente et ne pleure pas.

Au mois de Safar de l’an 260 de l’hégire, Um Muhammad (p) est atteinte d’une certaine trouble. Elle sortait de temps en temps de la Médine à la recherche des nouvelles. Enfin, elle apprit que Mutamîd le calife avait emprisonné Imam et son frère Jafar. A travers Ali bin Jarir le gardien de la prison, Mutamîd prenait les nouvelles sur l’état de Son Eminence et la réponse d’Ali fut toujours la même : Il s’occupe en permanence des services ; jeûnant pendant les jours et faisant la prière durant les nuits. Un jour, il demanda au gardien sur Son Eminence et reçut la même chose.

Puis il dit : Vas le libérer tout de suite et lui saluant de ma part, disle de retourner à sa maison.

ص: 257


1- [575] Idem, P313.
2- [576] Idem, P321.

Le gardien poursuit : Quand je suis arrivé à la porte de la prison, j’ai constaté qu’un âne était là-bas pour servir du moyen de transport.

Je suis entré dans la prison. Son Eminence portait ses chaussures et son vêtement et il était prêt à partir.

Dès qu’il m’a vu, il se leva. Je lui annonçai sur sa libération.

Il sortit de la prison et monta à l’âne sans partir. J’ai demandé :

Pourquoi vous ne partez pas ? Il dit : Je ne pars pas avant que mon frère Jafar ne soit libéré. Vas dire à Mutamîd : Moi et Jafar, nous sommes sortis d’une même maison et si nous ne retournons pas ensemble, il y aura des problèmes. Le gardien de la prison transmit le message de Son Eminence à Mutamîd et celui-ci répondit : Je libère Jafar aussi pour vous ; quoique je l’aie emprisonné pour avoir commis un crime vous atteignant et son âme. Il libéra Jafar aussi et ils sont de retour vers la maison.(1)[577] Il a été transmis que Bahlul, avait rencontré Imam Hassan Askari (p) dans son enfance, pleurant. Bahlul croyait qu’il pleurait car il n’avait pas de jouet. Il s’approcha de lui et dit : Ne pleure pas ! Je t’achèterai des jouets. Son Eminence répondit ! O Abruti ! Nous n’avons pas été créés pour jouer. Bahlul dit : Pourquoi donc sommes-nous créés ? Il dit : Pour le savoir et le service. Bahlul demande encore : Pourquoi ? Et Imam lui récita ce verset coranique : Pensiez-vous que Nous vous avions créés sans but et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous ? Les Croyants 23 :

115. Puis Bahlul lui demanda une oraison. Son Eminence récita des poèmes en retour et s’évanouit. Après qu’il ait repris ses sens, Bahlul lui dit : Mais tu n’es qu’un enfant sans aucun devoir, de quoi as-tu peur ? Il dit : J’ai vu ma mère qui alluma les grands morceaux de bois avec des petits morceaux et j’ai eu peur d’être le petit morceau du feu d’enfer.(2)[578] Muhammad bin Ali bin Ibrahim bin Moussa bin Jafar a raconté : La vie fut dure pour nous et mon père me dit : Allons vers cet homme (Abu Muhammad S.L.) car j’ai entendu parler de sa générosité. J’ai demandé à mon père : Tu le connais ? Il dit : Je ne le connais pas et je ne l’ai jamais vu.

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1- [577] Nour al-Abthar, P183 et Al-Thawa’ïq al-Muharraqah, V1, 207.
2- [578] Idem, P329.

Nous sommes mis en route, en compagnie de mon père, vers Son Eminence. Chemin faisant, mon père me dit : J’ai besoin de cinquante drachmes : Deux cents drachmes pour les vêtements, deux cents pour payer ma dette et cent drachmes pour les frais de la vie. Je me suis dit : Si seulement il me prête trois cents drachmes : Cent drachmes pour acheter un âne, cent drachmes pour les frais de la vie et cent drachmes pour les vêtements. Et ensuite, je pars pour Jabal.

Muhammad poursuit : Dès que nous sommes arrivés, un servant sortit et annonça : Qu’Ali bin Ibrahim et son fils Muhammad entrent.

Nous sommes entrés chez Son Eminence et nous l’avons salué et il dit à mon père : O Ali ! Pourquoi n’es-tu pas venu chez nous plus tôt ? Mon père répondit : J’avais honte de me présenter chez vous dans un pareil état.

Au moment de sortir, le serviteur de Son Eminence rendit un sachet à mon père, disant : Voici cinq cents drachmes dedans : Deux cents pour les vêtements, deux cents pour payer la dette, cent pour les frais de la vie. Puis il me donna un sachet pour dire : Il y a trois cents drachmes dans ceci : cent drachmes pour acheter un âne et deux cents pour les frais de la vie. Ne vas pas à Jabal mais vas à Souraâ.

Muhammad changea d’avis et au lieu d’aller à Jabal, il partit pour Souraâ où il se maria. Après un temps, une somme de mille dinars lui fut envoyée de la part d’Imam Hassan Askari (p).(1)[579] La science d’Imam Comme ses ancêtres vénérables, Imam Hassan Askari (p) maîtrisait tous les savoirs de la religion et de la jurisprudence islamique. Il avait toutes les ressources des savoirs religieux et de l’Imamat à sa disposition et il était accordé de l’innocence par la Divinité. Il considérait son devoir de diffuser les sciences de la religion et les conserver, sans vouloir se débarrasser de cette responsabilité.

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1- [579] Idem, P334.

Bien sûr, les Imams n’ont pas vécu dans des situations identiques.

Afin d’accomplir les tâches de l’Imamat, y compris celle de la diffusion des savoirs, chacun d’eux a agi selon ses conditions.

Malheureusement, les savoirs nous arrivant d’Imam Hassan Askari (p) ne sont pas aussi abondants que ceux de ses ancêtres et en particulier, d’Imam Muhammad Baqir et Imam Sadiq (p).

Pour expliquer ce fait, nous pouvons donner deux raisons principales :

A) Il vécut sa vie à « Sar Man Raï » dans une région habitée par les militaires et des agents secrets des califes contemporains le surveillaient. En effet, ses rencontres et ses transmissions d’idées étaient grandement limitées et par conséquent, ses hadiths ne sont pas du nombre de ses ancêtres.

Pourtant, il existe des hadiths divers couvrant un vaste champ de questions concernant le monothéisme, la résurrection, l’Imamat, la morale, les oraisons, les écoles différentes de la jurisprudence, contenus dans les livres d’hadith.

B) Il est probable qu’un grand nombre d’hadiths de Son Eminence et d’autres Imams ont été perdus dans le temps et qui ne sont pas accessibles. Pendant une période assez courte de six ans seulement, Son Eminence put élever d’abondants de disciples et de conteurs d’hadiths dont les noms ont été enregistrés dans les registres concernant.(1)[580] .

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1- [580] Idem, P330.

Un chercheur a réuni les hadiths de Son Eminence sur la science idéologique, la morale, les oraisons, les raisonnements et les écoles différentes de la jurisprudence pour être publiés dans un volume nommé Musnad al-Imam al-Hadi. Ce livre contient les 180 noms de conteurs d’hadiths.

Douzième Imam infaillible - Son Eminence Mahdi Dieu fasse qu’il soit tôt de retour La naissance et le martyre Hujjat bin al-Hassan (p) naquit à la veille du 15 du mois de Shaban de l’an 255 de l’hégire à Samara. Son nom fut Mohammad et son surnom celui du Prophète (P) : Abu al-Qasim. Son père est Imam Hassan Askari (p) et sa mère Nargis. Au moment de la mort de son père, il avait cinq ans. Même à cet âge peu avancé, il détenait la sagesse et les savoirs et fut choisi comme Imam, tout comme Son Eminence Jean (p) fut choisi à l’Imamat dans son enfance et Son Eminence Jésus (p) qui fut devenu Imam dans son berceau.(1)[581]

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1- [581]Behar al-Anwar, V50, P313.

Ses titres sont Hujjat, Qâïm, Mahdi, Khalaf Salih, Sahib al-Dhaman et Sahib.(1)[582] Ceux qui l’ont rencontré dans son enfance Un groupe d’amis très proches d’Imam Hassan Askai (p) avait rencontré son enfant ou bien ils avaient entendu parler de lui. Il vient en qualité d’exemple, les quelques témoignages suivants :

Hakimah Khatun, la tante d’Imam Hassan Askari (p) a raconté : « A la nuit de la naissance de Son Eminence Qâïm, j’étais dans la maison d’Imam Hassan Askari (p) et j’ai assisté à la naissance de son enfant. J’ai vu le nouveau-né à ce moment et aussi, encore quelque fois dans la future. »(2)[583] Fat’h (Molla Zrari) a dit : J’ai entendu d’Abu Ali bin Mutahhar de dire : J’ai rencontré l’enfant d’Imam Hassan Askari (p) et puis, il décrit aussi sa taille.(3)[584] Amro Ahwazi a dit : Son Eminence Abu Muhammad (p) me montra son enfant et me dit : « C’est votre Imam ».(4)[585] Ibrahim bin Muhammad a transmis cette parole de Dharif Khadim :

« J’ai rencontré l’enfant d’Imam Hassan (p). »(5)[586] Nassim (le serviteur d’Imam Hussein) a dit : Deux jours après la naissance du Sahib al-Dhaman, je l’ai vu. J’ai éternué. Il me dit :

Que Dieu te pardonne. Je fus content de cette chose.(6)[587] Abu Jafar Omri a dit : Après que Sayed soit né, Abu Muhammad (p) me dit : Appelez Abu Omar. J’étais présent quand il lui dit : « Achète dix mille livres de pain et dix mille livres de la viande pour partager entre les gens de Bani Hachem et puis achète une telle quantité de moutons à sacrifier pour mon enfant. »(7)[588]

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1- [582] Nour al-Abthar, P183 et Al-Thawa’ïq al-Muharraqah, V1, 207.
2- [583] Kafi, V1, P506.
3- [584] Un chercheur a réuni les hadiths de Son Eminence dans un
4- [585] Al-Irshad, V2, P339 et Alâm al-Wari, V2, P214.
5- [586] Alâm al-Wari, V2, P213. Pour plus d’informations sur Son
6- [587] Al-Irshad, V2, P351.
7- [588] Idem, P352.

Abu Qanim a dit : Un enfant fut né pour Abu Muhammad (p) qu’il appela Muhammad. Trois jours après de sa naissance, il le présenta à ses compagnons et dit : « Votre Imam d’après moi et votre calife et mon successeur sera cet enfant. C’est le même Qâïm (qui se lève) que le monde attend pour qu’il le remplisse de la justice et l’équité tout comme il était plein de violence et de discrimination. »(1)[589] Muhammad bin Hassan Karkhi transmet cette parole d’Abu Haroun : « J’ai vu Sahib al-Dhaman. Sa naissance fut dans un vendredi de l’an 256 de l’hégire.(2)[590] Muhammad bin Ibrahim Koufi a dit : Abu Muhammad (p) a envoyé un mouton égorgé pour l’un de ses compagnons et pour lui dire :

C’est un sacrifice pour Muhammad, mon enfant. »(3)[591] Hassan bin Mundhar a transmis cette parole de Hamdhah bin Abu- Alfat’h : « Annonce faite à vous ! Un fils est né la veille pour Abu Muhammad (p) qui nous ordonna de cacher cette chose. » Nous avons demandé quel était son nom et il dit : Son nom est Muhammad et son surnom est Jafar. »(4)[592] Hassan bin Hussein Alawi a dit : « Je me suis rendu chez Abu Muhammad Hassan bin Ali (p) à Sar Man Raï pour lui féliciter la naissance de son fils Qâïm.

»[593](5) Ibrahim, l’ami de Son Eminence Abu Muhammad (p) a raconté que son seigneur lui avait envoyé quatre moutons avec une lettre où il avait écrit : « Sacrifie-les pour mon fils Mahdi. Mange-en toi-même et fais aussi manger aux chiites. »(6)[594] Les preuves de son Imamat Cheikh Mofide a écrit à cet égard : « Nous avons précédemment remarqué les preuves présentées par le Prophète (P), par le Seigneur des croyants Ali ibn Abi Talib (p) et d’autres Imam (p)jusqu’à son père Imam Hassan (p) pour attester son

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1- [589] Idem, P353.
2- [590] Idem, P354.
3- [591] Alâm al-Wari, V2, P217.
4- [592] Behar al-Anwar, V51, P5.
5- [593] Idem.
6- [594] Idem, P15.

l’authenticité de son Imamat. Son père vénérable a choisi son enfant à l’Imamat en présence de ses compagnons les plus véridiques et les chiites singulièrement authentiques ».(1)[595] Il a écrit aussi :

« Parmi les preuves sur l’authenticité de l’Imamat de Qâïm Muhammad bin Hassan (p), il y a celle sur la nécessité de l’existence d’Imam innocent dans tous temps, celui qui est exempt du péché et d’erreur et qui n’a pas besoin des savoirs des gens de son temps car aucune époque ne peut se voir dépourvue d’un gouverneur appelant les gens aux bienfaits, les éloignant de la corruption, punissant les criminels, conduisant les ignorants, exécutant les punitions, établissant les lois divines, choisissant les fonctionnaires, préservant le pays islamique d’être violé par les ennemis et organisant la prière de vendredi et les fêtes islamiques.

A partir de certaines preuves, nous avons montré qu’une telle personne doit être innocente et que chaque Imam doit présenter l’Imam suivant, ou un miracle accompli par celui qui prétend peut témoigner de sa véridicité en tant qu’Imam.

Après le décès d’Imam Hassan Askari (p), il n’y avait personne à part son enfant Mahdi, ayant les conditions nécessaires à l’Imamat.

Son Imamat a donc été authentifié et n’a plus besoin des preuves.

[596](2) Ishaq bin Saad Ashaâri a dit : Je me suis rendu chez Imam Hassan ibn Ali Askari (p) pour lui dire : « O Fils du Messager de Dieu ! Qui sera après vous l’Imam et votre successeur ? » Son Eminence se leva et entra vite dans la maison. Peu après, il rentra avec un enfant sur ses épaules et qui était aussi belle que la lune. Il avait environ trois ans. Puis, il dit : « O Ahmad bin Ishaq ! Si Dieu et les Imams ne te chérissaient pas, je ne te montrerais jamais mon enfant. Cet enfant porte le même prénom et le même surnom que ceux du Messager de Dieu (P). Il est celui qui remplira le monde de justice comme il avait été rempli de l’iniquité et de violence. O Ahmad ! Il est comme Khidhr et Dhul-Qaraneïn. Je jure sur Dieu ! Il sera absent si longtemps qu’il ne sauvera que ceux priant pour

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1- [595] Idem, P15.
2- [596] Idem.

l’approche de sa réapparition et dont la foi a été solidifié par Dieu ».

Ahmad bin Ishaq dit : Est-ce qu’il a un signe qui assure mon coeur ? Alors, l’enfant se mit à dire dans un arabe éloquent : « Je suis Imam éternel de Dieu sur sa terre et le vengeur de ses ennemis ».

Ahmad poursuit : Heureux par ces mots, je suis sorti de chez eux.

Un autre jour, je suis retourné et j’ai dit : O Fils du Messager de Dieu ! Qu’entendez-vous par la comparaison avec Khidhr et Dhul- Qaraneïn ? Il dit : « l’absence ». J’ai dit : « O Fils du Messager de Dieu ! Son absence sera longue ? ». Il dit : « Oui, je jure sur Dieu ! Elle sera tellement longue que la plupart de ceux ayant foi dans son Imamat, retourneront de leur foi, à part ceux auxquels Dieu a accordé l’amour pour nous et dont il a solidifié la foi. O Ahmad ibn Ishaq ! Son absence sera ordonnée par Dieu et un mystère parmi les mystères divins. Tiens bien dans ton coeur ce que je viens de te dire sans le révéler aux étrangers (à la foi). Remercie Dieu pour être avec nous dans la résurrection ».(1)[597] Muhammad bin Ali bin Balal a dit : « Son Eminence Abu Muhammad Hassan bin Ali (p) me parla de son successeur deux ans avant son décès. Encore une fois, trois jours avant sa mort, il m’en parla de nouveau ».(2)[598] Amrou Ahwazi a dit : Abu Muhammad (p) me montra son enfant pour dire : C’est votre Imam après moi.(3)[599] Muhammad bin Uthman Omari raconte : Abu Muhammad (p) nous montra son enfant dans sa maison. Nous étions quarante personnes. Il nous dit : « Lui, il sera Imam d’après moi et votre calife. Soumettez-vous à lui et évitez les discordances pour ne point perdre dans votre foi. Soyez vigilants ! Vous ne le verrez plus jamais après ceci ». Ils ont dit : « Après seulement quelques jours, Abu Muhammad fit son passage ».(4)[600] Moussa bin Jafar bin Wahab Bagdadi transmet cette parole de Son Eminence Abu Muhammad Hassan bin Ali (p) : « Il me paraît que vous êtes en désaccord sur mon successeur. Soyez conscients ! Quiconque accepte les Imams d’après le Messager de Dieu mais

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1- [597] Idem, P16.
2- [598] Idem, P28.
3- [599] Al-Irshad, V2, P339.
4- [600] Al-Irshad, V2, P242.

qui nie mon enfant, il est comme celui qui accepte les prophètes sans approuver la mission de Muhammad (P) car la soumission au dernier d’entre nous équivaut celle au premier et le négateur du dernier d’entre nous est comme celui du premier. Sachez que pour mon enfant, il y aura une absence par laquelle les gens douteront de son existence, à part ceux que Dieu préserve ».(1)[601] Muhammad bin Uthman Omari a transmis cette parole de son père : On avait demandé cette question à Abu Muhammad Hassan bin Ali (p) sur ce hadith de ses ancêtres : « Jusqu’à la résurrection, la terre ne sera jamais dépourvue d’exemples (Imam) » et que « Quiconque meurt sans avoir connu l’Imam de son temps, il est mort d’une mort d’ignorant ». Son Eminence répondit : « Ceci est vrai comme maintenant il est jour ». Puis on dit à Son Eminence : « Qui sera l’Imam d’après vous ? » Il dit : « Mon enfant Muhammad sera Imam et exemple pour tout le monde. Quiconque meurt sans l’avoir connu, il sera mort d’une mort d’ignorant. Soyez conscience ! Pour mon enfant, il sera une absence par laquelle, les ignorants s’égareront et les mensongers seront perdus. Ceux qui définissent une date pour son retour, ils mentiront. Il se lèvera. Il me paraît de voir ses drapeaux blancs au-dessus de sa tête à Nadjaf ».(2)[602] Certains des compagnons ont transmis que quand l’esclave d’Abu Muhammad (p) fut enceinte, il lui dit : « Bientôt elle fera naître un bébé garçon. Il s’appellera Muhammad et sera Imam (Qâïm) après moi ».(3)[603] Saqr bin Abi Dalf a transmis cette parole d’Ali bin Muhammad Ali (p) : « Imam d’après moi sera Hassan, mon enfant. Après Hassan sera son fils Qâïm qui remplira la terre de la justice qui était auparavant remplie de la cruauté et de la violence ».(4)[604] D’autres raisons En plus des raisons exprimées, nous avons d’abondamment d’hadiths à notre disposition qu’on peut utiliser pour prouver l’existence du douzième Imam. Ces hadiths se divisent en plusieurs parties :

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1- [601] Alâm al-Wari, V2, P248.
2- [602] Idem, P250.
3- [603] Idem, P252.
4- [604] Idem.

La première partie, sont ceux appartenant au Révérend Prophète (P), disant des califes et des gouverneurs lui succédant être douze personnes, précisant : « Ils seront tous qurayshites et l’Islam ne perdurera que par leur présence.

Amir bin Saad bin Waqâas a dit d’avoir écrit à Djabir bin Samarah :

« Donne-moi des nouvelles de ce que tu as entendu du Messager de Dieu (P) ». Il écrit comme réponse :

Le vendredi par lequel Aslami fut lapidé, j’ai entendu dire du Messager de Dieu : « Cette religion perdurera jusqu’à la résurrection où douze califes tous des qurayshites seront des souverains ».(1)[605] Nous comprenons de ces genres d’hadiths que :

- La religion islamique perdurera jusqu’à la résurrection.

- Pendant ce temps, douze personne tous des qurayshites seront présentés en qualité de calife et de successeurs du Prophète (P).

Pour authentifier ces douze califes, il existe des probabilités dont aucune n’est plausible. La seule opinion acceptable est celle de la secte imamieh pour qui les imams et les califes d’après le Prophète comptent douze, qui sont tous des qurayshites et des enfants de Bani Hachem et dont le douzième s’appelant Muhammad bin Hassan Askari (p) qui est vivant mais absent et qui apparaîtra au moment opportun pour remplir le monde de la justice et de l’équité.

La seconde partie, sont des hadiths comptant les Imams douze personnes et définissant Qâïm et Mahdi comme le dernier d’entre eux :

Salman le persan a dit : Je me suis rendu chez le Révérend Prophète (P) alors qu’Hussein était sur ses genoux. Il baisait ses yeux et suçait sa bouche et il lui disait : « Tu es Sayed et l’enfant d’un Sayed et le père des Sayed. Tu es Imam et l’enfant d’Imam et

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1- [605] Idem.

le père des Imam. Tu es la preuve et l’enfant de la preuve et le père de neuf preuves dont la neuvième sera Qâïm ».(1)[606] La troisième partie, sont les hadiths comptant douze Imam, avec le nom de chacun d’entre eux :

Djabir bin Abdallah Ansari demanda au Messager de Dieu (P) : « O Messager de Dieu ! Quels seront les Imam parmi les enfants d’Ali ibn Abi Talib ? » Il répondit : « Hassan et Hussein sont deux jeunes habitants de Paradis ; après ces deux, Sayed Zeïn al-Abidine Ali bin Hussein et après lui Baqir Muhammad bin Ali. Toi Djabir, tu le rencontreras un jour et je te demande de lui transmettre mes salutations.

Après lui, Sadiq Jafar bin Muhammad, puis Kazim Moussa bin Jafar, puis Ridha Ali bin Moussa, puis Taqi Muhammad bin Ali, puis Naqi Ali bin Muhammad, puis Zakki Hassan bin Ali, puis son enfant Qâïm ou Mahdi qui remplira la terre de la justice comme elle était pleine de la violence et de l’iniquité.(2)[607] Sahl bin Saad Ansari raconte d’avoir demandé à Fatima la fille du Messager de Dieu (P) : Qui sont les Imams ? Elle me transmit cette parole du Messager de Dieu (P) adressée à Ali : O Ali ! Tu seras Imam et le Calife après moi. Tu as plus de droits sur les croyants que ceux-ci sur eux-mêmes. Quand tu quitteras ce monde, ton enfant Hassan sera le plus digne (pour la succession). Quand Hassan passa, Hussein sera le plus digne. Après Hussein, son fils Ali ibn Hussein. Après Ali ibn Hussein, son enfant Muhammad.

Après Muhammad, son fils Jafar. Après Jafar, son fils Moussa.

Quand Moussa dépassa, son fils Ali sera digne. Après Ali, son fils Hassan sera le plus digne. Après Hassan, son fils Qâïm sera le plus digne et par ses mains, l’est et l’ouest de la terre seront conquis.

[608](3) La quatrième partie, sont les hadiths disant que les Imams sont douze et tous innocents :

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1- [606] Idem, P352.
2- [607] Kifayat al-Athar, P290.
3- [608] Idem, P288.

Abu Tufaïl a transmis cette parole du Messager de Dieu (P) adressée à Son Eminence Ali (p) : « Tu es mon avocat sur les morts de ma famille et mon successeur pour gérer les affaires de ma nation. La guerre contre toi équivaut celle déclarée à moi et la paix avec toi est comme la paix avec moi. Tu es Imam et le père des Imams. Il y aura onze Imams parmi tes descendants et qui seront tous innocents et purs. L’un parmi eux sera Mahdi qui remplira le monde de l’équité et de la justice. Gare à ceux qui cherche l’inimitié avec lui ! »(1)[609] La cinquième partie, sont les hadiths qui entendent que les gens d’Ahl al-Bayt resteront dans le monde jusqu’à la résurrection :

Le Messager de Dieu (P) a dit : « Les étoiles du ciel sont les refuges des habitants du ciel. Si toutes les étoiles s’anéantissent, les terrestres mourront de même. Mes gens d’Ahl al-Bayt sont aussi comme les refuges des habitants de la terre. S’ils sont perdus, les terrestres le seront aussi ».(2)[610] Abdallah bin Sulaiman Amiri a transmis cette parole d’Imam Sadiq (p) : « Jamais la terre ne sera vide de Hujjat (preuve), connaissant le permis et l’interdit et conduisant les gens vers le chemin de Dieu ».[611](3) Abu Hamdhah raconte d’avoir demandé à Imam Sadiq (p) : « Estce que la terre peut être dépourvue d’Imam ? ». Il dit : « Non ; si la terre est dépourvue d’Imam, elle sera tombée ».(4)[612] Washa raconte d’avoir demandé à Imam Ridha (p) : « Est-ce que la terre peut être dépourvue d’Imam ? ». Il dit : Non. J’ai dit : On nous a raconté que la terre n’est jamais sans Imam à moins que Dieu ne soit furieux à l’égard de ses serviteurs ? Il dit : « Non, la terre ne peut pas rester dépourvue Imam sans lequel, elle tombera ».(5)[613] Nous pouvons conclure de ces hadiths que l’existence d’Imam (qui est immaculé, un homme parfait et un exemple pour tout le monde) est nécessaire pour la survie de la terre et ses habitants et que la terre n’a jamais été dépourvue d’un Imam innocent. Par

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1- [609] Al-Mustadrak Hakim Neyshabouri, V3, P150.
2- [610] Al-Qaïbah al-Nomani, P68.
3- [611] Idem, P69.
4- [612] Idem, P69.
5- [613] Kamal Addin, V1, P403.

conséquent, on peut dire que ce temps n’est non plus vidé d’Imam ; bien qu’il soit absent et caché de nos yeux.

Ceci est parmi les preuves appuyant l’opinion de la secte d’Imamieh pour laquelle le fils d’Imam Hassan Askari (p), né en 255 de l’hégire, passe pour l’Imam du temps. Celui-ci est caché de nous mais il accomplir ses devoirs jusqu’à ce que la condition soit propice pour sa réapparition et pour qu’il agisse pour corriger ce monde.

Les hadiths successifs sur l’existence de Mahdi et Qâïm Depuis le temps du Révérend Prophète jusqu’au temps d’Imam Hassan Askari (p), on a diffusé des hadiths sur l’existence de Mahdi et de Qâïm. Nous avons abondamment d’hadiths y concernant, contenus dans les livres d’hadiths dont un nombre vient ci-dessous en qualité d’exemple :

Djabir bin Abdallah Ansari transmet cette parole du Messager de Dieu (P) : « Mahdi est l’un parmi mes enfants qui porte les mêmes nom et titre que moi. Dans la nature et la conduite, il est le plus pareil à moi que tout le monde. Il sera dans une absence pendant laquelle le peuple s’égarera et sera perdu. Puis, il se lèvera comme un météore pour remplir le monde de la justice, comme il était plein jusqu’alors, de l’iniquité et de la violence ».(1)[614] Imam Hussein a transmis cette parole de son père Ali ibn Abi Talib (p) : « O Hussein ! Ta neuvième descendance sera le Qâïm, renforçant la foi et développant la justice ». Hussein (p) dit : « O Seigneur des croyants ! Est-ce que ceci arrivera ? » Il dit : « Je jure sur celui qui choisit Muhammad pour être un Prophète, le préférant à tous les autres. Le progrès de la justice par ses mains arrivera après une période d’absence et l’égarement du peuple. Ne seront constants dans sa foi que ceux d’une conviction pure et ferme.

Ceux qui ont signé le pacte avec Dieu de nous aimer et dont la foi véridique est dans les coeurs »(2).[615]

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1- [614] Sahih Muslim, V3, P1453.
2- [615] Yanabî al-Mawaddah, P308.

Après son pacte de paix avec Muawiya et en qualité de réponse aux protestants, Imam Hassans (p) leur dit : « Ne savez-vous pas qu’il n’y a aucun Imam, à moins qu’il ne soit obligé de signer un pacte de paix avec les révoltés contre Dieu, sauf Qâïm derrière lequel, Jésus bin Marie (p) fera sa prière ? Car Dieu Omnipotent et Glorieux le cachera et il sera absent jusqu’à ce qu’il réapparaisse, il n’y aurait aucun pacte l’engageant avec qui que ce soit. C’est la neuvième descendance de mon frère Hussein. Il passera de longues années dans l’absence. Puis, il réapparaîtra avec le visage d’un jeune homme âgé de moins de quarante ans. Dieu est capable de tout ».(1)[616] Hussein ibn Ali Abi Talib (p) a dit: « Qâïm de cette nation sera la neuvième personne de ma descendance. Il sera absent et son héritage sera partagé à son vivant ».(2)[617] Saïd bin Djubaïr a transmis cette parole d’Dheïn al-Abidine Ali bin Hussein (p) : « Il y a chez Qâïm un caractère comme chez Noé : il est la longévité ».(3)[618] Muhammad bin Muslim a transmis ces mots d’Abu Jafar Muhammad bin Ali (p): « Qâïm l’emportera par la peur qu’il crée chez ses ennemis; il sera appuyé par Dieu; la terre lui révélera ses trésors; son royaume s’étendra l’est et l’ouest; par ses mains, l’Islam remplacera toutes les autres religions, quoique les polythéistes le détestent; la terre sera entièrement transformée en un jardin; Son Eminence Jésus descendra pour faire la prière avec lui ».(4)[619] Safwan a transmis ces mots de Son Eminence Sadiq (p) : « Quiconque accepte les Imams mais qui nie l’Imamat de Mahdi, il est comme quelqu’un qui ayant accepté tous les autres prophètes, se détourne de Muhammad (P) ». Ils ont demandé : « O Fils du Messager de Dieu ! Mahdi sera le fils de qui ? » Il dit : « La cinquième personnes de la descendance du septième Imam. Il se cachera de vous et il vous sera interdit de prononcer son nom ».

[620](5)

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1- [616] Qayat al-Maram, V1, P163.
2- [617] Idem, P216.
3- [618] Qayat al-Maram, V1, P193.
4- [619] Al-Mustadrak Hakim Neyshabouri, V3, P150.
5- [620] Al-Qaïbah al-Nomani, P68.

Yunis bin Abdalrahman raconte de s’être rendu chez Moussa bin Jafar (p) pour lui dire : « Es-tu Qâïm ? » Il dit : « Je suis un qâïm véridique, mais le Qâïm qui effacera la terre des ennemis de Dieu pour la remplir de la justice tout comme elle était remplie par l’iniquité et la violence, ce sera la cinquième personne de ma descendance. Il sera longtemps absent, car il a peur pour sa vie.

Certains reviendront de leur foi et certains d’autres resteront fermement dans la foi ». Puis il dit : « Heureux seront nos chiites qui garderont foi en nous dans les jours de son absence et qui éviteront de fréquenter nos ennemis ! Ils nous appartiennent et nous leur appartenons. Ils se contenteront de notre Imamat et nous de leur fidélité. Heureux soient-ils ! Heureux soient-ils ! Je jure sur Dieu ! Ils nous accompagneront dans la résurrection ».(1)[621] Rayyan bin Sallat s’est rendu chez Son Eminence Imam Ridha (p) pour lui dire : « Es-tu le Détenteur de la commande ? Il répondit : Je suis le détenteur de la commande mais pas ce Détenteur de la commande qui remplira la terre de la justice et l’égalité comme elle était remplie de la violence et de la cruauté. Avec ce corps faible, comment je peux être lui ? Qâïm est quelqu’un qui sortira comme les jeunes gens malgré son âge avancé, capable de déraciner les arbres les plus corpulents et de faire tomber les pierres s’il crie entre les montagnes. Il détient la canne de Moïse et la bague de Salomon. Il est la quatrième personne de ma descendance. Dieu le cachera de tous les regards ; puis il réapparaîtra pour remplir la terre de la justice et de l’équité comme elle était remplie de la violence et de la cruauté ».[622] Abduladhim Hassani raconte qu’il s’était rendu chez Muhammad bin Ali bin Moussa, avec l’intention de lui demander sur Qâïm et pour savoir s’il serait Mahdi ou une autre personne : « il me répondit : O Abul-Qasim ! Qâïm est Mahdi qu’il faut attendre au temps de l’absence et auquel se soumettre après sa réapparition. Il est la troisième personne de mes descendants. Je jure sur Dieu qui a désigné Muhammad à être Prophète et nous, à être Imams ! S’il ne reste qu’un jour de la vie, Dieu l’allongera jusqu’à ce Mahdi sorte de l’absence pour remplir le monde de la justice et de l’équité comme il était précédemment plein de la violence et de la cruauté.

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1- [621] Idem, P69.

Dieu corrigera son état pendant une seule nuit comme il a corrigé l’état de Moïse dans une nuit. Moïse est parti chercher du feu et il revint alors qu’il était un prophète ». Puis il dit : « Le meilleur service pour un chiite est attendre la réapparition (de l’Imam Caché) ».[623](1) Saqr ibn Abu Dalf raconte d’avoir entendu d’Imam Ali ibn Muhammad bin Ali (p) de dire : « L’Imam d’après moi est mon enfant Hassan et après Hassan son fils sera la Qâïm qui remplira la terre de la justice et de l’équité comme elle était remplie de la violence et de la cruauté ».(2)[624] Ahmad ibn Is’haq Ashaâri raconte de s’être rendu chez Abu Muhammad Hassan ibn Ali (p) avec l’intention de lui demander sur sa succession quand il me dit : « O Ahmad bin Is’haq ! Dieu le Béni et le Transcendant ne laisse jamais la terre vide d’un Hujjat (preuve) jusuq’à la résurrection. C’est grâce à l’existence de Hujjat que le mal est enlevé des habitants de la terre, qu’il pleut et que les fruits sortent de la terre ». Je lui ai dit : « O Fils du Messager de Dieu ! Qui est Imam et le Calife d’après vous ? » Son Eminence entra vite dans la maison. Peu après, il en sortit alors qu’il portait un bébé avec un visage aussi splendide comme la pleine lune qui avait environ trois ans. Il dit : « O Ahmad ! Si tu n’étais pas cher à nous, je ne te montrerais mon enfant. Il porte le même nom et le même titre que le Messager de Dieu. Il est celui qui remplira la terre de la justice et de l’équité comme elle était auparavant remplie de la violence et de l’injustice ».(3)[625] Ces hadiths et des dizaines d’autres nous font savoir que le Révérend Prophète et les Imams Immaculés (p)ont constamment parlé de l’existence du « Douzième Imam », de « Mahdi » et de « Qâïm » afin de préparer l’opinion publique pour l’accueillir. En vérité, ce qu’ils ont prédit arriva. Il est clair qu’un tel programme est d’abord présenté par le Messager de Dieu (P), puis poursuivi par les Imams Immaculés (p).

Prédiction sur l’Absence

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1- [623] Kamal Addin, V1, P403.
2- [624] Idem, P421.
3- [625] Idem, P433.

Tout comme vous avez constaté dans les hadiths précédents :

Depuis le temps du Prophète (P) jusqu’à l’onzième Imam, la question de l’Absence du Douzième Imam était un sujet présent et débattu parmi les chiites et le Prophète en parlait comme les Imams.

L’absence est l’une des caractéristiques de Son Eminence Mahdi.

En plus des hadiths susdits, abondants sont d’autres hadiths qui ont explicitement parlé de la question de l’absence.

Le Révérend Prophète (P) a dit : « Je jure sur Dieu qui me désigna pour apporter au peuple son annonce ! Qâïm de mes enfants se cachera des regards d’après un pacte, de sorte que la plupart des gens diront : Dieu n’a pas besoin de la famille de Muhammad et un autre groupe de gens douteront de sa naissance. Quiconque vit dans le temps de son absence, il doit s’efforcer de préserver sa foi et son coeur de l’obsession satanique pour éviter de glisser et se détourner de la bonne piste de la foi comme Adam le père des humains que le Satan fit sortir du Paradis. Dieu a laissé au Satan à dominer les hérétiques ».(1)[626] Imam Sadiq (p) a dit : « Si vous entendez la nouvelle sur l’absence de votre Imam, ne niez pas ». (2)[627] Et des dizaines d’autres hadiths :

Tabressi a écrit :

Les nouvelles sur l’absence de l’Imam du temps ont été diffusées avant sa naissance et avant celle de son père et son grand-père.

Les nouvelles que des conteurs d’hadiths contemporains d’Imam Baqir et Imam Sadiq (p)ont enregistrées. L’un des conteurs d’hadiths les plus véridiques est Hassan bin Mahbub Dharrad. Plus de cent ans avant l’Ere de l’Absence, il a enregistré dans son vieux livre et comme il avait été prédit, cette Absence a eu lieu.(3)[628] Muhammad bin Ibrahim bin Jafar Nomani naquit au temps de la Petite Absence et au moment de rédiger son livre L’Absence, il

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1- [626] Idem, P434.
2- [627] Idem, P216.
3- [628] Idem, P439.

dépassait quatre-vingt ans de la vie noble d’Imam du Temps (p). Il écrit dans son livre :

Les Imams Immaculés (p)avaient parlé de l’Absence de l’Imam du Temps (p). Si cette Absence n’avait pas été arrivée, ceci aurait passé pour une preuve sur la fausseté de l’opinion d’Imamieh. Mais avec l’arrivée de l’Absence, Dieu Transcendant a admis la véridicité des savoirs transmis par les Imams.(1)[629] En plus d’Hassan bin Mahbub, un nombre d’autres compagnons des Imams Immaculés (p), ont rédigé avant même la naissance de Son Eminence, des livres sur l’Absence. Nous allons en donner quelques-uns en qualité d’exemple :

Ali bin Hassan bin Muhammad Taï Tatari qui était un compagnon de Moussa bin Jafar (p) et qui a écrit un livre sur l’Absence de Son Eminence. C’était un homme authentique et un savant de la jurisprudence.[630] Ali bin Omar Aâradj Koufi, parmi les compagnons de Moussa bin Jafar (p) et qui a écrit un livre sur l’Absence.(2)[631] Ibrahim bin Salih Anmati était un compagnon de Moussa bin Jafar (p) et il écrit un livre sur l’Absence.(3)[632] Hassan bin Ali bin Abi Hamdhah (qui était contemporain d’Imam Ridha (p)), a écrit un livre sur l’Absence.(4)[633] Abbas bin Hicham Nachiri Asadi était un compagnon d’Imam Ridha (p) et il écrit un livre sur l’Absence.(5)[634] Ali bin Hassan bin Fadhal était un compagnon d’Imam Hadi et Imam Askari (p), a écrit un livre sur l’Absence.(6)[635] Fadhl bin Shadhan Neyshabouri, un compagnon d’Imam Hadi et Imam Askari (p), a écrit un livre sur Qâïm de la famille de Muhammad et sur son Absence.(7)[636]

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1- [629] Idem, P439.
2- [631] Idem, P30.
3- [632] Kamal Addin, V2, P48.
4- [633]Idem, P49.
5- [634] Idem, P55.
6- [635] Idem.
7- [636] Ithbat al-Houda, V6, P386.

D’après ce que nous venons de dire et les trois choses suivantes, nous pouvons trouver l’existence du Douzième Imam en état de l’absence :

a) A partir d’un argument authentifié à sa place et d’abondamment d’hadiths se référant aux Immaculés, l’existence d’un Imam (Hujjat) est nécessaire à la survie de l’espèce humaine et la terre n’en serait jamais dépourvue.

b) Foisonnants et fréquents sont les hadiths admettant que le nombre des Imams serait douze.

c) D’après les hadiths et les témoignages historiques, onze Imams sont nés et morts après un certain temps. Par conséquent, il faut dire que le Douzième Imam est le fils de l’Imam Hassan Askari (p) qui vit dans l’Absence.

Les Grandeurs et les Qualités morales de Son Eminence Mahdi Malheureusement, Son Eminence Mahdi (p) a vécu depuis son enfance dans l’état de l’absence, privé de pouvoir fréquenter directement les gens qui pourraient raconter ses qualités personnelles, ses savoirs et son progrès mystique, mais compte tenu de ce que nous avons dit pour énumérer les conditions nécessaires à l’Imamat, force est de dire que Son Eminence Mahdi est aussi le détenteur de toutes les qualités dont la maîtrise est nécessaire pour les Imams. Les ressources de sa science est la même chose que celle des autres Imams.

Sur les questions religieuses, sociales et morales, sa conduite ressemble aux traditions du Messager de Dieu (P) et d’autres Imams (p), quoique les détails n’aient pas été exprimés pour nous.

Au moment de la réapparition, toutes ses grandeurs seront révélées. Certains hadiths sont explicites à cet égard :

Son Eminence Baqir (p) a dit : « Les savoirs sur le Livre de Dieu et sur la tradition du Prophète poussent dans le coeur de notre Mahdi comme une plante dans un sol fertile. Chacun de vous ayant connu

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le temps de sa réapparition, qu’il dise : Salut à vous O gens de la bénédiction, de la prophétie et le mine des savoirs et de la mission ! Salut à Toi ! O Toi qui resteras sur la terre ! »(1)[637] Encore une fois, Imam Baqir (p) a dit : « Après que notre Qâïm se lèvera, il mettra sa main sur la tête des gens pour qu’ils aient l’esprit en ordre et des pensées atteignant la perfection ».(2)[638] Imam Sadiq (p) a dit : « La science se divise en 27 parties. Tout ce qui a été apporté par les Imams et mis à la disposition du peuple, n’en est que deux parties. Après sa réapparition, notre Qâïm révèlera les 25 parties restantes pour les diffuser parmi les gens et devenir, avec les deux parties précédentes apportées par les prophètes, 27 parties en somme ».(3)[639] Bien sûr, de ces genres d’hadiths, il ne faut pas conclure que les savoirs et les qualités de Son Eminence Mahdi (p) soient supérieurs à ceux du Messager de Dieu (P) et d’autres Imams (p)! Ce n’est pas ainsi ! Mais tous ces êtres saints sont égaux dans la science et la vertu. Eux aussi détenaient ces qualités, mais les conditions du temps et la situation n’étaient point propice pour comprendre ces savoirs.

La Petite Absence et la Grande Absence D’après l’opinion d’Imamieh, le Douzième Imam a vécu deux absences : la Petite Absence (de courte durée) et la Grande Absence (de longue durée). La Petite Absence a commencé avec la naissance de Son Eminence (en 255 de l’hégire) et a continué jusqu’en 329 de l’hégire. Pendant ce temps, quoiqu’il fût caché de la plupart des hommes ordinaires, mais à travers certaines gens il gardait son contact avec les chiites pour subvenir à leurs besoins et pour répondre à leurs questions religieuses. Ces médiums étaient choisis parmi les connaissances fiables, se nommant « mandataires ». Les mandataires de Son Eminence étaient quatre, chargés par ordre suivant à transmettre mutuellement les questions des chiites à l’Imam et ses réponses :

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1- [637] Idem, P350.
2- [638] Alâm al-Wari, V2, P257.
3- [639] Al-Qaïbah Lilnomani, P6.

Le premier s’appelant Uthman bin Saïd, était parmi les compagnons les plus fiables d’Imam Hadi et Imam Hassan Askari (p). C’est l’un d’entre ceux à qui Imam Hassan Askari (p) montra son enfant pour leur dire : « Vous ne le reverrez plus et pendant son Absence, soumettez-vous à Uthman bin Saïd car il est le successeur de votre Imam ».(1)[640] Le second est Muhammad bin Uthman. Il fut choisi de servir en tant que mandataire après son père Uthman bin Saïd. Celui-ci avait dit juste avant mourir : « Après moi, mon enfant Muhammad est mon successeur et le mandataire de votre Imam ».(2)[641] Et son mandat fut admis peu après par l’Imam du Temps (p).(3)[642] Le troisième est Hussein ibn Rouh. Muhammad bin Uthman le présenta à la veille de sa mort comme son successeur et le mandataire de l’Imam, disant à ses compagnons : « Je suis confié de la mission par l’Imam du Temps de désigner Hussein ibn Rouh à ma succession. Référez-vous à lui dans vos affaires ».(4)[643] Le quatrième est Ali bin Muhammad Samri. Il fut l’une des figures les plus authentiques et fiables parmi les chiites que juste avant sa mort, Hussein ibn Rouh a désigné pour le remplacer et servir du mandataire de l’Imam.(5)[644] Ali bin Muhammad Samri est le dernier mandataire particulier de l’Imam du Temps (p). Il décéda en 329 de l’hégire. Avant son décès, il récita une lettre d’Imam au peuple avant sa mort. Dans cette lettre c’était écrit : « Dans six jours ton heure arrivera. Arrange tes affaires mais ne définis aucun successeur. Depuis ce temps la Grande Absence commencera. Je ne réapparaîtrais pas avant qu’un temps long ne soit écoulé, que les coeurs ne soient remplis de cruauté et la terre ne soit débordante de l’injustice et avant que Dieu ne l’autorise. Désormais, quiconque déclare m’avoir rencontré ; sachez bien qu’il est menteur et il vous appartient de le démentir ».(6)[645] La période de la Petite Absence et celle des mandataires particuliers dura environ soixante-quatorze ans. Pendant ce temps,

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1- [640] Radjal Nadjashi, P193 et Radjal Cheikh Toussi, P357.
2- [641] Radjal Nadjashi, P194.
3- [642] Radjal Nadjashi, P28 et Fehrest Cheikh Toussi, P75.
4- [643] Radjal Nadjashi, P28 et Fehrest Cheikh Toussi, P75.
5- [644] Radjal Nadjashi, P251 et Fehrest Cheikh Toussi, P147.
6- [645] Radjal Nadjashi, P195.

c’était à travers les mandataires que le chiites se communiquaient avec l’Imam du Temps pour poser leurs questions religieuses et recevoir des réponses dans les lettres qui s’appelaient Toqî (soussigné par). Parfois, Imam envoyait des Toqîâte sans qu’une réponse ait précédemment été posée par les chiites et elles contenaient des consignes décrétées par Son Eminence.

Foisonnants sont les miracles et des prédictions passés à travers ces correspondances et dont l’étude exige d’avantage de temps. En effet, l’arrivée de la Petite Absence avait pour but de préparer les chiites à la Grande Absence.

La Grande Absence (de long terme) commença depuis l’année de la mort du dernier mandataire Ali bin Muhammad Samri (en 329) et continuera jusqu’au temps de la Réapparition. Le Révérend Prophète et les Imams Immaculés (p)avaient antérieurement parlé de ces deux Absences.

Is’haq bin Amar a transmis cette parole de Son Eminence Sadiq (p) : « Qâïm vivra deux Absences : l’une longue et allongée et l’autre, courte. Dans la première (la Petite Absence), les chiites sont informés de son lieu de résidence, mais pendant la deuxième (la Grande Absence) personne ne le connaît en dehors d’un nombre de proches et d’amis de Son Eminence ».(1)[646] Le lieu de résidence d’Imam du Temps n’est pas connu. Peut-être qu’il fréquente le peuple en catimini.

La Philosophie de l’Absence Il peut y avoir des gens qui s’étonnent : « Pourquoi donc l’Imam du Temps (p) se cacha des regards ? Ne pourrait-il pas vivre comme tout le monde dans un coin, s’efforçant de diffuser les lois et les savoirs de la religion et conduisant ainsi la nation islamique ? De vivre dans telles conditions jusqu’à ce que la situation soit propice pour sa Réapparition et sa Révolution Mondiale autorisée par Dieu ; qu’il se lève alors pour renverser le règne des injustes et pour établir le régime de la justice islamique ».

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1- [646] Idem, P235.

Pour répondre nous pouvons dire que c’est une bonne hypothèse, mais elle n’est malheureusement pas praticable. Afin d’éclaircir ce problème et son impossibilité, il faut noter certaines choses :

Le programme et la mission de Mahdi le Promis sont différents de ceux d’autres imams. Ceux-là n’étaient pas obligés de recourir à la guerre et au soulèvement armé en butte à établir le gouvernement islamique et pour mettre parfaitement en marche les lois islamiques et combattre l’injustice et la violence, mais Mahdi le Promis à un devoir aussi lourd qui passe pour l’une de ses caractéristiques. Le Prophète et les Imams Immaculés l’ont défini comme tel.

Le gouvernement de Son Eminence Mahdi sera mondial, idéologique et islamique et non géographique, national ou ethnique.

L’établissement d’un pareil gouvernement est très difficile et pour deux raisons a besoin que la situation dans le monde soit propice :

Premièrement, il nécessite une capacité militaire parfaite et supérieure à celle du monde entier. Secondairement, que l’opinion de la majorité du peuple du monde puisse accueillir une telle gouvernance et investir son effort et son sacrifice.

D’après une argumentation et suivant les narrations nous avons prouvé que l’existence de l’Imam et d’Hujjat est nécessaire pour la survie de l’homme et la terre n’en sera jamais dépourvue.

A partir d’abondamment d’hadiths, le nombre des Imams n’excèdera pas le douze. Onze personnes ont été venus et morts après un certain temps. Par conséquent, le Douzième Imam qui est le Qâïm véridique et Mahdi le Promis, il doit rester vivant et éternel jusqu’à la résurrection.

Le Révérend Prophète et les Imams Immaculés (p) ont fréquemment parlé, dans leur vivant, de Mahdi et sa Révolution pour dire : « Quand l’injustice remplit le monde, appuyé par ses camarades et ses partisans, il se lèvera pour déraciner l’illégalité et le mal et afin d’instaurer le régime de la justice et de l’équité ».

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Maintenant tenant compte ce que nous venons de dire, il faut voir si l’Imam du Temps pouvait vivre comme un homme ordinaire dans un coin de ce monde pour s’occuper des responsabilités d’Imamat ? Et acceptant une telle hypothèse, qu’est-ce qui se passerait dans le monde ? Dans une telle hypothèse, l’Imam du Temps (p) était en permanence engagé face à deux groupes de gens : Le premier groupe est celui des pauvres, des dépourvus et des frustrés qui ont toujours existé dans toute l’Histoire et constituant la majorité du peuple, ils attendent un changement dans leur existence. Trouvant Mahdi le Promis entre eux-mêmes et attendant sa Révolution et la correction de l’ordre mondial, ce groupe se plaint toujours chez lui et demande la Révolution Mondiale.

Suivant une telle hypothèse, si Imam du Temps (p) leur donne la réponse affirmative et entre en guerre à leur profit, il ne récoltera aucun succès, car la situation n’est point préparée à la Révolution Mondiale et en conséquence, Son Eminence se ferait tuer dans cette guerre et le monde serait dépourvu d’Hujjat.

Si Son Eminence ne réalise pas le voeu des opprimés et s’abstient à se révolter, les frustrés et les démunis seront désespérés et éparpillés. Il n’a donc aucun autre choix que de se cacher.

Le second groupe est celui des régimes sataniques et des oppresseurs dans le monde qui sont prêts à perpétrer tout crime pour atteindre leurs buts consistant à dominer et ceux-ci anéantissent tout ce qui menace leur domination, bien qu’il soit minuscule.

Ayant connu que Mahdi le Promis se dressera pour défendre les opprimés et contre l’injustice et le mal et considérant son existence parmi eux-mêmes avec sa longévité extraordinaire, dans ce cas, ils sentiront parfaitement la menace et ne douteront pas un moment à l’assassiner. Par conséquent, la terre sera dépourvue d’Hujjat.

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Ainsi, l’Absence de l’Imam du Temps est nécessaire pour prévenir ces évènements.

Les Effets et les Bénéfices de l’Imam Caché Nous avons remarqué, en parlant de « la nécessité de l’existence de l’Imam », un nombre de devoirs et de responsabilités importants d’un Imam ; ils sont tels :

Premièrement : Préserver les sciences et la législation religieuses.

Deuxièmement : La diffusion de ces choses parmi les musulmans.

Troisièmement : L’établissement et l’instauration d’un gouvernement islamique et la mise en marche des lois islamiques et d’autres pratiques sociales, économiques et culturelles afin de gérer le pays islamique et résoudre les problèmes de la société.

Maintenant, on peut poser cette question : « La nécessité de l’existence de l’Imam a été prouvée sur la base de ces besoins, un imam caché ne peut accomplir mais aucun des devoirs exprimés.

Quel profit peut-on donc tirer de l’Imam Caché ? » Afin de répondre, il faut dire : Concernant le premier devoir, c’est-àdire la préservation des sciences de la religion, l’Imam Caché n’est pas différent d’autres Imams. Imam Caché préserve aussi les lois de la religion jusqu’à ce qu’on puisse dire : Après le Prophète et tout au long de l’Histoire, même au temps présent, sans augmenter ou diminuer les savoirs religieux ont été conservés chez les Imams Immaculés.

Mais pour ce qui concerne les deuxième et troisième devoirs, bien que le peuple ne puisse profiter de l’existence de l’Imam Caché, la faute ne revient pas à l’Imam, mais au peuple qui n’ont pas préparé le chemin qui mène à l’établissement de son gouvernement. Pour cette raison même, l’Imam s’oblige de vivre dans la clandestinité pour que les conditions pour sa Réapparition et pour sa Révolution soient propices.

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En plus, il n’y a aucune preuve authentique pour dire que l’Imam du Temps n’a aucun rôle pour résoudre les problèmes scientifiques et culturels de la religion et les difficultés politiques et sociales affectant la nation islamique. En revanche, il est probable que dans les cas urgents, il peut faire passer certains savoirs aux gens et secourir la nation dans les situations critiques et qu’il mette les conseils nécessaires à la disposition des responsables. On ne peut pas nier cette probabilité.

En plus des susdits bénéfices, les deux exemples suivants sont notables :

Le premier bénéfice, la survie et la continuation de l’humanité dépend de la terre. Afin de prouver cette hypothèse, nous pouvons recourir à deux catégories de raisonnements : argumentatifs et narratifs.

Des raisonnements narratifs : Il existe d’abondamment d’hadiths où l’existence d’Hujjat et d’Imam est nécessaire et dont le manque mène à la destruction de la terre et à l’extinction de l’espèce humaine. Nous avons précédemment remarqué certains de ces hadiths et sa répétition nous paraît excessive.

Des raisonnements argumentatifs : Dans les livres d’hadiths comme dans les traités idéologiques et philosophiques, il existe des raisonnements qui admettent la nécessité de l’existence d’un Hujjat ou un Imam. L’expression de ces raisonnements de façon détaillée a besoin des préparations qui excèdent les cadres du présent travail mais elle se trouve dans les ouvrages spécialistes. Dans ce chapitre, on s’en tient à donner le résumé de certains résultats déjà prouvés :

L’homme est composé d’un corps physique et d’un esprit angélique.

Ces deux entités ont été combinées pour former l’homme. Celui-ci détient deux niveaux existentiels. Le niveau transcendantal est celui où l’homme est une entité abstraite, angélique et éternelle et le

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niveau inférieur qui concerne son existence matérielle et physique.

Ainsi, le progrès et le perfectionnement graduel lui est possible.

Au fond, l’homme peut choisir de suivre dans sa vie, l’un de ces deux parcours : l’un consistant le parcours droit d’humanité et de développer les qualités morales pour élever vers Dieu et l’autre qui est celui de détour où ne se développent que les instincts d’animal et qui mène à la chute dans l’horrible gouffre de la bestialité. Il appartient donc à l’homme de choisir entre ces deux parcours.

La création de l’homme et du monde n’est point absurde ou vaine.

Mais le but est que l’homme se perfectionne pour s’ériger vers Dieu et pour atteindre les bonheurs terrestre et céleste.

Pour trouver la bonne piste et pour avancer vers la perfection spirituelle et la joie authentique, l’homme n’est pas autosuffisant, mais il a besoin du Créateur des hommes et du secours apporté par les prophètes. Ainsi, on dit que la Charité Divine s’oblige de créer un programme pour le bonheur terrestre et céleste des hommes et de mettre à leur disposition à travers la mission des prophètes.

Les lois de la religion ont été élaborées pour servir à cette fin et pour tracer le parcours droit qui mène à Dieu.

Les opinions véridiques, la conduite honnête et les bonnes actions sont parmi les éléments du perfectionnement de l’âme qui construisent la joie éternelle. Les convictions mensongères, la morale abjecte, la perpétration des péchés et les actes hideux conduisent à la chute et la perdition de l’humain.

Le chemin du voyage spirituel n’a pas été créé par un contrat mais il est vrai et authentique. L’âme carissime de l’homme avance sur une piste réelle qui peut être vers la source de la perfection où elle se perfectionne graduellement ou bien, elle s’éloigne de l’humanité et marche vers le désert ténébreux de la bassesse.

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De tout ce que nous avons dit et du fait que le but de la création est l’ascendance vers Dieu et le perfectionnement spirituel, nous pouvons conclure qu’il faut toujours exister parmi les humains, un homme parfait qui s’avance sur le parcours préconisé par la foi et qui, l’incarnation des opinions véridiques et de la conduite honnête, puisse servir d’exemple de ce que peut être ce but. Un homme aussi éminent s’avançant vers la perfection et appuyé par son attrait spirituel, conduit les autres hommes vers le haut et il transmet à ses partisans les profits tirés de Dieu que son âme élevée contient.

Un être aussi éminent, sera la fin de la création de l’homme, l’Imam et le guide et le mentor de l’humanité et l’Hujjat de Dieu. Sa présence causera la survie et la continuation de l’espèce humaine et son manque mènera à sa disparition et la destruction de la terre.

Ainsi, nous pouvons dire que le bénéfice de l’Imam du Temps est la survie de l’espèce humaine et cet effet existe dans son absence comme dans sa présence.

Pour certains hadiths, l’Imam Caché a été comparé au soleil derrière les nuages :

Sulaiman raconte d’avoir demandé à Imam Sadiq (p) : « Comment les gens profitent-ils de l’existence de l’Imam Caché ? » Il dit : « Tout comme on profite du soleil du derrière les nuages ».(1)[647] Pour expliquer ce hadith, on peut dire : Comme a été démontré dans les sciences astronomiques, le soleil est au centre du système solaire et sa gravité tient la terre. Il fait tourner la terre autour de lui en créant la nuit, le jour et les diverses saisons et il diffuse la lumière et la chaleur sur la terre pour favoriser la vie des hommes, des animaux et des plantes. Indépendamment du fait que le soleil est derrière les nuages ou non, cet effet s’exerce sans cesse.

Le deuxième bénéfice, est celui de créer l’espérance pour attendre sa Réapparition et la Préparation pour ses plans colossaux et ses réformes mondiales. Le programme de la réforme mondiale de Son Eminence Mahdi consiste à : Renverser le gouvernement des

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1- [647] Behar al-Anwar, V52, P317.

oppresseurs et déraciner à jamais l’injustice et la violence.

L’instauration d’un régime islamique mondial et le développement de la justice et de l’équité. Le progrès de l’Islam dans le monde et sa victoire sur d’autres religions. L’élimination à part entière du polythéisme et de l’apostasie ; la mise en marche de toutes les lois islamiques pour déraciner la pauvreté et l’exploitation.

Avec un peu d’attention, il nous reste clair que la réalisation d’un tel plan a besoin d’une préparation complète. Surtout que cette victoire s’obtient à travers la guerre et l’effort et les miracles ne seront pas à l’origine de sa réussite. Tenant compte de la situation actuelle dans le monde et le progrès étonnant de la technologie militaire et la fabrication des armes à destruction massive, ceux qui croient vraiment en Mahdi le Promis et qui aspire à sa révolution et ses réformes mondiales, ils ont besoin de se préparer à participer dans une bataille aussi grande. Premièrement, ils doivent adopter une morale personnelle conforme aux exigences de Son Eminence Mahdi, deuxièmement, préparer l’opinion du public mondial à accueillir l’Islam et le gouvernement mondial et troisièmement, essayer de compenser leur retard sur les sciences et la technique et en particulier, la technologie militaire pour être supérieur aux autres à cet égard. C’est la signification de « l’Attente » dont les hadiths ont parlé. Ceci peut être considéré comme l’un des bénéfices de croire en Imam Caché.

Les hadiths concernant Mahdi transmis par les sunnites Les hadiths qui parlent de Mahdi le Promis ne sont pas spécifiquement contenus dans les livres des chiites mais un grand nombre d’ulémas sunnites en ont parlé de même. Voici quelques hadiths qui viennent en qualité d’exemple :

Ali ibn Abi Talib (p) a transmis cette parole du Prophète (P) : « S’il ne reste qu’un jour de la fin du temps, Dieu Eminent enverra un homme de ma descendance pour remplir la terre de la justice et de la droiture comme elle était auparavant pleine de l’oppression et de l’injustice ».(1)[648]

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1- [648] Al-Qaïbah Lilnomani, P6.

Um Salmah a dit d’avoir entendu du Messager de Dieu (P) : « Mahdi est de ma descendance et des enfants de Fatima ».(1)[649] Ali ibn Abi Talib (p) a transmis cette parole du Prophète (P) : « Mahdi est de mon Ahl al-Bayt. Dieu préparera dans une nuit les conditions pour sa Révolution ».(2)[650] Et des dizaines d’autres hadiths semblables :

Nous pouvons conclure de ces hadiths que croire en Mahdi le Promis n’est pas une opinion propre aux chiites mais c’est un dogme islamique provenant du Révérend Prophète (P) et auquel les sunnites croient de même, avec cette différence que chez les chiites, Son Eminence est un personnage connu parmi les enfants du Prophète et Fatima et Imam Hussein et le fils d’Imam Hassan Askari, né en 255 de l’hégire, vivant actuellement en clandestinité dont la Révolution dans les Derniers Temps arrivera après que le monde y soit préparé ; mais Mahdi le Promis n’est pas une figure connue chez les sunnites. Il a juste été dit que ce serait une personne parmi les descendants du Prophète et de Fatima qui se dressera dans les Derniers Temps pour remplir le monde de la justice. Ainsi, ils sont d’avis qu’il naîtra aux Derniers Temps pour corriger le monde.

Cette opinion provient des hadiths contenus dans leurs livres où on ne parle de la naissance de Mahdi, ni de son père Imam Hassan Askari (p), ni de sa Petite et de sa Grande Absence. En revanche, ces choses n’ont pas été réfutées non plus et il n’existe aucune contradiction avec l’idéologie chiite.

En conclusion, force est de dire qu’un groupe de sunnites ait avoué et enregistré dans leurs ouvrages, la naissance de l’enfant d’Imam Hassan Askari (p), bien que la naissance et l’Absence de Son Eminence Mahdi (p) ne soient pas dans les registres sunnites.

Muhammad bin Talha Chafi’î dans son livre Matalib al-Suul, Muhammad bin Yousouf dans Kafayah al-Talib, Ibn Sabbaq Maliki dans Al-Fousoul al-Mouhimmah, Yousouf bin Qaza’uqli dans Tazkara Khwas al-Ummah, Chablandji dans Nour al-Absâr, Ibn

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1- [649] Behar al-Anwar, V52, P328.
2- [650] Idem, P336.

Hadjar dans Al-Sawaîq al-Mouhaqqarah, Muhammad Amin Bagdadi dans Saba’ïk al-Dhahab, Ibn Khalkan dans Wfiiat al-Ayân, Charâni dans Al-Yawaqit v-al-Djawahir, Khadjeh Parsa dans Fasl al-Khitab, Abu al-Falah Hanbali dans Chadhrât al-Dhahab, Muhammad bin Ali Hamawi dans Tarikh Mansouri, sont parmi ces hommes.

Son Eminence Mahdi et la longévité L’un des problèmes concernant Mahdi le Promis est celui de l’existence assez longue de Son Eminence. La vie de Son Eminence a commencé avec sa naissance en 255 de l’hégire jusqu’à ce temps-ci (1423 de l’hégire) et pour s’étendre jusqu’au temps de sa Réapparition, voire-même jusqu’à sa mort qui viendra après. De toutes les façons, c’est une vie longue, extraordinaire et unique dans les temps récents. Peut-être que certains trouveront cela impossible et il faudra une enquête excédant malheureusement mes savoirs et capacités, afin d’authentifier ce fait.

Pour découvrir les origines de la vieillesse et de la mort, nous avons besoin d’une série de recherches aussi profondes que vastes et de longue durée, entretenues par un groupe de scientifiques et experts dans des domaines comme la biologie, la médecine, la science alimentaire, l’hygiène et la thérapie, l’anthropologie, la sociologie et d’autres savoirs concernant. La coopération et le sérieux de ces savants peuvent aboutir à la découverte du secret de la longévité et pour que les gens disposés de ces informations puissent vivre longtemps et en bonne santé. La découverte du secret de la longévité ne sert pas uniquement d’expliquer un phénomène pour les croyants Mahdi le Promis, mais elle est aussi utile pour toute l’humanité. Il convient de remarquer quelques points :

Le moyen de la vie des hommes n’a pas été constant dans l’Histoire ni dans les différents pays du monde, mais il a toujours été variant et divers. Ces différences procèdent du régime alimentaire, les mesures hygiènes, la prévention des maladies épidémiques, l’habitat et le progrès des savoirs médicaux.

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Un certain nombre des hommes ont vécu plus longtemps qu’une espérance moyenne dans sa société, vivant parfois jusqu’à cent ans. Exceptionnellement, certains ont vécu plus de cent ans, voire plus et jusqu’à 150 ans. D’après certaines narrations, des rares individus ont continué à vivre jusqu’à deux cents ans environ.

Un point fort intéressent est que jusqu’ici, aucun savant n’a défini une limite à la vie humaine dont le dépassement lui soit impossible.

Bien que Dieu Eminent crée ses choses à travers les procédés naturels, mais son pouvoir n’est pas restreint dans les cadres de l’arrangement ordinaire et connu du monde. Il est capable de produire un fait à travers les procédés extraordinaires et inconnus, ainsi que pour accomplir des miracles.

Nous pouvons conclure que si la vie d’un homme pour une longue période est nécessaire, Dieu Eminent détient le pouvoir de le créer suivant les éléments naturels ou extraordinaires. On ne peut pas démentir la vie d’un homme exceptionnel qui peut durer quelques siècles ou plusieurs millénaires.

Les origines de la vieillesse et de la mort ne nous sont pas connues. Il n’y a aucune raison pour croire que tous les hommes vieillissent et perdent leurs forces physiques, sûrement et sans exception.

Tout au long de son cours, l’Histoire humaine a vu des hommes qui ont eu de longues vies de mille ans, voire plus. Afin de prouver ces vies longues, nous avons besoin des preuves catégoriques, mais sa possibilité ne peut pas être mise en question.

L’une de ces longues vies appartient à Son Eminence Noé (p).

Selon le Coran, Noé appela son peuple au monothéisme pendant 950 ans, mais la majorité du peuple s’opposait souvent à lui ; jusqu’à ce le Grand Déluge arrive et tous les apostats trouvent la mort. Seul lui et quelques-uns de ceux l’accompagnant dans son arche ont trouvé le salut :

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« Et en effet, Nous avons envoyé Noé vers son peuple. Il demeura parmi eux mille ans moins cinquante années. Puis le déluge les emporta alors qu’ils étaient injustes » L’Araignée (29 : 14,15) Nous voyons bien à travers le verset ci-dessus, que Noé appelait son peuple pendant 950 ans. Mais il n’est pas clair à quel âge fut-il accordé de la mission prophétique ou combien de temps vécut-il après le Déluge. Nous savons juste qu’il vécut plus de mille ans.

Ainsi, un témoin véridique et insoupçonnable comme le Coran a admis la possibilité d’une vie humaine excédant mille ans. Si on accepte une vie de mille ans, une vie plus longue sera possible de même.

Le Temps de la Réapparition On n’a pas désigné un temps précis pour la Réapparition de Son Eminence Mahdi et pour sa Révolution Mondiale, mais à travers plusieurs hadiths les Imams Immaculés ont démenti les prédicateurs du temps précis de la Réapparition.

Fudheïl a dit d’avoir adressé cette question à Imam Baqir (p) : « Est-ce que la Réapparition de Mahdi a un temps précis ? » Son Eminence a répondu trois fois : « Les prédicateurs du temps sont des menteurs ».(1)[651] Muhammad bin Muslim a transmis cette parole de Son Eminence Sadiq (p) : « Si quelqu’un désigne un temps pour la Réapparition, n’ayez pas peur de le démentir car nous n’indiquons aucune date pour elle ».(2)[652] De ces hadiths, nous pouvons conclure que ni le Prophète ni aucun Imam n’a déterminé l’heure de la Réapparition de Son Eminence Mahdi et ainsi, ils ont empêché toute forme d’abus. Par conséquent, si on attribue à un Imam ou à un autre d’avoir signalé le temps de la Réapparition, nous aurons pour devoir de le démentir.

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1- [651] Behar al-Anwar, V51, P346.
2- [652] Rajjal Mamqani, V1, P30.

Les Signes et les Conditions de la Réapparition Dans les livres d’hadiths, il existe des signes avant-coureurs de la Réapparition de Son Eminence Mahdi (p) mais la plupart d’entre eux, contestables et dépourvus de références authentiques, il est probable qu’ils ont été des faux-hadiths. Il faut d’avantage du temps pour les étudier.

Il paraît que la condition la plus importante pour la Réapparition de Son Eminence Mahdi (Dieu fasse qu’il réapparaisse le plus tôt) est la Préparation Mondiale. Celle-ci peut être un signe avant-coureur de l’approche de la Réapparition. Il y a des choses qui peuvent aider à éclaircir ce problème :

Le Gouvernement de Son Eminence Mahdi Le Gouvernement de Son Eminence Mahdi (p) ne sera pas ordinaire mais exceptionnel d’après les hadiths et avec les caractéristiques suivantes :

1. Son gouvernement est parfaitement religieux et islamique. Avec lui, l’Islam dominera totalement et des lois célestes seront à la disposition pour être mises en pratique dans toutes les sphères de la vie sociale.

2. Le gouvernement de Son Eminence Mahdi sera mondial. Des frontières absurdes et artificielles basées sur la nationalité, sur la race ou la langue seront effacées et le monde sera géré par un gouvernement unique où les humains coopéreront à sa bonne gestion.

3. Le polythéisme et l’apostasie seront déracinés et l’Islam l’emportera sur toutes les religions et les gens vivront en paix et en harmonie.

4. Les régimes autoritaires et tyranniques seront renversés et l’oppression et l’injustice seront à jamais éliminées et l’égalité progressera dans le monde entier.

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La Situation Actuelle du Monde Aujourd’hui, un grand nombre des humains sont polythéistes ou apostats et les révoltés contre Dieu règnent sur le monde, ayant à leur disposition les techniques militaires surprenantes et létales. En un mot, le sort des hommes appartient aux puissances arrogantes qui subjuguent le peuple et détruisent avec toute la vigueur, les mouvements indépendantistes.

Les Conditions de la Victoire Pour qu’une révolution puisse arriver, il est strictement indispensable que toutes les conditions nécessaires à sa victoire soient présentes. La Révolution Mondiale de Son Eminence Mahdi n’est pas un cas d’exception face à cette règle générale. Comme les hadiths concernant ont précisé, force est de noter que la victoire de Son Eminence Mahdi et ses partisans ne viendra qu’à travers une guerre sanglante et un grand effort, bien qu’ils soient appuyés par Dieu.

Bachir raconte d’avoir présenté cette question à Son Eminence Abu Jafar (p) : « Les gens disent qu’au moment où Mahdi se dresse, les choses s’arrangeront naturellement pour lui et aucune goutte de sang ne sera versée ? » Son Eminence répondit : « Je jure sur Dieu que ce ne sera pas ainsi ! Si c’était possible, ça arriverait au Messager de Dieu dont la dent fut cassée pendant la guerre et le front blessé. Je jure sur Dieu ! La Révolution et le Mouvement du Détenteur de la Commande ne l’emportera pas à moins que nous ne transpirions dans la guerre et que des sangs ne soient versés ».

Puis, il mit la main sur son front.(1)[653] Tenant compte le programme extraordinaire et mondial de Son Eminence Mahdi, les progrès surprenants de la technologie militaire exclusivement à la disposition du pouvoir impérialiste et que la victoire de Son Eminence Mahdi viendra avec la guerre, il faut une préparation à part entière et à l’échelle mondiale pour célébrer une aussi grande conquête sans laquelle ni Son Eminence réapparaîtra ni sa triomphe sera possible.

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1- [653] Behar al-Anwar, V51, P349.

La responsabilité appartient aux musulmans fidèles au principe de Mahdi le Promis et ceux qui attendent sa Réapparition, de préparer les éléments nécessaires à sa Révolution. Ils ont un certain nombre de devoirs à accomplir afin de réaliser ce programme :

S’efforcer d’épurer leur âme en progressant la conduite honnête et évitant les péchés, en particulier l’injustice et l’oppression et de défendre les frustrés et de favoriser l’égalité comme Son Eminence Mahdi le demande.

De présenter à travers les mesures de propagande et des plans précis, les avantages et les valeurs contenus dans les lois islamiques dans les diverses dimensions idéologique, religieuse, morale, politique, sociale, culturelle et économique afin de préparer l’opinion du public mondial pour accueillir l’Islam.

Pour acquérir les savoirs concernant la technologie militaire, faire preuve d’un sérieux tel qu’ils soient capables de compenser leur retard et dépasser les détenteurs de cette science.

Augmenter sa puissance militaire équipant son armée de divers engins afin de prouver sa suprématie dans le monde et terrifier les ennemis pour qu’ils n’aient pas le courage d’atteindre les musulmans.

Créer un gouvernement parfaitement islamique servant d’exemple dans le monde et mettre entièrement en pratique des lois de l’Islam pour éliminer les problèmes économique, politiques, sociaux et culturels dans un pays progressif où on se bat contre l’injustice pour montrer au monde que les pratiques islamiques sont capables de présenter la meilleure gestion du monde.

C’est ce que les hadiths ont défini comme le devoir du peuple qui vit sous l’Absence. Si les musulmans fidèles au principe de Mahdi le Promis se comportent ainsi, la condition nécessaire à sa Réapparition sera enfin présente et ce comportement sert à son tour du signe pour en témoigner ; espérons-le.

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livre nommé Musnad al-Imam al-Askari (S.L.). Il contient 149 conteurs d’hadiths.

Eminence Mahdi (S.L.), référez-vous au livre Celui qui établira la justice dans le monde, écrit par l’auteur.

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