Les souffrances d Ali Ibn Abi Taleb Massoudi

Spécifications du livre

Majid Massoudi

Traduit par

Farideh Mahdavi-Damghani

Prir international de la Traduction

Diego Valeri - Monselice 2003

Médaille d'or de Florence et de Ravenne

Par: Majid Massoudi Traduction de: Dr. Farideh Mahdavi-Damghani

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INDEX

Majid Massoudi Traduit par Farideh Mahdavi-Damghani Prir international de la Traduction Diego Valeri - Monselice 2003 Médaille d'or de Florence et de Ravenne

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Massoudi, Majid, 1963 / de Majid Massoudi; Traduit par Farideh Mahdavi-Damghani.- Qum: Ansariyan, 2007.

80P ISBN 978-964-438-877-4 1. Ali ibn Abitaleb, Imam I, 599-662 - Biographe.

I. Mahdavi Damghani, Farideh, Tr.

II. Title. 297.951 BP 37.36. M38 ع باللغه الفرنسه مصائب أمیر المؤمنین Auteur: Majid Massoudi Traduit par: Dr. Farideh Mahdavi-Damghani Éditeur: Publications Ansariyan leme Edition: 2007 - 1428 - 1386 Composition: Nigen Tirage: 2000 Nombre de Pages: 80 Taille: 146X210 mm ISBN: 978-964-438-877-4 TOUS DROITS DE REPRODUCTION ET D'ADAPTATION RESERVE POUR LES PUBLICATIONS PUBLICATIONS ANSARIYAN C.P.187 Qum Republique Islamique D'Iran Tel: 0098 251 7741744 Fax: 7742647 Email: ansarian@noornet.net www.ansariyan.org www.ansariyan.net

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Au nom de Dieu Le Miséricordieur Le Très Miséricordieux

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Les souffrances d'Ali Ibn Abi Tâleb................

LES SEPT SOUFFRANCES D'ALI IBN ABI T LÉB AU TEMPS DU PROPHÈTE DE DIEU (21 - 40 ) 1 - YAOM'OL ENZ R............. II - LEYLATOL MABIT............

GHAZVEYEH BADR ( l'an 2 de l'Hégire )................... 27 GHAZVEYEH OHOD ( l'an 3 de l'Hégire)..................28 GHAZVEYEH KHANDAGH ( l'an 5 de l'Hégire ).

GHAZVEYEH KHEYBAR ( l'an 7 de l'Hégire ).............. 33 L'ANNONCIATION DE LA SOURATE D'EXEMPTION ( l'an 9 de l'Hégire )............. ..........35 LES TÉMOINS HISTORIQUES ...... ..........38

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LES SEPT SOUFFRANCES D'ALI IBN ABI T LÉB APRÈS LA MORT DU PROPHÈTE DE DIEU (41 - 82 ) PATIENCE ET SOUMISSION DEVANT LA MORT DU PROPHÈTE DE DIEU ( l'An 11 de l'Hégire ) ............... 43 LA FORMATION DE SAGHIFEYEH BANI SÀ'ÉDÉ ( L'an 11 de l'Hégire ) ........... 46 L'USURPATION DU CALIFAT ( L'an 11 à 35 de l'Hégire )............

..........50 LE CONSEIL DE SIX POUR LE CALIFAT ( L'an 24 de l'Hégire )....

.............55 LA GUERRE DE JAMAL ( L'an 36 de l'Hégire ) ...........61 LA GUERRE DE SÉFFINE ( L'an 36-37 de l'Hégire )......65 LA GUERRE DE NAHRAV N ( L'an 38 de l'Hégire )...... 74 UNE PETITE EXPLICATION... .....

..........79

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Au nom de Dieu Aspirer à une rencontre... La guerre de Nahravân, avec tous les tourments et toutes les souffrances qu'elle avait produits, et qui s'était découverte comme un évènement encore plus amer et encore plus difficile à supporter que les guerres de Jamal et Seffine, prit fin. Finalement...

Ali, accompagné de ses compagnons peu nombreux, retourna à Koufé. En entrant dans la ville, ou peut-être un jour après son retour, il se rendit à la mosquée de Koufé, et parmi une multitude de gens, s'installa sur la chaire ( minbar / pour faire un discours.

Il commença ainsi: "Ô gens! C'était moi qui fis sortir l'æil de la sédition, de sa cavité, et excepté moi, personne n'avait pas le courage nécessaire de le faire! Surtout après que les vagues ondoyantes de ses ténébres, fûssent devenues orageuses, et que ses tourments củssent augmenté de plus en plus.

Ainsi, demandez-moi tout ce que vous voudrez, avant qu'il ne vous soit trop tard... C'est à dire lorsque vous n'aurez plus la possibilité de me trouver ( parmi vous.

Je jure au nom de Celui dont ma vie est entre Ses mains, que je vous répondrai au sujet de tous les évènemnts qui se sont

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déroulés jusqu'ici, et même concernant le futur, et jusqu'au Jour de la Résurrection! De même, demandez-moi sur les groupes qui peuvent conduire cent personnes ( vers le Droit Chemin / ou les faire dévier ( du Droit Chemin ). Je vous répondrai et vous dirai qui est celui qui invite, qui est son guide, et qui est son chef. De même je vous dirai où est-ce qu'ils s'établiront, où est-ce qu'ils feront descendre leurs valises, qui d'entre eux sera tué, et qui mourra d'une mort naturelle..." Après ce discours, il y eut des hommes qui se levèrent pour faire des demandes. Parmi eux, il y avait un juif enfiévré, qui écouta en entier tout ce discours, et s'émerveilla et s'étonna de ces proclamations.

Car il était sûr que personne ne pouvait avoir le courage ni la confidence nécessaires pour proclamer: " Demandez-moi, avant qu'il ne vous soit trop tard" à moins qu'il ne fût un Prophète de Dieu, ou le successeur d'un Prophète de Dieu.

Il se mit à réfléchir profondément, et se retira peu à peu de la foule, pour pouvoir penser plus à son aise.

Il était un des notables d'Ahbâr; un homme savant et intelligent, issu d'une famille de haute noblesse.

Il était l'un des membres de la communauté juive de l'Arabie. Quelques jours auparavant, il était arrivé à Koufé, et en incognito, s'était établi dans une résidence.

Il cherchait un homme dont il avait lu la description dans le Torah de Moïse, et dans l'Évangile de Jésus.

Quand il vit Ali ce jour-là, il eut l'impression qu'il le connaissait depuis toujours. Et quand il écouta le discours d'Ali, son cæur ressentit une étrange sensation.

Par la réaction et les paroles qu'il entendait de la bouche des autres, il sut que la majorité des gens présents, le pensaient comme le quatrième calife des Musulmans, tandis qu'un autre

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groupe limité de gens, le voyait comme l'Imâm et le successeur du dernier et l'ultime Prophète.

Il connaissait ce Prophète qui s'appelait Mohammad Ibn Abdollâh, et il était au courant des évènements qui étaient survenus après l'Islam. Il connaissait entre autre la renommée de cet homme fort et courageux qui n'avait jamais, selon les dires des autres, tourné le dos à ses ennemis, ou battu en retraite dans un champ de bataille. Mais jusqu'à ce jour, il n'avait jamais vu le Prophète, ou Ali Ibn Abi Tâléb en personne.

Jusqu'aujourd'hui...

Mais après cette brève rencontre, et le fait d'avoir entendu les quelques paroles sorties de la bouche de cet homme, et cela, dès la toute première phrase, il avait senti une grande transformation dans son cæur. Il avait reçu une sorte de baume réconfortant pour ses vieilles blessures non encore bien cicatrisées, et reçu une réponse satisfaisante aux demandes de son esprit...

Pourtant, il ne pouvait accepter aussi facilement, que cet homme fût proprement celui-même dont il avait crié pour si longtemps son nom, dans la plus profonde partie de son cæur et de son âme, et avait supplié Dieu Omnipotent , pour qu'll lui accorde la faveur de le rencontrer un jour...

Comme il s'était accoudé au mur, et observait le ciel bleu de la ville de Koufé, il se dit:" Est-ce possible qu'il soit proprement cette même entité dont pour des années et des années, j'aspirais à voir, et qui avait rempli tout mon cæur, de sa pensée...? Celui-même qui avait pris le doux sommeil de mes yeux endoloris par le manque de la tranquillité et de la sérénité? " Il souhaitait tant qu'il fût vraiement cette entité...! Mais une partie de son être lui criait:" Cela ne peut être! Je ne dois pas prendre mes désirs les plus profonds, pour des réalités! Je ne dois pas échanger la raison, pour des émotions que je ressens en ce moment-même! Ma raison me dicte une autre

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chose! Il faudrait que je le mette en épreuves, coûte que coûte! Il devrait répondre à mes demandes. Quand il annonce ainsi ses capacités, il faudrait qu'il soit en hauteur de les démontrer aux autres! Je suis un notable de la tribu des hébreux, et je connais le Torah de mon Prophète, Moïse! De même, je connais parfaitement l'Évangile de Jésus... Si je meurs tel un homme perdu et ignorant, alors tous ceux qui m'ont écouté et suivi, mourront comme moi, et cela, au Jour de la Résurrection, sera une grave responsabilité morale à porter sur mes épaules affaiblies et impuissantes...

Alors ma situation sera très difficile, et je ne voudrais point qu'une telle chose m'arrive! Mais si je cesse d'être aussi hâtif, et si je reste plus posé et plus calme dans mes reflexions et décisions, et si j'attends pour avoir une occasion de lui demander les questions dont personne n'a pu, jusqu'ici les répondre, alors seulement j'aurais agi en homme rationnel, et cela serait plus juste. De même, le cæur, pourra accepter la vérité, ou bien renier ce qui ne sera pas dans le règne de la vérité..." Soudain la voir du muezzin lui coupa court ses reflexions. Pour quelques instants, il sentit la chaleur cuisante du soleil sur sa tête. Il ne savait plus pour combien de temps il était resté ainsi, en pensée, méditant sur ces choses. Il décida de se raffraîchir un peu le visage et la tête.

Les gens qui jusqu'ici, se trouvaient çà et là, dans l'enceinte de la mosquée, se réunirent en rangs serrés, et sous l'ombre des abris contre le soleil, qui étaient faits avec des grandes feuilles de palmiers, se tinrent debout.

Autour du bassin d'eau, il s'était rassemblé une multitude. Ceux qui étaient en retard, voulaient procéder de leurs ablutions, pour rejoindre au plus vite ceux qui se trouvaient déjà dans les rangs de la prière commune.

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Peu de temps après, il ne resta plus personne auprès de lui, et le bassin, reprit de nouveau son air tranquille.

Il s'approcha du bassin d'eau, mouilla un peu son visage et répéta cela plusieurs fois. Il entendit soudain le Takbir, et la voir qui prononça : Allâho Akbar!..." et cette voix, lui procura une étrange sensation de paix, et dans son corps et dans son coeur...

Une étrange et indicible envie le portait à se joindre au groupe de ceux qui s'acquittaient de leur prière.

Il voulait s'assurer que la voix qu'il venait d'entendre, appartenait bel et bien à ce même homme, vu auparavant. Il fit un pas en arrière, et regarda vers la direction de la voix. Mais il craignit de s'approcher.

La chaleur et les rayons du soleil, l'exacerbaient.

Il se retourna, et enfonça complètement la tête dans le bassin, pour se raffraîchir encore plus. Il resta ainsi pour un instant. Quand il ressortit sa tête de l'eau, il se sentait mieux.

Sans plus réfléchir, il se dirigea vers la sortie de la mosquée. Connaissant désormais la mosquée de Koufé et ses sorties, il savait très bien que s'il voulait revoir cet homme, et lui poser ses questions, parmi les gens qui l'entouraient sûrement toujours, le meilleur endroit serait sans aucun doute, cette même mosquée de Koufé.

Quand il ressortit, les gouttes d'eau glissaient sur son torse et sur son dos...

Quelques jours passèrent, et le juif allait chaque jour à la mosquée, pour trouver une occasion de poser ses questions à cet homme. Mais à chaque fois, il retournait les mains vides, sans avoir pu trouver le meilleur moment pour aborder l'homme en question.

Ou bien, c'était Ali qui n'était pas venu à la mosquée, ou bien

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lui-même ne s'était pas senti en bonne forme pour sortir de son logis; ou bien même une belle occasion ne s'était pas présentée comme il l'aurait désirée. Ainsi, il passait des nuits blanches, et restait souvent éveillé, écoutant le silence nocturne.

Mais cette nuit-là était différente aux autres nuits.

Dès le crépuscule, une sensation inexprimable qui se mélangeait à un sentiment d'excitation et de fièvre, ne le quittait plus. Il ne pouvait ni boire, ni manger quoique ce soit. De même, il semblait que le sommeil l'eut quitté pour de bon... Il regarda le ciel nocturne, observa pour un peu les étoiles, en regardant souvent l'horizon pour voir finalement arriver le soleil, et un nouveau jour.

Il ne put plus rien supporter! Dans l'air clair obscur de l'aube, il sortit. Une brise légère lui caressa les joues.

Il regarda à sa gauche, à sa droite. Personne n'était dans les rues. Pour quelle raison était-il sorti de son logis, à cette heure tôt...? Vers où devait-il aller? Il réfléchit un peu.

Il ne trouva aucune réponse. Alors en faute d'une meilleure solution, il se mit à parcourrir la rue dans laquelle se trouvait son logis, et il ne se rendit compte de plus rien, jusqu'au moment où il sentit le mur de la mosquée de Koufé à sa droite. Le soleil était un peu plus clair, et la température augmentait peu à peu.

À cette époque, les nuits Koufiennes étaient froides, et ses jours, brûlants.

Il toucha le mur de la mosquée qui était construite avec de la terre d'argile. Il était encore tout froid par la fraîcheur de la nuit passée. Il décida de profiter de cette fraîcheur et de l'ombre du mur, pour se reposer un peu.

Il s'assit par terre, et prit ses genoux entre ses mains, et fira le ciel bleu pastel de Koufé.

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n reçut une sérénité qu'il n'avait pas éprouvée depuis longtemps.

Il essaya de rassembler ses pensées, et de leur donner un ordre quelconque. Au comble d'exaspération il murmura:" Combien suis-je fatigué... Combien est réduite la mesure de ma patience! Ô Seigneur Tout-Puissant! Viens à mon secours!" Sans savoir la raison, il leva soudain la tête, et fixa la porte principale de la mosquée. Il essaya en vain de se concentrer. Peut-être son état provenait-il de ses nuits blanches, de son agitation intérieure, et de l'état dans lequel il se trouvait depuis un certain temps...? Il ne savait pas pourquoi il était venu jusque là, pour s'assoir ainsi par terre. Il ne trouvait aucune explication logique pour ses faits et gestes.

Il revint en arrière, et repensa aux jours récents.

Un sourire apparût sur son visage, et ses yeux brillèrent. Il se leva prestamment, et entra précipitamment dans la mosquée. Il reposa son bras au seuil de l'entrée, pour regarder aux alentours : quelques-uns étaient assis, et conversaient entre eux.

D'autres étaient assis sous l'ombre des feuilles de palmiers, ou bien faisaient leur dévotion. Certains d'autres s'étaient appuyés au mur, et se reposaient.

Des colombes, volaient çà et là, et buvaient l'eau du grand bassin qui se trouvait au milieu de la cour intérieure de la mosquée.

Il eut soudain mal aux tempes. Il ferma les yeux. Il lui semblait entendre un sifflement long et aigu dans sa tête. Il se rappela cette phrase étrange: "Demandez-moi ce que vous voulez, avant qu'il ne soit trop tard..." Et du coup, il eut la certitude qu'en ce jour, il pourrait exaucer son souhait, et s'approcher d'Ali Ibn Abi Tâléb. Le jour où il attendait desésperément la venue, était finalement arrivé!

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Et soudain il comprit la raison de son tourment et son excitation intérieurs : C'était pour le fait qu'il allait sous peu, se tenir devant cet homme étrange! Il lui demanderait toutes ces questions qui lui tenaient tant à ceur. Il savait qu'il était en train de s'approcher d'une grande épreuve spirituelle, et il était très inquiet et craintif de ce qui allait s'ensuivre. Et s'il ne pouvait recevoir ses réponses...? Qu'allait-il faire? Il se voyait déjà en plein desespoir, avec toutes les portes du monde, fermées devant sa personne... Il savait bien qu'il ne pouvait pas tellement avancer dans son désespoir, devant son Seigneur Créateur...

Mais s'il recevait ses réponses, tant attendues ? Il allait ainsi, voir se réaliser tous ses souhaits dans ce bas monde, et quelle meilleure fin que celle qui l'attendrait...?! Il eut une force nouvelle, et plein d'énergie, il entra dans la mosquée, et marcha sur la terre douce et molle, de couleur rousse. Il atteignit le mur oriental qui se trouvait exactement devant la porte principale de l'entrée, et s'assit à l'ombre.

Maintenant, il ne lui restait plus qu'attendre.

Le soleil était levé complètement et l'ombre du mur, s'était raccourci. Sous l'ombrelle du devant de la mosquée, un groupe de gens était rassemblé, et les hommes parlaient entre eux. Le juif se dirigea vers une colonne, et s'assit tout près d'elle.

Il avait demandé quelques instants auparavant, à un homme qui était assis tout près de lui:" Est-ce que votre seigneur des croyants viendra aujourd'hui...?" Et l'homme lui avait donné une réponse affirmative.

Dès cet instant-là, un feu liquide avait coulé dans ses veines, et il n'en pouvait plus de supporter cette attente agonisante! Il ne pouvait plus se tenir serein et tranquille. Il touchait ses vêtements, tripotait nerveusement avec son habit, se redressait et

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s'asseyait, et de nouveau se relevait.

Il ne pouvait pas se permettre de se lever et de perdre sa place. Il avait extrêmement besoin de sa place, car elle était toute près de la chaire du sermon du seigneur des croyants. Il lui fallait être tout près de ce lieu, pour pouvoir poser ses demandes, et de recevoir des réponses claires et précises...

Il n'avait nullement envie de converser avec l'homme qui se tenait à sa droite. Il voulait s'envoler pour atteindre un autre règne...

Les rayons chauds du soleil parvenaient quand même, jusqu'à sous les feuilles des palmiers qui protégeaient les gens de l'éclat écrasant et aveuglant du soleil matinal.

Il appuya sa tête à la colonne de bois, quand soudain il entendit une rumeur. Les gens se levèrent soudain, d'un commun accord. Il fit de même, sans en connaître la raison. Il touma la tête et soudain, il vit Ali Ibn Abi Tâléb, qui était vêtu très simplement. Cependant, un air de grande dignité et d'une majesté innée enveloppait sa personne. Il portait une épée à sa ceinture, et son habit était des plus simples. Il portait des sandales faits des fibres des dattiers.

Le juif, n'en pouvant plus, sentit trembler ses genoux. Il pâlit, et dut s'appuyer fortement à la colonne qui se trouvait derrière lui.

Ali passa parmi les gens, et s'assit par terre en faisant face aux gens.

Les intimes d'Ali, en ce jour étaient les sieurs : As'bagh Ibn Nobâtah, Komeyl Ibn Ziyâd, Meyssam Tammar, Habib Ibn Mazâher. Ils s'assirent tout près de leur seigneur, en lui montrant un très grand respect.

Un moment passa en silence. Ensuite il y eut des demandes de la part des gens. Il y avait aussi des hommes, venus d'autres villes, qui voulaient des réponses à leurs questions théologiques et

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canoniques, ou bien par rapport aux problèmes quotidiens de la vie de tous les jours.

Certains d'autres étaient venus pour demander justice, et ils furent émerveillés par le jugement équitable et minutieux d'Ali...

Le juif, étonné et émérveillé, regardait un instant Ali, et l'instant d'après regardait ces gens. Il n'avait pas encore trouvé une opportunité pour poser ses questions. Et puis, il ne trouvait pas le courage nécessaire pour cela. Le temps passait rapidement, et il ne pouvait plus laisser passer ce temps précieux.

Il s'agita un peu, et rassembla ensuite toute sa force intérieure pour pouvoir se donner le courage de se relever. Avec ce geste, il provoqua l'étonnement des hommes qui étaient auprès de lui. Il ne savait pourtant pas quelle demande lui faire... Il lui semblait avoir oublié toute chose! Avec une grande difficulté, il mouilla ses lèvres séches, et avec une voix tremblente, il dit:" Si vous le permettez, je désirerais poser une question...' Le ton de sa voir et son accent étaient étranges, et cela fit tourner la tête de tous les hommes vers sa personne.

Ali le regarda d'un air paternel et lui dit:" Fais ta demande..." L'homme releva la tête et fixa le visage d'Ali Ensuite il baissa le regard, et regarda les jambes d'Ali, et avec un mélange de pudeur et d'hésitation, il annonça:" Mais les réponses à mes demandes ne pourront être répondues que par un Prophète de Dieu ou par le successeur d'un Prophète de Dieu... " Peut-être avait-il dit cela, pour avoir une confirmation... Qui sait ? Ali, avec un regard doux et très affectueux, répéta d'une une voix célèste:" Fais ta demande... Demande tout ce que tu désires." De sorte que toutes les particules de l'être de l'homme furent enveloppées par ces deux choses.

La voix du seigneur des croyants, et sa vibration chaleureuse, mit fin à toutes les agitations et toutes les incertitudes de

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l'homme. Toutes les semures de son esprit et de son cæur s'ouvrirent d'un coup, et il se vit complètement enveloppé et bercé par les ondes d'une mer de bonté et de gentillesse paternelles.

Le juif, se retrouva fortifié, et du coup, toutes ses demandes lui vinrent à l'esprit. Il put très vite, prendre contrôle de ses pensées. Il lui semblait étrange qu'il pût se sentir ainsi, mais il lâcha prise, pour se préoccuper des questions qu'il allait faire au seigneur des croyants.

Il toussa et avec une sérénité qui lui était toute nouvelle, il commença ainsi:" J'ai lu dans le Torah, qu'après l'éléction de chaque Prophète, Dieu Omnipotent de par Sa Révélation, fait comprendre à Son Envoyé, de choisir un homme parmi ses proches, qui puisse être son successeur, pour instaurer la justice, après sa mort. Le Prophète lui fait prêter des serments et des pactes, pour qu'après sa mort, cette personne puisse les mettre en exécution.

J'ai aussi entendu que Dieu Omnipotent, durant la vie sur terre de ce Prophète, et aussi après sa mort, donne des souffrances et des tourments douloureur à ce successeur. Ainsi, je voudrais vous demander de me dire combien de fois, ces successeurs, doivent-ils être mis en épreuves, durant la vie et après la mort de leur Prophète, et quelle sera leur fin ultime...? " Ali Ibn Abi Tâléb répondit:" Je jure à Celui qui ouvrit la mer pour les enfants d'Israel, et qui fit descendre le Torah à Moïse, que je répondrai à toutes tes questions! Mais s'il y a des réponses auxquelles tu devrais t'y soumettre, les répondrais-tu?" "Oh, oui!" Les gens qui étaient rassemblés là, se virent serrés de plus en plus, car il s'ajoutait des nouveaux-venus, au nombre déjà grand des auditeurs.

Personne n'avait encore demandé une telle question... Cela

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représentait une nouveauté exquise et raffraîchissante. En fait, il y avait même des hommes, des proches d'Ali, qui n'avaient pas été au courant de telles demandes.

Le seigneur des croyants se leva, et se mit sur la chaire du sermon.

Il commença ainsi:" Dieu Omnipotent, pour sept fois, met en épreuve les successeurs des Prophètes, et cela durant la vie de ces Prophètes. Ainsi, Il pourra voir la limite de leurs obéissances, Ensuite Il ordonne aux Prophètes de prendre en amitié ces hommes, et après leur mort, de les nommer comme leurs successeurs.

De sorte, l'obéissance leur sera dûe, comme cela était dûe envers les Prophètes de Dieu.

Ensuite, après la mort de ces Prophètes, Dieu met de nouveau ces successeurs en épreuve pour sept fois, pour voir jusqu'où va leur patience et leur soumission, et quand ces tourments et ces souffrances arrivent à leur fin, Il leur accorde le grand honneur du Martyre. Ainsi, ils pourront rejoindre les Prophètes de Dieu, et ils atteindront la Béatitude absolue." L'homme dit:" Vous avez dit justement, Ô seigneur des croyants. Maintenant pourriez-vous dire combien de fois Dieu Omnipotent vous a éprouvé, soit durant la vie de Mohammad / que Dieu lui accode la Gloire et la Paix à lui et à sa famille), soit après sa mort, et quelle sera votre fin ultime?" Ali se leva tout doucement, et s'approcha de l'homme et lui prit la main et dit:" Lève-toi pour que je puisse te répondre." De la façon dont se comportait Ali Ibn Abi Tâléb, et par la réponse qu'il avait donnée, il montrait visiblement son désir de l'emmener vers un autre lieu, pour lui parler en privé, et pour lui faire des confidences sans la présence des autres.

À ce moment-là, quelques ennemis d'Ali, et qui lui portaient rancune depuis toujours, objectèrent à haute voix et dirent:" Ô

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seigneur des croyants! Emmène-nous avec toi!" Ali répondit:" J'ai bien peur que vous ne puissiez supporter mes paroles..." " Pourquoi cela?" " À cause de beaucoup de choses inconvenables que certains d'entre vous ont commis..." Tout de suite après, un des amis d'Ali se leva aussi, et avec une grande humilité annonça:" Ô seigneur des croyants! Alors fais grâce à nous! Mets-nous, tes amis, et ceux qui te veulent du bien, au courant de ces souffrances et de ces tourments! Je jure devant Dieu, qu'à part toi, nous ne connaissons aucun autre successeur pour notre Prophète, et nous sommes parfaitement au courant de cela, et nous savons très bien que Dieu, après Mohammad, ne produira aucun autre Prophète! Nous confessons aussi que le fait d'obéir à toi, est un devoir moral et une prescription religieuse, et qui se fait à la suite de l'obéissance que nous offrions à notre Prophète." Après cette humble demande, Ali de nouveau s'assit sur la chaire. Ceux qui s'étaient relevés, s'assirent aussi, et les hommes furent prêts à écouter la réponse d'Ali Ibn Abi Tâléb.

Le seigneur des croyants, après avoir loué Dieu, et rendu grâce aux Bienfaits Divins, se tourna vers l'homme ( juif, et lui dit:" Quand le Prophète de Dieu était vivant, Dieu m'a éprouvé en sept occasions, et je ne voudrais aucunement apparaître orgeuilleux ou vaniteux, mais tu verras que dans chacune de ces occasions, j'avais toujours été absolument obéissant envers Mohammad [ que Dieu accorde la Gloire et la Paix à lui et à sa famille ).

L'homme demanda respectueusement:" Pourrais-je savoir en quelles occasions ?" Et Ali Ibn Abi Taleb raconta ses souffrances et ses tourments en deux parties, chacune divisée en sept étapes. La première,

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durant le temps où vivait l'Envoyé de Dieu, et l'autre, après que le Prophète se fût envolé vers les Cieux pour retrouver son Seigneur Bien-aimé...

C'est à dire, du temps où il y avait une maison, tout près de Ka'abé, jusqu'à ce triste aube où la mosquée de Koufé fut ensanglantée, et qu'Ali Ibn Abi Tâléb soupira et tout en rendant finalement l'âme, murmura :

" Je jure au Seigneur de Ka'abé, que je suis sauvé! "(1)(1)

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1- 1. Bien-entendu, quand à l'interprétation du mot " Fozto" on pourrait proposer beaucoup de choses. On pourrait dire: sauvé, soulagé, libéré ( de tous les maux ). vainqueur des épreuves, etc... | Note de la Traductrice ).

LES SEPT SOUFFRANCES D'ALI IBN ABI T LÉB AU TEMPS

DU PROPHÈTE DE DIEU

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1 - YAOM'OL ENZ R Quand de par sa Révélation, Dieu élut notre Prophète comme Son Messager Divin, et lui fit reposer sur les épaules cette grande responsabilité, j'étais le plus jeune membre de sa famille.

En ces temps-là, j'étais toujours aux côtés de l'Envoyé de Dieu, et je faisais tout mon possible pour l'obéir, et j'essayais toujours d'exaucer ses moindres désirs.

Finalement un jour arriva, où le Messager de Dieu invita tous les enfants grands et petits d'Abdol Mottalléb chez lui. Il témoigna et attesta sur l'Unicité de Dieu Omnipotent, et leur fit savoir son Message.

Il les invita ensuite à se convertir en Islam.

Ils refusèrent tous, et le renièrent. Ils le lâchèrent ensuite à son sort, et essayèrent de garder leurs distances avec lui, et de l'éloigner de leurs rassemblements.

Les autres gens, en voyant cela, augmentèrent leur inimité contre le Prophète, et étant donné que leur cur cruel ne pouvaient être la demeure de son saint Message, et qu'ils ne pouvaient accepter son invitation, et que leur esprit n'avait pas la capacité de comprendre clairement le sens de l'Unicité Divine, la question de la conversion, leur apparaíssait comme une tâche difficile et insurmontable. Une chose impossible...

Parmi ces gens, il y avait seulement moi qui s'était immédiatement converti en Islam. J'étais parfaitement conscient de ma certitude intérieure, et je suivais les préceptes de mon Prophète, et jamais aucun doute n'a effleuré ma pensée! Ainsi, trois ans s'écoulèrent. Durant ce temps, il n'y avait personne à part moi, et la fille du sieur Khoveyled ( Dame Khadijeyeh Kobra ) sur toute la terre, à vouloir suivre ses

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préceptes! Et seuls nous deux, nous nous acquittions de notre prière auprès de l'Envoyé, et certifions et attestions qu'il fût véritablement le Prophète de Dieu..." Jabér Jo'fi / celui qui raconte cette histoire, nous fait savoir qu'à ce moment, Ali se tourna vers les gens et demanda:" N'était-ce pas ainsi?" Et la foule de répondre:" Si c'était proprement ainsi, ô seigneur des croyants!" L'homme ( juif ] dit" Très bien. C'était donc la première épreuve."

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11 - LEYLATOL MABIT " Ô frère juif! Les tribus de Ghorayche étaient toujours en train de conspirer pour éliminer le Prophète de Dieu; par conséquent, ils avaient recours à toutes sortes de ruses astucieuses, et de méchants subterfuges.

Un jour arriva finalement, où le Satan qui avait été châssé par Dieu, apparût dans la personne de Aour Saghif, et prit possession de son corps, pour faire ses artifices malicieuses. En ce jour, beaucoup d'hommes s'étaient regroupés à Dârol Nadvatt.

Le Satan, par subterfuge, prononçait à haute voix, les opinions et les points de vue de ces hommes qui avaient de l'inimité contre le Prophète de Dieu, soit ouvertement, soit en cachette. Finalement les chefs des tribus de Ghorayche décidèrent de choisir chacun un jeune homme capable de leur tribu, et qui sût manier parfaitement l'épée, pour attaquer tous ensemble le Prophète de Dieu, pendant les heures nocturnes d'une nuit à venir, quand il sera endormi dans sa couchette.

Ils devaient tous ensemble, commettre ce crime impardonnable contre la personne de l'Envoyé de Dieu.

Ainsi, personne ne pouvait accuser, voire incupler un individu particulier, de ce crime affreux et impensable.

En fait, le sang du Prophète de Dieu, aurait été ainsi versé, sans qu'il y eût quelqu'un à le venger proprement, et selon la loi...

Après qu'ils eussent arrivé à cette solution sordide, l'Ange Gabriel descendit pour visiter le Prophète de Dieu. Il le mit au courant de ces faits.

En fait Il annonça même la date exacte de la mise en

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exécution de cet évènement, et l'heure exacte de ce crime à commettre.

Il incita et encouragea le Prophète de Dieu à quitter la Mecque, et de se diriger vers une grotte pour se cacher, et rester à l'abri des attaques violentes de ces ennemis jurés.

L'Envoyé de Dieu, en me racontant cela, m'informa que je devais cette nui-là, dormir à sa place dans sa couchette, et de sacrifier ma vie, pour sa sauvegarde.

Bien évidemment, je me précipitai à accepter la commande de mon seigneur, pour me soumettre à sa volonté, et de lui obéir prestamment! Et je dois dire que j'en étais même très content de cela! La nuit fatidique et prévue arriva, et le Prophète de Dieu quitta la ville; pendant que moi, par contre, je dormias à sa place, dans sa couchette...

Au milieu de la nuit, des hommes de la tribu de Ghorayche entrèrent sans hésitation chez lui.

Quand ils ouvrirent la porte, je les attaquai soudainement avec mon épée dégainée et brandie en l'air, comme tous le savent, et je me défendis comme il se devait! N'était-ce point ainsi...? " Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi Ô seigneur des croyants." Et l'homme se dit:" Voilà la deuxième épreuve."

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GHAZVEYEH BADR ( l'an 2 de l'Hégire )

Les deux fils de Rabi'é, du nom de Chaybeh et Otba, et le fils d'Otba qui se nommait Valid, étaient les trois plus courageux guerriers de la tribu de Ghorayche.

Au jour de la bataille de Badr, ils firent face à nous, et demandèrent à se battre / corps à corps / avec les meilleurs de nos combattants. Mais dans notre camp, personne ne se sentait en mesure de se battre avec eux, et de leur tenir tête...

À ce moment-là, le Prophète de Dieu m'invoqua à ses côtés, et m'envoya dans le champ de bataille pour que je me battîs avec eux.

J'étais le plus jeune parmi tous les combattants de l'armée de l'Envoyé de Dieu, et de même, j'étais le moins expérimenté, du point de vue de mes capacités guerrières. Pourtant, Dieu fit en sorte que Valid et Chaybeh fussent tués par ma main; en plus, un grand nombre d'ennemis eurent le même destin qu'eux...

Et cela, sans compter les polythéistes que je pris comme prisonniers de guerre.

Ce qui m'arriva, et ce que je dus supporter dans cette expedition ( guerre sainte ), est indescriptible! Et aucun de mes compagnons d'armes n'eut les difficultés et les malheurs que je dus affronter ou supporter! Que Dieu lui accorde la Grâce Divine à mon cousin: Obeydat Ibn Hâréss qui fut à mes côtés, en ce jour inoubliable et fatidique! N'était-ce point ainsi...?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, Ô seigneur des croyants." Et l'homme accepta la troisième épreuve.

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GHAZVEYEH OHOD ( l'an 3 de l'Hégire )

L'année d'après, toutes les tribus arabes et la tribu de Ghorayche se rassemblèrent, et se réunirent pour s'allier contre nous, et venger leurs morts, dans la bataille de Badr. Ceux-là mêmes qui avaient été tués comme des polythéistes ( parmi les membres de la tribu de Ghorayche ). Ils avaient décidé d'attaquer les habitants de Mèdine.

Cette fois encore, l'Ange Gabriel apparut devant le Messager de Dieu, et le mit au courant de cet évènement à venir Après cela, le Prophète de Dieu, entouré de ses compagnons d'armes, se rangèrent avec un parfait ordre aux pieds du Mont Ohod, en attente de l'ennemi rusé.

Les polythéistes de la tribu de Ghorayche arrivèrent finalement à cet endroit.

La bataille commença. Dans la première manche, les polythéistes hérétiques furent violemment vaincus, mais sous peu, ils commencèrent une nouvelle attaque.

Ils se rangèrent par ordre, et du coup, attaquèrent les Musulmans, et tuèrent beaucoup d'entre nous. (1)(1) Dans cet ouragan de violence incontrôlable, certains hommes prirent la fuite, et emportèrent certains hommes à leurs flancs.

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1- 1. Les polythéistes de la tribu de Ghorayche avaient été surpris et vaincus par la violence d'attaque des Musulmans. Mais lorsque Kháléd Ibn Valid passa avec son armée, du passage qui se trouvait derrière le lieu propre de la bataille, et attaqua les Musulmans, ils reprirent confiance et courage, et commencèrent une deuxième attaque. Parmi ceux qui furent tués dans cette bataille violente et inoubliable, fut hélas, Hazrat-é Hamzeh Ibn Abdolmottaleb, l'illustre oncle de l'Envoyé de Dieu...

Seul moi je restai, de tout mon cæur et de toute mon âme, avec le Prophète de Dieu, en toute constance et fermement! Ceux des Mohâgérin / immigrés , et les Ansârs qui retournèrent à Médine, pensaient véritablement que le Messager de Dieu et ses compagnons avaient été tués dans le champ de bataille.

Mais Dieu ne laissa pas aux polythéistes le temps de jouir de leur brève victoire. Il leur fit voir de très durs coups. Pendant cette bataille, je reçus plus de soixate-dix blessures sur ma personne, et que vous pouvez voir leurs cicatrices sur mon corps, en ce moment même. (1) Durant cette guerre, avec l'aide de Dieu, le Seigneur Omnipotent inscrivit une récompense pour moi.

N'était-ce point ainsi...? " Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi Ô seigneur des croyants." Et l'homme accepta la quatrième épreuve.

Mais pour une raison que lui seul en connaissait l'origine, son visage changeait de couleur, et des signes de honte et de souffrance apparaissaient sur ses traits crispés.

1. Le seigneur des croyants avait tiré son habit, et montré certaines cicatrices aux hommes qui étaient présents dans la mosquée.

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GHAZVEYEH KHANDAGH ( l'an 5 de l'Hégire )

Après la fameuse bataille d'Ohod, les tribus arabes et de Ghorayche, s'allièrent de plus en plus contre nous.

Ils collaboraient toujours ensemble, et conspiraient contre nous, et parmi eux-même, ils avaient conclu un pacte, et prêté un serment d'allégeance entre eux-mêmes: de sorte qu'ils s'étaient jurés de ne point arrêter leurs efforts, tant q'ils n'avaient pas mis fin à la vie du Messager de Dieu. ils avaient aussi entre autre, décidé de tuer et d'anéantir tous les descendants, et toute la progéniture d'Abdolmottaléb...

Avec cette décision, ils allumèrent le feu de la rancune et de la colère dans leurs cæurs, de sorte qu'ils pensaient qu'en envahissant Mèdine, ils détruiraient la ville et ses habitants. Avec cette pensée, et du fait qu'ils comptaient beaucoup sur le plan de guerre qu'ils avaient désigné, jamais il ne leur venait à l'idée de ne pas sortir victorieux de cette guerre, en apparence facile...

Mais encore une fois, l'Ange Gabriel descendit du Ciel, et apprit cette nouvelle au Prophète de Dieu.

Le Messager de Dieu, pour leur faire bravement face, avec l'aide des immigrés et des Ansârs, se mit à creuser un fossé tout autour de la ville de Mème. (1)(1) Lorsque l'ennemi arriva tout près de Mèdine, sans savoir que les habitants de la ville avaient creusé un fossé protecteur, ils se trouvèrent face à cela et restèrent bouche-bée, sans pouvoir croire à leurs yeux!

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1- 1. Cette idée géniale et originale venait de Salmån-é Farsi le Persan J, et le Messager de Dieu accepta avec enthousiasme cette proposition de sa part..

Neanmoins, ils ne voulaient pas perdre la face devant les Musulmans, et se voyaient encore comme des guerriers forts et invincibles. Par conséquent, ils criaient, faisaient beaucoup de rumeur, grinçaient des dents et rugissaient comme le tonnerre.

De son côté, l'Envoyé de Dieu, les invita doucement à se convertir en Islam, et parlait de leur parenté avec lui. Mais cela, hélas, ne produisit aucun effet positif dans les cæurs de marbre de ces hommes, et attisait encore plus, le feu de leur inimité.

En ce jour fatidique, leur héros, était un grand guerrier Arabe du nom d'Amro Ibn Abdévad.

Comme un chameau qui crie et rugit d'une manière particulière et désagréable, il invitait des guerriers Musulmans au combat, et se vantait de ses qualités guerrières, et faisait ses propres éloges avec arrogance.

Il tournoyait parfois sa lance dans l'air, et parfois brandissait son épée au-dessus de sa tête, pour produire la peur et l'épouvante chez les Musulmans. Personne de notre côté, ne voulait accepter de se combattre avec lui.

Aucun des héros Musulmans ne voulait risquer sa propre vie, et ne pensait vraiment pas à pouvoir lui tenir tête...

Par conséquent, personne de notre camp s'avançait.

Ni la volonté, ni le préjudice, ne pouvaient produire des sentiments de chevalerie ou de noblesse; ni même la prévoyance, ou l'astuce pouvaient faire naître une sorte de courage dans les cours des soldats Musulmans...

À ce moment-là, le Prophète de Dieu m'ordonna de me battre avec lui. Avant que je puisse me diriger vers le champ de bataille, il m'honora lui-même avec une attention toute particulère : il fit mon turban, attacha cette épée · que vous voyez en ce moment-même - à ma ceinture, et avec sa sainte main, donna

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un coup à la poignée de Zolfaghâr!(1)(1) Je sortis de mon camp, et me dirigeai vers Amro...

Les mèdinoises, en prévoyant un triste sort pour moi, pleuraient par pitié pour ma personne... Elle craignaient que je fusse tué en un clin d'æil, par sa main terrible..

Mais Dieu Omnipotent voulut qu'Amro fut tué par ma main! Ce même guerrier courageur et brave, que dans toute l'Arabie n'avait pas de pareil! Il faut admettre que lui aussi de son côté, me donna un coup très violent sur la tête ( Ali montra sa tête )...

Ainsi Dieu, par le combat que je fis, me rendit victorieux, et une autre défaite s'ajouta aur défaites des polythéistes et des hérétiques...

N'était-ce point ainsi...? " Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants." Et l'homme juif, accepta la cinquième épreuve aussi.

Mais le signe d'un changement de traits se faisait voir de plus en plus nettement. L'homme était tout agité, et au lieu de continuer à fixer le seigneur des croyantrs de son regard brûlant et tourmenté, il baissa la tête, et ne proféra mot...

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1- nom de la fameuse épée d'Ali Ibn Abi Tåléb.

GHAZVEYEH KHEYBAR ( l'an 7 de l'Hégire )

Je me souviens parfaitement bien du jour où; en compagnie de l'Envoyé de Dieu, nous nous approchâmes du châteaufort de Kheybar...

Là, auprès des juifs, il y avait aussi les guerriers de Ghorayche et d'autres hommes encore. Ils avaient rassemblé une grande armée, et tous les soldats de la cavalerie, se trouvaient à l'intérieur de ce châteaufort invincible, prêts à nous tirer dessous...

Durant le combat à deux, ils s'avançaient un par un, et demandaient à nos combattants de se battre avec eux. Mais de notre côté, tout homme qui sortait de son rang pour le combat, trouvait la mort. Jusqu'à ce que les yeux devinrent tout rouge, à force de la colère...

Après cela, les Musulmans furent invités à se battre en groupe. Mais pendant ce temps aussi tout homme pensait uniquement à sauver sa propre vie. Finalement, des hommes se tournèrent vers moi et me dirent: " Ô, Abol'Hassan! Lève-toi!" Le Messager de Dieu, m'envoya de nouveau vers l'ennemi. Dans les combats que je menai, en ce jour, personne ne put résister à moi! Tout guerrier qui osait s'aventurer, trouvait la mort. Tout guerrier ennemi qui se tint devant moi, dut tomber inévitablement dans la poussière!(1)(1) Après cela, je tins ferme, et je devins de fer devant les soldats ennemis. Comme un lion qui serre sa proie dans ses poings, je les tenais ferme, sans les relâcher. Quand les juifs virent cela, ils se réfugièrent vers le

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1- 1. Sans doute, Ali Ibn Abi Táléb se souvenait de son combat avec Mar'hab, ce grand guerrier Juif...?

châteaufort, et fermèrent le grand portail de l'entrée. Mais j'empoignai le portail de Kheybar, et je le retirai du sol, et l'envoyai voler au loin!(1)(1) Ensuite, tout seul, j'entrai au châteaufort...

Là, je tuai tout homme qui voulait résister, et je pris les femmes en prisonnières, jusqu'à ce que je pus conquérir la cité, tout seul. Et cela, quand personne excepté Dieu Omnipotent ne vint à mon aide.

N'était-ce point ainsi...?".

Et tous de répondre:" Si c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants." Et l'homme accepta la sixième épreuve.

Mais il avait pâli entre temps, et baissé la tête, pendant qu'il était honteux des faits et gestes de ses coreligionnaires.

Il comprenait profondément toutes les difficultés qu'Ali avait dû faire face pendant cette guerre, et en son fort intérieur, il admirait énormément Ali en silence...

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1- 1 - Dans une autre place, Ali dit:" Je jure au nom de Dieu que je n'ai pas retiré le portail de Kheybar avec la force et la puissance physique de mon corps, mais j'ai pu faire cela, grâce à une puissance célèste et Divine, et un souffle qui avait été illuminé avec la Lumière Divine, et je fus ainsi approuvé! * / Bahâr' ol Anvâr volume 40).

L'ANNONCIATION DE LA SOURATE D'EXEMPTION

( l'an 9 de l'Hégire ) Quand le Messager de Dieu partit vers la Mecque pour la conquérir, il aimait beaucoup inviter ses concitoyens à se convertir en Islam, comme il l'avait déjà fait au passé, et répéter cette invitation pour une dernière fois.

Pour cela, il écrivit une lettre pour ses concitoyens.

Dans cette lettre, il les invitait à arrêter toute guerre et tout combat contre eux. Il les fit craindre la Colère de Dieu, et leur promit qu'il ignorerait leurs actions passées, et leur fit espérer pour le Pardon Divin.

À la fin de la missive, il ajouta la sourate d'Exemption, pour leur connaissance.

Il proposa à tous ceux qui l'entouraient, la mission de porter et de délivrer cette missive aux habitants de la Mecque, et de réciter à haute voix, ladite sourate.

Il les invita à accepter cela, mais tous ceux qui l'entouraient, refusèrent cette mission par trop périlleuse, et chacun à sa mode, essaya de se soustraire à cette embassade trop délicate et trop dangereuse.

Quand le Messager de Dieu vit cette réaction, il invita un homme | Abou Bakr ), et lui donna cette mission.

Mais après le départ d'Abou Bakr, l’Ange Gabriel descendit du Ciel, et lui dit:" Ô Mohammad! Cette mission est une chose que seul toi et les tiens pouvez l'exécuter. À part vous, cela ne pourra se faire."

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Alors le Messager de Dieu m'appela à ses côtés, et m'ordonna de rejoindre Abou Bakr au plus vite, et de lui réclamer la sourate d'Exemption, et de la porter personnellement, pour la réciter moi-même à haute voix, aux habitants de la Mecque. (1) L'obéis et exécutai tout cela. Ensuite, j'entrai dans la ville de la Mecque.

Que dire...? Une ville, où on m'aurait volontiers déchiqueté et déchiré les membres avec le plus grand plaisir, s'ils avaient eu la liberté d'agir à leur guise, pour montrer leur extrême haine et leur inimité envers ma personne...

Ces hommes avaient une telle haine contre ma personne, et ressentaient une telle rancune contre moi, qu'ils étaient prêts à offrir leur vie, leur épouses, leurs enfants et leur fortune, pour avoir le plaisir de me tuer...

Mais je délivrai quand même le message de l'Envoyé de Dieu, et leur lus à haute voix sa missive.

Après cela, ils me menacèrent de mort. Certains d'autres se promirent beaucoup de choses, et certains d'autres étaient fâchés, et exprimaient clairement et ouvertement leur inimité de longue date, envers ma personne.

Mais je terminai ma mission, comme il se devait. N'était-ce point ainsi...?" Et tous de répondre:" Si c'était bel et bien ainsi, Ô seigneur des croyants." Et l'homme accepta la dernière épreuve, À ce moment-là, Ali se tourna vers l'homme et lui dit:" Ces

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sept évènements, se produisirent durant le temps où le Messager de Dieu était encore en vie.

Je fus éprouvé par Dieu, et à chaque occasion, Il me trouva soumis et obéissant à Ses Commandements.

Ainsi, Il ne me donna aucun partenaire dans l'accomplissement de tous ces faits. Et si j'avais du temps, je vous dirais d'autres choses.

Mais Dieu Omnipotent, a interdit la vantardise aux hommes." L'homme juif, ne pouvait plus proférer la moindre parole, tant étaient grandes sa joie et son excitation! Son cæur battait la chamade, et il avait envie de s'envoler dans le ciel de ses désirs.

Si à ce moment-là, les compagnons intimes du Messager de Dieu qui se trouvaient là, n'avaient pas ouvert la bouche pour exprimer leur admiration, il se serait mis à pleurer à chaudes larmes, car il se sentait très proche de son ultime souhait, et ne pouvait plus supporter le silence...

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LES TÉMOINS HISTORIQUES

Après que le seigneur des croyants eut fini de parler, ceur qui avaient été les compagnons intimes du Messager de Dieu, et qui entouraient Ali, se mirent à parler et dirent:" Tu as dit juste, ô seigneur des croyants! Nous jurons au nom de Dieu que tout ce que Dieu n'a pas accordé aux autres hommes, Il les a tous accordés à toi...

Non seulement pour ce que tu as été le parent du Messager de Dieu, mais aussi pour avoir eu la félicité et le bonheur d'avoir été le frère du Messager de Dieu! Et le fait que ta position, est comme la position d'Aaron, aux côtés de son frère Moise! Et aussi ta supériorité indéniable, est inconditionnelle sur tous les autres hommes, dans toutes les guerres et tous les évènements survenus en tout temps! Ainsi, Dieu Omnipotent a mis en provision, tout ce que tu nous as racontés, et tout ce que tu as omis de divulguer, sur ton compte. Et Il n'a fait participer aucun Musulman en tout cela, et personne n'est ton partenaire en tout cela! Nous, qui étions les proches compagnons du Messager de Dieu, nous certifions et témoignons cela, et les générations futures témoigneront aussi de leur côté! "(1)(1) Ils dirent ensuite:" Ô seigneur des croyants! Raconte-nous maintenant les sept tourments que tu as dû supporter après la disparition du Messager de Dieu, et dont tu as fait preuve de patience, de soumission et d'obéissance..."

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1- 1. Nous aussi, nous certifions et témoignons tout cela, et prenons Dieu omnipotent comme notre Témoin! / auteur de ce livre, traductrice de ce livre, éditeur de ce livre ]

Si nous avions la permission / morale ), nous les aurions énumérés un par un, par la connaissance et la certitude que nous possédons sur ce sujet. Mais nous préférerions les entendre de ta propre bouche.

Comme les occasions que tu as énumerées, durant le temps où vivait encore notre Envoyé de Dieu, maintenant raconte-nous les autres, et dis-nous comment tu as dû faire preuve de patience et de soumission..." Ali se tourna vers l'homme et lui dit:" Ô, frère juif! Dieu Omnipotent, après la disparition du Messager de Dieu, m'éprouva par sept fois, et dans chacune de ces épreuves, Il me trouva patient et soumis."

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LES SEPT SOUFFRANCES D'ALI IBN ABI T LÉB APRÈS LA MORT

DU PROPHÈTE DE DIEU

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PATIENCE ET SOUMISSION DEVANT LA MORT DU PROPHÈTE DE DIEU ( l'An 11 de l'Hégire )

Pour commencer, je dois dire qu'excepté avec le Messager de Dieu, je n'ai jamais été proche et intime avec aucun autre homme...

Il représentait pour moi, ce havre de paix, de confiance et de sérénité. Seul vers lui pouvais-je me tourner, et m'approcher spirituellement avoir une intimité mentale.

Cela pour diverses raisons... Car dans mon enfance, il avait été mon tuteur.

Quand je grandis, il me gardait toujours à ses côtés. Il prenait soin des membres de ma famille, et faisait disparaître ma tristesse et ma solitude. Il m'avait aussi libéré de toute préoccupation pour la subsistance ma famille et moi, et quand je devenais pauvre, et que j'avais les mains vides, c'était lui et lui seul, qui pourvoyait toujours, non seulement à ses besoins personnels, mais aussi aux besoins de mes enfants.

Bien-entendu, ces exemples sont uniquement des exemples limités et brefs, et représentent mes affaires terrestres dans ce bas monde, quand en vérité, plus que tout cela, il fit tout son effort pour me guider à atteindre les hauts degrés de la transcendance morale et spirituelle, pour que je puisse prendre pleinement connaissance et conscience du Dieu Omnipotent...

Par conséquent, il est parfaitement évident qu'après la disparition du Messager de Dieu, quel terrible malheur descendit sur ma personne et m'empoigna tout entier corps et âme...

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Un malheur dont même les montagnes les plus solides, et les plus constantes, ne pouvaient supporter...

En ce temps-là, je voyais certains membres de ma famille qui ne pouvaient supporter cette tragédie, car ils ne pouvaient prendre patience devant ce fait terrible qui nous était survenus...

Ce décès, avait déversé la coupe de leur patience et endurance, et ils étaient sans cesse agités, de sorte qu'ils n'avaient plus aucune envie d'écouter à quoique ce soit, ou de proférer quoique ce soit.

Certes, certains des membres d'Abdolmottaleb, invitaient les membres de ma famille à la patience, mais eux aussi les accompagnaient dans leurs larmes, leurs pleurs, et leurs lamentations qui n'en finissaient pas...

Dans tout cela, moi seul je prenais patience, et avais choisi le silence, comme mon seul refuge...

Pendant ce temps triste, j'exécutais ce que le Messager de Dieu m'avait ordonné pour ses funérailles.

De sorte que ce fut moi qui le préparai pour son ultime lieu de repos, je lui fis ses ultimes ablutions, et lui mis son suaire mortuaire, et m'acquittai de la prière de la mort pour son illustre personne, jusqu'à ce que je l'enterrasse...

Ensuite je ne mis plus mon " Abâ " ( manteau Arabe ), que pour m'acquitter de la prière, et cela, jusqu'à ce que je puisse finalement rassembler par ordre chronologique le Livre de Dieu ! le saint Coran ), et que je m'acquitte de tous les engagements que cette sainte personne m'avait enjoint d'exécuter | après sa mort).

Sache, que rien de ces faits, ne m'ont empêché de faire mon vrai travail. Ni les pleurs, ni les larmes qui coulaient le long des joues, ni les soupirs qui me brûlaient le cæur, ni les tristesses de l'âme, ni la grandeur impensable de cette affreuse tragédie...

Et malgré tout cela, je m'acquittai de tous les devoirs

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obligatoires qui se trouvaient dans le Droit Divin, et celui de Son Prophète, et je terminai ma mission.

Et sachez que je faisais tout cela, pendant que je prenais refuge dans la patience, et que je mettais tout cela au compte de Dieu, et que je supportais passivement...

N'était-ce point ainsi?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, Ô seigneur des croyants." L'homme eut des larmes aux yeux, et il soupira douloureusement pour n'avoir pas eu l'honneur et le privilège de rencontrer le Prophète de Dieu, au temps où il était encore de ce monde...

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LA FORMATION DE SAGHIFEYEH BANI SÀ'ÉDÉ (L'an 11 de l'Hégire )

Le Messager de Dieu, non seulement durant toute sa vie m'avait présenté comme son successeur, mais aussi dans divers évènements avait répété cela, et insisté sur ce point. Finalement pour l'ultime fois, devant une multitude de Musulmans, il me nomma " seigneur " des croyants ( il m'accorda le titre du " seigneur " ) et demanda à tous ceux qui étaient présents en ce jour, de me prêter serment d'allégeance, pour m'obéir et me suivre. Il demanda à ceux qui se trouvaient ce jour-là en ce lieu, de mettre au courant tous ceux qui avaient été absents, et qui n'avaient pas été présents à cet évènement important. (1)(1) Les gens savaient cela, et se souvenaient parfaitement bien qu'au temps du Prophète de Dieu, c'était moi qui faisait parvenir ses commandements aux autres, et que je délivrais ses messages, ou bien pendant les expéditions et les voyages, c'était moi le commandant en chef de son armée.

Par conséquent, c'était plus qu'improbable que des gens

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1- 1. Il se réfère au sermon de Ghadir-é Khom, dans l'ultime Pèlerinage du Prophète de Dieu Hajjatol vedâ à la Mecque. Le Messager de Dieu, durant un long sermon, enjoigna les Musulmans de suivre et d'obéir à Ali comme leur suprême seigneur et maître. Il annonça cela comme un devoir moral aux parents, pour que chacun se voit comme un devoir moral et religieux de mettre au courant de cet évènement, leur progéniture et descendants, et de la vérité de Ghadir, et cela, jusqu'au Jour de la Résurrection. Se référer, s'il vous plait, au sermon de " Ghadir-é Khom " traduit en français par cette même traductrice.

voulussent s'opposer contre moi, pour cela ou pour d'autres prétextes.

Malgré cela, le Messager de Dieu décida pendant sa maladie - qui se termina avec sa mort - d'envoyer une armée de Médine 1 à Rome, et dont le commandant en chef n'était autre qu'Ossâmeh Ibn Zeyd.

Le Messager de Dieu, afin de rassembler cette armée, ne divisa ni ne sépara point les hommes des tribus d'Aoss, de Khaz'raj et d'autres encore. Il leur ordonna à tous, de se préparer pour cette expédition, surtout parce que ces hommes me voyaient d'un æil rancunier et plein d'inimité. Car j'avais tué, soit leurs pères, soit leurs frères, soit leurs fils, ou même leurs proches parents durant les guerres passées.

Il envoya aussi des hommes qui appartenaient au groupe des Mohâgérin ( immigrés ), ou des Ansârs ou de simples Musulmans et tous ceux qui s'étaient rapprochés les uns aux autres, pour embrasser l'Islam, comme leur religion définitive; mais il y avait aussi des Monaféghin ( conspirateurs et ennemis cachés de l’Islam ) parmi ces hommes; cependant le Prophète de Dieu désirait que tous, eussent un rôle dans cette expédition militaire.

Ils voulaient que le cæur de tous ceux qui restaient auprès de son lit de mort, fût pacifique et cordial, et que personne ne dît la moindre parole blessante devant lui, pour produire involontairement un désagrémnt parmi les hommes présents...

Il voulait que personne parmi ces hommes présents, eût la moindre pensée de s'opposer à moi pour ma Vélayât, ou pour faire une objection à cette décision, ou bien pour désobéir à son commandement, après sa mort...

Le Prophète de Dieu avait tant insisté pour le rassemblement de cette armée, et que tous devaient suivre Ossameh, et il avait donné un ordre tellement catégorique et sans discussion aux

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hommes, que personne n'eut le courage de s'opposer à ce commandement inexorable.

Malgré tout cela, après le trépas du Prophète de Dieu, tous les généraux et tous les commandants qui se trouvaient sous l'ordre d'Ossâmeh Ibn Zeyd, lâchèrent leurs postes de commandements, et refusèrent ouvertement d'obéir aux ordres formels que le Messager de Dieu avait donnés avant sa mort. Ils ignorèrent Ossameh, et ne se virent plus en devoir de se soumettre à ses décisions, et au lieu de le suivre dans sa mission, ils le délaissèrent parmi ses soldats...

Tout cela était dû au fait qu'ils voulaient retourner au plus vite à Mèdine, pour piétiner et ignorer le serment d'allégeance qu'ils avaient prêté au Prophète de Dieu selon le Commandement Divin. Ils voulaient tous, sans exception, renier la promesse et le pacte qu'ils avaient conclus avec l'Envoyé de Dieu, concernant ma Vélāyat...

Par conséquent, ils se réuinirent tous dans un lieu qui se nommait Saghifayeh Bani Sà'édé, et firent un rassemblement là. Ils profitèrent de cette occasion, pour briser leur serment d'allégeance envers moi, et sans se donner la peine de prendre en conseil, les enfants et les descendants d'Abdolmottaleb, ou de demander leurs opinions, ou bien même sans me demander de les libérer de leur serment, ils prêtèrent de nouveaux serments d'allgeance les uns avec les autres, et conspirèrent contre ma personne.

Moi, durant toute cette période, j'étais en deuil de mon bien-aimé Prophète, et tout occupé à faire les préparations pour ses funérailles et son enterrement.

Car en vérité, ce devoir moral envers le Messager de Dieu, avait une importance primordiale et encore plus grande pour moi que d'autres choses, et les autres choses ne m'intéressaient point, jusqu'à me faire oublier mon premier devoir.

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Mais sache, ô frère juif, qu'après la disparition du Prophète de Dieu, et dont personne ne pouvait plus remplir sa place vide dans mon cæur, désormais en deuil et plein de tristesse, cette conspiration m'apparut comme un grand coup douloureux, et cela créa une souffrance terrible dans mon cæur...

Mais je pris quand même patience, et devant cet évènement inattendu, et dont je ne m'y attendais pas du tout, ne perdis jamais mon endurance ou ma patience...

N'était-ce point ainsi...?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants." L'homme avec des larmes aux yeux, soupira douloureusement, car il suffoquait d'impatience et de colère contre tous ceux qui avaient eu la haine d'Ali dans leur cæur, et qui avaient semé les grains de la mésentente et de la conspiration dans les cæurs des ignorants, pendant que dans son cæur, il sentait uniquement la croissance de son amour pur et son estime infini envers le seigneur des croyants...

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L'USURPATION DU CALIFAT ( L'an 11 à 35 de l'Hégire )

Celui qui, après la disparition du Prophète de Dieu se redressa pour obtenir le Califat ( et il n'était autre qu'Abou Bakr ), à chaque occasion qu'il me voyait, et proprement pour l'injustice qu'il m'avait fait, s'excusait confusément, et blâmait toujours son ami [ Omar ) pour avoir usurpé mon droit, et pour avoir brisé son serment d'allégeance envers ma personne. Et à chaque fois, il me demandait pardon, et suppliait pour que je l'absolve.

D'un autre côté, je me disais qu'avec le passage du temps, son époque à lui atteindrait aussi sa sin, et que j'obtiendrais tôt ou tard, le droit légitime qui m'était dû.

Ce même droit que Dieu Omnipotent avait décidé et établi pour moi En plus, je ne voulais créer aucun désaccord, aucun problème dans les affaires de l'Islam, qui était une religion toute jeune et toute nouvelle; et je ne voulais pour rien au monde, me redresser et combattre certaines personnes pour obtenir justice, et ce qui était mon droit légitime. Je ne voulais chercher l'approbation ou la désapprobation de personne, car je devinais qu'en fin de compte, il y aurait toutes sortes de désagréments et d'oppositions ouvertement proférées contre moi.

Entre temps, parmi les fidèles compagnons du Prophète de Dieu, c'est à dire ceux qui pour moi, représentaient la bienveillance et l'amitié, et qui adoraient sincèrement Dieu et Son Messager, et qui croyaient fermement et profondément à Son Livre ( le Coran et à l'Islam, il existait certains qui venaient me voir, en cachette ou ouvertement, et qui m'invitaient à demander justice, et de reprendre le droit qui m'appartenait certainement.

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Ils étaient prêts à sacrifier leur vie pour ma cause, et restaient fidèles et loyaur envers le serment qu'ils m'avaient prêté. Mais je les invitais toujours à la douceur et à la patience. J'espérais ainsi, qu'avec l'Aide Divine, nous pourrions reprendre mon droit usurpé, sans qu'il eût des guerres et des carnages...

D'un autre côté, après la disparition du Messager de Dieu, beaucoup de personnes ont eu des doutes quant à la légitimité de mon droit, et en plus, tombèrent dans la trappe de la convoitise, et furent tentés d'obtenir pour eux-mêmes le Califat. Ainsi, chaque tribu voulait que la seigneurie sur les autres croyants, fût obtenue pour l'un des leurs.

Bien-entendu, pendant que chacun pensait à soi, ils étaient unanimement d'accord sur un point unique : et c'était le fait de retirer et d'éloigner le Califat, de mes mains, et de se l'approprier injustement, en piétinant le Droit Divin.

Par conséquent, lorsque le premier | Abou Bakr ) mourut, son ami le plus proche, Omar, prit le pouvoir entre ses mains. Mais lui-aussi agit ainsi en toute injustice, et de nouveau, le droit qui m'appartenait par Ordre Divin, fut usurpé, et on commit l'injustice contre ma personne.

De nouveau les compagnons intimes du Messager de Dieu vinrent me voir. Que ce soit ceux qui étaient encore en vie et qui moururent sous peu à leur tour, ou bien ceux qui sont encore en vie.

Ce groupe fidèle et loyal, me fit la même proposition qu'il avait déjà faite, pendant le Califat d'Abou Bakr.

Mais je ne voulus rien entendre, et décidai comme toujours, de prendre patience, et je remis ainsi mes affaires, entre les mains de Dieu.

De même, je craignais que tous ces hommes qui avaient été unifiés et rassemblés de par le commandement de notre Vénérable Messager, soit par la force de l'épée, soit par la douceur des paroles, soit par des menaces, ou bien par la

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clémence et la chevalerie que le Prophète avait montrées à leur égard, s'éparpillassent...

Seul moi, parmi tous ceux qui avaient connu l'Envoyé de Dieu, je sais combien le Messager de Dieu s'était efforcé, et avait souffert terriblement pour rapprocher le cæur de ces hommes, les uns aux autres, en toute douceur, gentillesse et patience...! Il avait toujours fait son impossible pour remplir le ventre affamé de ces hommes, et avait pourvu à leurs besoins quotidiens, et leur avait donné une place pour s'établir, pour qu'ils pussent la nommer comme leur vraie maison...

Pendant que nous, de la famille du Prophète de Dieu, nous avions toujours eu uniquement des maisons sans toit, sans même une vraie porte, pour avoir une intimité quelconque... Nos portes étaient toujours constituées des feuilles des palmiers, et notre repas journalier, n'était autre des dattes.

Nous ne possédions aucun tapis, aucune couverture pour nous protéger, et souvent nos vêtements étaient utilisés par les différents membres de notre famille.

Et combien de nuits, nous passâmes les heures nocturnes avec un ventre affamé, et la faim dévorante qui nous empoignait et nous déchirait le corps...! Parfois il arrivait qu'après des guerres, Dieu nous faisait bénéficier de certains butins, qui nous étaient spécialement destinés, et que d'autres n'en avaient point droit. Mais le Messager de Dieu, tout en sachant parfaitement notre situation tragique et terrible, et tout en sachant la pauvreté dans laquelle nous nous débattions, offrait ces butins aux autres, pour que le cæur de ces hommes se tournassent encore plus vers l'Islam.

Par conséquent, après avoir été un témoin occulaire de tout ce que le Prophète de Dieu avait fait pour ces hommes, et toutes les souffrances qu'il avait dûes supporter pour leur compte, et tout en sachant très bien que j'étais le plus approprié pour être au courant de ces faits, il était dans mon devoir, de ne point laisser

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arriver aucune désunification de leur part. Il m'incombait de ne pas les guider vers un point, où il n'y aurait plus aucun retour en arrière. Il m'incombait de préserver intacts et unis, ces groupes d'hommes.

En même temps, si je voulais commencer à demander de l'aide, pour obtenir mon droit usurpé, j'étais sûr et certain qu'il y aurait des hommes qui se relèveraient pour venir à mes côtés, et prendre mon parti, et défendre ma cause...

Ainsi, il y aurait des guerres, et il n'y avait que deux solutions : ou bien nombre d'hommes seraient tués, ou bien ceux qui ne voulaient point m'aider, et qui ne voulaient en aucun cas m'obéir et se soumettre à ma volonté, deviendraient indubitablement des athés...

Et comme Dieu Omnipotent avait annoncé que ma position par rapport au Prophète de Dieu, était comme la position d'Aaron, par rapport à Moïse, et qu'il était plus que probable que le Tourment que Dieu avait envoyé au peuple de Moïse - pour avoir désobéi aur ordres d'Aaron • pouvait de nouveau descendre à tout instant sur ce peuple aussi, alors je me vis obligé de boire la coupe de la tristesse, et de garder prisonnières, mes respirations suffoquées, et d'endurer tout cela, en prenant encore et toujours patience... Et de laisser Dieu faire ce qu'll avait décidé dans Sa Providence.

Ainsi, je croyais fermement que par cette patience, il me serait accordé sûrement une récompense encore plus grande; de même, Dieu pouvait pardonner et montrer Sa Clémence envers ce peuple, dont je viens de vous le décrire.

Et sache que:" Le Commandemant de Dieu, est un décret inéluctable." Al-Ahzâb - 38 Ô frère juif! Si je ne m'étais pas comporté en homme patient, et que j'avais fait tout mon possible pour reprendre mon droit usurpé, sans doute ma supériorité et mon mérite auraient été découverts, car les compagnons du Messager de Dieu, que ce soit

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ceux qui ne sont plus parmi nous, ou bien ceux qui sont ici présents, ils savent tous que mon argument et ma preuve sont encore plus clairs et plus solides, et que les membres de ma famille étaient tous, illustres et éminents! En plus, j'ai des supériorités et des accomplissements brillants qui datent d'un lointain passé, et en plus, à cause de ma parenté avec le Messager de Dieu, et puis ma supériorité dans la succession, et aussi le fait d'avoir été son exécuteur testamentaire, je suis supérieur et le plus adapté à tous les autres hommes de ma connaissance.

Et à part cela, le Messager de Dieu avait fait son testament oral, le jour du rassemblement à Ghadir-é Khom, et ce qu'il avait prononcé pour ma personne.

Sache que personne ne devait s'opposer à cela, et à cause du serment qu'ils m'avaient prêté, seul moi je pouvais succéder à Mohammad [ que Dieu accorde la Gloire et la Paix, à lui et à sa famille ! ), et personne d'autre, à part moi! En effet... quand le Messager de Dieu s'envola au Ciel, la Vélâyat ( la direction du peuple Musulman résidait dans son pouvoir et chez lui, et cela ne se trouvait point dans les mains d'autres hommes, où chez d'autres personnes! Seuls les membres de la famille du Prophète - que Dieu avait éloigné tout mal de leurs personnes, et les avait purifiés - étaient les seules et uniques personnes à pouvoir occuper la position du Califat.

En fait, ils étaient les plus appropriés pour cette responsabilité. N'était-ce point ainsi..?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, Ô seigneur des croyants." L'homme qui avait des larmes aux yeux, n'en pouvant plus, laissa couler ses pleurs, le long de ses joues...

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LE CONSEIL DE SIX POUR LE CALIFAT

( L'an 24 de l'Hégire ) Celui qui, injustement, prit le pouvoir entre ses mains après Abou Bakr, me demandait toujours conseil en toutes choses, et cherchait sans exception mon avis sur tous les problèmes difficiles de l'état..

Ni moi, ni aucun de mes compagnons, nous ne nous rappelons pas qu'il ait jamais pris conseil d'un autre homme, à part moi. C'est pour cela qu'après la mort d'Abou Bakr, je pensais que le Droit Divin me serait rendu finalement, et que cela se réaliserait enfin...

Par conséquent, quand il mourut soudainement lui aussi, et qu'apparemment il n'eut point le temps nécessaire durant son Califat, de choisir un successeur pour lui, j'étais certain qu'on me donnera justice, et que finalement on me redonnerait mon droit piétiné, et que je l'aurai avec beaucoup de tranquillité, et comme je le désirais. C'est à dire sans guerre ni violence.

Je pensais que Dieu Omnipotent mettrait devant mon chemin ce qui était bien pour le bien du peuple du Messager de Dieu, et selon ce que j'aspirais et souhaitais sincèrement.

Mais l'histoire prit un autre tour...

Omar avait choisi six candidats pour succéder après lui, et moi je n'étais que la sixième personne! En plus, je ne possédais point des droits égaux avec les cinq autres candidats...

Omar avait complètement ignoré et négligé tous les évènements passés, tous les sacrifices et même l'héritage et la parenté qui m'avaient lié à l'Envoyé de Dieu, jusqu'à même oublier cette vérité incontestable que j'avais été le gendre du

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Messager de Dieu. Il avait tout ignoré, tout en sachant parfaitement bien que parmi ces cinq autres hommes, j'étais le plus approprié, le plus digne et le plus convenable.

Ainsi, il laissa le soin du choir du nouveau successeur, à un conseil de six; et son fils Abdollâh, fut employé à s'occuper de nous six hommes.

De sorte que si l'un de nous refusait de participer à cette candidature, ou qui objectait à la formation de ce conseil, il avait le plein droit de le tuer sans discussion! Et toi, ô mon frère juif! Tu ne pourras jamais deviner combien était dur et difficile, de se comporter en homme endurant pendant cette dure période...

Ainsi, ils se mirent à discuter au sujet de la succession, et chacun se sentait le plus digne pour occuper la position du Califat, et d'être le successeur du Prophète de Dieu! Durant tout ce temps, je restai silencieux, sans proférer un mot.

Et à chaque fois qu'ils me posaient des questions, je parlais uniquement des temps passés, et des services que j'avais rendus et de leurs oppositions avec moi Évidemment tous, savaient très bien tout cela, et se souvenaient parfaitement de tous ces faits et gestes, mais je répétais ces souvenirs, et leur rappelais que seul moi, j'étais dignement qualifié pour occuper ce poste, pour le peuple Musulman; car le Prophète de Dieu m'avait choisi de par le Commandement Divin, et avait demandé à tous ces hommes, de me prêter serment d'allégeance pour le Califat, et pour la succession qui me revenait de droit, et il avait insisté abondamment sur ces deux faits...

Mais hélas, l'amour du pouvoir et de gouverner, le fait d'obtenir la liberté de commander ou d'interdire quoique ce soit au peuple, et l'amour matériel pour ce monde-ci, et le plus important de tout: le fait d'avoir obéi / pour des années / à ces

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deux hommes qui avaient usurpé ma place, les obligèrent d'ignorer le droit qui m'appartenait certainement par Ordre Divin, et de l'usurper ignominieusement encore une fois...

Cependant, à chaque fois qu'une occasion se présentait, je leur rappelais les scènes du Jugement Dernier, et je les empêchais de commettre des erreurs.

Mais chacun d'eux, m'enjoignait que si je voulais qu'ils votassent pour moi, je devais leur garantir de les choisir après moi, comme mon successeur.

Ils ne se rendaient point compte hélas, que je cherchais la voie claire et bien tracée en tout temps, et que je faisais tout, en suivant exactement les préceptes du Livre de Dieu, et selon ce que le Messager de Dieu m'avait ordonné de faire, et que j'allais offrir le Califat après moi, à celui que Dieu Lui-même avait choisi comme mon successeur.

Enfin... durant ce temps étrange et enfiévré, l'un des hommes, fut tenté de choisir Ossman Ibn Affân, car il espérait atteindre un rang élèvé durant le Califat d'Ossmân. Ainsi il le choisit, et tout se brouilla, et je ne fus plus le candidat éventuel qui allait être élu.

La chose étrange était le fait qu'Ossmân était proprement l'homme le moins qualifié pour occuper ce poste, et le plus incapable! Il n'avait même pas participé dans la guerre de Badr, qui avait était une guerre tellement importante que beaucoup, par le fait d'y avoir participé, annonçaient toujours cela avec une grande fierté, et se sentaient honorés! Il ne possédait aucune des qualités et des supériorités que Dieu avait pourvues le Messager de Dieu et sa famille. Il était complètement démuni sur ce point...

J'étais sûr et certain que ces mêmes hommes qui avaient élu Ossmân, avant même l'arrivée du crépuscule de ce même jour,

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regretteraient d'avoir agi si hâtivement. Et ce fut exactement ainsi. Ils se retirèrent subitement en arrière. Chacun, accusait son voisin d'avoir fait le mauvais choix, et en même temps, blâmait non seulement les autres, mais aussi lui-même.

Sous peu, ces mêmes hommes qui avaient choisi Ossmân pour être le calife des Musulmans, le nommèrent comme un polythiste et un mécréant, et se mirent à le haïr, de sorte qu'Ossmân s'excusa et se montra penaud et repentant; il était même prêt à démissioner pour réparer les fautes et les erreurs qu'il avait commis durant son Califat, depuis peu...

Ô frère juif! Ce tourment, était encore plus grave et encore plus cuisant que tous les autres tourments que j'avais dûs supporter durant toutes ces années, et il en fallait de peu pour que l'océan de ma patience devînt orageux, agité et houleux...

Cet évènement est encore par trop cuisant et insupportable, pour que je puisse vous le décrire, ou bien qu'il vous soit possible de l'imaginer.

Mais je dûs le supporter comme les autres choses que j'avais supportées, et je savais que je devais rester endurant et patient.

Eh oui... le même jour où Ossmân fut élu comme calife, les autres membres du conseil vinrent me voir en cachette, et m'incitèrent à reprendre mon droit usurpé, et de le renverser. Ils me jurèrent fidélité et voulurent me prêter serment d'allégeance jusqu'à leur dernier souffle, et de m'obéir à reprendre mon droit, pour que Dieu Omnipotent aussi de son côté, m'octroyât justice.

Mais frère juif! Rien ne put m'inciter à faire cela! Ce qui m'empêchait de faire une telle chose, était ce qui m'avait obligé à garder le silence durant le Califat de ces deux premiers califes : je n'aimais pas voir mourir mes vrais amis! Je ne voulais aucunement que mes chers et doux compagnons qui avaient été aussi les plus proches compagnons de l'Envoyé de Dieu, et qui étaient tous, sans exception, des hommes vertueux et

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pieux, mourussent dans une guerre quelconque...

Je savais de même, que si je leur demandais de prendre l'arme pour ma cause, ils le feraient en un clin d'æil! De même, tous me connaissent et savent combien m'est doux, mourir... La mort m'apparaît comme une eau fraîche et transparente, qui est tenue dans une coupe, dans la main d'un homme assoiffé, dans un jour chaud et torride, sous un ciel brûlant! Sachez que mon oncle bien-aimé, messire Hamzeh, mon frère Jafar, mon oncle Obaydeh, et moi-même avions juré fidélité à Dieu. Mes compagnons, donnèrent leur vie pour ce serment et ce pacte avec Dieu, et seul moi, je suis resté encore en vie; et mon Seigneur avait fait descendre ce verset pour nous, et en notre nom:" Il est parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Dieu. Certains d'entre eux ont atteint leur fin, et d'autres attendent encore; et ils n'ont varié aucunement ( dans leur engagement J." ( Al-Ahzâb - 23 ) Bref, si je restai silencieux devant Ibn Affân et ne proférai mot, et ne commettais aucune action contre lui, c'était parce que je savais très bien que tôt ou tard, avec son mauvais caractère et son humeur désagréable, il arriverait à une fin non désirable et ténébreuse.

Je savais que bientôt des hommes qui lui voulaient du mal, se rapprocheraient de ses proches parents pour conspirer, et pour le faire tuer ou le mettre de côté, et lui retirer son Califat. Il y avait aussi ses proches ets es intimes qui avaient exactement cette même pensée dans leurs têtes, et qui attendaient une occasion propice pour le supprimer eux-mêmes.

Par conséquent, comme toujours, je restais dans mon coin et je prenais patience, jusqu'à ce qu'arriva finalement ce moment. Et pendant tout ce temps, je n'avais jamais médit de lui, ou agi méchamment contre Ossmân.

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On assasina Ossmân, et soudain tous se ruèrent vers moi, pour me faire accepter le Califat. Ils ne savaient pas que durant cette période, et en considérant le meurtre qui avait été commis contre la personne d'Ossman, et en devinant ou sachant les mauvaises intentions de ces hommes qui m'entouraient, je ne voulais aucunement accepter le Califat, et que rien, moins que cela ne m'attirait! Je savais très bien que le but de ces hommes, n'était rien d'autre que d'atteindre à la richesse matérielle et au pouvoir, et de commettre toutes sortes de tyrannie dans ce monde.

Et je savais qu'ils ne pourraient jamais réaliser ces souhaits chez ma personne, et avec moi, et que je n'exaucerais jamais leurs désirs de gloire ou de pouvoir! Cependant, en dépit du fait qu'ils savaient eux-aussi que jamais ils ne pourraient atteindre à ces choses, avec ma personne, ils durent cependant accepter mon Califat.

Sous peu, après que je devinsse calife, deux de ces hommes / Talheh et Zobayr) se deséspérèrent et retournèrent chez eux, les mains vides.

Dès ce jour, ils se mirent à conspirer et s'opposer à moi. Ils se mirent à semer les grains de l'insatisfaction et de la conspiration dans les cæurs des gens.

N'était-ce point ainsi...?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, Ô seigneur des croyants." L'homme pleurait maintenant en silence...

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LA GUERRE DE JAMAL ( L'an 36 de l'Hégire )

Ceux qui m'avaient prêté serment d'allégeance ( c'est à dire Talheh et Zobayr), en voyant qu'ils n'avaient pas pu obtenir le gouvernement de deux des plus grandes villes de l'Irak, de par les méchancetés de cette femme ( y'cheh ) se rebellèrent contre moi, tout en sachant parfaitement bien que j'avais été choisi, non seulement comme le successeur du Prophète de Dieu, mais aussi comme le tuteur et le responsable des affaires de cette femme, par l'Envoyé de Dieu, lui-même.

Mais ces deux hommes, encouragèrent y'cheh à se mettre sur un chameau, et la menèrent deci, deçà, dans les déserts, jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à Havâbb.

Après que les fameux chiens eurent commencé à aboyer contre Ay'cheh, et après chaque pas qu'ils eurent pris dans cette aventure malsaine, ils regrettèrent de plus en plus ce qu'ils avaient commencé, et sur leurs traits apparaissaient les signes d'un amer repentir, et d'un douloureux regret...

Et combien apparaissait laid et indigne ce qu'ils commettaient, parmi les gens qui les avaient vus et connus à l'époque où avait vécu le Prophète de Dieu, et à une autre époque, plus récente, où j'avais finalement accepté le Califat. Ils m'avaient prêté serment d'allégeance, et agissaient ensuite de cette manière...

Finalement cette armée arriva en Égypte. Les égyptiens ont des mains courtes, de longues barbes, une attitude irraisonnable et des croyances faibles et sans fondement... Ils étaient plutôt des navigateurs et des nomades, et avaient été formés ainsi, sans plus...

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Cette femme les fit sortir de leurs villes, et ces hommes, ignorants tous les faits, brandirent leurs épées en l'air, et sans en savoir plus, initièrent sottement une guerre violente...

Moi, dans tout cela, je devais choisir une seule voie, Mais les deux voies qui s'ouvraient devant moi, étaient toutes deux désagréables, et je ne voulais entrer en aucune d'elles : ou bien je devais les laisser faire; et alors ils continuaient à insister sur leurs erreurs, et ne voulaient revenir vers le Droit Chemin.

Ou bien il fallait que je me redressasse devant eux, et alors commençait une chose que je ne voulais aucunement initier moi-même...

Ainsi, avant toute chose, j'essayais de raisonner avec eux, et de finir mon argument envers eux.

Je les fis craindre la fin et la conclusion de cette histoire, et je leur préparais le terrain pour qu'ils m'offrissent des excuses, et en finir avec cette histoire Je proposais de même à cette femme, de retourner chez elle. J'essayais aussi de rappeler ceux qui les accompagnaient, de se souvenir du pacte et du serment qui les liaient à moi, et je leur demandai de ne pas piétiner leur engagement envers Dieu, avec ma personne.

Pour cela, je fis tout ce qui était en mon pouvoir, et je me mis même à parler et discuter en privée avec leurs chefs. Le cæur de l'un d'eux, fut influencé par mes paroles et il [ Zobayr) se rendit compte et revint à moi.

J'interpelais ensuite les autres, et répétais ces mêmes choses, mais je ne vis hélas rien que de l'inimité, de la rebéllion, de l'ignorance et de l'irraisonnement...

Ainsi, quand ils refusèrent tout, excepté la guerre, je dus monter sur mon cheval, et prendre l'arme contre eux, malgré moi. Et tout se finit avec leur regret, leur destruction et leur total anéantissement.

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En effet, je fus obligé d'accepter de faire cette guerre. Car en fin de compte, je pus me passer de leurs fautes, et les pardonner pour leurs insolences, mais avant cela je ne pouvais faire cela, comme je le pus à la fin de cette histoire. Car si j'avais fait cela avant, je les aurais aidés dans leur programmes futurs qui n'étaient rien d'autres que la mise en exécution d'un camage et d'une tuerie incroyable, d'un grand nombre de gens...

En plus, j'aurais fortifié l'autorité des femmes, tout en sachant que pour témoigner de quelque chose, ou bien pour la division de l'héritage, les femmes sont différentes des hommes. C'est à dire que j'aurais commis le même erreur que les Romains et les habitants de Sabâ, et les peuples d'autrefois...

Bref, j'étais obligé de mener une guerre que je ne voulais faire. Ni à son début, ni à sa fin.

Je voyais cela comme un évènement étrange et incompréhensible : dans lequel j'avais laissé agir librement une femme ambitieuse pour un certain temps, et qui, ironie du sort, était le commandant d'une armée d'hommes, et qui faisaient tout ce qui leur plaisait...

Malgré cela, je ne voulais toujours pas initier cette guerre. Pour cela, je leur rappelais certains faits, je leur offrais des arguments, je retardais la date de la guerre, je négociais, j'envoyais toutes sortes d'ambassadeurs, je les menaçais même parfois et les faisais craindre beaucoup de choses, et j'allais même jusqu'à les pardonner quasiment... J'acceptais tout ce qu'ils exigeaient de moi, et j'allais même jusqu'à leur accorder ce qu'ils n'avaient pas " osé" me demander directement...

Mais ils ne voulaient faire que la guerre, et je dus hélas, me battre avec eux, et cela malgré moi.

Dieu fit ce qu'll avait décidé dans Sa Providence, et Il était Témoin de mes faits et gestes, comme Il était Témoin de leurs faits et gestes.

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N'était-ce point ainsi..?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants." L'homme qui pleurait, se rappela la guerre où Saffourâ, I l'épouse de Moise) avait commencé contre Joshua Ibn Noun.

Et il fut désolé et triste pour Ali

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LA GUERRE DE SÉFFINE ( L'an 36-37 de l'Hégire )

La sixième épreuve était la guerre avec le fils de Hind / l'épouse d'Abou Sofiyân, et celle qui dévora le foie de messire Hamzeh ( Que les Salutations Divines lui parviennent ! , dans la bataille d'Ohod en toute cruauté, pour se venger de lui ).

C'est à dire avec Mo'âviyeh, et en fin de compte, l'acceptation de la décision de " Hakameyn ".

C'est à dire faire la guerre avec un libéré, qui, du temps de l'éléction de Mohammad comme le Prophète de Dieu, et jusqu'à la conquête de la Mecque, avait toujours été le pire ennemi de Dieu, du Prophète de Dieu et des croyants ( Musulmans ).

Le jour où la Mecque fut conquise par nous, l'Envoyé de Dieu, demanda à lui et à son père ( Abou Sofiyân ) de me prêter serment d'allégeance, et il répéta ce serment en diverses occasions ( trois autres fois encore ).

Ce même Abou Sofiyân, était celui qui au début du Califat d'Abou Bakr, était le premier homme à venir me saluer comme le seigneur des croyants, et qui m'encourageait de reprendre mon droit usurpé, de ces hommes ambitieux, et qui renouvellait à chaque fois, son serment d'allégeance avec moi, en toute hypocrisie, et en toute ruse...

Ainsi, lorsque Moâviyeh vit que Dieu m'avait retourné mon droit légitime, et m'avait donné justice, et avait ( finalement ) établi la droit à sa juste place, il devint absolument triste et frustré pour n'avoir pas été choisi comme le quatrième calife des Musulmans, et de n'avoir point reçu ce qu'il aspirait tellement à s'approprier injustement, et cela, sans avoir eu le moindre mérite!

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Enragé et envieux, il se tourna alors vers Amro Ibn Ass, et se mit à le cajoler, en lui promettant de lui offrir le gouvernement de l'Égypte.

Quand en vérité, il ne méritait pas du tout de recevoir un sou plus que ce qui lui revenait par droit; de même il était défendu au responsable des Biens Communs, de lui payer un sou / un Dirham ), plus qu'il n'en avait droit selon la loi commune.

Bref, Moâviyeh, à l'aide d'Amo Ibn Ass, attaqua les villes, et ils se mirent à anéantir les habitants, par le fer et le sang.

Entre temps, tous ceux qui leur prêtèrent serment, restèrent à l'abri de leurs attaques, et quiconque osait s'opposer à eux, trouvaient subitement la mort...

Sous peu, je me trouvai face à face avec un Moâviyeh qui avait piétiné et ignoré le serment d'allégeance qu'il m'avait prêté en nombre d'occasions, et qui voulait me sacrifier et me faire du mal, pour pouvoir réaliser ses mauvaises intentions, et son ambition démesurée...

l'entendais par-ci, par-là, toutes sortes de rumeur, et je savais qu'il était en train de semer les grains du mécontentement, de la rébellion et de la méchanceté autour de lui.

Il fit tant de mal que finalement, un nommé Aour Saghif / Moghirat Ibn Cho'beh ) vint me voir, et me proposa de laisser à Moâviyeh le gouvernement de certaines villes qui étaient sous sa direction.

Certes, cette proposition, du point de vue pratique et mondain, était très bonne, si je pouvais en même temps, trouver un prétexte valable devant Dieu Omnipotent, pour éloigner tout blâme et toute accusation de ma personne, pour avoir ainsi agi...

Pour cela, je pris conseil avec mes proches amis et compagnons, et les mis au courant de la proposition d'Aour. Ceux envers qui j'avais une confiance absolue, et dont je savais qu'ils avaient toujours pris les intérêts de Dieu, de Son Prophète

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et des croyants à cæur, et qu'ils les préféraient par dessus toutes les autres choses.

Mais eur-aussi avaient les mêmes sentiments d'inquiétude et de malaise que j'avais ressentis au fin fond de mon âme. Ils craignaient que je remisse aux mains de Moâviyeh le gouvernement de ces régions nommées, ou bien que je lui accordasse un certain pouvoir exécutif pour les affaires des Musulmans.

Que Dieu me préserve de l'arrivée d'un jour où Dieu me verrait prendre des âmes perdues comme mes amis et mes assistants! Loin de moi de tout cela! Par conséquent, en deux occasions, j'envoyai des hommes en embassade, vers Moâviyeh : une fois, un homme de la tribu de Bajilah, et une fois un homme de la tribu d'Ach'ariyin, pour qu'ils l'avertissent.

Mais à chaque fois, hélas, ils choisirent les biens de ce bas monde, et acceptèrent de se soumettre à la volonté de Moâviyeh et de se joindre à lui...

Après ces évènements, quand je vis qu'il était en train d'ignorer les choses que Dieu nous avait ordonnés de respecter, et qu'il continuait à commettre des insolences et des choses disgrâcieuses, je pris conseil avec les compagnons de Mohammad ( que Dieu accorde la Gloire et la Paix à lui et à sa famille ), qui s'étaient trouvés dans la guerre de Badr et dans Bey'at-é, et qui avaient satisfait Dieu par leurs actions. Je pris aussi conseil avec d'autres personne dignes et honorables parmi les Musulmans, et ceux qui s'étaient soumis à nous, et je leur parlai d'une guerre éventuelle avec Moâviyeh.

Ils étaient tous, sans exception, absolument d'accord sur le fait que nous devions faire la guerre avec lui, et de lui couper à jamais, ses moyens pour atteindre au pouvoir.

Ainsi, après avoir décidé de commencer une guerre, je décidai

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de lui envoyer quand même des lettres, et de lui faire entendre raison avec les ambassadeurs que je lui avais envoyés.

J'espérais qu'il se retirerait en arrière, et qu'il se soumettrait à mes ordres. Mais il me répondit insolemment, et m'écrivit des lettres présomptueuses dans lesquelles il refusait catégoriquement toute soumission envers ma personne. En fait, c'était lui au contraire, qui voulait décider à ma place! En plus, il avait annoncé des conditions qui ne satisfaisaient ni Dieu, ni Son Propète, ni aucun des Musulmans.

Aucune des conditions, n'étaient acceptables! Parmi ses conditions, il y avait une qui était inadmissible : il voulait que je lui envoyasse un des compagnons intimes de l'Envoyé de Dieu chez lui, à rester comme son hôtage)! Un homme comme Ammâr-é Ibn Yasser...! Et où pouvais-je trouver un autre homme tel que lui?! Je jure devant Dieu que j'avais toujours vu l'Envoyé de Dieu, accompagné de non moins de quatre ou cinq compagnons qui l'entouraient en toute occasion, et dont le cinquième se révélait toujours être ce même Ammar! Et si ce groupe se composait par hasard de six hommes, alors le sixième était certainement Ammar! En effet... Moâviyeh avait proposé des conditions et nommé des hommes, que je devais envoyer à lui, pour qu'il pût les tuer, pour venger ainsi le sang versé d'Ossman. Il pouvait soit les tuer par le fer, soit les faire pendre... Quand en vérité, personne n'encercla la maison d'Ossmân, et personne ne le tua, excepté Moâviyeh lui-même, les membres de la propre famille d'Ossman, et ses proches intimes! C'est à dire ceux-mêmes qui, dans le Saint Corân, sont nommés " Chajareyeh Malouneh" / l'arbre maudit cité dans le

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Saint Corân ]!(1)(1) Bref, quand il eut la certitude que je ne cédais à aucune de ses conditions, il augmenta sa rebellion et s'entoura de toutes sortes d'hommes ignorants, irraisonnables et pleins de défauts.

Il les trompa d'une telle manière, et leur offrit tant de biens terrestres qu'ils ne virent plus que lui, et ils devinrent son esclave, corps et âme.

Nous aussi de notre côté, nous les effrayions de la Punition Divine, et nous leur préparions le terrain pour leur repentir. Nous sommes même allés jusqu'à les inviter à obéir le Livre de Dieu, avant de commencer la guerre. Mais hélas, malgré tous nos efforts, ils continuèrent à augmenter leurs tyrannies et leur rebellion...

Ainsi nous les combattimes, et comme dans le passé, et dans diverses occasions, quand Dieu Omnipotent nous avait faits les vainqueurs victorieux contre nos ennemis, nous les vainquîmes, et de nouveau nous pûmes sortir victorieux de cette épreuve.

Dans cette bataille, la propre bannière du Prophète de Dieu, - que Dieu avait toujours vaincu puissamment tous ceux qui avaient appartenu au parti du Diable avec cette même bannière! - fut tenue par nos mains, pendant que Moâviyeh de son côté, avait tenu la bannière de son père dans ses mains. C'est à dire cette même bannière que j'avais toujours vue dans toutes les guerres, et que j'avais combattue de toutes mes forces, aux côtés de l'Envoyé de Dieu! En effet! La mort s'était rapprochée sensiblement de Moâviyeh, et il n'avait d'autre choix que de prendre la suite devant nos armées! Il monta malgré lui sur sa monture, et dût

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1- 1. Al-Isrâ - 60. Ce même verset qui parle de la vision de l'Envoyé de Dieu, après sa mort. Dans cette vision, le Prophète de Dieu avait vu des singes qui avait sauté sur sa chaire, et qui éloignaient les gens de la véritable Aeligion de Dieu. | Tafsir-é Láhiji - Volume 2 - pae 817-818).

renverser la bannière à laquelle il y tenait tant! Il ne savait plus que faire, et tout ébahi, voulait trouver un moyen astucieux pour nous tromper.

À la fin, Amro Ibn Ass lui proposa une idée diabolique et géniale : celle d'enfoncer des Corâns sur la pointe des lances, et d'inviter les gens vers eux-mêmes, de par le Commandement du Corận! Il avait dit à Moâviyeh:" Le fils d'Abou Tâléb et ses partisans, sont tous des hommes intelligents, conscients et vertueux! Quand au commencement de la bataille, ils t'invitèrent de par le nom du Corân à aller vers eux, et qu'ils ne reçurent aucune réponse de ta part, si par contre tu les adjures maintenant à cela, ils seront obligés de te donner une réponse positive!" Moâviyeh qui voyait clairement qu'il n'avait ni le moyen de se sauver en arrière, ni de nous attaquer de front, exécuta la proposition diabolique d'Amro Ibn Ass, et ordonna qu'on s'enfonça des Corâns sur la pointe des lances de leurs soldats! Ainsi, il fit semblant d'inviter les gens, de par le Commandement du Saint Corân, vers lui-même...

Dans ce stratagème aventureux et très risqué, il ne me resta que très peu d'amis. C'est à dire des hommes qui étaient mes compagnons de toujours, et qui, par une intuition Divine, avaient fait le Jihad contre ces ennemis de Dieu, et dont certains hélas, avaient trouvé la mort proprement dans cette même bataille...

Les autres, c'est à dire toute mon armée, cédèrent à la fourberie astucieuse de Moâviyeh, et pensèrent par erreur que le fils de Hind, les invitait vraiment vers le Commandement Divin, et vers l'allégeance qu'ils devaient avoir envers ce Commandement... Ainsi, ils l'écoutèrent et tous, acceptèrent sa fausse invitation! Bien-entendu je leur parlai beaucoup et m'efforçai beaucoup

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à les dissuader d'accepter cette invitation trompeuse. Je leur dis que cette proposition, était uniquement une astuce malicieuse de la part de Moâviyeh et d'Amro Ass, et qu'ils étaient des hommes qui avaient toujours piétiné et ignoré tout serment, et que par conséquent ils ne pouvaient rester fidèles à aucun serment; mais personne ne m'écouta et ne voulut m'obéir hélas! Ils insistaient étrangement à vouloir écouter Moâviyeh, que je le voulusse ou pas! Que je répugnasse à cela ou pas! Je savais même que certains de ces hommes avaient dit à leurs compagnons:" Si Ali ne voudra pas accepter cela, il aura un destin comme Ossmân... Ou alors, nous le livrerons à Moâviyeh! Seul Dieu sait combien je dus m'efforcer pour leur faire comprendre qu'ils se trompaient, et qu'ils devaient m'obéir, et me laisser faire selon ma décision...! Mais ils refusaient sans cesse de céder à mes ordres, et quand finalement je leur demandai de me donner un délai, le temps de traire une camelle, ou bien le temps de la course d'un cheval, tous excepté ce Cheikh(1)(1), et les membres de ma famille, refusèrent ma demande...

Je jure devant Dieu que je n'avais aucun obstacle quant à l'exécution du programme que je m'étais fixé clairement. Mon unique crainte était de voir mourir ces deux [ Hassan et Hosseyn ), et que les descendants et la race de l'Envoyé de Dieu fussent expirés... C'est à dire la lignée qui devait continuer à subsister pour le peuple Musulman.

De même, je craignais que ces deux autres ( Abdollah Ibn

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1- 1. Ici, Ali fait signe à un vieillard. Dans le texte Arabe, il est appelé " Ach'tar ", mais il est peu probable qu'il fût Málek-é Ach'tar, car Malek avait été tué durant son ultime voyage, avant la guerre de Nahravan, et lorsqu'il avait été envoyé comme le gouverneur de l'Égypte.

* Jafar et Mohammad Ibn Hanafieh |(1)(1) fussent tués eux aussi; car je savais que ces deux, avaient uniquement participé dans cette guerre, à cause de moi et pour moi Par conséquent, je pris patience devant ces hommes et leurs décisions érronnées. Mais dès que nous leur retirâmes la pointe de nos épées de leurs visages, et que la guerre se termina sans qu'aucun des partis fût sorti victorieux, ils se mirent à intervenir dans toutes les choses et d'exprimer insolemment leurs opinions...

Ils choisirent tous les votes, et optèrent pour toutes les choses qu'ils voulaient eux-mêmes, et en fin de compte, ils jetèrent irrespectueusement le Saint Corân d'un côté, et retirèrent leur invitation qui avait été proférée selon le Commandemant du Corận! Ils proposèrent ensuite la décision unanime / Hakamiyatt ].

Je n'avais encore jamais choisi quelqu'un pour juger dans la religion de Dieu; car sans aucun doute, je voyais cela comme un grand péché. Mais que pouvais-je faire quand des hommes tels que Moâviyeh et mes amis ignorants, ne voulaient point se contenter d'une autre chose...?! En dépit de cela, quand je voulus choisir quelqu'un comme Ibn Abbâs qui était mon parent, et dont il me plaisait le raisonnement et le mode de penser, ou bien un autre homme tel que Malek-é Ach'tar, en qui j'avais une confiance absolue pour sa croyance religieuse et sa profonde piété, hélas, le fils de Hind / Moâviyeh ) n'accepta point ces deux candidats proposés...

Il s'était tellement enorgueuilli qu'il refusait tout homme que je lui proposais, et il insistait sur ses dires, et cela se faisait, uniquement parce que mes amis ignorants et sots, le protégeaient indubitablement De toute façon, je voyais se resserrer de plus en plus le cercle

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1- C'est à dire son neveu, et son fils.

vicieux de l'éléction d'un juge, soit de la part de Moâviyeh, soit de la part de ceux qui étaient dans mon parti, et qui agissaient sottement.

Je me déclarai alors exempt d'eux, à mon Dieu Omnipotent, et je leur laissai le soin des affaires.

Ils choisirent Abou Moussâ Ach'ari(1)(1), et Amro ibn ss le trompa tellement que même l'orient et l'occident de ce monde terrestre en prirent connaissance! Finalement, cet homme trompé, après l'affaire de Hakamiyatt, n'avait plus rien que des regrets et de l'amertume.

N'était-ce point ainsi...?".

Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants." L'homme qui pleurait, attira l'attention de tous les autres. Mais il pensait à la conclusion de ces tourments; car dans les Écritures qui avaient été descendues à Moïse, il y avait des prédictions concernant le Martyre du successeur du dernier et ultime Prophète de Dieu.

Et il savait que bientôt, le seigneur des croyants allait parler aussi de ce fait conclusif...

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1- 1. C'était ce même homme qui empêcha les hommes à participer dans la guerre, et de se trouver dans l'armée d'Ali Ibn Abi Táléb. Celui même qui, durant la guerre de Séffine, préféra le fuite pour s'établir à Damas. ( Khavârej dans l'Histoire - page 26 ].

LA GUERRE DE NAHRAVAN

( L'an 38 de l'Hégire ) Le Messager de Dieu, pendant vingt trois ans m'adjurait, qu'à l'approche de la fin de ma vie, de combattre un groupe de mes amis, qui jeûnaient les jours et qui lisaient le Coran pendant les heures noctures; car à cause de leur opposition et de leur inimité contre moi, ils seraient destinés à s'enfuir et s'éloigner à jamais de la vraie religion, comme une flèche qui s'envolerait dans l'air...

Il avait aussi ajouté que " Zol'Sodayyeh((1)1) " sera parmi eux, et que je pourrais atteindre à la félicité, uniquement en détruisant ce groupe impur et mécréant.

L'opposition initia quand l'affaire de " Hakamiyatt " prit fin, et que nous retournâmes à Koufé.

Ce même groupe qui avait insisté pour que j'acceptasse cela, en retournant, se réprouvaient et se blâmaient les uns les autres.

Mais quand ils n'arrivèrent à aucune solution, ils s'en prirent à moi, et prirent refuge en m'inculpant et en m'accusant injustement pour toutes leurs frustrations et toutes leurs défaites.

Ils prétendaient:" Pourquoi fallait-il qu'un chef et un seigneur, obéisse aux fautes et aux erreurs de ses subalternes?! Il devait mettre en exécution sa propre décision, sans prendre garde aux autres choses! Sans donner la moindre importance au fait qu'il pourrait tuer des hommes, ou bien être tué à son tour, par des hommes. Par

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1- 1 - Il se nommalt en vérité Har'ghowss Ibn Zohayr. Le fait qu'il avait été ainsi appelé, ou bien comme Zor Yodayen, est une chose que vous devriez retrouver dans le livre intitulé " May'ma'ol Bahreyn ".

conséquent, ce chef, en nous ayant écouté est devenu mécréant, et donc il a commis une grande faute! Par conséquent, verser son sang, est permissible pour nous!" Ainsi, ils s'allièrent entre eux, et sortirent de mon armée; Pendant qu'ils me quittaient, ils s'écrièrent:" Il n'existe aucun jugement excepté le Jugement Divin!" Ils se dispersèrent alors, et chacun prit un chemin divers.

Certains partirent vers Nokhayleh. D'autres vers Harourâ, et le troisième groupe s'en alla vers le Tigris.

Ils voulaient le franchir au plus vite, pour se diriger vers le moyen orient.

Ce troisième groupe, en rencontrant tout Musulman, le mettaient à l'épreuve. Si la personne se joignait à eux, ils le laissait vivre, sinon, ils le tuait sans perdre du temps.

Je me tournai initialement vers les deux premiers groupes, et je les invitai donc vers l'Obéissance Divine, et le retour vers Dieu.

Mais ils ne voulaient rien d'autre que la guerre...

Quand nous arrivâmes à ce carrefour sans retour, et que je compris qu'ils ne désiraient rien d'autre que l'entrechoquement et l'entrecroisement des épées, j'exécutai ce que Dieu Omnipotent avait décidé que j'accomplisse. S'ils ne s'étaient pas comportés ainsi, ils auraient pu rester comme des bases stables et constantes, et comme un obstacle insurmontable et infranchissable pour l'Islam, et contre les ennemis de l'Islam. Mais Dieu avait prévu un autre destin pour eux.

Je me mis ensuite à écrire une lettre pour ce troisième groupe, et je leur mandai des ambassadeurs et des messagers.

Des hommes qui étaient tous des notables de ma famille, et qui étaient réputés et célèbres pour leur extrême piété et leur profonde vertu.

Mais ce troisième groupe aussi, refusa de céder à mes paroles, et d'entendre raison.

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Ils imitèrent les deux premiers groupes en cela, et tuèrent tout Musulman qui ne voulait céder à leur insistence et à leur commande.

Évidemment, je recevais souvent des rapports sur leurs faits et gestes.

Ainsi, je me dirigeai vers leur emplacement et je fis obstacle à leur passage à travers le Tigris. De nouveau, comme dans le passé, je leur envoyai des ambassadeurs et des personnes qui leur voulaient du bien, pour leur faire entendre raison. J'envoyai en une occasion, cet homme-ci((1)l), et en une autre occasion, cet homme-là ((2)2)...

En fin de compte, je dus me recourir à la guerre pour les combattre.

Ô frère juif! Après avoir réfléchi pour longtemps, je dus les combattre et les tuer tous. Je tuai quatre mille hommes, de sorte qu'ils ne restèrent que dix hommes.(3(3)) Ensuite, je cherchai parmi les cadavres, et je retirai le cadavre de Zol'Soddayyeh, et le montrai à tous : en effet, comme l'avait prédit le Messager de Dieu, le commandant en chef de ces rebelles, avait des seins comme ceux des femmes.

N'était-ce point ainsi...?" Et tous de répondre:" Si, c'était bel et bien ainsi, ô seigneur des croyants."

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1- 1. Ali montra Ah'naf Ibn Gheyss et Said Ibn Gheyss.
2- 2. Il montra Ach'ass Ibn Gheyss
3- 3. Dans le sermon 58 de Nahjol Balagheh, il est dit qu'il ne resta même pas un homme. Dans le sermon 59, le seigneur des croyants annonce:"Je jure devant Dieu que ces hommes qui survirent, et que selon les dires des historiens, étaient du nombre de neuf, sont des spermes dans le dos des hommes, et dans la matrice ( l'utérus / des femmes, et qui apparaîtront à chaque époque, sous diverses formes, et de nouveau sont exterminés, et les derniers de cette race, sont les voleurs et les pirates de la Religion."

Le seigneur des croyants, se touma alors vers le juif, et lui dit:" Je viens de répondre à ces quatorze choses que tu voulais savoir. Il ne me reste plus qu'une autre, et qui devra survenir sous peu..." Lorsqu'Ali finit ses paroles, et s'arrêta de parler, ses proches compagnons se mirent à pleurer à chaudes larmes, en devinant les ultimes paroles de leur seigneur.

Le juif comme eux, ne put supporter cela, et tout en pleurant, dit d'une voir saccadée:" Raconte-nous aussi cet évènement ultime..." et il ne put plus continuer.

Le seigneur des croyants qui caressait sa barbe, dit: " Et le dernier évènement se résume dans le fait que cette barbe, que vous voyez, sera bientôt teintée du sang qui coulera de ma tête..." Lorsque les gens entendirent cela, ils se mirent tous à pleurer tragiquement, et des hommes poussèrent des cris douloureux, de sorte que tous pleuraient, soupiraient et se lamentaient sans pouvoir se consoler.

À ce moment, le tour du juif arriva, pour tenir sa promesse. Il était arrivé au bout de son souhait le plus cher. Un souhait qui avait duré des années et des années...

Oui. En effet, après la fin du discours d'Ali, dans cette même réunion, il se leva et baisa respectueusement la main d'Ali, et se convertit en Islam.

Il vécut à Koufé, jusqu'à ce qu'Ali Ibn Abi Tâléb fut assasiné par les mains cruelles d'Ibn Moljam [ Que Dieu le maudisse éternellement! ), et qu'il atteignit le rang honorable du Martyre en l'an 40 de l'Hégire.

Quand on apporta Ibn Moljam avec des mains liées chez l'Imâm Hassan, et que les gens les entourèrent, cet homme juif accourut et parvint à se frayer un chemin jusqu'à l'Imâm Hassan.

Pour lui, c'était le jour le plus tragique de toute son

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existencevie. Tout en sanglotant éperduement, il lui dit: " Ô, Abâ Mohammad! Tue-le, et que Dieu le fasse mourir! Car j'ai lu dans les livres qui avaient été descendus à Moïse, que le péché de cet homme, est encore plus atroce, encore plus grand, du crime que commit le fils d'Adam [ Cain ), qui tua son frère Abel! Et que son péché est encore plus grand que Ghadâr, qui tua le Chameau du Prophète ( et qui lui trancha la veine ]!" Heureux comme ce juif sage, qui put être ainsi sauvé...! Celui qui put bénéficier de ses jours sur la terre! Celui qui reçut un bénéfice durable et perpétuel, pour s'être converti en Islam.

Et malheur à tous ceux qui étaient des Musulmans, uniquement de nom, et qui étaient en vérité des mécréants et des hérétiques, et qui ne purent bénéficier des bienfaits du monde de l'Au-delà...

23 Ordibehecht 1385 15 Rabi'ol Sâni 1427 13 Mai 2006

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UNE PETITE EXPLICATION...

L'Imâm, dès la seconde réponse jusqu'à la fin, interpelle le juif, comme : Ô frère juif.

Peut-être serait-il bon d'offrir quelque explication sur ce sujet : On devrait prendre en considération, trois faits.

1. Le mot " juif ", dans ce texte, pourrait être interprété comme la race juive, ou le peuple juif, ou bien même comme une tribu juive particulière.

En ce cas, la phrase " Ô frère juif " pourrait être comprise comme une sorte d'interpellation fraternelle. C'est à dire un frère qui appartient à une autre tribu, ou bien un frère appartenant à la race juive.

2- Dans un autre Hadîth, il est raconté qu'un habitant de Bassora vint à voir l'Imâm Sajjâd et lui dit:" Pour quelle raison votre grand-père, Ali Ibn Abi Tâléb tua les croyants, et versa leur sang...? " L'Imâm se mit à pleurer douloureusement, et pendant qu'il essuyait les larmes de son visage, n'en pouvant plus, il rétroqua:" O frère qui habites à Bassora! Je jure devant Dieu qu'Ali ne tua jamais, ô jamais, un croyant, ni versa le sang d'aucun Musulman! En vérité, ces hommes dont tu les nommes comme des Musulmans, n'étaient pas de vrais Musulmans, et ils faisaient uniquement semblant de l'être...

Ils avaient caché leur incroyance et leur hérésie, et quand ils trouvèrent des alliés, ils purent mettre à jour leur vraie identité, et leur incroyance." Cette vérité indubitable est connue de tous ceux qui sont au courant des faits de l'Islam, et de ceux qui protègent la famille de Mohammad que Dieu accorde la Gloire et la Pair à lui et à sa famille : ils savent que les guerriers ennemis, dans les batailles de Jamal, Séffine et Nahravan, et qui avaient combattu violemment Ali Ibn Abi Tâléb, avaient été maudits par le

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Prophète de Dieu, lui-même! Par conséquent, que tous ceux qui accusent faussement Dieu et Son Prophète, soient deshonorés et démasqués pour toujours!" Un vieillard se leva alors d'un coin et dit:" Mais ton aïeul, Ali Ibn Abi Tâléb, les appelait:" Nos frères qui commirent l'injustice contre nous ". Alors que devons-nous en penser...?" L'Imâm lui répondit:" N'as-tu pas lu ce verset du Saint Corân, qui annonce:" | Nous avons envoyé aux Aad, leur frêre Houd "...? ( Al-A'raf - 65 ) Ainsi dans cette phrase, les Aad, représentent exactement ce qu'Ali disait au sujet de ses " frères ".

Et nous voyons que Dieu Omnipotent sauva Houd et ses compagnons, pendant que le peuple d'Aad, fut exterminé par un vent mortel." Ainsi nous concluons que la phrase d'Ali [ Ô, frère juif ), n'était pas du genre à nous faire penser qu'Ali l'interpellait comme son frère religieux.

3. Il semble que cette troisième explication, soit plus juste que les deux autres.

En fait, en considérant l'indéniable fait que le seigneur des croyants, Ali Ibn Abi Tâléb connaissait parfaitement les faits et les évènements du passé, du présent et du temps futur de toutes les personnes présentes ou absentes, par conséquent il savait déjà que cet homme juif, savant et intelligent, à la fin de ses explications concernant ces quatorze supplices qu'il avait dûs supporter dans sa vie, se convertirait en Islam.

Ainsi, Ali l'appelait déjà comme son " frère " juif, et cela, avec une grande affection, et sans que le juif le sût.

C'est à dire avec le même sens qu'un " frère religieux Musulman".

Farideh Mahdavi-Damghani 17 Rabi'ol'awal 1427 27 Farvardine 1385 15 Avril 2006

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